[L’Année des poètes (1892).]
[L’Année des poètes (1893).]
[L’Année des poètes (1895).]
[L’Année des poètes (1894).]
[L’Année des poètes (1896).]
[L’Année des poètes (1891).]
[L’Année des poètes (1895).]
[L’Année des poètes (1893).]
[L’Année des poètes (1893).]
[L’Année des poètes (1893).]
Joseph Castaigne Son lyrisme éclot magnifiquement dans le Sang maudit, poème symbolique sur le crime de Caïn… [L’Année des poètes (1894).]
[L’Année des poètes (1893).]
[L’Année des poètes (1896).]
[L’Année des poètes (1896).]
[L’Année des poètes (1896).]
[L’Année des poètes (1896).]
[L’Année des poètes (1891).]
[L’Année des poètes (1898).]
[L’Année des poètes (1892).]
[L’Année des poètes (1894).]
[L’Année des poètes (1896).]
[L’Année des poètes (1895).]
[L’Année des poètes (1893).]
[L’Année des poètes (1892).]
[L’Année des poètes (1896).]
[L’Année des poètes (1897).]
[L’Année des poètes (1894).]
[L’Année des poètes (1896).]
[L’Année des poètes (1893).]
[L’Année des poètes (1892).]
[L’Année des poètes (1891).]
[L’Année des poètes (1894).]
[L’Année des poètes (1895).]
[L’Année des poètes (1895).]
[L’Année des poètes (1895).]
[L’Année des poètes (1891).]
Qui donc, sans leur aide, pourrait se retrouver dans l’effroyable entassement des livres que chaque année jette sur le marché ? […] À peine a-t-il quelques heures pour former et pour écrire son avis sur un ouvrage qui a coûté des mois et des années de travail. […] Vous souvient-il qu’il y a quelques années le mot d’ordre était parmi les jeunes : « Guerre à l’esprit ! […] Qui dira combien de Français ont été ainsi atteints en plein cœur par les événements de l’Année terrible ? […] Je puis me tromper, mais il me semble qu’au cours de ces dernières années se produit en lui une lente modification.
[L’Année des poètes (1893).]
[L’Année des poètes (1896).]
[L’Année des poètes (1893).]
[L’Année des poètes (1895).]
Duvaut a fait des trouvailles : on voit ce qu’il dépeint… [L’Année des poètes (1891).]
[L’Année des poètes (1896).]
[L’Année des poètes (1894).]
Ses fréquentes courses & son long séjour aux Indes, où il fut pendant plusieurs années Médecin d’un Sultan, lui firent donner le surnom de Mogol.
On a caché le Repos de la Vierge dans un endroit opposé au jour, où il est impossible de l’apercevoir, et c’est vraisemblablement un bon office de Mr Chardin, qui a ordonné cette année le Salon.
[Note de l’auteur] C’est ici la fin des premières Causeries du Lundi qui, commencées au Constitutionnel et continuées sans interruption au Moniteur, ont tenu bon chaque semaine pendant cinq années accomplies ; on vient de voir le dernier article de cette série que j’aie donné au Moniteur. — Le morceau suivant, sur Werther, a été inséré dans la Revue contemporaine en juin 1865, et les autres l’ont été, vers le même temps, dans L’Athenaeum.
[L’Année des poètes (1891).]
[L’Année des poètes (1896).]
[L’Année des poètes (1893).]
[L’Année des poètes (1891).]
[L’Année des poètes (1895).]
Fréron, il a enrichi l’Année Littéraire de plusieurs articles écrits avec autant de sagesse que de goût, & capables de consoler les Amateurs de la bonne critique de la perte de ce Journaliste, si ces articles étoient en plus grand nombre.
Un jeune homme, lié depuis longues années avec une femme de quarante ans, — on sait la prédilection de M. de Balzac pour des maturités féminines, — épouse une belle et jeune personne de dix-huit. […] Ce livre, on pourrait le définir en quelques mots : vingt années de fermentation des qualités et des défauts de M. […] Quelques années s’écoulent ; un monde, frappé de vertige, décerne au vieil effronté de scandaleuses apothéoses : sa décrépitude, son agonie et sa mort, couronnent l’œuvre perverse de toute sa vie. […] Quelques années encore, et Dioclétien le persécuteur fera place à Constantin le néophyte. […] Nous ressemblons à ces vieillards qui aiment mieux se souvenir des amusements de leur enfance ou des visions de leur jeunesse que des années laborieuses et assombries qui préparèrent leur maturité.
[L’Année des poètes (1892).]
[L’Année des poètes (1898).]
[L’Année des poètes (1891).]
[L’Année des poètes (1898).]
[L’Année des poètes (1893).]
Chaque année ils s’enflent au prorata des découvertes nouvelles. […] Daniel Valgraive apprend qu’il est condamné par les médecins, qu’il lui reste une année à vivre. […] Adolphe Retté « est une des personnalités les plus saillantes de ces cinq dernières années ». […] Elle remonte à une dizaine d’années. […] Voilà des années qu’on nous annonce des renaissances toujours à naître.
Il est très vrai que la plupart des écrivains contemporains de Louis XIV étaient ses aînés de plusieurs années. […] Au reste, le plus bel éloge qu’aient fait de ce prince les écrivains ses contemporains, ç’a été de réfléchir dans leurs ouvrages les qualités de son gouvernement, dans ces années si glorieuses et si fécondes. […] Le théâtre surtout et la chaire se sont ressentis de sa fréquente présence : le théâtre, pendant la plus glorieuse époque de son règne ; la chaire, depuis la fin de son âge mûr jusqu’à sa mort, après avoir été un goût sérieux dans ses plus belles années. […] Il est à la fois le poète des années brillantes et le poète des années de retour. […] Moi-même j’y ai cru jusqu’à ces dernières années, et tant qu’on s’est borné à en alléguer, sans la démontrer, la fausseté.
