Herbert m’écrivait en 1839, il me disait avoir tenté l’expérience pendant cinq ans ; il l’a continuée encore pendant plusieurs années consécutives, toujours avec le même résultat.
Appliquons cette méthode à un exemple classique. « J’ai mal à votre poitrine », écrivait Mme de Sévigné à sa fille malade.
James, Münsterberg et tous les psycho-physiologistes pourraient écrire là-dessus des volumes entiers, une bibliothèque, sans avoir épuisé toutes les sensations périphériques, tous les résidus de sensations, tous les mouvements centripètes qui accompagnent nécessairement, en nombre incalculable, dans toutes les parties du corps, les actes réputés les plus spirituels.
VII Quant au style dans lequel ces drames sont écrits, il égale et surpasse même en images, en pureté, en harmonie, tout ce que nous admirons dans les anciens et dans les modernes ; et si le mécanisme, la propriété de termes, la transparence de métaphores, l’harmonie de sons, la richesse de nuances, la pureté élégante de diction, sont les preuves sensibles de la perfection de mœurs, de civilisation et de philosophie chez un peuple, le style des poèmes et des drames de l’Inde atteste évidemment une littérature primitive idéale, ou une littérature parvenue à une perfection idéale aussi par la collaboration de siècles sans nombre ; car les langues se forment presque aussi lentement que le granit.
Je puis répéter ici ce que j’écrivais en 1845 : admettre que les espèces deviennent généralement rares avant de s’éteindre complétement, et ne point être surpris de leur rareté, mais cependant s’étonner lorsqu’elles achèvent de disparaître, c’est comme si l’on admettait que la maladie chez l’individu soit l’avant-coureur de la mort, mais que, voyant la maladie sans surprise, on s’émerveillât quand le malade meurt, jusqu’à soupçonner qu’il a dû mourir par quelque cause violente.
Il suffit d’ailleurs, pour montrer combien de telles impressions sont peu durables, de rappeler que la plus grande découverte qui ait jamais été faite par l’homme a été attaquée par Leibniz lui-même « comme subversive de la religion naturelle, et par conséquent de la religion révélée. » Un théologien célèbre m’écrivait un jour « qu’il avait appris par degrés à reconnaître que c’est avoir une conception aussi juste et aussi grande de la Divinité, de croire qu’elle a créé seulement quelques formes originales, capables de se développer d’elles-mêmes en d’autres formes utiles, que de supposer qu’il faille un nouvel acte de création pour combler les vides causés par l’action de ses lois. » On peut se demander pourquoi presque tous les plus éminents naturalistes et géologues ont rejeté cette idée de la mutabilité des espèces.
Un des sujets écrit : « Ce sentiment de dédoublement n’existe que dans la sensation ; les deux personnes ne font qu’un au point de vue matériel.
Personne avant lui qu’il pût imiter ; nul autre après lui qui ait pû le suivre ; point d’art poëtique, point de poësie, point même de sciences, si Homere n’eût écrit. […] On impute comme des défauts à la langue françoise, l’exactitude et la sagesse des écrits même ; et ce qui n’est qu’une preuve du bon goût des écrivains se tourne en reproche contre la langue.
Pour trouver quelque chose d’elle dans l’antiquité classique, ce n’est pas aux stoïciens qu’il faudrait s’adresser, mais plutôt à celui qui fut l’inspirateur de toutes les grandes philosophies de la Grèce sans avoir apporté de doctrine, sans avoir rien écrit, à Socrate. […] Il n’écrira rien, pour que sa pensée se communique, vivante, à des esprits qui la porteront à d’autres esprits.
Il faut observer sans idée préconçue ; l’esprit de l’observateur doit être passif, c’est-à-dire se taire ; il écoute la nature et écrit sous sa dictée. […] Bertrand a écrit à ce sujet dans son bel éloge de Sénarmont : « La géométrie ne doit être pour le physicien qu’un puissant auxiliaire : quand elle a poussé les principes à leurs dernières conséquences, il lui est impossible de faire davantage, et l’incertitude du point de départ ne peut que s’accroître par l’aveugle logique de l’analyse, si l’expérience ne vient à chaque pas servir de boussole et de règle9. » La mécanique rationnelle et la physique mathématique forment donc le passage entre les mathématiques proprement dites et les sciences expérimentales. […] Le grand Haller, qui a résumé cette grande période anatomique de la physiologie dans ses immenses et admirables écrits, a été conduit à fonder une physiologie réduite à la fibre irritable et à la fibre sensitive. […] Je pense qu’il importe beaucoup de diriger de bonne heure l’esprit des élèves vers la science active expérimentale, en leur faisant comprendre qu’elle se développe dans les laboratoires, au lieu de laisser croire qu’elle réside dans les livres et dans l’interprétation des écrits des anciens.
