Le fœtus enfin, dessine l’être créé et le laisse apparaître : la tête n’écrase plus les membres, le corps se fonde et s’établit ; et voici, à quelques mois, l’enfant à peu près tel qu’il doit naître.
Les moulins, c’est d’un rapport médiocre aujourd’hui, et encore quand on arrive à les louer : eh bien, lorsqu’un moulin n’allait pas, et qu’un usinier se présentait pour remplacer le meunier, le marquis se refusait à établir une usine, disant que l’industrie amenait la corruption des mœurs dans les campagnes.
Ne voyez-vous pas qu’il établit pour nos yeux un nouveau plan ; qu’il annonce un espace en deçà et au-delà, qu’il recule le ciel, et qu’il fait avancer les autres objets ?
Il s’établit donc une « lutte intéressante entre l’intuition mystique qui voudrait s’achever, saisir l’Être pur, et les conditions naturelles de la connaissance qui ne permettent pas à la conscience de se passer de représentations38 ». […] Ajoutons qu’à moins qu’un méridional ne veuille s’en mêler, un acteur ordinaire déclamera avec plus de facilité et de vérité des vers ainsi établis typographiquement ; les yeux lisent comme nous parlons ; l’expérience faite avec des poèmes de Fort, disposés tels qu’ils le sont dans ses livres, fut concluante49. […] Une entente tacite s’est établie dans la façon de comprendre la vie, de l’analyser, de l’exprimer.
Faites-leur assez d’honneur pour supposer qu’ils vous entendent à demi-mot, qu’un sourire indiqué vaut pour eux un syllogisme établi, qu’une fine allusion entrevue au vol les touche mieux que la lourde invasion d’une grosse satire géométrique. — Songez enfin (ceci entre nous) qu’en politique comme en religion, depuis mille ans, ils sont très-gouvernés, trop gouvernés ; que lorsqu’on est gêné, on a envie de ne plus l’être, qu’un habit trop étroit craque aux coudes et ailleurs.
« S’asseoir au bon endroit, ainsi que l’enseignait son maître Bertin — établir ses grandes lignes — chercher ses valeurs — et se touchant tour à tour la tête et la place de son cœur, mettre sur sa toile, ce qu’on sent, là et là.
Veies étoit auprès de l’endroit où est aujourd’hui Civitavechia, à cinq ou six lieues de Rome ; & le terrein autour de Rome, capitale de l’Europe, a toujours été si stérile, que le peuple voulut quitter sa patrie pour aller s’établir à Veies.
Où trouver, ailleurs qu’en un village de Suède, Olaf Larson, ce « notable » à tournure de rustre, qui, au retour d’un voyage chez sa fille, établie en Allemagne, endosse de nouveau « la peau de mouton et renoue son tablier de cuir » ? […] Elle influa sur deux ou trois des jeunes gens que j’ai connus — ce n’étaient pas les moins heureusement doués — jusqu’au point d’établir en eux un scepticisme aussi raffiné qu’exclusif, une sorte de dilettantisme élégant et un peu morbide, dont, une fois engagés dans la vie, ils mirent ou des mois ou des années à se déprendre, à se guérir.
Ce devoir est un peu plus fort, convenons-en, que celui qui peut arracher des bras d’une grisette un étudiant que sa famille veut marier et établir, plus fort même que le devoir au nom duquel le père Duval sépare Armand de Marguerite. […] Il laisse mourir le père du jeune homme sans la consolation de voir son fils établi. […] Il procède directement de Baudelaire ; mais c’est un baudelairien chaste et sans perversité ; il n’a emprunté au poète des Fleurs du mal que sa piété, — et l’art d’établir des échanges entre les divers ordres de sensations.
— La méthode naturaliste et la méthode psychologique me semblent avoir l’inconvénient pareil d’avoir enseigné trop visiblement leurs procédés, de trop montrer leur trame, et d’établir, à l’usage de tous, un canevas à livres, sur lequel il n’est pas nécessaire d’être un littérateur proprement dit pour y broder son petit roman. […] Voilà donc bien établi que le naturalisme n’est nullement ce qu’un tas de critiques ont eu le snobisme de croire. […] Le quinzième siècle suivait déjà le débat du corps et de l’âme, et la polémique s’établit aujourd’hui dans les livres comme jadis elle se faisait au long des porches de cathédrales. […] Par exemple, je sais qu’à côté du son qu’on tire d’une corde tendue, il va des notes harmoniques qu’on n’entend pas, mais, je le sais, j’ai, pour établir ma certitude, des preuves scientifiques.