[L’Année des poètes (1897).]
[L’Année des poètes (1892).]
[L’Année des poètes (1892).]
[L’Année des poètes (1895).]
[L’Année littéraire (7 juin 1887).]
Sainte-Beuve Comment ne pas donner un souvenir amical et reconnaissant à un ancien et fidèle amateur, contemporain de nos jeunes années, M.
Paul Reboux, un harmonieux enfant qui n’a pas encore atteint sa vingtième année, et qu’il a gracieusement appelées Matinales.
[L’Année des poètes (1896).]
Charles Le Goffic Comme littérateur, on lui doit un nombre considérable d’ouvrages de toutes sortes ; en poésie : Patria (1873), recueil de poèmes réédités en 1888, avec le sous-titre de : Mémento de l’année 1870-1871.
Ce n’est pas pour avoir fait les Bréviaires de Nevers & d’Orléans, que nous le plaçons ici, mais pour avoir composé un Ouvrage assez singulier, pendant les cinq années de Bastille, où son attachement à MM.
C’est à cet Auteur qu’on doit un Dictionnaire philosophique, qui n’a rien de commun avec ce Recueil d’impiétés qu’un célebre Ecrivain publia, quelques années avant sa mort, sous le même titre.
Thiers a consacrés à l’exposé de l’année 1814 et des Cent-Jours. […] Louis de Viel-Castel, de parcourir rapidement cette année de la Première Restauration et d’en dire mon impression sincère, telle qu’elle résultait d’une fidèle lecture.
Thiers ne ressemble point à ceux qu’on nous a donnés jusqu’ici, surtout dans les dernières années. […] pourquoi ce concours soudain et cette émulation sur un seul point, après tant d’années de silence et d’indifférence ?
George Sand, Lélia (1833) On doit être frappé du singulier mouvement moral et littéraire qui se déclare en France chez les femmes, d’une manière croissante, depuis les dernières années. […] Ainsi dans la confession même de Lélia, lorsqu’elle raconte les mystères de sa solitude, sa retraite au vieux couvent, et tous les détails enchanteurs de sa claustration volontaire : « Je relevai en imagination les enceintes écroulées de l’abbaye ; j’entourai le préau, ouvert à tous les vents, d’une barrière invisible et sacrée ; je posai des limites à mes pas, et je mesurai l’espace où je voulais m’enfermer pour une année entière.
XII Chaque jour je change ; les années se succèdent, mes goûts de l’autre saison ne sont déjà plus ceux de la saison d’aujourd’hui ; mes amitiés elles-mêmes se dessèchent et se renouvellent. […] Contrée, empire, ou individu, ou monde, chacun a eu son jour ; et que ce jour ait eu des milliers d’années, ou des milliers de jours, ou des milliers de minutes, il est passé sans retour, et une fois passé, ce n’est plus qu’un point bientôt imperceptible dans la durée infinie.
La grande raison politique alors se bornait à rappeler combien les Anglais avaient mis d’années pour arriver à la liberté dont ils jouissent ; ce qui signifiait apparemment que les antres peuples étaient condamnés à ne les suivre qu’à quelques siècles de distance. […] Cela pouvait durer six mois, six ans, comme dans les temps d’ignorance : cela a duré trois jours, grâce à l’admirable éducation que notre nation est parvenue à se donner en défendant quinze années de suite ses libertés.
38 Le sujet, inventé ou non, se rapporte à cette bienheureuse époque du xviiie siècle, qui est devenue, depuis près de dix années, la mine la plus commode et la plus féconde de drames et de romans. […] Le laisser-faire est venu : après dix années, non plus de tâtonnements et d’essais, mais d’excès en tous sens et de débordements, on est trop heureux de retrouver quelque chose qui rappelle le premier jour, et qui délasse un peu à tout prix.
L’Académie française a mis au concours cette question : « De la nécessité de concilier dans l’histoire critique des lettres le sentiment perfectionné du goût et les principes de la tradition avec les recherches érudites dites et l’intelligence historique du génie divers des peuples » ; et, bien que les concurrents aient évidemment peu de foi dans cette nécessité, puis que, d’année en année, le prix ne se décerne point, nous ne pouvons-nous empêcher d’admirer avec joie la foi de l’Académie elle-même dans cette nécessité non douteuse ; car, voyez !
Je choisis le problème qui, depuis les premières années où j’ai commencé à philosopher, a le plus préoccupé ma pensée, le problème des origines de l’humanité. […] Celui qui, par un essai même très imparfait, contribuerait à la solution de ce problème ferait plus pour la philosophie que par cinquante années de méditations métaphysiques.
Chapitre XXVIII Année 1672 (suite de la huitième période). — Molière, voyant les progrès des femmes de bonne compagnie, fait Les Femmes savantes . […] Aimé Martin ; le premier, c’est qu’en 1672, le duc de La Rochefoucauld invita madame de Sévigné à venir entendre chez lui une comédie de Molière , comédie qui ne pouvait être autre que Les Femmes savantes, publiée au mois de mai de cette année ; le second, c’est que madame de Sévigné écrit elle-même à sa fille, dans le même temps, qu’elle a ménagé au cardinal de Retz, retenu chez lui par la goutte, la lecture des Femmes savantes, par Molière, et Le Lutrin de Despréaux.
