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237. (1897) Un peintre écrivain : Fromentin pp. 1-37

Il trouve cette comparaison superbe : « Tout cela, d’un bout à l’autre, aussi loin que la vue peut s’étendre, ni rouge, ni tout à fait jaune, ni bistré, mais exactement couleur de peau de lion. » En peintre également il étudie l’ombre saharienne et le silence saharien. […] À mesure que vous l’étudierez davantage, vous découvrirez ses secrètes habiletés. […] Mais, dès qu’il pénètre dans l’intimité de son sujet, qu’il étudie Rubens ou Rembrandt, ou Ruysdael, ou le vieil Otto Vœnius, ou Paul Potter, ou Hobbema, vous ne reconnaissez plus Fromentin. […] Voyez-le, quand il veut exprimer le double caractère et comme la double personnalité d’un de ces Flamands qui avaient étudié en Italie, d’un de ces romanistes, comme on disait, qui allaient apprendre la peinture à Rome, à Florence, à Venise, et puis, de retour au pays natal, ressaisis par le génie si profond et si particulier de la race, finissaient par triompher de leurs maîtres latins, et par plier leur éducation méridionale aux rêves d’un idéal qui n’avait pas changé.

238. (1875) Premiers lundis. Tome III « Instructions sur les recherches littéraires concernant le Moyen Âge »

Léonard Fibonacci, Italien, qui avait étudié sous les Arabes à Bougie, paraît être le premier introducteur de l’algèbre parmi les chrétiens. […] Il faut dire la même chose de Roger Bacon, qui a étudié et professé longtemps à Paris.

239. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre III. Éducation de Jésus. »

Ce qu’il y a de certain, c’est qu’à Jérusalem le grec était très peu étudié, que les études grecques étaient considérées comme dangereuses et même serviles, qu’on les déclarait bonnes tout au plus pour les femmes en guise de parure 131. […] Interrogé sur le moment où il convenait d’enseigner aux enfants « la sagesse grecque », un savant rabbin avait répondu : « A l’heure qui n’est ni le jour ni la nuit, puisqu’il est écrit de la Loi : Tu l’étudieras jour et nuit 133. » Ni directement ni indirectement, aucun élément de culture hellénique ne parvint donc jusqu’à Jésus.

240. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

Que l’auteur, après avoir dit qu’il n’avait plus besoin d’étudier son art ailleurs que dans la société, et après avoir produit plusieurs chefs-d’œuvre de cet art ainsi étudié, ait néanmoins eu la fantaisie d’imiter une comédie fort immorale de Plaute, je le veux croire.

241. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 22, que le public juge bien des poëmes et des tableaux en general. Du sentiment que nous avons pour connoître le mérite de ces ouvrages » pp. 323-340

Monsieur Despreaux se fonde sur cette raison pour avancer que la plûpart des critiques de profession qui suppléent par la connoissance des regles à la finesse du sentiment qui leur manque bien souvent, ne jugent pas aussi sainement du mérite des ouvrages excellens, que les esprits du premier ordre en jugent sans avoir étudié les regles autant que les premiers. […] La perfection d’une partie des beautez d’un tableau, par exemple la perfection du dessein, n’est bien sensible qu’aux peintres ou aux connoisseurs qui ont étudié la peinture autant que les artisans mêmes.

242. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVI. M. E. Forgues. Correspondance de Nelson, chez Charpentier » pp. 341-353

Il fallait y mettre un désintéressement fier, et y rencontrer l’expression juste d’un esprit qui n’étudie plus que l’intensité de la nature humaine dans les héros. […] rien ne serre plus le cœur de l’historien que cela, rien ne serre plus le cœur qui étudie cette grande âme partagée, que de voir Nelson, frappé d’un dernier coup à Trafalgar, expirant dans sa cabine devenue une boucherie humaine, magnifique de pitié pour ses matelots auxquels il renvoie son chirurgien, magnifique d’amitié pour son camarade de bataille, le capitaine Hardy, qui, entre deux coups de canon, vient lui donner des détails sur sa victoire, magnifique de commandement, car son avant-dernier mot est un mot de commandement : « Faites tomber les ancres ! 

243. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Nelson »

Il fallait y mettre un désintéressement fier et y rencontrer l’expression juste d’un esprit qui n’étudie plus que l’intensité de la nature humaine dans les héros. […] rien ne serre plus le cœur de l’historien que cela, rien ne serre plus le cœur qui étudie cette grande âme partagée que de voir Nelson, frappé d’un dernier coup, à Trafalgar, expirant dans sa cabine devenue une boucherie humaine, magnifique de pitié pour ses matelots auxquels il renvoie son chirurgien, magnifique d’amitié pour son camarade de bataille, le capitaine Hardy, qui entre deux coups de canon vient lui donner des détails sur sa victoire, magnifique de commandement, car son avant-dernier mot est un mot de commandement : « Faites tomber les ancres ! 

244. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Milton »

Les poètes poussent partout, quand ils sont vigoureux, mais aucun poète sous le tournant du soleil ne l’a mieux prouvé que Milton, et on peut l’étudier comme un véritable phénomène de végétation poétique, ce chêne de rocher que rien, rien n’a pu empêcher de devenir, à l’âge où les hommes les plus forts se cassent, le rouvre du Paradis perdu. Étudiez-le, ce phénomène, et voyez que d’obstacles s’opposèrent à son développement !

245. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — Note relative à l’article Villehardouin. » p. 527

La question paraît aujourd’hui résolue pour ceux qui ont étudié de plus près les textes, et qui en sont arrivés à observer ou à induire un tel type de langue française romane offrant son genre de perfection à son moment et très reconnaissable sous la plume des bons clercs.

246. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 64-65

Nous ne parlons que de ce qu’il a fait dans le genre littéraire ; & l’on peut dire que ses Entretiens sur les Sciences & la maniere d’étudier, forment une composition estimable, dont la lecture seroit très-utile aux jeunes gens assez sages pour vouloir s’instruire, avant d’exercer leur plume au hasard & sans principes.

247. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Des livres classiques. » p. 533

Les livres classiques sont presque tous à faire ; faute de ce secours, partout on étudie beaucoup et avec peine, l’on sait peu et l’on sait mal.

248. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Jusque dans les dernières années, il étudiait avec un Grec érudit les monuments de l’antiquité grecque. […] Un philosophe qui a étudié l’antiquité et les débuts de l’intelligence sait tout cela ; et il ne lui manque plus qu’une chose, c’est de mettre plus souvent en pratique une règle qu’en théorie il connaît si bien. […] Voyager, étudier, regarder, se promener à travers les hommes et les choses, telle a été son occupation ; ses attaches officielles ne le gênaient pas. […] Orphelin à huit ans, apprenti dessinateur dans une fabrique de Lyon, il avait à grand’peine obtenu de sa famille la permission d’être peintre, et il étudiait à Paris avec des subsides rares, insuffisants, incertains. […] Dès sa première jeunesse il avait longuement étudié le droit public, l’économie politique et l’histoire, non pas en écolier ou en amateur, mais en penseur original et en critique indépendant.

249. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 255-256

L’obscurité de ses idées, & la diffusion de son style, le placent au rang de ces Auteurs qui sont peut-être capables d’étudier avec fruit pour eux-mêmes, mais peu propres à éclairer l’esprit des autres.

250. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Avant-propos »

Cette démonstration fait l’objet de la troisième partie de notre travail : les deux premiers chapitres, où l’on étudie les notions d’intensité et de durée, ont été écrits pour servir d’introduction au troisième.

251. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Montaigne en voyage »

Lapaume les a étudiées, commentées, et en a recherché l’auteur probable ou possible. […] A visiter, à étudier ainsi Rome, Montaigne se pique d’honneur ; il apprend bientôt à se passer de guide, et il est de force à en remontrer aux plus habiles ciceroni eux-mêmes. […] L’auteur, je lui en demande bien pardon, n’a pas assez étudié et approfondi son sujet.

252. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

 » Muni de l’inventaire et plein des souvenirs du xviie  siècle qu’il a étudié dans toutes ses branches, M.  […] Pour comble d’à-propos, la France, participant tout entière à cette ébullition fantasque (la Fronde) qui avait commencé à Paris, s’étalait palpitante sous le regard curieux qui l’étudiait. […] On y mettrait une école de dessin ou une salle d’asile, et les enfants du quartier viendraient y étudier ou y apprendre à lire sous l’invocation de ce nom illustre et trois fois populaire.

253. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Le maréchal de Villars. »

Denain mérite donc d’être connu, étudié comme Rocroy, d’autant plus que le récit de ce beau fait d’armes offrait des points douteux et non éclaircis, des obscurités qui n’ont été levées que dans ces derniers temps. […] Moi qui vous parle, quoique je les étudie assez, il y en a que je n’ai pas connus dans les premiers commerces que j’ai eus avec eux. […] Louis XIV, sur un échiquier aussi déterminé, aussi rapproché du centre, et où l’échec au roi était à tout coup si menaçant, avait un avis militaire personnel ; il passait des heures à étudier les cartes de Flandre, et il répondait ou faisait répondre à Villars sur ses moindres démarches en parfaite connaissance de cause.

254. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

C’est aux parents qu’il appartient de les diriger dès l’enfance dans le sentier de la vertu, de la bonne éducation, des mœurs sages et chrétiennes… Quant à les forcer d’étudier telle science plutôt que telle autre, je ne le trouve ni prudent ni sage, bien que leur donner des conseils sur ce point ne soit pas nuisible. Lorsqu’il ne s’agit pas d’étudier pour gagner sa vie, et si l’étudiant est assez heureux pour que le Ciel lui ait donné des parents qui lui assurent du pain, je serais volontiers d’avis qu’on le laissât suivre la science pour laquelle il se sentirait le plus d’inclination ; et bien que celle de la poésie soit moins utile qu’agréable, du moins elle n’est pas de ces sciences qui déshonorent ceux qui les cultivent La poésie, seigneur hidalgo, est, à mon avis, comme une jeune fille d’un âge tendre et d’une beauté parfaite, que prennent soin de parer et d’enrichir plusieurs autres jeunes filles, qui sont toutes les autres sciences ; car elle doit se servir de toutes, et toutes doivent se rehausser par elle. […] Un célèbre poëte anglais du temps, Rowe, qui avait un pied dans la politique et qui eût désiré un poste important, reçut un jour de lord Oxford le conseil de se mettre à étudier la langue espagnole.

255. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Il va donc, regarde, apprend, étudie, fait des plans de temple et les défait, et marque, le long du chemin, tous les marbres les plus précieux qui lui doivent servir. […] L’ouvrage s’ouvre par une introduction majestueuse sur le xiiie  siècle, apogée du développement catholique : avant d’en venir à étudier et à démontrer la chapelle et la châsse de la sainte, le pèlerin croyant s’arrête devant l’Église tout entière pour la contempler. […] Pour le contredire, il faudrait avoir soi-même étudié de très-près et aux sources, seule manière en pareil cas d’avoir conviction et de se sentir autorité.

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