Ne point s’inquiéter de la symétrie, et s’inquiéter beaucoup de l’utilité ; n’ôter jamais une anomalie, uniquement parce qu’elle est une anomalie ; ne jamais innover, si ce n’est lorsque quelque malaise se fait sentir, et alors innover juste assez pour se débarrasser du malaise ; n’établir jamais une proposition plus large que le cas particulier auquel on remédie : telles sont les règles qui, depuis l’âge de Jean jusqu’à l’âge de Victoria, ont généralement guidé les délibérations de nos deux cent cinquante parlements1383.
C’est la recherche et la trouvaille du geste qui est le geste de la parole qu’on dit, la formation des groupes, les communications établies ou brisées entre les personnages, tous les soulignements mis sous les paroles, le naturel à se lever, à s’asseoir, qui demande des dix reprises de la scène : toutes petites choses si absolues, si positives, d’une vérité si flagrante, qu’elles font crier, aussitôt trouvées : « C’est cela !
Nommé maître des requêtes ordinaires de l’hôtel du Roi, il s’établit à Paris. […] C’est dans cette maison que Baïf établit son Académie qui compta parmi ses membres Pierre de Ronsard, Guy de Pibrac, Philippe Desportes, Jacques Davy, du Perron et plusieurs autres savants et poètes contemporains.
. — Tristesses déplorent l’amour, car Sully-Prudhomme, cœur inquiet et gentiment égoïste comme tous les enfants malades, a établi pour les parnassiens philosophes la vanité des tendresses qui, paraît-il, ne peuvent durer. […] J’ai lu de Mme Caro-Delvaille des alexandrins grandiloquents et naïfs, — quelque chose comme du Hugo inharmonieux et gauche, — où Le mont géant, hautain, millénaire et farouche daigne répondre longuement, Comme un aïeul très doux qu’un appel d’enfant touche, aux questions métaphysiques d’un « homme ébloui. » J’ai lu des vers mélancoliques et bébêtes, où François Casale (il y a beaucoup de François-les-bas-bleus, sans compter le François-les-chaussettes-roses dont le vrai nom est Francis Coppée) établit une comparaison sully-prud’hommesque entre « nos âmes lassées » et les soleils d’octobre.
Mais, à côté des exagérations et des plaisanteries, il faut constater qu’il s’est établi un courant littéraire semblable à celui qui entraîne et change les moeurs, les arts, un courant néocatholique, compliqué de mysticisme, d’hypnotisme, de spiritisme et de surnaturel. […] écrire, si ce n’était que découvrir des idées en chambre, comme un géomètre devant son tableau noir, pour les énoncer, là, posément, tranquillement, en termes bien choisis, bien nets, mais le premier venu pourrait s’établir écrivain, comme on, s’établit ingénieur ou notaire.
Le sujet du poëme épique est pris là ; c’est une rixe d’abord particulière, puis nationale entre les Nibelungen, peuplade des Burgondes et une peuplade plus imposante établie à Worms, en Allemagne.
II, De la parole, ch. 10, p. 377-391 ; cf. p. 276-296), au moyen de passages tirés de Condillac lui-même : il explique l’illusion nominaliste par la « fusion » intime des mots et des idées et par les effets de l’habitude, qui affaiblit la conscience de l’idée, sans toutefois l’anéantir ; nous sommes très familiers avec les idées générales, et « l’habitude dissimule ce qu’elle établit » ; mais les idées générales sont toujours faiblement conscientes sous les mots, et quelquefois, de l’aveu de Condillac. sans les mots, — De Cardaillac n’a pas vu l’influence antagoniste de l’attention.
Pour les livres VIII, IX et XII, les plus âprement revendiqués par la critique d’outre-monts, il établit, par les confrontations de textes les plus probantes, que l’auteur a puisé à des sources françaises, Valdory notamment. […] Cette loi, qui est le bien en même temps que le beau, il établit qu’elle suppose un Législateur.
L’Étiquette réglait encore les présents des rois à leurs maîtresses, la façon dont ils devaient les disgracier ou les établir, lorsqu’elles avaient cessé de leur plaire.