Indépendamment de ce qui est commun à l’une et à l’autre, de cette résistance de la race bien plus que de l’individu qu’elles opposent au Christianisme toutes les deux, — car on n’a pas déformé la tête humaine pendant des milliers d’années dans des doctrines de perdition pour qu’elle se courbe, au premier mot, sous le signe sacré du baptême, et pour que la lumière de la vérité y pénètre tout à coup dans la douceur de son premier rayon, — la Chine, de son côté, qui ne le sait ? […] Pour montrer à quelles proportions étranges et rapides cette haine est, d’un seul trait, montée, ne parlait-on pas, récemment, de l’empoisonnement en masse de tout le thé que, chaque année, les Chinois vendent aux Européens ?
et s’ouvrit alors cette période de vingt-deux années de raffermissement et d’extension, de conquête et de force intérieure pour Espagne, qui resta, depuis Ferdinand jusqu’à la mort de Philippe II ; malgré les malheurs, le temps et les fautes, ce faisceau serré dans un chapelet de moine, qui valait le baudrier d’un héros ! […] Il fallait rabaissement de la littérature française dans les dernières années du xviiie siècle et le prestige de madame de Staël, pour nous faire croire, autant qu’on y croyait en France, à la grande originalité des Allemands.
Il y a quelques années, Edgar Poe, malgré une originalité qui l’aurait perdu s’il avait eu le malheur d’être Français, eut son succès tout de suite, parce qu’il était Américain. […] Le poète Longfellow, venu dans ces dernières années à Paris, a été fêté par les poètes parisiens avec enthousiasme, et eût été le lion de la saison si, dans cette époque de biches et de platitudes, il y avait eu des lions encore.
Faussé et couvert de la poussière des années, l’instrument, soumis à la main qui veut en interroger la puissance, ne se trouvera plus comme il y était autrefois en ces pages suraiguës alors, qui retentirent dans les cœurs et qui souvent les déchirèrent. […] Fruit vert, gracieusement noué, qui ne devait jamais mûrir, il resta, sans l’amour et sans l’enthousiasme des premières années, l’éternel gamin rageur, moqueur et pleureur, qui constitue cette espèce charmante d’animaux adorés à Paris.
On sait que, seul et sans secours, il fit trembler Philippe ; qu’il combattit successivement trois oppresseurs ; que, dans l’exil même, il fut plus grand que ses concitoyens n’étaient ingrats ; qu’il pensa, parla, vécut toujours pour la liberté de son pays, et travailla quarante années à ranimer la fierté d’un peuple devenu, par sa mollesse, le complice de ses tyrans. […] Socrate apprend qu’on va choisir un orateur pour faire l’éloge funèbre des guerriers morts cette année.
Ainsi que l’a dit, il y a bien des années, M. […] Il faudra que l’année prochaine quelqu’un fasse aux Arts et Métiers des conférences sur l’art japonais. […] Bayliss gaspille-t-il tout un chapitre à faire remarquer des ressemblances réelles ou supposées entre un livre publié par lui, il y a une douzaine d’années, et un article de M. […] Topélius, qui réunit quatre-vingts fragments épiques du Kalévala, passa les onze dernières années de sa vie au lit, où le retenait une maladie incurable. […] Ne perds pas un bruit de sa robe moëlleuse, quand ici Elle traîne sur les feuilles humides de l’année en son déclin rapide.
Depuis quelques années, les tentatives n’ont pas manqué. […] Les œuvres qui vivent sont celles qu’on a mis souvent des années à comprendre. […] Il y a de cela une dizaine d’années. […] De cette façon, on peut marcher des années côte à côte sans se comprendre. […] C’est ce que je me tue à démontrer depuis des années.
[L’Année des poètes (1891).]
Louis Denise À son retour de la Palestine où il avait passé quelques années, Nouveau fut accueilli à Paris par un amour que le long isolement subi lui fit accepter avec une joie enfantine, une adorable reconnaissance.
Quelques années après, on vit paroître la Relation historique du Royaume de Macaçar.
Nicoleau s’est dévoué depuis quelques années à l’éducation de la jeune Noblesse ; & la Pension qu’il a élevée à Paris, & à laquelle il préside lui-même, est une des mieux composées, soit pour le choix des Maîtres, soit pour celui des Eleves.
Grimm Voici, mon ami, les idées qui m’ont passé par la tête à la vue des tableaux qu’on a exposés cette année au Salon.
Les deux Vues de Bayonne que Mr Vernet a données cette année sont belles ; mais il s’en manque beaucoup qu’elles intéressent et qu’elles attirent autant que ses compositions précédentes.
Il a fait une Histoire critique de la République des Lettres, qui comprend l’espace de cinq années, où il est aisé devoir que les citations étoient ses armes favorites, sans qu’il s’inquiétât beaucoup où elles pouvoient porter.
Il est vraiment le livre de la quinzième année.
Mais nous n’avons perdu cette année que Boylesve et Richepin. […] Paul Aussi lui fit-on si grise mine qu’il ne reparut plus pendant des années. […] vous, qui ne faites que rêver et muser, vous êtes en vacances toute l’année. […] Paul Ce qui fait encore à tout le moins pas mal de milliers d’années depuis ces temps jusqu’à nos jours, où il y a encore pas mal de gens qui ne savent ni lire ni écrire. […] Je mets en fait que si le tsar Nicolas et Lénine avaient été pareillement assassinés à Paris à quelques années de distance, les deux assassins auraient également bénéficié de verdicts négatifs sur toutes les questions.
Il est mort récemment, pauvre et oublié, à l’âge de quatre-vingt-dix-sept ans, aux États-Unis, où le flot de ses aventures et de ses malheurs l’avait porté ; il a écrit, dans ses dernières années, des Mémoires dignes de ceux du comte de Grammont. […] Léopold Mozart était venu visiter son fils à Vienne sur la fin de l’année 1785. […] Il part avec elle pour Londres la première nuit de ses noces ; il passe plusieurs années en Angleterre, attaché au théâtre italien de cette capitale en qualité de compositeur de libretti, poète de commande chargé de fournir des drames ou des paroles aux musiciens. […] « En moins d’une heure je me trouvai à la porte de la maison paternelle ; au moment où mes pieds touchèrent la terre où j’avais eu mon berceau et où je respirai les tièdes haleines de ce doux ciel natal qui m’avait nourri, et qui m’avait donné l’aliment de la vie pendant tant de jeunes années, je fus pris d’un tremblement de tous mes membres, et une telle sensation de reconnaissance et de piété courut dans mes veines, que je restai pendant un certain temps immobile et comme incapable de tout mouvement, et je ne sais combien de temps je serais demeuré dans cet état si je n’avais entendu tout à coup, du haut du balcon, une voix qui sembla m’ébranler doucement le cœur, et que je crus reconnaître pour une voix anciennement connue de mon oreille. […] En ce moment, mon père se trouvant donc à table, entouré de ses fils, de ses gendres, de ses petits-fils, de ses petits-neveux, venait de les convier à boire à ma santé, et en portant un brindizi (un toast) il venait de se lever de sa chaise et de dire : À la santé de notre Lorenzo, absent depuis tant d’années ; et prions Dieu qu’il nous accorde la grâce de le revoir avant l’heure de ma mort !
