Vous chantez si hautement les triomphes de l’Église et les fêtes de l’État, la mort des martyrs et la naissance des princes, qu’il semble que vos vers ajoutent de la gloire à celle du ciel et des ornements à ceux du Louvre ; les saints semblent recevoir de vous une nouvelle félicité, et M. le Dauphin une seconde noblesse. » Une étude particulière sur Balzac démontrerait à fond cette identité de nature qu’il a avec les rhéteurs des siècles inférieurs retracés par M. […] Ampère a rappelé la Chine à propos d’Ausone et de ses périphrases : « Il existe entre les lettrés, a-t-il dit, surtout quand ils écrivent en vers, une langue convenue comme celle des précieuses, et dans laquelle rien ne s’appelle par son nom. » Le Père Garasse sent si bien qu’il est sujet à cette espèce de chinoiserie de style, qu’en tête de sa Somme thèologique, voulant être grave, il avertit qu’il tâchera d’écrire nettement et sans déguisement de métaphores ; ce qui n’est pas chose aisée, ajoute-t-il, « car il en est des métaphores comme des femmes, c’est un mal nécessaire. » Le Père Lemoyne de la Dévotion aisée n’est pas moins ridicule (et dans le même sens) que le plus mauvais des rimeurs allégoriques du ive siècle. […] Il ajoute dans l’explication de ces doctrines quelque chose aux simples et hautes traductions philosophiques qu’en avait posées ce grand devancier. […] Après s’être un peu légèrement égayé sur tant de noms bizarres d’écrivains exhumés pour la première fois, Gnyfon, Télon, Gyarée, Ursulus, Crinas et Charmis…, il ajoutait : « Mais je me trompe : les auteurs de cette Histoire littéraire n’ont pas eu l’intention de ne parler que de ceux qui le méritaient : ce choix les eût trop embarrassés.
Cela est difficile à trouver178. » Il ajoute encore : « Les artistes sont les juges compétents de l’art, il est vrai ; mais ces juges compétents sont presque tous corrompus… Il y a environ trois mille ans qu’Hésiode a dit : Le potier porte envie au potier, le forgeron au forgeron, le musicien au musicien. » Sans doute un artiste, sur l’objet qui l’occupe et qu’il possède, aura des vues, perçantes, des remarques précises et décisives, et avec une autorité égale à son talent ; mais cette envie, qui est un bien vilain mot à prononcer, et que chacun à l’instant repousse du geste loin de soi comme le plus bas des vices, il l’évitera difficilement s’il juge ses rivaux ; sa noble jalousie (appelons ainsi la chose) le tiendra éveillé aux moindres défauts, et il sera prompt à voir et à noter ce qu’involontairement il désire ; ou bien, si la générosité du cœur s’en mêle, il ira au-devant du défaut, il passera outre et tombera alors dans des indulgences extrêmes, dans des libéralités qui ne sont plus d’un juge. […] Or cette part, on le sait, était grande dans l’école littéraire d’alors, et j’ajouterai qu’elle avait assez droit de l’être, en raison des loisirs plus cultivés et des idées en vogue durant la seconde moitié de la Restauration. […] Dans l’article sur Henri Fonfrède, qu’il apprécie d’ailleurs avec justesse et indulgence, Timon a le bon goût de citer une sortie violente de ce même Fonfrède contre lui Timon, et il ajoute : « Par Jupiter ! […] Il y a pourtant à ajouter, et ils le savent, que, sans viser à aucune gloire ni même à ce sceptre du genre qui a toujours plus ou moins l’air d’une férule, il est aussi un degré d’estime très-sûr qu’on parvient peu à peu à obtenir, et qui se perpétue.
Cette servitude énorme s’ajoute pour eux aux servitudes qui pèsent toujours sur les jugements humains. […] Mais tout de suite il ajoute, craignant d’en avoir trop dit : « Ce fut de courte durée. » A dix-sept ans, le duc d’Anguien va prendre possession du gouvernement de Bourgogne en l’absence de son père. […] Je me suis défendu par bonnes raisons dont l’une est la modestie que M. le duc m’a promis de garder en telles actions. » Et M. le duc d’Aumale ajoute, non moins plaisamment : « Il y a lieu de croire que M. le duc tenait sa promesse. » Vous pensez bien que, pour moi, je me garderais bien d’en douter. […] Il est vrai que M. le duc d’Aumale ajoute : « Il n’avait pas l’étoffe d’un général en chef. » Il n’y en a pas moins une disproportion évidente entre ce portrait et le rôle presque nul que le narrateur prête à Gassion pendant la bataille.
