/ 3846
2003. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

S’ils sont en outre bien écrits, ils réunissent tout ce qui charme l’homme. […] Il n’y aurait de plus intéressant que lui que les héros ; mais les héros écrivent peu ou ils n’écrivent qu’avec du sang humain, et, de plus, ils mentent ou font mentir beaucoup pour eux ; on ne peut donc s’y fier. […] Il m’écrivit que, grâce à Dieu, l’on n’avait point touché à notre argent, et qu’il l’avait trouvé au même état où nous l’avions mis en terre. […] Voyons ce qu’il écrit de la politique et des mœurs de l’Orient. […] Les Arabes disent: Hadhâ mektsûb, Cela est écrit.

2004. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Je pourrais citer trente noms de jeunes hommes qui ont écrit déjà plusieurs volumes, et qui constituent l’élite de notre âge, auxquels l’art des Mallarmé, des Gourmont et des Kahn répugne abominablement. […] On saura plus tard que l’auteur des Rougon-Macquart a pu écrire pendant trente ans, et que sa pensée est restée méconnue de ses contemporains. […] Paul Alexis écrivit un jour que le naturalisme n’était pas mort… vraiment ce n’était pas sa faute. […] Dès ces premiers feuillets, combien il nous est aisé de distinguer les croyances panthéistiques de l’auteur, toute la signification, toute la portée morale de ses écrits. […] Puis à vous qui avez écrit de très belles pages de critique sur la Littérature artificielle, je ferai quelques reproches sur l’artificialité de vos interprétations.

2005. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Autran, Joseph (1813-1877) »

Ponsard, de la vogue de Mademoiselle Rachel, de cette vieille route longtemps abandonnée, qui semblait tout à coup se rouvrir, et dont le poteau indicateur était glorieusement relevé par un poète de talent et une actrice de génie, il m’avoua qu’il venait d’écrire, sous cette impression nouvelle, une tragédie, moins que cela, une étude empruntée à un autre temps et à un autre ordre d’idées que Lucrèce, mais également inspirée par ce retour aux sources antiques, un moment taries ou troublées sous le souffle du romantisme. […] Il a écrit la Fille d’Eschyle, étude antique qui a été couronnée par l’Académie française, et les Poèmes de la mer, dans lesquels il a cru un peu trop l’avoir inventée.

2006. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 451-455

Barthelemi, tandis qu’il n’y a pas un mot dans tous ses Ecrits qui puisse même donner lieu à cette accusation. […] On a dit, on a écrit, on a imprimé qu’il avoit fait tout exprès une Apologie de la S.

2007. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 56-59

La multitude de connoissances historiques que ces Mémoires supposent, l’art avec lequel l’Auteur les a mises en œuvre, l’ordre & la sagacité qui regnent dans ses discussions, font regretter qu’il n’ait pas entrepris d’écrire l’Histoire de la Lorraine. […] Ce dernier Ouvrage est écrit avec cette précieuse simplicité, qui n’exclut ni l’élévation des pensées, ni la noblesse des expressions, & il donne à l’Auteur le droit de figurer dans la classe très-peu nombreuse des Ecrivains qui sont demeurés invinciblement attachés aux vrais principes de la morale & du goût.

2008. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVIII »

Ma seule ambition a été d’écrire quelque chose qui fût pratique. […] Si mes ouvrages n’apprennent pas à écrire, ils apprennent certainement à lire, et, s’ils ne donnent pas du talent, ils montrent, du moins, en quoi il consiste.

2009. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Jules Laforgue » pp. 36-47

« Tu ne peux te figurer, écrit-il à sa sœur, combien cette simple phrase m’est allée au cœur » ; et il conclut : « Le bon moyen de maintenir le patriotisme dans le cœur des Français est de les faire voyager. » Au bout de cinq ans, il se démet de son poste pour se marier avec une jeune Anglaise pauvre, qu’il a connue à Berlin et chez qui il prenait des leçons d’anglais. […] Laforgue rêve d’écrire « l’histoire, le journal d’un Parisien de 1880 qui souffre, doute et arrive au néant et cela, dans le décor parisien, les couchants, la Seine, les averses, les pavés gras, les Jablochkoff, et cela, dans une langue fouillée et moderne, sans souci des codes du goût, sans crainte du cru, du forcené, des dévergondages cosmologiques du grotesque, etc. ». […] Et il se bat les flancs pour mal écrire en vers, à la façon du clown qui use à rater ses tours, plus d’adresse qu’il n’en faudrait pour y réussir.