Enfin, le 10 mai de cette année 1812, de grand matin, les canons de l’arsenal annoncèrent le maître de tout. […] Goulden tira de l’armoire une bouteille de son vin de Metz, qu’il gardait pour les grandes circonstances, et nous soupâmes en quelque sorte comme deux camarades ; car, durant toute la soirée, il ne cessa point de me parler du bon temps de sa jeunesse, disant qu’il avait eu jadis une amoureuse, mais qu’en l’année 92 il était parti pour la levée en masse, à cause de l’invasion des Prussiens, et qu’à son retour à Fénétrange, il avait trouvé cette personne mariée, chose naturelle, puisqu’il ne s’était jamais permis de lui déclarer son amour : cela ne l’empêchait pas de rester fidèle à ce tendre souvenir : il en parlait d’un air grave. […] Puis tout à coup la pensée lui vint que s’il était parti l’année d’avant, Catherine serait aussi là pour prier et le redemander à Dieu. […] Quand j’eus fini, l’homme se leva : « Oui, dit-il, nous avons un fils à l’armée ; il est parti l’année dernière pour la Russie, et nous n’en avons pas eu de nouvelles… Ces guerres sont terribles ! […] … Je pensais que Catherine irait bientôt là ; qu’elle prierait des années et des années en songeant à moi… Oui, je pensais cela, car je savais que nous nous aimions depuis notre enfance, et qu’elle ne pourrait jamais m’oublier.
Ce héros combattit avec gloire dans sa jeunesse ; mais alors les années accablaient ce guerrier. […] Les chênes des montagnes tombent : les montagnes elles-mêmes sont détruites par les années ; l’Océan s’élève et s’abaisse tour à tour : la lune se perd dans les cieux : toi seul es toujours le même. […] Mais tu n’as peut-être, comme moi, qu’une saison, et tes années auront un terme : peut-être tu t’endormiras un jour dans le sein des nuages, et tu seras insensible à la voix du matin. […] Mais ma mémoire m’abandonne ; j’entends la voix des années qui me crie en passant : « Pourquoi Ossian chante-t-il encore ? […] » Roulez sur moi, tristes années ; et, puisque vous ne m’apportez plus de joie, que la tombe s’ouvre et reçoive Ossian ; car ses forces sont épuisées.
Les préparatifs de sa revanche remplirent quatre années. […] L’Asie, en travail d’extermination, accouchait quatre années après d’une monstrueuse armée qu’on eût dit sortie des vomitoires de Babel. […] Tout un été, son année fut employée à l’écarteler. […] Pendant toute cette campagne, on voit le fouet planer et le bâton s’agiter sur les années de Xerxès ; elles avancent et elles combattent sous les coups. […] Des espions envoyés à Sardes avaient été pris, on allait leur trancher la tête : Xerxès, averti, les fit passer devant son année, et les renvoya dire aux Grecs ce qu’ils avaient vu.
Pour les années qui suivirent la prise de Calais, Froissart, qui avait vingt ans en 1353, et qui s’était senti au sortir de l’école la vocation de chroniqueur, recueillit ses informations par lui-même, composa de son cru et vola de ses propres ailes. […] Il y a quelques années, M. […] Kervyn de Lettenhove, dans son Étude sur Froissart (1857), se déclare au contraire de nouveau pour l’année 1337.
En retraçant un portrait du parfait souverain en ces belles années de Henri IV, il semble quelquefois dessiner d’après nature, mais il laisse aux lecteurs les applications à faire, et il ne le dit pas. […] Il fait commencer l’instruction dès les plus tendres années de l’enfant ; il montre la force des premières impressions, il développe le « quo semel est imbuta recens… » : « Cette âme donc toute neuve et blanche, tendre et molle, reçoit fort aisément le pli et l’impression que l’on lui veut donner, et puis ne le perd aisément. » Cette jolie et franche expression (une âme toute neuve et blanche, mens novella) est-elle bien de luim ? […] Cela est d’autant plus remarquable que ce livre fut composé par l’auteur encore très jeune et au sortir des écoles ; après l’avoir laissé dormir quelques années, il se décida à le faire imprimer et à dire hautement son avis, qui était celui de beaucoup de gens, au risque seulement de déplaire à ceux (car il y en avait) « qui prenaient Charron pour Socrate et l’Apologie de Raimond Sebond pour l’Évangile. » — À cela près, disait-il, je ne laisse pas d’estimer Charron, et de croire qu’il doit être estimé savant, et encore plus judicieux ; que son livre De la sagesse est fort bon en gros, et qu’il y a fort peu de savants hommes en France qui n’aient profité de sa lecture.
En ces années 1650-1660, c’était encore une condition et une carrière que d’être poète latin. […] La Seine, une année, en débordant, avait renversé la pompe du pont Notre-Dame, pour laquelle Santeul avait fait de jolis vers dont voici le dernier : Fons fieri gaudet, qui modo flumen erat. […] Une autre influence, et plus intime que celle de Pellisson, agit et opéra en ces années sur Santeul, ce fut celle de M.