Il s’ajoutait à cette première illusion un esprit de patriotisme respectable. […] Pour se défendre d’une prévention si forte, il ne fallait pas moins que la prévention contraire ; encore était-ce trop peu que cette prévention vînt du goût, s’il ne s’y ajoutait la passion contre la personne. […] Il y a là une mise en scène, des machines, du merveilleux même, et, pour ajouter au scandale, du merveilleux chrétien : Un de ces esprits que le souverain Être Plaça près de son trône et fit pour le connaître37 . […] Tous les bons juges des choses de l’esprit dans notre siècle en ont parlé, et, j’ajouterais, en ont tout dit, si André Chénier n’avait de commun avec tous les grands poètes que tout en a été dit et que tout en est encore à dire.
Choisy n’a garde de l’oublier, car, après Dieu et à côté de Dieu, le roi a tous les honneurs : « On respecte beaucoup Sa Majesté sur la terre, mais on l’aime bien sur mer », ajoute-t-il avec une sorte de tendresse qui n’est pas jouée. […] Basset, saisira très bien, tout à côté, et nous rendra d’une manière charmante l’art et l’esprit habile des Jésuites qui, à peine débarqués dans un endroit, au cap de Bonne-Espérance ou à Batavia, chez les Hollandais protestants, se hâtent d’établir leur observatoire et de se faire bien venir en mettant du premier jour leur science, leurs lunettes astronomiques, au service de la curiosité populaire : « Ils vont dresser leurs machines, dit Choisy, pour au moins payer leur hôte avec un peu de Jupiter et de Mercure. » Et il ajoute comme moralité : « C’est une bonne chose, par tout pays, que l’esprit. » Pourtant, cette nature fine et mobile de Choisy a bien saisi, par éclairs, le vrai sentiment de l’inspiration apostolique. […] Arrivé au cap, on rectifie la longitude, qui est en défaut ; il raconte cette opération et il ajoute : « Je n’y ai pas été tout à fait inutile ; pendant que le père de Fontenai était à sa lunette, et que les autres avaient soin des pendules, je disais quelquefois, Une, deux, trois, quatre, pour marquer les secondes. » Le moyen d’en vouloir à un aimable esprit qui fait ainsi les honneurs de lui-même ? […] Choisy dut s’en excuser auprès du roi, qui lui dit pour toute parole : Cela suffit, et qui lui tourna brusquement le dos : « Je crus qu’il fallait laisser passer l’orage, ajoute le pauvre mortifié, et je m’en allai à Paris m’enfermer dans mon séminaire, où une demi-heure d’oraison devant le Saint-Sacrement me fit bientôt oublier tout ce qui venait de m’arriver. » Il ne fallait pas moins que cette oraison devant le Saint-Sacrement pour soulager l’abbé courtisan de la douleur d’avoir pu déplaire un instant à son maître, — à son autre maître.
Mme Necker s’était formé une idée des auteurs et des gens d’esprit de Paris uniquement par les livres, et elle vit que le monde où elle avait à se gouverner était bien autrement divers, varié et plein de nuances : « En arrivant dans ce pays-ci, dit-elle, je croyais que les lettres étaient la clef de tout, qu’un homme ne cultivait son esprit que par les livres, et n’était grand que par le savoir. » Mais le genre de conversation qui s’accommodait avec cette idée n’était guère de mise que dans le tête-à-tête, et elle ne tarda pas à s’apercevoir de sa méprise : Je n’avais pas un mot à dire dans le monde, ajoute-t-elle ; j’en ignorais même la langue. […] Marmontel qu’il faut toujours citer quand il ne s’agit que de tableaux de société et de critique littéraire, et qui, dans cet ordre d’idées, nous offre le type excellent du talent secondaire le plus distingué, a jugé Mme Necker dans une page à laquelle il n’y a rien à ajouter ni à retrancher. […] Une éducation vertueuse et des études solitaires lui avaient donné tout ce que la culture peut ajouter dans l’âme à un excellent naturel. […] Faisant la revue de ses richesses au moral : « Je les réduis, dit-elle, aux idées religieuses et aux idées sensibles, afin que le temps, qui s’avance, ne fasse qu’augmenter ma fortune. » Chaque jour ajoute à son dégoût pour le grand monde, où tout lui paraît factice et où son cœur trouve si peu d’aliment.
