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590. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Michelet » pp. 259-274

Il l’était comme Jouffroy, — il l’était comme Cousin, — il l’était comme tous les plus grands esprits de l’époque de leur belle jeunesse, qui le furent tous. […] Rien de plus beau, du reste, et de plus touchant dans le beau, que ces trois figures retracées par Michelet avec une émotion qu’il fait partager, même à ceux qui, d’ordinaire, ne pensent pas comme lui, tant cette émotion est profonde et sincère ! […] L’utopiste révolutionnaire, qui, dans son Histoire de la Révolution, a voulu décapiter l’Histoire de ses chefs, c’est-à-dire lui couper ses têtes au profit des masses sans têtes ; revient à cette rêverie… Il y revient, en poète qu’il est, au commencement de son livre ; et c’est même beau de forme à nous faire illusion ! […] cela est très beau, ces paroles. […] Il sait que la plus belle des vertus, parmi les hommes, est la plus obscure, et puisqu’il n’est pas (de philosophie) absolument un athée, il sait que ceux qui vont à la mort pour la Patrie comme les Saints y vont pour Dieu, et qui montent le long des colonnes couronnées par un nom qui n’est pas le leur, Dieu les a vus monter le long de leur bronze et sait leurs noms à tous, et n’a pas besoin de l’Histoire, même écrite par Michelet, pour leur faire justice.

591. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

Et ne sera-t-il pas d’ailleurs toujours plus beau d’inspirer les hommes comme la Muse que de les corriger ou de leur dicter, comme un professeur ? […] Flourens l’a prouvé, ce qui distingue Buffon des hommes de son temps que la gloire rendit fous, comme Rousseau et Voltaire, de vrais parvenus, c’est que sa belle tête calme sut résister à cette syrène ! Il l’aima, mais comme il aima tout, avec une raison bien autrement belle que l’ivresse ! […] Il avait beau être un homme de génie, c’était aussi un grand seigneur de sentiment, toujours prêt à l’hospitalité, vous tendant sa belle main du fond de ses manchettes ; qui se levait de son bureau pour vous faire accueil, « mis plutôt comme un maréchal de France que comme un homme de lettres », disait Hume étonné, car il avait cette faiblesse d’aimer la parure, qui fut la faiblesse de tant de grands hommes. […] Quand les sciences naturelles, qui sont d’hier, auront grandi et seront développées, Buffon en sera probablement l’Hésiode, — un Hésiode dont les hypothèses seront les fables, — mais qui seront inviolables au Temps, sous la garde d’un langage assez beau pour être immortel.

592. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

On aurait pu écrire : « Collationné par le bonhomme Job », et on l’aurait cru… Jamais l’admiration au regard enflammé et à l’enthousiasme aux grandes ailes, n’a mis plus de lunettes et n’est devenue plus cul-de-plomb pour chercher et voir de près les infiniment petits d’un ensemble assez beau pour les faire oublier. […] Goethe, qui n’a pas beaucoup de grands mots à sa charge, en a un superbe, quand il dit qu’on ne sait pas plus comment les poètes s’y prennent pour faire de beaux vers qu’on ne sait comment les femmes s’y prennent pour faire de beaux enfants… Et il a raison, pour cette fois ! […] III Ce sont ces Iambes, d’ailleurs, — précisément parce que le plus grand sentiment de l’âme humaine (le sentiment religieux) y vibre d’une étrange puissance, — que je regarde comme la plus belle partie des œuvres poétiques de Chénier. […] Il suffit d’avoir, au berceau, étouffé des serpents, et André Chénier, dès le berceau de sa poésie lyrique, en a étouffé… Supposez que cette tête rêveuse de pasteur grec n’eût pas été tranchée par l’un des derniers coups de la guillotine de Thermidor, et qu’André Chénier, mort à trente et un an, eût échappé à l’échafaud et eût pu répandre dans des vers plus nombreux, dans des pièces de plus longue haleine, la masse d’indignation et d’horreur qui s’était entassée en lui, et qui aurait fait, en ces vers vengeurs, avalanche, la littérature n’aurait peut-être pas, en poésie, d’œuvre plus belle ! Seulement, et je parle à ceux qui sont poètes en quelque degré, si l’œuvre avait été plus belle, le poète, privé de la poésie de sa mort sanglante, aurait assurément été moins beau… V Or, c’est précisément (répétons-le une dernière fois !)

593. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

Tel est le caractère de l’hymne homérique à la Terre, à cette déité matérielle que, sous le beau ciel de l’Inde, célébraient les poëtes, et qu’ils montrent dans leurs vers féconde et inépuisable, ruisselante de fleuves et pavée de montagnes . […] C’est par loi que la famille est prospère en beaux enfants et en belles moissons, ô déesse ! […] Ils gouvernent par de sages lois leurs villes ornées de belles femmes. […] « La déesse l’a dit41 : Cérès à la belle couronne n’a plus de défiance. […] C’est lui qui dit dans de beaux vers ïambiques45 : « Il n’est dans les choses humaines rien d’inespérable, rien qu’on doive nier, rien qui puisse surprendre : car Jupiter, le maître des dieux, fait du plein midi sortir la nuit, quand il a voilé la lumière du soleil resplendissant ; et une froide terreur est descendue sur les hommes.

594. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES » pp. 456-468

Le principal défaut des artistes d’aujourd’hui, peintres ou poëtes, c’est de prendre l’intention pour le fait, de croire qu’il leur suffit d’avoir pensé une belle chose pour que cette chose paraisse belle ; au lieu de se donner la peine de réaliser l’idéal de leur conception, ils nous en jettent le fantôme. […] Belle parole de M. […] que je suis loin des matins, et que je voudrais seulement un quart d’heure d’une belle après-dînée ! […] Clady est belle, elle est jeune, elle me sourit. […] Quand je suis seul et que je souffre, dans ma chambre, près d’un livre que je ne lis pas, je rêve sans trop presser mes pensées, je me résigne, je jouis d’une tristesse sévère ; et à ma porte, sans avoir frappé, se présentent debout ces deux hôtesses silencieuses, la Philosophie et la Nécessité, belles encore dans leur attitude auguste, — mais combien différentes de ce que me furent autrefois ces deux jeunes déesses, la Grâce et le Désir !

595. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

on n’avait pas trouvé d’aussi belles choses dans la prononciation des voyelles et des consonnes. […] À la plus belle époque de M.  […] Et loin de nous l’envie de chercher là matière à déprécier son beau génie ! […] Ce n’est pas à un cours de littérature — la belle affaire !  […] Que les sages ou galantes héroïnes de ces livres aient été les plus belles femmes de leur temps, qu’en les étudiant de près avec cet amour du beau qui lui a inspiré ailleurs d’admirables pages d’esthétique M. 

596. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Silvestre, Armand (1837-1901) »

— Histoires belles et honnestes (1884). — Pedro de Zanalea, opéra en 4 actes (1884). — La Tési, 4 actes (1884). — Le Dessus du panier (1885). — Les Cas difficiles (1885). — Contes à la comtesse (1885). — Contes de derrière les fagots (1886). — Histoires inconvenantes (1887). — Le Livre des fantaisies (1887) […] — Contes tragiques et sentimentaux (1896). — Le Nu au Salon (1896). — La Plante enchantée (1896). — Récits de belle humeur (1896). — La Sculpture aux Salons (1896). — Trente Sonnets pour Mlle Bartet (1896) […] — Les Veillées galantes (1896). — Au fil du rire (1897). — Chemin de Croix, 12 poèmes (1897). — Contes grassouillets (1897). — Le Nu au Salon (1897). — Le Petit Art d’aimer (1897). — La Sculpture au Salon (1897). — Tristan de Lionois, 3 actes, 7 tableaux, en vers (1897). — Belles histoires d’amour (1898). — Les Contes de l’Archer (1898). — Histoires gauloises (1898). — Le Nu au Salon (1898). — La Sculpture aux Salons (1898). — Les Tendresses, poésies (1898). […] Armand Silvestre, en qui le prosateur rendrait injuste pour le poète, — le poète éperdu de seul lyrisme, — a écrit, dans les Paysages métaphysiques notamment, quelques-uns des plus beaux vers que je sache. […] Je me figure quelques-unes des très belles strophes de M. 

597. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Orientales » (1829) — Préface de l’édition originale »