Émile Chasles, qui, fort jeune, soutient par des travaux solides et avec une application suivie un nom brillant dans les lettres, se trouvant il y a peu d’années professeur à Mâcon, eut l’idée de rassembler tout ce qu’il pourrait recueillir sur le poète de cette province le plus célèbre avant M. de Lamartine. […] Il était depuis quelques années, et par suite de la mort de la reine, sous le coup de ce qu’il appelait sa disgrâce et son exil. […] Dans une lettre à Mme de Bellocq, veuve de son ami, il a tracé un tableau assez riant de la vie tranquille, à la fois philosophique et chrétienne, qu’il menait durant les dernières années (1726-1737) : Ayant fait réflexion, disait-il, que j’étais dans un âge trop avancé pour me donner le soin d’économer (de régir) des biens de campagne, j’ai pris le parti de mettre ma terre en ferme et de me retirer entièrement à la ville.
. — La vieillesse rappelle le panier de cerises de Mme de Sévigné ; on a mangé d’abord les plus belles, puis on est venu aux moins belles, puis on les mange toutes : ainsi l’on fait des années. — La vieillesse est comme ces trois derniers livres de la Sibylle ; les six autres livres n’étant plus là, ce qui reste en tient lieu et mérite d’être payé autant que tous les autres. — La vieillesse est « le dernier mot de la vérité sur cette terre. […] Mais la correspondance, désormais complète, avec Mlle Roxanne Stourdza me paraît devoir satisfaire à la plus exigeante curiosité psychologique : elle permet d’étudier à nu l’âme et l’esprit de Mme Swetchine, dans les années décisives de la seconde jeunesse. […] et par exemple, l’historiette que voici et que je répète comme on me la donne : « Le vieux mari de Mme Swetchine était, du moins dans ses dernières années, nul et comme stupide.
Il lui semble que cette aberration laborieuse de l’esprit humain, qu’on a pu comparer à un cauchemar pesant, a été fructueuse et féconde : « Le sentiment de l’infini a été, pense-t-il, la grande acquisition faite par l’humanité durant ce sommeil apparent de mille années. » Il lui est arrivé, à certains jours, en même temps qu’il jugeait sans grande estime ce que nous appelons notre ère immortelle de 89, et où il ne voyait, en haine des badauds, qu’un fait purement français de vulgarisation égalitaire, de regretter, tout à l’opposite, je ne sais quelle époque du haut Moyen-Âge où, derrière les mille entraves et sous leur abri peut-être, l’intelligence des forts s’exerçait et se développait avec plus de vigueur et d’élévation solitaire. […] Je ne lui donne ni tort ni raison ; je poursuis chez lui une intime et délicate nuance, je la saisis dans sa ligne originelle et dans son pli, et je me demande si elle gagne ou si elle diminue avec les années. […] J’aime quelquefois à rêver, et je me suis représenté, — en me reportant, il est vrai, dans mon rêve à quelques années en arrière, — l’ouverture du Cours de M.
Quand j’avais, pendant des années, travaillé de toutes les forces de mon âme, afin de plaire au monde par un nouvel ouvrage, il voulait encore que je lui fisse, de plus, de grands remerciements parce qu’il avait bien voulu le trouver supportable. — Quand on me louait, je ne devais pas accepter ces éloges avec un contentement calme, comme un tribut qui m’était dû, on attendait de moi quelque phrase bien modeste, par laquelle j’aurais détourné la louange en proclamant avec beaucoup d’humilité l’indignité profonde de ma personne et de mes œuvres. […] L’Allemagne, en y pénétrant, y produit une grande fermentation, et ce n’est que dans vingt ans que l’on verra les résultats qu’elle a donnés. » Et l’année suivante, il n’hésite plus et se prononce (1er juin 1826) : « Gœthe m’a parlé du Globe. […] Je sens ce qui pourrait exister, lorsque des hommes comme Alexandre de Humboldt passent par Weimar et en un seul jour me font plus avancer dans mes recherches, dans ce qu’il me faut savoir, que je ne pourrais y réussir par des années de marche isolée sur ma route solitaire.
Il y a ainsi, pour les divers genres littéraires, des heures plus ou moins favorables et comme des tours de rôle : après des années de retard et d’attente, tel genre qui était primé par d’autres passe à son tour sur le premier plan et se donne toute carrière. […] Ce qui est certain, c’est que ce Jean Michel, quel qu’il fût, n’avait fait qu’étendre et remanier un mystère antérieur auquel on a donné beaucoup d’éloges en ces dernières années et qui, par malheur, est resté jusqu’à présent manuscrit et inédit. […] Il a ses 29 ans accomplis et entre dans sa trentième année.
Après la scène du sacrifice, où l’on jette entre les bras de la statue d’airain jusqu’à quatorze enfants, on a aussitôt la pluie ; le ciel se détend, et bientôt la chance tourne aussi, la face des affaires change, et l’on arrive un peu vite à la scène du défilé de la Hache, où la plus grande partie de l’année barbare est cernée. […] Feydeau, qui depuis des années faisait de l’archéologie, s’ennuyant un matin de n’être pas lu, a fait Fanny : M. […] Peu d’années fécondes sont accordées aux hommes, et même aux plus vrais talents : il faut en savoir user pour se loger à temps et s’ancrer au cœur et dans la mémoire des hommes nos contemporains : c’est encore le plus sûr chemin pour aller à la postérité.
