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421. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 548-551

Le but du Prédicateur est de persuader, c’est-à-dire, de faire passer dans l’ame de ceux qui l’écoutent ou qui le lisent, les sentimens qu’il a intérêt de leur communiquer.

422. (1860) Ceci n’est pas un livre « À M. Henri Tolra » pp. 1-4

Ainsi, mon ami, ne cherche ici ni un plan ni une idée-mère ; nul but précis — proposé ; nul résultat identique à atteindre, sinon l’oubli rapide et mérité… L’oubli ?

423. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

… » « D’El-Arich à Gaza, le pays change de figure ; le sable se couvre de petits buissons, puis on commence à rencontrer des pierres, puis des troupeaux ; enfin on entend un peu de bruit ; le silence est encore une chose qui fait une véritable impression ; on cherche pendant longtemps ce qui manque à la vie, et tout à coup… » Horace Vernet a, depuis, imprimé quelques-uns de ces passages dans une brochure sur les Costumes de l’Orient, il a ôté les familiarités et n’a laissé que le noble et le grave, ce qui allait à son but. Moi-même, bien que je n’aie d’autre but ici que de montrer l’homme, je dois avertir que je supprime, tantôt avec regret, tantôt sans regret, bien des petites choses. […] Cette idée le reprit vivement dans son voyage de Syrie, et en repassant sur ses impressions anciennes et récentes, il écrivait d’un accent de conviction qui portait avec lui une certaine éloquence : « Damas (janvier 1840). — J’ai passé une bonne journée, car j’ai vu beaucoup de choses, et beaucoup de choses différentes qui, malgré cela, en se réunissant dans ma tête, deviennent homogènes par le but auquel je me rattache sans cesse, celui de voir partout de la peinture.

424. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

Il existait avant sa passion, il s’est retrouvé après, avec ses grandes facultés inoccupées, irrassasiables, qui s’élançaient vers la suprême poésie, c’est-à-dire vers l’Amour non déterminé, vers la Beauté qui n’a ni séjour, ni symbole, ni nom : Mon âme a l’œil de l’aigle, et mes fortes pensées, Au but de leurs désirs volant comme des traits, Chaque fois que mon sein respire, plus pressées  Que les colombes des forêts, Montent, montent toujours, par d’autres remplacées, Et ne redescendent jamais ! […] Le rhythme a serré davantage la pensée ; des mouvements plus précis et plus vastes l’ont lancée à des buts certains ; elle s’est multipliée à travers des images non moins naturelles et souvent plus neuves. […] Assez d’hommes dans ce siècle, assez de cœurs et des plus grands, n’admettent désormais à leur usage que ce dernier aspect de Dieu, cet universalisme inexorable qui assimile la Providence à une loi fatale de la nature, à un vaste rouage, intelligent si l’on veut, mais devant lequel les individus s’anéantissent, à un char incompréhensible qui fauche et broie, dans un but lointain, des générations vivantes, sans qu’il en rejaillisse du moins sur chacun une destinée immortelle.

425. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

C’est Baudelaire qui a ciselé, si l’on peut dire, la coupe suprême où but la Muse et c’est José Maria de Heredia qui a fixé au fond la large médaille d’or pur qui l’orne et la parachevé d’une effigie de Beauté. […] La visée est ambitieuse peut-être, mais il n’est point interdit de chercher haut, et même, si parfois la corde de l’arc se rompt, il est des buts qu’il est déjà méritoire d’avoir envisagés, même en pensée. […] En effet, qui dit école dit communauté de but et de moyens.

426. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Le roi, en 1672, essayait ses premières séductions, et son but était le plaisir. […] Le but n’était pas seulement de posséder la personne, c’était aussi et surtout de posséder le cœur et d’obtenir un tendre retour. […] Mais toujours le but était la possession, le motif était la passion de posséder madame de Maintenon.

427. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Lambert et madame Necker. » pp. 217-239

Mme de Lambert, toute sa vie, se fit une loi de respecter d’autant plus la bienséance, qu’elle l’avait vue offensée davantage autour d’elle dans son enfance ; elle se proposa pour objet principal et pour but de toute sa conduite la considération et l’honneur. […] J’ai dit que la gloire est le but ouvertement proposé par le moraliste, qui, en ceci, est plus antique que moderne et plus d’accord avec Plutarque qu’avec l’Évangile. […] Mme de Lambert aurait bien voulu ravir à celui-ci l’honneur de cet arbitrage, et pouvoir donner chez elle aux deux parties ce fameux dîner de réconciliation, dont un spirituel convive a dit : « On but à la santé d’Homère, et tout se passa bien. » Quand la duchesse du Maine était à Paris, elle venait volontiers aux mardis de Mme de Lambert, et c’était alors un surcroît de frais de bel esprit et un assaut d’inventions galantes.

428. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

Elle est rejetée aujourd’hui par tous les savants, et le prix académique qu’il a fondé dans ce but doit être chaque fois interprété plus largement et détourné de son objet primitif pour pouvoir être décerné. […] Volney se propose toujours ce but en écrivant, et ce but donne de l’intérêt à ce qu’il écrit.

429. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

Elles n’ont de rapport avec l’espace, de caractère extensif, que par le but extérieur auquel elles tendent, par la représentation de tel effet à atteindre dans l’étendue ; en elles-mêmes, elles n’apparaissent qu’avec un caractère d’intensité. […] Une fois arrivé à l’analyse du plaisir ou de la peine, vous ne comprendrez plus qu’un être jouisse ou souffre, soit favorisé ou contrarié, si vous ne lui attribuez pas une direction antécédente et une direction conséquente vers un certain but, sinon connu, au moins senti. […] Mais, objecte Münsterberg, on ne voit pas « pourquoi nous n’aurions pas aussi bien la conscience de l’effort à notre disposition là où les contractions elles-mêmes ne sont point senties, et pourquoi cette conscience ne pourrait pas amener les contractions ». — Münsterberg oublie qu’on ne peut atteindre un but qu’on ne voit pas, ni réaliser un mode de mouvement intestin dont la sensation ne nous donne aucun schème.

430. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Première partie. Écoles et manifestes » pp. 13-41

Dans le désarroi universel des énergies, on ignore le but poursuivi, on redoute l’émotion pour rechercher la sensation et, depuis qu’on ne cesse de nous répéter qu’il faut aller vers la Vie, qu’il faut vivre, la quantité des œuvres artificielles n’a cessé d’augmenter. […] La visée est ambitieuse peut-être, mais il n’est point interdit de chercher haut, et même, si parfois la corde de l’arc se rompt, il est des buts qu’il est déjà méritoire d’avoir envisagé, même en pensée… « Les Poètes récents ont considéré autrement les Mythes et les Légendes. […] « Le but a été encore ici de trouver le rythme individuel, je ne dis pas de chaque poète, mais de chaque poème… l’accompagnement musical uniquement et exclusivement propre à chaque vibration intime de l’âme… Le symbolisme nous a donné de belles, de fortes œuvres.

431. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

Le but que se propose la poesie du stile, est de faire des images et de plaire à l’imagination. Le but que la mécanique de la poesie se propose, est de faire des vers harmonieux et de plaire à l’oreille. […] Tous les peuples ont bien tendu au même but dans leur poësie ; mais tous n’y ont pas tendus par des routes aussi bonnes.

432. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

Au lieu de cette œuvre généreuse et fière de vérité et de justice qu’une plume monarchique et catholique pouvait seule nous donner, nous avons un ouvrage qui a moins de grandeur, moins de sévérité et moins de portée, mais qui mérite cependant que la Critique s’y arrête, car il a été écrit dans un but évidemment plus élevé que la plupart des livres de ce triste temps. […] Nettement n’est rien de tout cela ; c’est un esprit faible, ayant précisément cette vulgarité d’idées à laquelle tous les sots de la terre, quand ils la rencontrent, ôtent leur chapeau comme à une ancienne connaissance ; et, de plus, c’est un livre systématiquement doucereux, qui s’est donné, dans un but facile à discerner, la mission la plus chère aux lâchetés contemporaines, — la mission de la sympathie. […] … Et s’il n’y en a pas, cependant, le but de la critique est manqué, manqué misérablement et sans excuse.

433. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’art et la sexualité »

L’aquarium les plaint, toutes ces eaux vassales ‌ Que la vie intéresse, et s’y associant ;‌ Tandis que lui, de son seul songe est conscient ; Il n’a pas d’autre but que ses fêtes mentales‌ Et l’anoblissement de l’univers qu’il est ; ‌ Eau de l’aquarium dont la pâleur miroite. ‌ […] Mais l’excitation, ayant pour but l’union sexuelle, si ce but n’est pas atteint à un moment plus ou moins proche, non seulement l’action nerveuse de cette excitation sur le cerveau ne sera plus féconde, mais elle sera forcément déprimante.

434. (1887) George Sand

Ce sera donc encore l’éternelle lutte de l’amour contre les obstacles qui l’entourent à chaque pas et le détournent de son but. […] Tout ce qu’il y a d’activité virile ou d’héroïsme dans le monde a pour but l’amour à mériter ou à conquérir. […] Elle n’en a d’avance arrêté ni le but ni les proportions. […] Ne serait-ce pas aller contre ce but que de proscrire cet idéal de la vie factice qui se joue devant notre imagination, comme on le proscrit avec tant de soin de la vie réelle ? […] Tu la considères comme un but, elle n’est qu’un effet… La suprême impartialité est une chose antihumaine ; un roman doit être humain avant tout.

435. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — [Note.] » pp. 444-445

Il n’a compris son erreur qu’après avoir atteint le but élevé qu’il s’était proposé.

436. (1874) Premiers lundis. Tome II « De l’expédition d’Afrique en 1830. Par M. E. d’Ault-Dumesnil, ex-officier d’ordonnance de M. de Bourmont. »

Nous eussions désiré peut-être que l’auteur s’y montrât parfois moins sobre de détails personnels et des particularités épisodiques dont sa mémoire abonde, et que ceux qui l’ont entendu trouvent avec un charme infini dans sa conversation ; mais son but dans ce récit a été plus grave, plus circonscrit aux points essentiels et aux questions qui peuvent concerner l’histoire.

437. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Meurice, Paul (1818-1905) »

Le style clair, vigoureux, dégage nettement la pensée ; l’action va droit au but.

438. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 163-165

On lui a reproché une touche quelquefois trop sombre ; mais ce coloris n’en est que plus conforme aux images qu’il nous trace, son but étant d’exciter la terreur & la pitié, & l’on ne peut, sans injustice, lui refuser le mérite d’y avoir réussi.

439. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 58-61

Si on appelle cela écrire en Philosophe, les Annales des Nations sont donc à la veille de devenir un amas de chimeres, d'indécences, un dépôt de fiel & de corruption : tous les événemens ne tarderont pas à être altérés, travestis, & dirigés au but d'une subversion générale.

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