2010. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre II. Qu’il y a trois styles principaux dans l’Écriture. »

Saint Marc, toutefois, était disciple de saint Pierre, et plusieurs ont pensé qu’il a écrit sous la dictée de ce prince des apôtres. […] Il entre dans son récit à la manière des anciens historiens ; vous croyez entendre Hérodote : « 1º Comme plusieurs ont entrepris d’écrire l’histoire des choses qui se sont accomplies parmi nous ; » 2º Suivant le rapport que nous en ont fait ceux qui dès le commencement les ont vues de leurs propres yeux, et qui ont été les ministres de la parole ; » 3º J’ai cru que je devais aussi, très excellent Théophile, après avoir été exactement informé de toutes ces choses, depuis leur commencement, vous en écrire par ordre toute l’histoire. » Notre ignorance est telle aujourd’hui, qu’il y a peut-être des gens de lettres qui seront étonnés d’apprendre que saint Luc est un très grand écrivain, dont l’Évangile respire le génie de l’antiquité grecque et hébraïque.

2011. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Seconde faculté d’une Université. Faculté de médecine. » pp. 497-505

Quelque profonde connaissance qu’on ait de la théorie et de la pratique de l’art, suffit-il de lâter le pouls, d’examiner la langue, de s’assurer de l’état du ventre et de la peau, d’observer les urines, de questionner lestement le malade ou sa garde et d’écrire une formule ? […] Les auteurs qui ont écrit de la médecine sont par milliers. […] Dans le cours des beaux-arts, j’écrivais autant pour les élèves que pour les maîtres ; j’avais à ordonner l’éducation première des enfants.

2012. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XI. Mme Marie-Alexandre Dumas. Les Dauphines littéraires »

Le roman qu’elle a écrit est une étude de famille qu’elle leur donne à creuser, à ces deux grands romanciers, à ces deux puissants poëtes dramatiques ! […] La sainteté se recueille, se retire, cache sa main gauche avec sa droite, prie et médite au lieu d’écrire, et ne publie pas de roman ! […] » Ce que ne dit pas une seule fois à sa maîtresse la femme de chambre de cette mondaine coupable qu’on appelle Mme Almaviva. — Dans ce livre d’Au lit de mort, que Mme Sand n’eût certainement pas écrit, je le reconnais, dans ce livre qui affecte l’accent chrétien, mais dans lequel la langue chrétienne est mal parlée ; où l’on sent l’âme troublée, l’idée fausse, l’esprit sans forte direction et sans guide, et cette religiosité corrompue par les sensibilités romanesques et morbides de ce temps, Mme Marie-Alexandre Dumas n’invente-t-elle pas un confesseur sans sacrement, sans fonction, sans autorité ; un confesseur qui n’est pas prêtre, un confesseur-femme, — elle-même ! 

2013. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Les honnêtes gens du Journal des Débats » pp. 91-101

Bohèmes, malgré tout, cependant, ces derniers, malgré leur attitude de Staters et d’olympiens, leur importance, leur influence, leur situation dans tous les mondes, officiels ou non officiels, leurs chaires quand ils sont professeurs, leurs bibliothèques quand ils sont bibliothécaires, leurs palmes d’académiciens quand ils sont de l’Académie : — le signe essentiel, caractéristique, du bohème, n’étant pas de n’avoir point d’habit, mais de n’avoir point de principes, de manquer de l’asile sacré d’une morale fixe autour de la tête et du cœur, de vagabonder dans ses écrits à tout vent de doctrine, et, comme déjà nous l’avons dit, de vivre, enfant de la balle politique ou littéraire venu ou trouvé sous le chou de la circonstance, sans feu ni lieu intellectuel, — c’est-à-dire sans une religion ou sans une philosophie. […] ils écrivent, par la main de Rigault, leur historiographe, dans leur journal, ce singulier livre d’or de leur noblesse, qu’ils s’appellent et se nomment, en France et en français : « Les honnêtes gens ». […] Nous ne saurons jamais trouver un dictionnaire assez évasif pour être poli — suffisamment, selon eux, — dans l’expression des choses qu’ils écrivent sur nos devoirs !

2014. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIII. Éloges donnés aux empereurs, depuis Auguste jusqu’à Trajan. »

Ses soixante dernières pages surtout, sont écrites comme un valet qui, voulant faire fortune, écrirait l’histoire de son maître, à qui il viendrait tous les matins la lire à son lever. […] Le prince qui dit, Je voudrais ne point savoir écrire , n’était pas le même que celui qui fit périr et son frère, et sa femme, et sa mère, et une foule de Romains.