Sur quantité de points de ces contrées, les mêmes événements se reproduisirent ; il était peu d’endroits où l’on ne pût citer, il y a quelques années encore, quelque individu noté, quelque Trestaillons du lieu, qui avait figuré comme assassin dans ces temps funestes et qui, avec sa tache de sang au front, vivait et vieillissait impuni. […] Un écrivain spirituel et à la plume acérée, qui a trouvé moyen d’être préfet sous l’Empire, correspondant du souverain maître pendant toute cette période, puis ultra en 1815 et dans les années suivantes, puis opposant à la Restauration et collaborateur du National après 1830, et qui a eu l’art, moyennant je ne sais quel fil de logique subtile, de ne point paraître trop inconséquent à travers toutes ces variations de conduite et de costume, M. […] Parmi ceux qui se signalèrent dans cette première et fougueuse Assemblée, il en était bien peu qui comme Hyde de Neuville, alors bouillant, exagéré et sortant des bornes au point de se faire le dénonciateur de Masséna, s’apaisèrent, s’assagirent avec les années et mûrirent plus tard dans un meilleur sens.
Mais dès 1837, Théophile Gautier était entré au journal la Presse, où il élut domicile pour bien des années, et qui lui fut comme une patrie. […] Il a acquis en effet un surcroît de mansuétude avec les années ; le Gautier du Moniteur n’est plus tout à fait celui de la Presse. […] Raison, résignation ou feinte, il se fait en nous, avec les années, un second nous-même, qui masque et quelquefois étouffe le premier.
Deux années s’écoulèrent encore, durant lesquelles la poire mûrissait. […] Il est bon qu’il fasse retirer ces billets — là tout doucement des corps de garde sans faire de bruit. » (Et au sujet des visites dans les hôpitaux) : « Elle est fort louable de faire cela, et si elle y trouve quelque chose de mal, elle me fera plaisir de m’en avertir ; mais il ne faut voir que l’hôpital du roi et n’aller que rarement dans celui de la ville, à moins qu’elle ne sût qu’il y eût quelque catholique auquel on refusât de donner les assistances spirituelles, auquel cas il serait fort à propos d’en avertir. » Louvois, l’approbateur, sinon l’inventeur des dragonnades, qui, dans les années suivantes, allait être si dur et si impitoyable pour les Protestants du cœur du royaume, anciens et bons Français, se montrait ici prudent et politique à l’égard d’une cité luthérienne, nouvellement française. […] On fit venir, l’année suivante, à Strasbourg, des Pères de l’Oratoire, dont était le célèbre Du Guet, pour tâter encore les consciences et sonder le terrain sur cette œuvre des conversions : elles ne prirent pas, — ni chez les Catholiques, ni chez les Protestants : « Les Catholiques, écrivait Du Guet (1682), sont soldats pour la plupart, occupés à la citadelle, aux forts, à autre chose qu’a leur conscience ; les hérétiques bourgeois sont sur leurs gardes, et le magistrat est un homme délicat qui a l’œil à tout, qui se plaint de tout, et qui fait de toutes choses une affaire d’État. » Strasbourg, en maintenant sa communion mi-partie et en sauvant quelques-unes de ses franchises municipales, fut vite assimilée et gagnée aux sentiments et aux destinées de sa patrie nouvelle.
Questions de l’année Il y a en M. de Girardin l’homme positif, pratique, qui a le tact et le sentiment des situations, des occasions décisives et des crises ; il y a l’homme de théorie et de système ; les deux coexistent sans se confondre et sans se nuire. […] A vingt jours d’intervalle, pour ceux qui ne réfléchissent pas, cela semblait une contradiction : c’est que les jours et les heures, à certains moments, comptent plus que, dans le courant ordinaire, les années et les demi-siècles. […] Après une abstention de six années, M. de Girardin a fait dans La Presse en 1863 une rentrée brillante.
On formait toutes les années des camps dans les provinces, où les troupes étaient exercées par des commissaires-inspecteurs instruits et formés aux grandes manœuvres de la guerre ; l’impératrice se rendit elle-même à différentes reprises dans les camps de Prague et d’Olmütz, pour animer les troupes par sa présence et par ses libéralités- : elle savait faire valoir mieux qu’aucun prince ces distinctions flatteuses dont leurs serviteurs font tant de cas ; elle récompensait les officiers qui lui étaient recommandés par ses généraux, et elle excitait partout l’émulation, les talents et le désir de lui plaire. […] Les années avaient apporta à Marie-Thérèse un énorme embonpoint qui enchaînait son activité. […] Les tourments que lui causa cette guerre de 1778, et les inquiétudes qui se prolongèrent plus d’une année, durent hâter sa fin, La dernière lettre de Marie-Thérèse à sa fille est du 3 novembre 1780 : elle mourait le 29 du même mois, à l’âge de soixante-trois ans, heureuse de n’avoir pas plus longtemps vécu67.
Le maréchal de Saxe, en se consumant trop tôt, en se tuant (car il a été le bourreau de lui-même), a manqué sa plus belle lutte, sa plus décisive épreuve, celle où, quelques années plus tard, il aurait eu le grand Frédéric pour vis-à-vis et pour digne antagoniste. […] Le Louis XV des premières années de Mme de Pompadour valait mieux que le Louis XV de la Dubarry. […] Le nouveau biographe met très bien en lumière le côté diplomatique assez neuf et nous explique comment la tentative de négociation qui, sous les auspices du maréchal, se fit cette année à Dresde par le duc de Richelieu, même en n’aboutissant pas dans le présent, prépara les voies et déblaya le terrain pour l’avenir.