Et puis, pourquoi n’en serait-il pas d’une littérature dans son ensemble, et en particulier de l’œuvre d’un poëte, comme de ces belles vieilles villes d’Espagne, par exemple, où vous trouvez tout : fraîches promenades d’orangers le long d’une rivière ; larges places ouvertes au grand soleil pour les fêtes ; rues étroites, tortueuses, quelquefois obscures, où se lient les unes aux autres mille maisons de toute forme, de tout âge, hautes, basses, noires, blanches, peintes, sculptées ; labyrinthes d’édifices dressés côte à côte, pêle-mêle, palais, hospices, couvents, casernes, tous divers, tous portant leur destination écrite dans leur architecture ; marchés pleins de peuple et de bruit ; cimetières où les vivants se taisent comme les morts ; ici, le théâtre avec ses clinquants, sa fanfare et ses oripeaux ; là-bas, le vieux gibet permanent, dont la pierre est vermoulue, dont le fer est rouillé, avec quelque squelette qui craque au vent ; au centre, la grande cathédrale gothique avec ses hautes flèches tailladées en scies, sa large tour du bourdon, ses cinq portails brodés de bas-reliefs, sa frise à jour comme une collerette, ses solides arcs-boutants si frêles à l’œil ; et puis, ses cavités profondes, sa forêt de piliers a chapiteaux bizarres, ses chapelles ardentes, ses myriades de saints et de châsses, ses colonnettes en gerbes, ses rosaces, ses ogives, ses lancettes qui se touchent à l’abside et en font comme une cage de vitraux, son maître-autel aux mille cierges ; merveilleux édifice, imposant par sa masse, curieux par ses détails, beau à deux lieues et beau à deux pas ; — et enfin, à l’autre bout de la ville, cachée dans les sycomores et les palmiers, la mosquée orientale, aux dômes de cuivre et d’étain, aux portes peintes, aux parois vernissées, avec son jour d’en haut, ses grêles arcades, ses cassolettes qui fument jour et nuit, ses versets du Koran sur chaque porte, ses sanctuaires éblouissants, et la mosaïque de son pavé et la mosaïque de ses murailles ; épanouie au soleil comme une large fleur pleine de parfums ? […] Qu’il vaut bien mieux une belle et correcte nudité, de grandes murailles toutes simples, comme on dit, avec quelques ornements sobres et de bon goût : des oves et des volutes, un bouquet de bronze pour les corniches, un nuage de marbre avec des têtes d’anges pour les voûtes, une flamme de pierre pour les frises, et puis des oves et des volutes ! […] Parlez-moi d’une belle littérature tirée au cordeau !

598. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Lettre, à Madame la comtesse de Forbach, sur l’Éducation des enfants. » pp. 544-544

Je l’aime mieux pour lui, pour moi, pour tous ceux qui l’environneront, avec une belle âme, qu’avec un beau génie. […] me suis-je dit ; et je me suis répondu : Le goût est le sentiment du vrai, du beau, du grand, du sublime, du décent, de l’honnête dans les mœurs, dans les ouvrages d’esprit, dans l’imitation ou l’emploi des productions de la nature. […] Voyons de belles choses ; lisons de bons ouvrages ; vivons avec des hommes ; rendons-nous toujours compte de notre admiration ; et le moment viendra où nous prononcerons aussi sûrement, aussi promptement de la beauté des objets que de leurs dimensions. […] Je m’en suis félicité ; et j’ai pensé que je pourrais bien avoir de la raison et du goût, puisque de moi-même j’avais tiré les vraies conséquences des principes que mon aimable et belle comtesse avait posés.

599. (1912) L’art de lire « Chapitre VII. Les mauvais auteurs »

Les études scolaires donnent le goût du beau, ou l’horreur du beau, ou l’indifférence à l’égard de la littérature. Elles donnent le goût du beau à ceux qu’elles ont intéressés, et ils ne songent plus qu’à retrouver des sensations d’art analogues à celles qu’ils ont éprouvées en lisant Horace, Virgile, Corneille et Racine, et c’est pour cela, disons-le en passant, qu’il faut toujours, au lycée, amener l’élève jusqu’aux auteurs presque contemporains, pour que, entre les grands classiques et les bons auteurs de leur siècle, il n’y ait pas une grande lacune qui les ferait désorientés en face des bons auteurs de leur siècle et qui les empêcherait de les goûter, par où ils seraient de ces humanistes qui ne peuvent entendre que les auteurs très éloignés de nous, gens respectables et peut-être même enviables, mais qui sont privés de grandes et saines jouissances. Les études scolaires inspirent à jamais l’horreur du beau à ceux qu’elles ont ennuyés. […] Seulement, ceux que les études scolaires ont ennuyés se subdivisent en deux classes : ceux qui n’ont horreur que de la belle littérature et ceux qui ont horreur de toute littérature.

600. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

belle Zénocrate ! […] Elle trouve cela plus convenable et plus beau. […] Une bien belle procession, Messeigneurs ! […] Elle aime aussi les beaux garçons. […] Et cela, voyez-vous, c’est vraiment beau !

601. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blémont, Émile (1839-1927) »

. — La Belle Aventure, vers d’amourette et d’amour (1895). — A.  […] Ou bien c’est l’histoire de la belle Lou Tho, qui dédaigne l’amour de l’Empereur, ou encore l’aventure de la courtisane qui demande par curiosité au juge des Enfers de renvoyer son âme dans le sein d’une honnête femme. […] Émile Blémont est un poète qui ne chante qu’à ses heures, quand l’inspiration le lui commande, suivant la saison, le jour, l’événement ; de là le charme varié du livre de poésies : La Belle Aventure. On y trouvera de tout, aussi bien une ode qu’une chanson, aussi bien une satire qu’une invocation, un quatrain qu’une belle description ou d’éloquentes stances.

602. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — Q — Quillard, Pierre (1864-1912) »

Depuis lors, Pierre Quillard a donné La Gloire du Verbe, un recueil de beaux poèmes qui symbolisent la suite des idées et des visions d’un homme qui rêve et qui pense. […] Lisez ses belles élégies héroïques : le Dieu mort, Ruines, les Vaines Images, qui sont Psyché, Hymnis et Chrysarion, le Jardin de Cassiopée, la Chambre d’amour, et goutez-en la beauté amère et sereine, l’âcre et doux parfum, la cadence sonore. […] Pierre Quillard en a célébré les « farouches clairières » dans un de ses plus beaux poèmes légendaires. […] C’est un beau fronton, et les figures qui y sont sculptées valent par l’ampleur du geste et la robuste musculature.

603. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre III. Partie historique de la Peinture chez les Modernes. »

Les prêtres avaient rassemblé au collège de l’orthodoxie, à Constantinople, la plus belle bibliothèque du monde, et les chefs-d’œuvre des arts : on y voyait en particulier la Vénus de Praxitèle127, ce qui prouve au moins que les fondateurs du culte catholique n’étaient pas des barbares sans goût, des moines bigots, livrés à une absurde superstition. […] Le même esprit de religion inspira Charlemagne ; et l’église des Apôtres, élevée par ce grand prince à Florence, passe encore, même aujourd’hui, pour un assez beau monument129. […] Or, il est aisé de prouver trois choses : 1º que la religion chrétienne, étant d’une nature spirituelle et mystique, fournit à la peinture un beau idéal, plus parfait et plus divin que celui qui naît d’un culte matériel ; 2º que, corrigeant la laideur des passions, ou les combattant avec force, elle donne des tons plus sublimes à la figure humaine, et fait mieux sentir l’âme dans les muscles, et les liens de la matière ; 3º enfin, qu’elle a fourni aux arts des sujets plus beaux, plus riches, plus dramatiques, plus touchants, que les sujets mythologiques.

604. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre V. Moralistes. — La Bruyère. »

On reconnaît ceux du bel âge de la France à la fermeté de leur style, au peu de recherche de leurs expressions, à la simplicité de leurs tours, et pourtant à une certaine construction de phrase grecque et latine qui, sans nuire au génie de la langue française, annonce les modèles dont ces hommes s’étaient nourris. […] » La Bruyère dit encore : « Il n’y a pour l’homme que trois événements : naître, vivre et mourir ; il ne se sent pas naître, il souffre à mourir, et il oublie de vivre. » Pascal fait mieux sentir notre néant : « Le dernier acte est toujours sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste. […] Quoi qu’il en soit, La Bruyère est un des beaux écrivains du siècle de Louis XIV. […] Cette pensée est supprimée dans la petite édition de Pascal avec les notes ; les éditeurs n’ont pas apparemment trouvé que cela fût d’un beau style.

605. (1761) Salon de 1761 « Peinture — Vien » pp. 131-133

Quelle joie de le voir et de le voir si beau ? […] Rien ne m’en paraît sublime, mais tout m’en paraît beau. […] Entre la sainte et l’évêque, un aumônier en grand surplis, un peu penché, d’un beau caractère et qui fait le plus bel effet.

606. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Loutherbourg » pp. 224-226

Ah, mon ami, que la nature est belle dans ce petit canton ! […] S’il ne fallait, pour être artiste, que sentir vivement les beautés de la nature et de l’art, porter dans son sein un cœur tendre, avoir reçu une âme mobile au souffle le plus léger, être né celui que la vue ou la lecture d’une belle chose enivre, transporte, rend souverainement heureux, je m’écrierais en vous embrassant, en jetant mes bras autour du cou de Loutherbourg ou de Greuze : Mes amis, son pittor anch’io. […] Un beau jour il s’échappe de l’atelier de son maître et d’entre les bras de sa maîtresse ; il se présente à l’Académie avec vingt tableaux de la même force, et se fait recevoir par acclamation. Combien il lui reste de belles choses à faire, si l’attrait du plaisir ne le pervertit pas !

607. (1881) Le naturalisme au théatre

J’ai beau attendre, je vais de chute en chute. […] la belle expérience ! […] Le style ne consiste pas en belles images, pas plus que la peinture ne consiste en belles couleurs. […] Et quel abus aussi des beaux sentiments ! […] La scène est fort belle.

608. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

Lisez la page 54 de sa belle introduction, et passez de là à la page 545 ; vous verrez que M.  […] Le beau moment du dix-septième siècle dans la guerre et les lettres ! […] Quelle belle vie ! […] » fût le dernier mot, le plus bel effort, la suprême merveille de l’esprit humain. […] Tu es belle et perfide comme elles ; comme elles tu fascines et tu épuises, tu enivres et tu dévores.

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