/ 2301
2225. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Les caractères spéciaux de chaque grand poète et de chaque grand théâtre, voilà la seule chose intéressante, vivante, réelle dans les études de la critique303 ; quant aux caractères généraux qui peuvent être communs à tous les théâtres et à tous les poètes, les prendre pour le grand objet de la critique littéraire, c’est, sous une apparence de profondeur philosophique, s’attacher à ce qui est insignifiant, vide et superficiel ; c’est poursuivre l’ombre pour le corps.

2226. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

L’iniquité est partout ; la mémoire humaine n’est pas démocratique, ou plutôt elle est trop étroite et trop fragile pour contenir et pour garder les peuples tout entiers dans ses annales ; elle s’attache à quelques figures grandioses, pittoresques, pathétiques, culminantes, qui sortent à ses yeux de la foule, et elle en fait l’aristocratie privilégiée de l’espace et du temps.

2227. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Goethe, véritable Apollon dans sa maturité forte et sereine, régnait par droit de nature encore plus que par droit d’aînesse et de rang sur son jeune émule ; mais Goethe était sans jalousie comme la toute-puissance ; au lieu d’éloigner ou d’éclipser son rival de célébrité, il songea généreusement à l’élever jusqu’à lui et à l’attacher par des liens de reconnaissance à la cour de Weimar.

2228. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

« Ne faites pas plus d’attention qu’il ne faut à tous ces héros et à toutes ces héroïnes secondaires du poème, nous dit le professeur au déjeuner ; tout cela n’est que le cadre plus ou moins bien ciselé des tableaux de la galerie infinie de mon poète : mais attachons-nous seulement à cinq ou six médaillons qui priment tout le reste.

2229. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

c’est ce que je désirais le plus en ce monde et pour toi et pour moi, car mon avenir s’attache au tien, ils sont frères.

2230. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

L’inspiration et même, pour parler plus simplement, le désir de se mettre à l’œuvre, le désir de prendre la plume et de tenter quelque chose, étaient intimement attachés pour Alfieri à la présence de la comtesse.

2231. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Les premiers trouvent des vérités nouvelles ; les seconds développent les vérités trouvées et s’attachent à garder l’intégrité du langage.

2232. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Là est le point de conciliation des opinions en apparence contradictoires, mais qui ne sont que partielles en leur expression, selon qu’elles s’attachent à une face du phénomène plutôt qu’à l’autre.

2233. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

On sait quelle importance Wagner attachait à l’accentuation absolument correcte.

2234. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Et c’est sa malédiction de l’amour, c’est la puissance de ce renoncement, qui donne plus tard à la malédiction qu’il attache à l’anneau qu’on lui dérobe la force dramatique et vivante93. — Pour faire voir comment Wagner — sans changer beaucoup le cours apparent de la fable — introduit partout ce conflit entre l’Or et l’Amour, je citerai le cas des Géants.

2235. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

Ce Sophane, Athénien du bourg de Décélie, s’était muni, pour le combat, d’une ancre de fer attachée par une chaîne d’airain à la ceinture de sa cuirasse.

2236. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

Cette maison vraiment nous tenait au cœur, nous en étions devenus amoureux, pris par le grand je ne sais quoi, qui attache à une femme plus qu’à toutes les autres, et vous la fait paraître unique.

2237. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

Elle donne la main à un petit frère hydrocéphale, aux bras attachés plus bas que des bras humains, aux mains traînant presque à terre, et tous deux, en le paysage frais et chantant, détachent la silhouette fantastique d’un couple d’enfants nabots, dans un conte de fée, allant chez l’Ogre, ou chez la grand-mère Loup.

2238. (1894) Textes critiques

Mais, si l’on examine quels sont, des immortels, ceux dont le nom s’attache à un effort personnel, à un progrès de pensée et de forme, à une marche intransigeante et raisonnée au Mieux : que de suppressions encore il faudrait !

2239. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

Le poème tout entier est semé de perles de style semblables et sans nombre, mais malheureusement attachées à une trop mince étoffe.

2240. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

si je t’avais lu, je t’aurais adressé la parole, je t’aurais touché la main, je t’aurais demandé ton amitié, je me serais attaché à toi par cette chaîne sympathique qui relie entre elles les sensibilités isolées et maladives pour lesquelles la température d’ici-bas est trop froide, et qui ne peuvent vivre que de l’air tiède de l’idéal de la poésie et de l’amour, cette poésie du cœur !

2241. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Ils devaient grandir comme ces frères que nous avons vus, qui adhéraient par la poitrine, mystère de physiologie ; mais, plus effrayants que les frères de la chair, qui s’aimaient et ajoutaient tendrement à leur attache par l’entrelacement de leurs bras, ces frères de l’esprit, liés par le même principe, devaient se nier, se déchirer et se maudire.

2242. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre II. De la multiplicité des états de conscience. L’idée de durée »

De fait, ce n’est pas une nécessité d’ordre physique, c’est une nécessité logique qui s’attache à la proposition suivante : deux corps ne sauraient occuper en même temps le même lieu.

2243. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

À quinze ans, l’enfant était une jolie fille à la mine éveillée, à la taille fluette, autour de cette jolie taille elle attachait déjà le tablier vert d’Isabelle. […] Dans cette diversité infinie d’accidents que le cerveau de l’homme… et de la femme peut contenir, il s’attachait surtout à rechercher les accidents qui frappaient les intelligences d’élite, à guérir, à rasséréner les grandes âmes plus facilement, et plus cruellement malades que toutes les autres. […] À ce moment l’Athénien reparaît ; le poète a repris tous ses droits sur le conteur de facéties ; Aristophane s’enivre de cette poésie véritable, en oubliant la raillerie commencée ; en vain Strepsiade répond à ces belles strophes par d’horribles quolibets dignes de Sancho Pança quand il a trop mangé, la poésie persiste, brillante et fine ; le lambeau de pourpre éclate et brille attaché au haillon de bure ; plus que jamais nous sommes sur le Parnès, cette montagne qui s’élève entre l’Attique et la Béotie. […] En preuve irrécusable de toutes ces aventures que l’on dirait copiées sur une nouvelle de Cervantes, il avait rapporté, bel et bien, de ce voyage interrompu, une grande belle chaîne en fer toute rouillée, que ses convives pouvaient voir suspendue dans la salle à manger de sa maison. — Même, il prétendait que cette chaîne avait servi bien longtemps à l’attacher.

/ 2301