Et comment ne serait-ce point M. de Talleyrand qui, après avoir vu de près l’Amérique, l’avoir observée si peu d’années après son déchirement d’avec la mère patrie, et l’avoir, non sans étonnement, retrouvée tout anglaise, sinon d’affection, du moins d’habitudes, d’inclinations et d’intérêts, aurait lui-même écrit ou dicté les remarques suivantes : « Quiconque a bien vu l’Amérique ne peut plus douter maintenant que dans la plupart de ses habitudes elle ne soit restée anglaise ; que son ancien commerce avec l’Angleterre n’ait même gagné de l’activité au lieu d’en perdre depuis l’époque de l’indépendance, et que par conséquent l’indépendance, loin d’être funeste à l’Angleterre, ne lui ait été à plusieurs égards avantageuse. » Appliquant ici le mode d’analyse en usage chez les idéologues et tout à fait de mise à l’Institut en l’an III, il partait de ce principe que « ce qui détermine la volonté, c’est l’inclination et l’intérêt », et que ces deux mobiles s’unissaient des deux parts pour rapprocher les colons émancipés et leurs tyrans de la veille : « Il paraît d’abord étrange et presque paradoxal de prétendre que les Américains sont portés d’inclination vers l’Angleterre ; mais il ne faut pas perdre de vue que le peuple américain est un peuple dépassionné ; que la victoire et le temps ont amorti ses haines, et que chez lui les inclinations se réduisent à de simples habitudes : or, toutes ses habitudes le rapprochent de l’Angleterre. […] Il est parfaitement vrai que Talleyrand, en ces années, avait déjà jusqu’à un certain point lié son avenir à celui du glorieux général, et qu’il y avait entre eux un concert, même pour ce qui devait s’accomplir en Orient. […] Quelle fut sa part précise dans la politique extérieure du Consulat et des premières années de l’Empire ?
Chez M. de Lamartine, on l’a dit déjà, il s’est passé depuis peu d’années une révolution intérieure, analogue à celle qui s’est opérée en l’abbé de La Mennais : il n’y a qu’à tenir compte de la différence des formes et des caractères. […] Ce que nous appelions progrès, il y a peu d’années encore, nous paraîtrait plutôt une déviation aujourd’hui, non pas peut-être qu’au dehors l’état de choses du talent ait beaucoup changé, mais parce que surtout nous le revoyons nous-mêmes avec moins de soleil. […] Le bon public, qui ne crée pas, comme Jéhovah, l’homme à son image, mais qui le défigure à sa fantaisie, croit que j’ai passé trente années de ma vie à aligner des rimes et à contempler les étoiles : je n’y ai pas employé trente mois, et la poésie n’a été pour moi que ce qu’est la prière… » Nous concevons ce qu’a d’impatientant pour le poëte, et pour tout écrivain célèbre, l’idée absolue qu’on se forme de lui, et sur laquelle, bon gré, mal gré, on veut le modeler après coup.
Depuis 1613, année où Regnier mourut, jusqu’en 1782, année ou commencèrent les premiers chants d’André Chénier, je ne vois, en exceptant les dramatiques, de poëte parent de ces deux grands hommes que La Fontaine, qui en est comme un mélange agréablement tempéré. […] Ainsi, même dans les chaleurs de l’âge et des passions, et même dans les instants où la dure nécessité a interrompu mon indépendance, toujours occupé de ces idées favorites, et chez moi, en voyage, le long des rues dans les promenades, méditant toujours sur l’espoir, peut-être insensé, de voir renaître les bonnes disciplines, et cherchant à la fois dans les histoires et dans la nature des choses les causes et les effets de la perfection et de la décadence des lettres, j’ai cru qu’il serait bien de resserrer en un livre simple et persuasif ce que nombre d’années m’ont fait mûrir de réflexions sur ces matières. » André Chénier nous a dit le secret de son âme : sa vie ne fut pas une vie de plaisir, mais d’art, et tendait à se purifier de plus en plus.
Jusque dans ces dernières années, le petit pays dont je vous parle était, en grande partie, peuplé par de pauvres hères au teint blafard, à l’aspect souffreteux, au corps émacié, au visage d’une pâleur caractéristique et dont les téguments étaient empâtés d’une bouffissure spéciale ; on les aurait reconnus entre mille ; il suffisait de les avoir vus une fois… » « Pour les questions qui se rattachent à l’histoire pathologique de la lèpre, la contagion encore si controversée… l’impuissance presque absolue des moyens thérapeutiques contre cette bizarre maladie, etc., toutes ces notions ont été puisées, vous devez le penser, aux bonnes sources. […] Étant encore sur les bancs du collège, tandis que je faisais une année de philosophie à Douai, j’allais suivre le plus souvent que cela m’était possible les cours de médecine à l’École secondaire de Lille qui était voisine. […] Zola absorba des mots et les rendit intacts : « Problème ardu (médite le docteur Pascal), et dont il remaniait la solution depuis des années.
Cette tyrannie du ridicule qui caractérisait éminemment les dernières années de l’ancien régime, après avoir poli le goût, finissait par user la force ; et la littérature s’en serait nécessairement ressentie. […] Le mauvais goût, tel qu’on l’a vu dominer pendant quelques années de la révolution, n’est pas nuisible seulement aux relations de la société et à la littérature ; il porte atteinte à la morale. […] Nous avons vu souvent, dans le cours de ces dix années, les hommes éclairés gouvernés par les hommes ignorants : l’arrogance de leur ton, la vulgarité de leurs formes, révoltaient plus encore que les bornes de leur esprit.
C’est cet homme dont parle Pascal, qui était jeune au temps de l’antiquité, qui a pris des années depuis Pascal, qui se reconnaît dans les pensées d’un homme né trois mille ans avant lui, sous un autre ciel, dans une autre forme de société, avec d’autres dieux. […] Il y a eu de grands noms dès le xiie siècle, Abélard, saint Bernard ; le xiiie est rempli du nom de saint Thomas, presque plus Français qu’Italien puisqu’il prit ses gradés à Paris, et qu’il y passa plusieurs années dans la prédication et l’enseignement ; au xve appartient Gerson. […] Est-ce du moins une certaine période d’années dans une nation assise, et assurée du lendemain ?
Quelques années se passent. […] Il a fallu une centaine d’années et un bon nombre d’initiateurs pour que la rude majesté des sommets glacés, leur silencieuse et formidable solitude fût comprise et sentie par les descendants des habitués de Versailles et de Trianon. […] S’ils avancent, l’année est froide, pluvieuse, les fruits peu mûrs, les blés manquent et le peuple souffre.