2015. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVIII. Siècle de Constantin. Panégyrique de ce prince. »

Après cela, le panégyriste peint son héros qui vole sur les bords du Rhin pour combattre les Francs nos aïeux, et il le loue très sérieusement de ce que vainqueur, il a fait servir le carnage des vaincus aux amusements de Rome, de ce qu’il a embelli de leur sang la pompe des spectacles et donné le délicieux plaisir de voir dévorer par les bêtes une multitude innombrable de prisonniers ; de manière que ces malheureux en expirant, dit-il, souffraient encore plus des outrages de leurs vainqueurs, que des morsures des bêtes féroces et de la mort même. » Dans quels siècles de férocité et de bassesse de tels panégyriques ont-ils été écrits ? […] On en compte quatre autres écrits dans la même langue, et presque partout c’est le même ton, la même vérité dans les éloges, et surtout la même philosophie dans les idées. […] Nous citerons encore un autre ouvrage dans le même genre, et d’autant plus curieux, qu’il est peut-être le premier panégyrique chrétien qui ait été fait, ou du moins qu’on ait transmis jusqu’à nous : il est écrit en grec, et fut prononcé dans Constantinople pour la trentième année du règne de Constantin.

2016. (1885) L’Art romantique

Croiriez-vous que la nécessité d’écrire une page me donne la migraine ?  […] Jean-Jacques commença, dit-on, à écrire à quarante-deux ans. […] qu’il écrit bien, et que son style est coulant !  […] Que n’a-t-on pas déjà écrit sur ce morceau ? […] je n’écrirai pas contre cet homme !

2017. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

Que ne puis-je écrire dans un langage sacré compris d’elles seules !  […] Une femme mariée écrit que Julien a été autrefois son amant. […] Mlle de La Môle s’écrie et écrit : « Tout est perdu !  […] Il aurait dû écrire l’un et l’autre séparément. […] Il croit qu’il va écrire une brochure, à propos d’un incident, et il écrit un volume.

2018. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Véron.] » pp. 530-531

La vérité tout entière à ce sujet est dans la note suivante que je retrouve et qui a été écrite de son vivant. […] cherchez ; j’y consens d’avance… d’être un excellent conseil pour ce qu’écrivent les autres, de leur donner des avis et même des idées… Mais il y a une chose que je ne lui délivrerai jamais, c’est un brevet d’écrivain pour lui et à son compte.

2019. (1874) Premiers lundis. Tome II « Sextus. Par Madame H. Allart. »

Par malheur, dans le roman, tel que l’a écrit l’auteur, la place manque aux développements. […] Familière dès longtemps avec ces types qu’elle perfectionne en secret et qu’elle aime, la femme distinguée qui a écrit ce livre n’a pas songé qu’il y avait lieu à une composition, et, dans un grand nombre de cas, elle a raconté ce qui les touche de plus important et de plus intime, en peu de mots, avec une sorte de brève négligence, comme on fait à la fin d’une lettre, lorsque le jour baisse ou que le papier manque.

2020. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 94-98

Il est écrit d'ailleurs d'un style noble, élégant, nombreux, toujours net & toujours châtié. […] Il n'est pas jusqu'à son petit Mémoire * pour l'âne de Jacques Féron, plaisanterie ingénieuse & écrite avec beaucoup d'agrément, où nos Philosophes ne soient poursuivis par des saillies très-humiliantes pour leur amour- propre.

2021. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Troisième cours d’études. Une classe de perspective et de dessin. » pp. 495-496

Il me vient une idée que peut-être Sa Majesté Impériale ne dédaignera pas : la plupart de ceux qui entrent dans les écoles publiques écrivent si mal, ceux dont le caractère d’écriture était passable, l’ont si bien perdu quand ils en sortent, et il y a si peu d’hommes, même parmi les plus éclairés, qui sachent bien lire, talent toujours si agréable, souvent si nécessaire, que j’estime qu’un maître de lecture et d’écriture ne s’associeraient pas inutilement au professeur de dessin. […] « Nous n’avons pas cru devoir transcrire ici les indications données par Diderot sur les différents livres classiques et élémentaires à employer pour chaque partie d’enseignement, nos richesses en ce genre s’étant infiniment accrues depuis le moment où il écrivait.

/ 3846