A Ronsard, orné de toutes « grâces et perfections », appartiendra d’imiter Homère, Virgile, Arioste, et de donner à la France une épopée. […] Ronsard a très bien reconnu deux choses : 1° qu’il fallait innover avec prudence et choix ; 2° qu’à l’usage seul appartiendrait d’autoriser les innovations, et d’en faire des acquisitions définitives de la langue.
L’image du beau, ainsi que celle de la vertu est gravée au fond de nos cœurs ; il n’appartient qu’à nous de la contempler sans cesse ; voilà la véritable jouissance de l’ame, & le plaisir inaltérable ; aussi les gens de Lettres sçavent trouver en eux-mêmes une satisfaction douce & continue, qui n’agite point le cœur, qui ne réfroidit point l’imagination, tandis que les autres hommes jamais détrompés, embrassent dans une volupté passagere un phosphore brillant qui se dissipe. […] Il appartient sans doute à la raison de dissiper les prestiges de l’orgueil malheureusement si naturel à l’homme, & de faire voir qu’on ne s’éleve point en abaissant autrui.
S’il avait réellement, dans La Fausse Prude, occasionné par des allusions plus ou moins piquantes la suppression de la troupe à laquelle il appartenait, son humeur agressive joua plus d’un mauvais tour à cet acteur. Voici un trait de lui qui n’est que plaisant et spirituel : il appartient à la période de 1683 à 1697, où Mezzetin jouait à Paris ; il est ainsi raconté dans l’Histoire de l’ancien Théâtre italien : « Mezzetin avait dédié une pièce à M. le duc de Saint-Aignan, qui payait généreusement les dédicaces.
Si ma promesse a été imprévoyante, si j’ai follement engagé mon avenir, c’est à Dieu seul qu’il appartient de me relever de mon serment en m’infligeant l’abandon. […] Les joies paisibles de la famille, les caresses naïves des enfants, les flatteries enivrées recueillies par les jeunes filles florissantes, et rapportées fidèlement au cœur de l’orgueilleuse mère, rien de tout cela ne m’appartiendra plus : la foule ignorante comptera mes regrets par ses désirs, et je triompherai de sa méprise.
On ne s’occupe ni du premier ni du troisième, parce qu’ils appartiennent, dit-on, soit à l’intelligence, soit à la physiologie ; et l’on se retranche dans le second exclusivement, pour en faire toute la volonté. […] La question de la liberté, « cette serrure brouillée de la métaphysique », « ce paradoxe du premier degré », « ce nœud inextricable », appartient à la catégorie des problèmes factices, comme les arguments célèbres de Zenon d’Elée sur l’impossibilité du mouvement, sur la course entre Achille et la tortue, et les difficultés élevées par Beikeley contre le calcul différentiel.
Que ces localisations soient plus ou moins générales, cela importe peu ; toujours est-il que l’âme manifeste son activité par plusieurs organes différents, car on ne peut nier que la sensibilité et la coordination des mouvements n’appartiennent à l’âme aussi bien que l’Intelligence. […] Il disait qu’il ne faut pas confondre les instincts avec la faculté de les gouverner, de les discipliner, de les diriger vers une fin donnée, que ce qui est lié à l’organisation ce sont les instincts, que ce qui appartient à l’âme c’est la volonté, que la volonté peut modifier les effets de l’organisme, que c’est là du reste une difficulté qui subsiste dans tous les systèmes, puisque dans tous les systèmes il faut bien accorder qu’il y a des instincts innés, quelquefois même de mauvais instincts.
Guizot L’un des plus nobles spectacles que présente notre temps si décrié est celui de l’indomptable vitalité de quelques hommes illustres qui, sur des théâtres et à des titres divers, occupent encore le premier rang, quoique par leur âge ils semblent appartenir à une autre époque. […] Il retranche ainsi de l’homme des faits qui appartiennent à la nature humaine, par exemple le besoin du surnaturel.
Les considérations sur le temps et la simultanéité appartenaient à la théorie de la Relativité « restreinte », et celle-ci ne concernait que le mouvement uniforme. […] Tant que l’on conserve un éther stationnaire et des positions absolues, l’immobilité appartient pour tout de bon à des choses ; elle ne dépend pas de notre décret.