Colchos, je traduis ainsi le nom peu harmonieux pour nous d’Æa. « Cette ville de Colchos, écrit M.
Rousseau, un Montesquieu, un Chateaubriand ; là il n’a pu être qu’un naturaliste, un peintre et un descripteur d’oiseaux d’Amérique, un Buffon des États du Nord, mais un Buffon de génie passant sa vie dans les forêts vierges, au lieu de la passer au jardin du roi et autour d’une table à écrire dans sa seigneuriale tour du château de Montbard, un Buffon voyant par ses propres yeux ce qu’il décrit et décrivant d’après nature, un Buffon enfin comprenant l’intelligence et la langue des animaux au lieu de les nier stupidement comme Malebranche, entrant dans leurs amours, dans leurs passions, dans leurs mœurs, et écrivant avec l’enthousiasme de la solitude quelques pages de la grande épopée animale de la création.
Il a été écrit en effet d’un bout à l’autre sans le secours d’aucune note et d’aucun livre, par la simple méthode spéculative. […] Écrites suivant les lois et les mètres de la poésie lyrique, les strophes étaient dansées, mimées et chantées ; ou du moins, pour être plus exact, tandis qu’on les récitait sur un rythme musical, on marchait en mesure en appuyant le récit lyrique de gestes appropriés. […] Quand ils abordent les rôles du théâtre moderne, ils en élargissent les effets, les haussent en quelque sorte d’un ton, et ne sont pas sans influence sur les auteurs qui écrivent pour eux et qui par suite élèvent leur idéal et celui même de la foule qui les applaudit. […] Il est bien heureux que Don Juan, Tartufe et le Misanthrope soient écrits, car un nouveau Molière ne saurait concevoir aujourd’hui sous la même forme ces comédies idéalement humaines et vraies, mais dont les personnages sont des types généraux tout à fait en dehors de notre expérience personnelle et de nos observations quotidiennes.
. — Par cette réduction, les deux idiomes, celui de la conscience et celui des sens, dans lesquels nous lisons le grand livre de la nature, se réduiraient à un seul ; le texte mutilé et la traduction interlinéaire mutilée, qui se suppléent mutuellement, seraient une seule et même langue, écrite avec des caractères différents, dans le prétendu texte avec des caractères plus compliqués, dans la prétendue traduction avec des caractères plus simples, et le lien qui réunit la traduction et le texte serait fourni par le rapport découvert entre notre idée du mouvement et la sensation musculaire de locomotion, qui fournit à cette idée ses éléments. — Cela admis, on pourrait embrasser la nature par une vue d’ensemble.
Est-il démontré que l’histoire d’Écosse et d’Irlande, écrite en langue erse et gallique, ait laissé des monuments de poésie historique, chantés lyriquement et épiquement par les bardes ou poëtes primitifs, dont Ossian, son père Fingal, son fils Oscar et beaucoup d’autres plus ou moins célèbres ont immortalisé les récits ?
Il a écrit la sienne sous le soleil de Salamine, « pour perpétuer la mémoire des grandes actions accomplies dans la guerre des Hellènes contre les Barbares » ; Εργα μεγάλα τε χαι θωμαστά.
Au moment où j’écris ces lignes, l’heure sonne à une horloge voisine ; mais mon oreille distraite ne s’en aperçoit que lorsque plusieurs coups se sont déjà fait entendre ; je ne les ai donc pas comptés.
Depuis que les pages précédentes ont été écrites, M.
J’en écrivis au professeur Miller de Cambridge, et, d’après les renseignements qu’il a eu l’amabilité de me fournir, je puis garantir l’exactitude du théorème suivant.