Mais pourquoi ne pas ajouter aussitôt pour Maury toute la prédiction : Oui, vous serez archevêque ou tenant lieu de l’archevêque de Paris ; mais cette haute charge sera précisément votre pierre d’achoppement et de scandale, la marque publique de votre abaissement et de votre chute. […] Grimm reconnaissait qu’à cette date il était peu d’orateurs chrétiens qui parussent plus dignes du choix de l’Académie, et il ajoutait : « Il n’en est guère sans doute qui puissent se trouver moins déplacés dans une assemblée de philosophes. » L’éloge semblerait compromettant, si l’abbé Maury avait à être compromis sur quelque point. […] Suivent quelques détails sur la digestion ; puis des éloges donnés à la traduction de Tacite que Dureau faisait alors ; des nouvelles de Paris et de la littérature ; un récit des mésaventures de La Harpe et de ses mille chamailleries de journaliste : « Puisque je suis en haleine, ajoute l’abbé Maury, que le diable emporte le maudit maladroit qui a failli tuer ou du moins défigurer mon petit Adolphe » (un des fils de Dureau qui avait failli éprouver quelque accident). […] Ajoutons que, blessé ainsi par Le Brun, il fut le premier de ses confrères de l’Institut à aller à son convoi.
On ajoute que dans ces sortes d’arbitrage, qui d’ordinaire embarrassent et ennuient, il ne s’ennuyait pas ; il aimait à prolonger la discussion, à tout balancer, à tenir compte des moindres circonstances en artiste, presque en casuiste : c’était amour de la forme. […] Ajoutons que la nature de son caractère était, quand il avait fait une fois, et avec lenteur, un pas en avant, de ne s’en plus départir et de ne reculer jamais. […] La pratique suivra : La révolution de Juillet ne nous a rendu ni plus ni moins ardents que nous ne l’étions sous le dernier gouvernement… L’obstacle est écarté… il n’y a plus qu’à marcher avec un juste sentiment de ce qu’il y a d’avenir dans ce seul fait : Plus de royauté ennemie des institutions ; et l’on arrivera à tous les biens que tant de systèmes successivement essayés ont promis sans jamais tenir. — Ce n’est pas là de l’optimisme, ajoute Carrel, c’est une juste confiance dans le principe essentiel de notre gouvernement : la souveraineté du peuple représentée par la souveraineté des majorités parlementaires. […] Et restituant à la révolution de Juillet son sens général et unanime, la montrant indépendante des menées souterraines du carbonarisme, régulière, pour ainsi dire, et légale, et avouable en plein soleil, il ajoutait ces mémorables paroles, où un vrai patriotisme respire : Cette victoire est celle de la nation entière, et la nation qui n’a jamais conspiré, la nation qui croit ne s’être pas insurgée, mais avoir réprimé et puni l’insurrection du pouvoir, la nation, disons-nous, s’étonnerait et s’alarmerait de manifestations qui ne lui rappellent point des efforts et une gloire à elle, mais des dévouements particuliers à des affiliations politiques, et qui ne peuvent être appréciés à toute leur valeur que par ceux qui les ont vus de très près.
Mais l’homme sensé ajoute ces paroles qui montrent que chez Bernardin le romanesque n’étouffait pas le positif : Toutes ces fêtes-là, écrit-il, ne m’amusent pas tant que vous croyez bien. […] Vous pouvez voir par là, ajoute-t-il, que je m’accroche à tout, et que je laisse flotter çà et là des fils comme l’araignée, jusqu’à ce que je puisse ourdir ma toile. […] … » Et Rousseau lui répondait dans la même pensée : « Il y a un si bel ordre dans l’ordre physique, et tant de désordre dans l’ordre moral, qu’il faut de toute nécessité qu’il y ait un monde où l’âme soit satisfaite. » Et il ajoutait avec effusion : « Nous avons ce sentiment au fond du cœur : Je sens qu’il doit me revenir quelque chose. » Que les personnes religieuses, avant de frapper sur Bernardin et sur Rousseau, veuillent toujours se rappeler ces deux belles paroles de l’un et de l’autre, ce quelque chose et ce quelqu’un. […] Hennin qui lui répond tout ce qui se peut de plus sensé : « Je vous avouerai même, ajoute-t-il, que je partais (quand j’ai reçu votre lettre) pour aller demander à M. le marquis de Castries une pareille somme annuelle pour vous, une pension sur les fonds de la Marine, avec l’espérance d’y réussir tôt ou tard. » Il lui donne, en finissant, des conseils affectueux : « Mon ami, vous vous êtes trop séquestré du monde ; vous ne connaissez plus ni les hommes ni la marche des affaires.