L’ouvrage de M. de Latena, avec plus d’élévation, appartient à cette branche d’écrits estimables et qui laissent après eux un bon témoignage de l’art moyen d’une société.
L’expression verbale en appartient aux frères de Goncourt, qui, à plusieurs reprises, en revendiquèrent la paternité.
Alors, de sa main dépliée, il embrasse pleinement cette main plus petite, il la sent dans la sienne, il palpe ces doigts, ce pouce, ces tendons, recouverts d’une peau souple, halitueuse et douce ; il arrive au poignet, mince et bien pris ; il sent parfaitement la tête du radius et cherche le pouls ; mais alors la figure à laquelle appartient cette main chimérique lui dit d’une voix fraîche, enfantine et souriante, mais sans relever la tête : “Je ne suis pas malade.” — L’alité allait lui demander : “Qui êtes-vous ?”
Et ce sont là des beautés qui appartiennent bien à M.
À quelle religion appartiennent cette morale et cette mort ?
Regardez bien celui-ci, et jugez à qui appartient le mérite des autres.
Le Génie du Christianisme n’appartient ni au roi, ni au pape, ni à l’empereur : il appartient à la France, à l’Europe, au monde entier. […] M. de Lamartine appartient à la Restauration comme appartient à son village natal un enfant qui voyage depuis cinquante années hors de son pays, citoyen du monde, et se souvenant à peine dans quelle bourgade il a vu le jour. […] Ils appartiennent, dites-vous, à la Restauration ? […] Victor Hugo n’appartient-il pas plus au roi Louis-Philippe qu’au roi Charles X ? […] Il était perdu, cette fois ; il appartenait au bourreau !
Il ne s’appartient pas. […] Elle était donc un foyer, et son rayonnement ne pouvait pas lui appartenir exclusivement. […] l’abbé appartient à la classe des jugeurs qui décrètent par présomption. […] Montanelli appartient, je crois, à la politique révolutionnaire libérale de son pays. […] La maison appartenait à M.
Ces deux récits appartiennent au genre fantastique, et sont pris néanmoins dans la réalité la plus crue et la plus étroite. […] Appartient-il à une race déterminée ? […] après avoir reconnu qu’il ne se rencontrait pas dans la nature, nous avons découvert successivement qu’il appartenait à une race, à un temps déterminés, qu’il avait reçu une éducation particulière ! […] Cette résidence fort habitable encore d’un voltairien du dernier siècle appartient à M. […] La Jeunesse et Paul Forestier appartiennent à la seconde période de M.
La Grammaire n’est, pour ainsi dire, que le code des décisions de l’usage sur tout ce qui appartient à l’art de la parole : par-tout où l’on trouve une certaine uniformité usuelle dans les procédés d’une langue, la Grammaire doit la faire remarquer, & en faire un principe, une loi. […] Ce tems n’appartient pas au subjonctif, & il est aisé de le prouver aux méthodistes par leurs propres regles. […] Coenavero a donc les mêmes caracteres d’énonciation que caenabo, caenabam, & coenaveram, & par conséquent il appartient au même mode. […] Un grand gouverne ses domestiques, & les domestiques attachés à son service lui sont subordonnés ; il leur fait porter sa livrée, le public la reconnoit & décide au coup-d’oeil, que tel homme appartient à tel maître. […] Le bâillement est pénible pour celui qui parle ; l’hiatus est desagréable pour celui qui écoute : la théorie de l’un appartient à l’Anatomie, celle de l’autre est du ressort de la Grammaire.
Sainte-Beuve, qu’il a voulu contribuer pour sa part à l’œuvre de notre réformation morale, et qu’il appartient à l’école qui entreprend une croisade catholique contre ce siècle corrompu. […] On peut voir maintenant à laquelle des deux appartient le livre de M. […] J’ai signalé précédemment la réaction catholique à laquelle appartient, suivant moi, l’ouvrage de M. […] Sainte-Beuve, si le défaut que je signale dans sa manière n’appartient pas plus spécialement à la partie mystique et analytique de son ouvrage, et si la bizarrerie, l’étrangeté de la forme ne se rattachent pas, après tout, à l’étrangeté des idées. […] Je tremblais en le voyant jouer ainsi avec les redoutables préjugés de ses hôtes, ou bien exiger des honneurs qui, de temps immémorial, n’appartiennent qu’aux têtes couronnées.