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2109. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

» — Comme s’il n’était plus qu’un glaive insensible et sourd, il répond aux dernières instances du Chœur : — « Je suis aiguisé, tes prières ne m’émousseront pas. » Et il court d’un pas de vertige à la porte fatale où la mort l’attend.

2110. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Chamfort. » pp. 539-566

Il faut s’attendre qu’un peuple qui ne connut pas d’abord le mérite du Misanthrope et d’Athalie, et qui applaudit à tant de monstrueuses farces, sera toujours un peuple ignorant et faible, qui a besoin d’être conduit par le petit nombre des hommes éclairés.

2111. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

Je reconnais ce que j’attendais : je n’ai aucun choc intérieur, aucune résistance à vaincre.

2112. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

Il ne faut pas s’attendre à retrouver coquelicot, ou l’une des formes diverses de cette onomatopée, en dehors du domaine roman : la plus lointaine est le roumain kukuriek, et en France même elle s’est partagé les dialectes avec papaver.

2113. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

Il se prosterne encore, il attend, il espère, Mais il remonte et dit : « Que votre volonté Soit faite, et non la mienne, et pour l’éternité. » — Une terreur profonde, une angoisse infinie Redoublent sa torture et sa lente agonie ; Il regarde longtemps, longtemps cherche sans voir.

2114. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Cette manière hardie et mâle de poser le problème est bien celle qu’on devait attendre du grand esprit de M. 

2115. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

Pour l’expression de la pensée, inventer des combinaisons nouvelles de mots est nécessaire, et il n’est pas moins nécessaire que cette invention soit aisée : car la pensée est trop rapide et trop mobile pour pouvoir attendre longtemps la forme sensible dont elle aime à s’accompagner.

2116. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Il aimait les lettres, même dans ses ennemis ; parce qu’il était avant tout un voluptueux de lettres ; mais, comme tous les voluptueux, écorchés par le pli de la rose du sybarite, il était cruel ; et au meilleur endroit, c’est-à-dire à celui qu’il présumait le plus sensible, il donnait son coup de dent de rat, et il attendait trente ans, s’il le fallait, pour mieux l’enfoncer.

2117. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre IV. Conclusions » pp. 183-231

Je lance une idée, longuement méditée, et j’attends désormais les opinions de la critique, avant d’en dire davantage.

2118. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

Il faut attendre qu’elle soit faite et stable : la psychologie ne devra se loger sur ce terrain physiologique que lorsque la physiologie y aura bâti. — Néanmoins les jalons que nous avons posés suffisent pour marquer les lignes principales, et la correspondance établie ci-dessus entre l’action nerveuse et l’action mentale nous permet de conduire l’analyse au-delà des notions que le microscope nous fournit. […] Parmi ces mécanismes reliés entre eux, les uns sont subordonnés aux autres ; leur ensemble n’est pas une république d’égaux, mais une hiérarchie de fonctionnaires, et le système des centres nerveux dans la moelle et dans l’encéphale ressemble au système des pouvoirs administratifs dans un État. — Dans chaque département, pour toute affaire locale, le préfet reçoit les informations et donne les ordres : parfois, après avoir reçu l’information, il donne l’ordre aussitôt et de lui-même ; d’autres fois, il en réfère au ministre et attend pour agir la décision de son supérieur.

2119. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Mais comme nous sommes éloignés encore du Naturisme que tous attendent et que nous annonçons. […] Mais c’est surtout dans la tragédie et dans le roman, qu’il faut en attendre d’immédiates réalisations.

2120. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Etienne n’a donc pas toute l’exactitude qu’on a droit d’attendre d’un si grand homme ; c’est que les esprits les plus éclairés peuvent encore tomber dans l’erreur, mais ils ne doivent rien perdre pour cela de la considération qui est dûe aux talens. […] C’est à la grammaire particuliere de chaque langue, à faire connoître les terminaisons que le bon usage donne aux adjectifs, relativement aux genres des noms leurs corrélatifs ; & c’est de l’habitude constante de parler une langue qu’il faut attendre la connoissance sûre des genres auxquels elle rapporte les noms mêmes. […] On s’abstient de la forme impérative par énergie, quand l’autorité de celui qui parle est si grande, ou quand la justice ou la nécessité de la chose est si évidente, qu’il suffit de l’indiquer pour en attendre l’exécution : Dominum Deum tuum adorabis, & illi soli servies (Matth. iv. 10.), pour adora ou adorato, servi ou servito.

