Quant à établir un concours posthume entre les siècles littéraires pour les classer selon leur mérite, c’est du pédantisme, c’est du temps perdu. […] Jules Bertaut Le seul fait que l’on puisse établir un parallèle entre le xixe siècle littéraire français et les trois autres qui l’ont précédé et que ce parallèle tourne bien souvent à l’avantage du premier n’est-il pas une preuve écrasante de sa supériorité ? […] Les arts qui ont rompu avec l’ordre établi ou qui ont eu à se développer en l’absence de l’ordre, prennent une allure, ont un accent que ne tolère pas cette sorte de salon qu’est une société bien organisée. […] Charles Chassé C’est au xxe siècle qu’il appartient d’établir l’inventaire des richesses que lui a léguées son prédécesseur.
Nombreuses, variées, complexes à coup sûr, et les eût-on toutes déterminées, il resterait encore à établir l’importance relative et le rôle précis de chacune d’elles. […] Naudin dit ici des espèces animales et végétales, et des races humaines, de Lasaulx s’est efforcé de l’établir à l’égard des nations. […] Rien de plus ingénieux encore que le parallélisme établi par Victor Cousin entre la conformation géographique de l’Asie, de la Grèce, de l’Europe occidentale, et les caractères des trois grandes civilisations dont ces contrées furent le théâtre. […] Bien plus, comme il faut peut-être plus d’effort intellectuel pour établir entre deux idées un rapport artificiel et sophistique que pour concevoir simplement les liens naturels qui les unissent, j’en conclurais que le travail cérébral est plus considérable dans le premier cas, et qu’ainsi l’habitude du sophisme doit plutôt exercer et élargir l’organe de la pensée.
Presque tous les observateurs qui ont examiné beaucoup de dégénérés établissent expressément le contraire. […] Ainsi s’établit un attroupement en forme autour d’un infortuné dégénéré. […] Beaucoup d’observateurs établissent que la génération actuelle vieillit bien plus tôt que les générations précédentes. […] Les dentistes établissent que les dents se gâtent et tombent plus vite que jadis. […] Mais l’audition colorée elle-même n’est nullement établie.
Il entre dans les voies de la science, il établit de bons groupes d’après l’observation des vrais caractères. […] Isidore Geoffroy Saint-Hilaire s’est occupé avec étendue de Buffon ; une comparaison qu’il établit de l’éloquent historien de la nature avec Linné, et où il marque vivement les contrastes des deux génies, se termine en ces termes : Linné, un de ces types si rares de la perfection de l’intelligence humaine, où la synthèse et l’analyse se complètent dans un juste équilibre, et se fécondent l’une l’autre : Buffon, un de ces hommes puissants par la synthèse, qui, franchissant d’un pied hardi les limites de leur époque, s’engagent seuls dans les voies nouvelles, et s’avancent vers les siècles futurs en tenant tout de leur génie, comme un conquérant de son épée !
Et nous aussi, nous voyons le libre concert et l’union de l’Église et de l’État ; et, à ce point de vue plus particulier du Génie du christianisme qui nous occupe, n’est-ce donc rien comme signe charmant de douce influence regagnée et socialement établie, que cette image de la Vierge envoyée hier par l’Empereur à nos flottes, et qui y est reçue avec reconnaissance en protectrice et en patronne ? […] Sans doute il y avait des contradictions dans l’Essai, et ces contradictions pouvaient être une porte entrouverte pour que l’auteur remontât par là jusqu’à la lumière, comme cela est arrivé ; sans doute il se séparait, jusque dans son incrédulité, des encyclopédistes et des philosophes proprement dits, jaloux d’établir leur domination sur les esprits, puisqu’il leur disait : Vous renversez la religion de votre pays, vous plongez le peuple dans l’impiété, et vous ne proposez aucun autre palladium de la morale.
