Mais il fait preuve surtout de résolution et d’audace lorsqu’à bord du Vétéran, en route pour la Martinique, dans l’escadre de l’amiral Willaumez, séparé tout d’un coup de l’escadre par une tempête, rejeté vers les côtes de France, serré de près par l’amiral Keith, il se détermine à tout plutôt que d’admettre qu’il puisse amener son pavillon.
Aucune pensée, aucun sentiment ne perd pour cela de son énergie ; l’élévation du langage conserve seulement cette dignité de l’homme en présence des hommes, à laquelle ne doit jamais renoncer celui qui s’expose à leurs jugements ; car cette foule d’inconnus qu’on admet, en écrivant, à la connaissance de soi-même, ne s’attend point à la familiarité ; et la majesté du public s’étonnerait avec raison de la confiance de l’écrivain.
Je ne parle pas de ces néologismes nécessaires, qui manifestent la vie même de la langue et lui font suivre par son incessante transformation l’évolution de la pensée : si le progrès des sciences et de l’industrie, les révolutions politiques, sociales, religieuses, économiques, ont fait éclore des idées nouvelles dans le cerveau de l’homme, ont revêtu les idées anciennes d’une forme nouvelle, il est inévitable que bien des choses ne puissent être désignées par les mots anciens, et il serait absurde de s’opposer à l’admission dans le langage de ce qu’on admet dans la pensée.
Si vous admettez ces trois propositions, qui n’ont, je crois, rien de téméraire, et si vous essayez d’en tirer les conséquences bravement, naïvement et dans un esprit d’optimisme, vous serez vous-même surpris du rêve que vous édifierez peu à peu et comme malgré vous.
Similitudes nous emmène dans le possible, mais par de trop possibles sentiers ; trop clair, c’est aussi trop simple, trop comme le désire l’auteur, qui ne daigne compter qu’avec son rêve et de toutes les contradictoires tendances de l’humanité n’en admet qu’une, enfin victorieuse, celle qui lui plaît.
L’auteur insiste sur ces idées, si évidentes qu’elles paraissent, parce qu’un certain nombre d’Aristarques n’en est pas encore à les admettre pour telles.
Il fut admis à ces assemblées choisies, qui se tenoient au Temple.
Puisque la loi de causalité a été vérifiée dans les autres règnes de la nature, que, progressivement, elle a étendu son empire du monde physico-chimique au monde biologique, de celui-ci au monde psychologique, on est en droit d’admettre qu’elle est également vraie du monde social ; et il est possible d’ajouter aujourd’hui que les recherches entreprises sur la base de ce postulat tendent à le confirmer.
Je ne puis donc admettre la sévérité qu’on témoigne à ma théorie de la création des images.
Lémontey, auteur du second, luttait avec une sorte de réserve contre des doctrines dont la source lui inspirait une vive antipathie, et dont il ne pouvait cependant ne pas admettre les directions, ou, comme on dit, les tendances.
Il est prudent d’examiner : la construction d’un instrument, âme ou esprit, avant d’admettre ce qu’il enregistre. » Quand M.
Il admettait, en présence de ces produits différents, une identité de procédés pour les étudier. […] — il n’a pas voulu admettre que la chronique des mœurs dût aboutir à la recherche des causes. […] Vous admettez que les personnages qu’il vous présente existent réellement et dans les données où il vous les présente. […] Il n’a jamais admis que les défauts d’une œuvre fussent acceptables sur le même plan que ses qualités, à titre de signification. […] Il admet qu’elle sonne une autre heure que sa montre à lui.
Que la scène soit livrée tout entière aux personnages, nous l’admettons. […] Dans les estaminets d’aujourd’hui on repousserait Rodolphe, et tout au plus si l’on admettrait Colline. […] On peut admettre en effet qu’une telle femme ne puisse parvenir à forcer pour son fils les portes d’une austère maison de jésuites. […] » Nous admettons encore cela. […] Zola l’admet dans ses livres parce qu’il le sait et l’a vu dans la réalité.
Le monologue familier, naturel, l’afflux aux lèvres des simples pensées que l’esprit à part soi remue, le théâtre moderne ne l’admet point, dit-on ! […] et est-il possible d’admettre que la principale source de joie plastique du peuple grec reste pour nous définitivement tarie ? […] De son corps même, il n’admet pas un geste gratuit, du bout des doigts ; pas un geste de virtuosité pure, ni même de virtuosité belle, qui ne soit un geste expressif. […] Et cela, comment l’admettre en un siècle où chaque écrivain, ou prêche, ou moralise, ou, pour le moins, conclut ? […] Admettons néanmoins, sans plus de preuves, et ce feu véhément, et qu’en quelque douze ans Racine s’y soit consumé lui-même.