Mais cet homme, en réalité très peu classique, et qui est déjà de la société industrielle future, donne un peu dans son exagération habituelle quand il ajoute : « Ah ! […] Volney, dans sa défense, ajoute avec plus de raison, en faisant allusion aux variations de croyances dont le docteur Priestley savait quelque chose : Si, comme il est vrai, l’expérience d’autrui et la nôtre nous apprennent chaque jour que ce qui nous a paru vrai dans un temps nous semble ensuite prouvé faux dans un autre, comment pouvons-nous attribuer à nos jugements cette confiance aveugle et présomptueuse qui poursuit de tant de haine ceux d’autrui ? […] Le trait distinctif du colon français qui, jusque sur les confins du désert, sent le besoin de voisiner et de causer, y est vivement saisi : « En plusieurs endroits, ayant demandé à quelle distance était le colon le plus écarté : Il est dans le désert, me répondait-on, avec les ours, à une lieue de toute habitation, sans avoir personne avec qui causer. » Il y a aussi dans les Éclaircissements un chapitre curieux sur les sauvages ; en nous décrivant leurs mœurs et leurs habitudes, Volney ne perd pas l’occasion de revenir à la charge contre Rousseau et contre son paradoxe de parti pris en faveur de la vie de nature ; il donne la preuve de ce parti pris par des anecdotes qu’il savait d’original, et notamment par celle de la fameuse conversation de Jean-Jacques avec Diderot à Vincennes : « Et cet homme aujourd’hui, ajoute-t-il, trouve des sectateurs tellement voisins du fanatisme, qu’ils enverraient volontiers à Vincennes ceux qui n’admirent pas Les Confessions ! […] Voici donc un tableau général et en raccourci de l’aspect et du sol des États-Unis à la date où Volney les a visités, en 1797 ; pas un mot n’est à perdre ni à négliger : Telle est, en résumé, dit-il, la physionomie générale du territoire des États-Unis : une forêt continentale presque universelle ; cinq grands lacs au nord ; à l’ouest, de vastes prairies ; dans le centre, une chaîne de montagnes dont les sillons courent parallèlement au rivage de la mer, à une distance de 20 à 50 lieues, versant à l’est et à l’ouest des fleuves d’un cours plus long, d’un lit plus large, d’un volume d’eau plus considérable que dans notre Europe ; la plupart de ces fleuves ayant des cascades ou chutes depuis 20 jusqu’à 140 pieds de hauteur, des embouchures spacieuses comme des golfes ; dans les plages du Sud, des marécages continus pendant plus de 100 lieues ; dans les parties du Nord, des neiges pendant quatre et cinq mois de l’année ; sur une côte de 300 lieues, dix à douze villes toutes construites en briques ou en planches peintes de diverses couleurs, contenant depuis 10 jusqu’à 60 000 âmes ; autour de ces villes, des fermes bâties de troncs d’arbres, environnées de quelques champs de blé, de tabac ou de maïs, couverts encore la plupart de troncs d’arbres debout, brûlés ou écorcés ; ces champs séparés par des barrières de branches d’arbres au lieu de haies ; ces maisons et ces champs encaissés, pour ainsi dire, dans les massifs de la forêt qui les englobe ; diminuant de nombre et d’étendue à mesure qu’ils s’y avancent, et finissant par n’y paraître du haut de quelques sommets que de petits carrés d’échiquier bruns ou jaunâtres, inscrits dans un fond de verdure : ajoutez un ciel capricieux et bourru, un air tour à tour très humide ou très sec, très brumeux ou très serein, très chaud ou très froid, si variable qu’un même jour offrira les frimas de Norvège, le soleil d’Afrique, les quatre saisons de l’année ; et vous aurez le tableau physique et sommaire des États-Unis.