Chéruel établit et entoure de preuves dans sa récente et louable Histoire de l’administration monarchique en France, on ne voit rien à désirer d’essentiel : on possède un Henri IV vrai, dans l’équilibre de ses qualités et dans son ensemble ; on a fait, pour ainsi dire, le tour du personnage. […] Je sais que la religion et la justice sont les colonnes et fondements de ce royaume, qui se conserve de justice et de piété ; et quand elles ne seraient, je les y voudrais établir, mais pied à pied, comme je ferai en toutes choses.
Son livre, sans qu’il y soit question nommément de Santeul, est écrasant pour ce dernier par la comparaison involontaire qu’on est amené à établir entre l’enthousiasme un peu factice du gai chanoine de Saint-Victor et la haute source d’inspiration habituelle de ces grands docteurs et promoteurs de la foi, les saint Bernard, les saint Bonaventure, les saint Thomas d’Aquin, le pieux roi Robert, et bien d’autres de ces âges anciens. […] Ce que je traduirai de la sorte : « Ici des châtiments vengeurs des crimes ont établi leur tribunal.
Mais il est pourtant de certaines notions qui, une fois établies et remises en circulation, ne se perdent plus, et qui entrent, bon gré mal gré, dans les jugements mêmes qui aimeraient à n’en pas tenir compte. […] Si l’on voulait s’en prendre aux événements de ce que l’homme n’a pas su accomplir, il serait naturel de faire comme Ronsard et d’accuser les guerres civiles et domestiques ; elles lui furent plus contraires quJà personne, et dès 1562 il éprouva, pour s’être loyalement déclaré en faveur de l’ordre existant et de l’Église établie, la fureur et la malignité des factions.
C’est donc une figure désormais connue et placée dans tout son jour, c’est un coin d’histoire réglé et établi. […] Il semble que sa carrière ainsi établie soit close ou du moins toute tracée, et qu’il n’y ait plus pour elle qu’à continuer sur ce pied-là ; car elle a près de soixante ans.
Je ne sais s’il y a un rapport exact à établir entre ces deux ordres de faits dont l’un survécut si fort à l’autre. La cause reste inconnue ; il ne faut la chercher ni dans l’exercice d’une glissoire, espèce de montagne russe, que le jeune roi avait fait établir exprès dans le parc de Versailles, et où il se livrait au plaisir d’entraîner et d’émouvoir Mlle de La Vallière : il dut bientôt y renoncer d’ailleurs, par défense du médecin.
La scène représente d’abord le Paradis, et le livret donne à cet égard des indications précises : « Que le Paradis soit établi sur un lieu élevé, nous dit l’auteur ou l’ordonnateur du jeu dans le cas prévu où nous voudrions monter la pièce ; qu’on tende tout autour des courtines et des étoffes de soie à une hauteur telle que les personnages qui seront dans le Paradis ne puissent être vus qu’à partir et au-dessus des épaules. […] C’est ce que je chercherai à bien établir.
Le programme qu’il eût voulu voir adopter à la jeune génération parlementaire, c’eût été non-seulement de ne pas faire la guerre à la forme des gouvernements établis, mais de ne pas faire la guerre à mort aux ministères existants, à moins d’absolue nécessité, et de chercher bien plutôt à en tirer parti pour obtenir le plus de réformes possible, pour introduire le mouvement et le progrès dans la conservation même. […] Chez les modernes, il y a progrès : les oracles sont muets ; la voix des dieux et de ceux qui les faisaient parler n’est plus fatalement obéie ; les peuples pensent : et pourtant il y a toujours l’empire des mots, la puissance des déclamations de tout genre, des sophismes spécieux, ces autres formes d’idoles ; il y a la mobilité naturelle aux hommes, le jeu presque mécanique des actions et des réactions, mille causes combinées d’où résultent on ne sait comment, à certains jours, des souffles généraux qui deviendront plus tard des tempêtes ; et lorsqu’une fois il s’est établi parmi les peuples un mauvais courant de pensées et de sentiments, oracle ou non, il y a danger, si une main bien prudente et bien ferme n’est au gouvernail, qu’ils n’y obéissent en aveugles comme à un mauvais génie.