Les uns, appellés semi-coperniciens, n’admettent que le mouvement dimue de la terre sur son axe, & la déchargent de toutes les révolutions annuelles. […] Il ne voulut admettre aucun partage de gloire : il écrivit fortement contr’eux & soutint que le privilège de son fondateur étoit un privilège exclusif. […] Il fut admis à soutenir publiquement ses thèses. […] Ils furent admis à se justifier au tribunal de l’inquisition, par un décret qu’elle donna le 3 août 1696. […] L’an 1562, leur congrégation fut admise en France.
Admettons donc, franchement, qu’il y a un manque d’unité dans la Gœtterdaemmerung, un manque de cette unité entre les différents arts qui est une exigence initiale de la théorie Wagnérienne. — Mais, cependant, il doit y avoir une clef à la compréhension pleine et entière ce cette œuvre ; car il est difficile d’admettre que l’homme qui avait écrit Tristan et qui était à la veille de créer Parsifal, ait agi sans discernement. […] Apprécier la doctrine de l’Evolution, est-ce possible à qui admet Fichte ? […] De là plusieurs mots admis à un même sens, dans l’effacement de leur sens précis : de là des phrases d’une incohérence stupéfiante : « Il s’est oublié jusqu’à s’emporter … » Sur une telle langue comment greffer des mots nouveaux sans être incorrect et sans devenir inintelligible ?
., il n’est aucun principe d’action dont on ne puisse déduire à peu près la morale généralement admise. […] Que telles aient été les sociétés primitives, on l’admet généralement. […] Même, si l’on admet d’ordinaire que nos besoins matériels iront toujours en croissant et en s’exaspérant, c’est parce qu’on ne voit pas de raison pour que l’humanité abandonne la voie de l’invention mécanique, une fois qu’elle y est entrée. […] Les faits suggèrent une hypothèse bien différente ; et si on l’admet, les phénomènes signalés par la « science psychique », ou du moins certains d’entre eux, deviennent tellement vraisemblables qu’on s’étonnerait plutôt du temps qu’il a fallu attendre pour en voir entreprendre l’étude.
Admettons que la gestation d’une œuvre d’art comprend une série d’intuitions qui se remplacent l’une l’autre et dont seule la dernière est exprimée, c’est-à-dire vivante. […] Les confidents du xviie siècle n’étaient pas autre chose ; ils permettaient une exposition rapide ; les contemporains de Racine n’en furent pas dupes plus que nous ; ils admettaient tacitement cette convention. […] Admettons encore que Brunetière ait eu raison pour le siècle de Louis XIV ; les temps ont changé, nous nous sommes démocratisés ; les rois en exil font assez piètre figure chez Daudet, et les rois en visite nous font rire aux larmes chez de Flers et de Caillavet. […] Par une sorte de raccourci de perspective nous ramassons en une seule ère plusieurs centaines d’années qui, dans la réalité, comptèrent peut-être deux ou trois ères ; nous ne voyons que les plus hauts sommets et les vallées les plus apparentes ; mais si nous connaissions le passé aussi exactement que le présent, nous y verrions beaucoup plus de variété. — Cela est fort plausible ; je n’aurais aucune difficulté à admettre une différenciation plus exacte ; elle ne contredirait pas, en principe, les grandes lignes que j’ai esquissées ici.
Sur ces questions, ainsi que sur beaucoup d’autres, Roederer, qui aimait la discussion et qui la provoquait volontiers, n’admettait pas le travestissement de son opinion ; et l’on va voir avec quelle vigueur et même quelle roideur il releva Mirabeau, un jour qu’il croyait avoir à se plaindre de lui. […] [NdA] J’ai peine à m’expliquer comment Étienne Dumont de Genève, en ses Souvenirs, parlant de Roederer qu’il rencontrait dans le groupe des Girondins, a pu dire de lui : « Roederer, homme d’esprit, mais fort ignorant, avait un fonds de légèreté dans le caractère qui lui donnait un rôle subalterne, quoique par sa capacité il l’emportât sur presque tous. » Quand on a eu sous les yeux les extraits en masse des lectures de Roederer dès sa première jeunesse, et quand on a vu l’ensemble de ses travaux sous la Constituante, on ne saurait admettre que cette ignorance dont parle Dumont, et dont les plus instruits eux-mêmes ne sont pas exempts sur les points étrangers à leurs études, ait porté le moins du monde sur la science politique et économique qui était l’essentiel ici.