2121. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Il avait attendu, immobilisé par la violente contradiction des circonstances avec l’édifice de chimères qu’avaient construit en lui et son premier milieu et ses premières lectures. […] Du moment que l’écrivain ne nous montre pas la relation indéniable du principe et des conséquences, les idées qu’il développe ne font qu’attester la noblesse et l’élévation de son âme, à lui, — et nous n’avons pas attendu la Morte pour savoir ce qu’il y a de délicatesse et de hauteur dans celle de M.  […] Une cérémonie funèbre, célébrée dans la cathédrale « en mémoire des soldats français tués sous Metz », achève de donner à ce douloureux scrupule une grandeur tragique et religieuse. « Ces trente-cinq années ne sont que le long délai durant lequel les héros attendent une réparation. […] Ils en avaient attendu ce qu’elle ne peut pas donner, une rénovation totale de la vie humaine.

2122. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

La sœur de l’évêque va elle-même chercher à la Grotte des Aigles la pauvre agenouillée, qui attend depuis la fatale nuit, et qui ne veut pas croire à une séparation éternelle.

2123. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

Villemain parler de Milton, de ce Paradis Perdu qu’il traduit aujourd’hui, et qu’on attend.

2124. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

D’autres périls plus naturels l’attendaient, auxquels n’échappent guère ces fières héroïnes, et qu’elles recherchent peut-être en secret sous tout ce bruit.

2125. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

C’est elle qui, me tendant une main secourable sous un autre hémisphère, adoucit pour moi les périls et les horreurs d’une guerre dont l’histoire n’of Frira jamais d’exemple ; c’est elle qui me consola dans les fers où me retenait la férocité d’une caste sauvage ; c’est elle enfin qui ; m’environnant de tous les prestiges de l’illusion, me fit envisager d’un œil calme le moment où, pris les armes à la main par ces cannibales, condamné par un conseil de guerre, agenouillé devant mes juges, les yeux couverts d’un bandeau qui semblait me présager la nuit où j’allais descendre, j’attendais le coup fatal… auquel j’échappai par miracle, ou plutôt par la protection d’un Dieu qui n’a cessé de veiller sur moi pendant le cours de cette horrible guerre.

2126. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

Sous la direction du Conseil du roi, trois fonctionnaires superposés, au centre le contrôleur général, dans chaque généralité l’intendant, dans chaque élection le subdélégué, mènent toutes les affaires, fixent, répartissent et lèvent l’impôt et la milice, tracent et font exécuter les routes, emploient la maréchaussée, distribuent les secours, réglementent la culture, imposent aux paroisses leur tutelle, et traitent comme des valets les magistrats municipaux. « Un village, dit Turgot127, n’est qu’un assemblage de maisons, de cabanes et d’habitants aussi passifs qu’elles… Votre Majesté est obligée de décider tout par elle-même ou par ses mandataires… Chacun attend vos ordres spéciaux, pour contribuer au bien public, pour respecter les droits d’autrui, quelquefois même pour user des siens propres. » Par suite, ajoute Necker, « c’est du fond des bureaux que la France est gouvernée… Les commis, ravis de leur influence, ne manquent jamais de persuader au ministre qu’il ne peut se détacher de commander un seul détail ». — Bureaucratie au centre, arbitraire, exceptions et faveurs partout, tel est le résumé du système

2127. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

C’est pourquoi, « si certaines paroisses s’avisent d’être exactes et de payer sans attendre la contrainte, le receveur, qui se voit ôter le plus clair de son bien, se met de mauvaise humeur, et, au département prochain, entre lui, MM. les élus, le subdélégué et autres barbiers de la sorte, on s’arrange de façon que cette exacte paroisse porte double faix, pour lui apprendre à vivre »  Un peuple de sangsues administratives vit ainsi sur le paysan. « Dernièrement, dit un intendant678, dans l’élection de Romorantin, il n’y eut rien à recevoir par les collecteurs dans une vente de meubles qui se montait à six cents livres, parce qu’elle fut absorbée en frais.

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