Dans toutes les langues, il se trouve plusieurs expressions qui représentent une même idée principale ; mais dont chacune ajoute quelques idées accessoires. […] Furetiere se justifia dans des factums ; mais il ajouta aux raisons, les injures. […] Dites-moi, ajoute ce célébre écrivain, si Racine a persiflé Boileau ? […] L’auteur y a ajouté en 1767. un second volume, non moins utile que le premier.
Ratisbonne, dans une note qu’il ajoute de son chef, paraît tenir à me mettre en contradiction avec moi-même : il insinue qu’ayant aimé et admiré autrefois M. de Vigny, j’ai cessé de l’aimer. […] Pauthier, le savant sinologue, qui ajoute quelques traits pour l’époque de jeunesse ; M.
Ce sont pourtant (si l’on y ajoute deux anciens et tout premiers articles sur les Odes et Ballades insérés dans le Globe à la date des 2 et 9 janvier 1827), ce sont les seuls morceaux critiques que j’aie écrits expressément à l’occasion de ses œuvres. […] La Bruyère parle quelque part des grands et sublimes artistes qui sortent de l’art pour l’étendre et l’ennoblir ou le rehausser, qui marchent seuls et sans compagnie, et qui tirent de leur irrégularité même des avantages supérieurs ; et il ajoute : « Les esprits justes, doux, modérés, non seulement ne les atteignent pas, ne les admirent pas, mais ils ne les comprennent point, et voudraient encore moins les imiter.
Sir Walter Scott sait gré au jeune vainqueur du respect et de la pitié que lui inspira le guerrier à cheveux blancs, mais ce n’est pas sans ajouter quelque épigramme contre le coup de théâtre du manteau. […] Ajoutez force jactance, injures, des digressions sans motif, des omissions sans excuse, jamais un trait de talent, sinon dans quelques comparaisons ingénieuses.
Toutefois si la poésie d’images et de description reste toujours à peu près la même, le développement nouveau de la sensibilité et la connaissance plus approfondie des caractères ajoutent à l’éloquence des passions, et donnent à nos chefs-d’œuvre en littérature un charme qu’on ne peut attribuer seulement à l’imagination poétique, et qui en augmente singulièrement l’effet. […] Vous ajoutez des milliers de lieues, vous multipliez des siècles ; chaque calcul est juste, et le terme est indéfini.
Sur Bourget critique, il me faudrait un trop grand effort pour ajouter quelque chose à ce que j’ai dit ici même. […] je me suis, sans doute, figuré depuis que j’avais fait le plus adorable voyage, et je le raconte quelquefois en coupant mon récit de cris d’admiration ou de plaisir : mais, quand je rentre en moi-même et que je tâche d’être sincère, je sens très bien que, ce coin du Sahara, c’est à travers le livre de Fromentin que je le revois, non à travers mes propres souvenirs ; je sens que ce voyage n’a rien ajouté à la vision que j’apportais avec moi, et que mes yeux ont, sans le savoir, conformé la réalité à cette vision.
Il a appelé la chose par son nom, et il a ajouté : « Des militaires jugeront plus sévèrement que nous ne le faisons nous-même la conduite de M. de Raguse. […] Et le devoir, ce n’est pas assez, il y faut encore ajouter quelque chose de délicat et de fier, cette distinction hautaine, ce luxe du bien qu’on appelle l’honneur. » Magnifique langage !
Il faudra le génie, qui a le droit de parler de ce que tout le monde sait, parce qu’il y ajoute quelque chose que ne sait pas tout le monde, pour faire excuser la hardiesse d’un auteur qui s’en vient raconter ou décrire ce que tout le monde a vu ou pu voir, maintenant, à si bon marché : un coin quelconque de la planète ! […] Autrefois, quand chacun vivait sédentaire dans la case plus ou moins coloriée de son damier et ne regardait pas beaucoup plus loin que l’horizon de sa colline, de sa montagne ou de sa mer, un homme qui avait voyagé rapportait des pays qu’il avait visités une valeur qui s’ajoutait à la sienne ou qui lui en créait une, quand il n’en avait pas.
Ce dernier livre de Proudhon n’ajoute rien aux doctrines (si cela peut s’appeler des doctrines) qu’il a développées dans ses précédentes publications. […] Héritier de la révolution française, mais avec le bénéfice d’inventaire qui lui fit rejeter et ses erreurs et ses horreurs, Bonaparte reprit le problème où l’avaient laissé les Valois, et nous ajoutons Richelieu, sous les Bourbons, parce que Couture l’oublie.