Les chapitres principaux de ce livre, qui n’est qu’une première partie, roulent sur les problèmes naturels, c’est-à-dire sur les questions inévitables et troublantes que se posent à eux-mêmes les hommes, à la différence des autres animaux ; questions instinctives, opiniâtres, toujours renaissantes, qu’on ne saurait éluder ni supprimer : la négation n’en est pas possible, quoique l’école positiviste, du moins une certaine branche de cette école, la proclame et l’établisse au point de départ et qu’elle interdise à l’esprit de vaquer inutilement de ce côté. […] Mais la nature, avec ses lois établies, cède-t-elle quelquefois devant la prière ?
Il était venu à Cayenne en 1730 ; il avait été économe chez. les Jésuites, qui étaient alors les seuls propriétaires opulents, et il était lui-même un homme aisé, lorsqu’il s’établit à Ovapock. […] Rœderer, dans le Journal de Paris du 17 prairial an IV (5 juin 1796), établissait à cette occasion un parallèle entre les deux auteurs et marquait le contraste de leur procédé en amour.
Il fait remarquer le rapport constant qui s’est établi entre le déclin et le retour des vrais principes politiques et des principes religieux pendant le cours de la Révolution française ; le Concordat n’est pas maudit. […] Les maximes qu’on rejetait avec horreur ou avec dégoût s’établissent sans contradiction, et comme les vérités les plus simples ; elles sont défendues par ceux même qui se montraient les plus ardents à les attaquer.
M. de Chateaubriand, qu’il faut toujours nommer d’abord (ab Jove principium), non-seulement comme le premier en date et en rang, mais aussi comme le plus durable, comme l’aïeul debout qui a vu naître, passer et choir bien des fils et petits-fils devant lui ; M. de Chateaubriand, après s’être dégagé avec honneur de la politique et s’être voué uniquement à sa grande composition finale, aux vastes bas-reliefs de son monument, a eu cela de remarquable et de progressif de s’établir dans une existence plus calme, plus sereine et véritablement bienséante à tant de gloire. […] cette tolérance, cette union conservatrice, cette ligue de bon vouloir et de bon sens, si regrettable et si loin de nous en politique, il est plus facile de provisoirement l’établir en littérature ; et si les symptômes ne nous trompent, et pour peu que quelque activité y aide, on serait à même, à l’heure qu’il est, de l’accomplir.
On voulait cependant établir un genre d’égalité ; c’était celle qui met extérieurement au même niveau tous les esprits et tous les caractères : on voulait cette égalité qui pèse sur les hommes distingués, et soulage la médiocrité jalouse. […] La politesse est le lien que la société a établi entre les hommes étrangers les uns aux autres.
Il est de ceux qui savent voir les faits, et les présentent : s’il raisonne souvent sur la théorie et les principes, c’est la nécessité du temps qui l’y force ; l’assemblée travaille, et il travaille avec elle à établir une constitution en France. […] Il a vu que la Révolution ne pouvait se sauver que par une translation de propriété qui intéresserait des milliers d’individus à garantir l’ordre nouveau : mais les biens du clergé vendus, les privilèges de la noblesse supprimés, l’égalité civile et politique établie, la liberté assurée, la royauté devenue constitutionnelle, Mirabeau fut content ; il ne s’occupa plus que de conserver cet ordre qu’il estimait conforme au gouvernement idéal ; et comme pour le fonder il avait fallu vaincre la royauté, tout son soin tendit à fortifier la royauté.
Mais l’œuvre qu’il faut tirer hors de pair, c’est l’Introduction à l’étude de la médecine expérimentale de Claude Bernard927 : œuvre de science pure qui est définitivement établie comme une œuvre maîtresse de la philosophie contemporaine, et qui joint au large intérêt du fond la solide simplicité de la forme. […] Quelles que soient les réserves des érudits, il a établi sur des raisons d’ordre purement scientifique, historique, philologique, la relativité, l’humanité des religions.