Ces Lettres et cette Notice, qui ont déjà depuis quelques jours une demi-publicité de salon, font partie du volume de Mélanges que la Société des bibliophiles publie pour cette année, et qui paraît en ce moment. […] Le mariage se fit l’année suivante, mais pour la forme seulement, et pendant quelques années on ne s’occupa que de l’éducation de la jeune princesse.
Mais Mazarin, gorgé de richesses, ne voulait pas du moins que d’autres l’imitassent, et, dans ses dernières années, il paraît s’être préoccupé de réparer les licences dont lui-même avait tant profité et vécu. […] Pellisson demande ce qu’on dirait si on lisait un jour dans une histoire, dans une de ces relations où l’on se plaît à faire remarquer combien les grands événements tiennent souvent à de petites causes : Cette année nous manquâmes deux grands succès, non pas tant faute d’argent que par quelques formalités des finances. […] Les précautions auxquelles il était soumis, et qui sont attestées par des lettres de Louvois, furent longtemps de la plus minutieuse rigueur : il fallut des années pour qu’on s’en relâchât peu à peu.
Leur talent n’a jamais été, plus ferme et plus mûr que dans ces dernières années. […] L’Histoire de la civilisation en France, avec l’Histoire générale de la civilisation en Europe, qui y sert d’introduction, appartient aux trois dernières années de son cours (1827-1830), et l’Histoire des origines du gouvernement représentatif en France remonte aux années 1820-1822.
Il semblait que l’esprit français, pareil à une terre fertile, après s’être reposé forcément durant quelques années, redemandait avec avidité toutes les cultures. […] Le Globe fut fondé dans la même année (1824). […] La vie de l’abbé Gerbet est toute simple, tout unie, et elle n’eut qu’un seul épisode considérable : ce fut sa liaison avec l’abbé de Lamennais, auquel il s’était prêté et comme donné durant des années, avec un dévouement affectueux qui n’eut pour limite et pour terme que la révolte finale de ce grand esprit immodéré.
La pièce avait été représentée, pour la première fois, à la Comédie-Française le 11 août 1810 ; l’année suivante, la mort de Laujon laissant une place vacante à l’Académie, M. […] Le moment était des plus favorables ; à cette fin de 1811, la paix de l’Empire était ou semblait profonde ; les esprits, reposés depuis des années, n’attendaient qu’une occasion pour dépenser leur trop-plein de santé et de force. […] Quand il s’agissait de faire une notice sur le Tartuffe, c’était à lui le premier qu’on s’adressait ; quand il s’agissait d’élever une statue en l’honneur de Molière, c’était lui que la Chambre des pairs (dont il faisait partie dans les dernières années) chargeait du rapport ; c’était lui encore que l’Académie française, dont Molière n’était pas, chargeait du discours de réparation et d’hommage pour la cérémonie d’inauguration.
Les naturalistes les plus expérimentés seraient étonnés du nombre de variations, affectant les parties les plus importantes de l’organisme, dont ils pourraient recueillir le témoignage dans le cours d’un certain nombre d’années, et d’après des sources faisant autorité. […] Il y a bien des années que, comparant les oiseaux des îles Galapagos, soit les uns avec les autres, soit avec ceux de la terre ferme américaine, je fus vivement frappé du vague et de l’arbitraire de toutes les distinctions entre les espèces et les variétés. […] Ces plantes diffèrent considérablement en apparence ; elles ont une différente saveur et un différent parfum ; elles fleurissent en des saisons un peu différentes ; elles croissent en de différentes stations, et s’élèvent sur les montagnes à de différentes hauteurs ; elles ont une extension géographique tout autre ; enfin il résulte d’expériences nombreuses faites pendant plusieurs années par Gærtner, cet observateur si scrupuleux, qu’elles ne peuvent être croisées qu’avec la plus grande difficulté.
Il faut voir Rossetti, italien d’origine et fortement incliné vers le catholicisme, s’abîmer dans le mysticisme dantesque, Holman Hunt ne vivre que par le Christ et passer en Terre Sainte de longues années, tel autre membre de la « Confrérie », Collinson, se réfugier au cloître, pour comprendre qu’elles pouvaient être les espérances et la vie intime de ce petit groupe. […] Bon œuvre demeurera l’exemple de la plus extraordinaire aberration de la peinture, et j’imagine que l’avenir, s’il prend souci de comparer les œuvres des préraphaélites avec les jugements qu’elles ont suscités, demeurera stupéfait de ce que l’on ait pu, pendant de longues années, considérer comme de la peinture, ce qui n’en est le plus souvent que la parodie ou la négation. […] Jusqu’au milieu de ce siècle, même en tenant compte du ravage des années, la lumière qui colore l’œuvre d’art, est une lumière essentiellement fausse et irréelle, engendrant la fausseté et l’irréalité des formes qu’elle enveloppe.
La même année, il publia les Poèmes sincères, dont un poète a écrit : « Pas un mot que nous n’entendions, pas une idée qui nous passe.
Ce sont là un peu de vers comme on les faisait avant l’anarchie (j’appelle ainsi ces dix dernières années) et avant le Parnasse.
Sa Muse, depuis quelques années, garde le silence ; & cependant, après les Amazones, & sur-tout après la Colombiade, elle auroit pu se promettre des succès, sinon dans la Tragédie & le Poëme épique, du moins dans des genres qui ne demandent que le jeu d’une versification facile & quelquefois animée.
Mignot Il n’y a rien cette année de Mignot, cet artiste qui exposa au dernier Salon une Bacchante endormie que nos statuaires placèrent d’une voix unanime au rang des antiques.
Arrive en visite M. de Raguais, avec les d’Orcieu et sa fille Isabelle, qu’on lui laisse un mois chaque année. […] Son roman : Années d’aventures, est, à cet égard, un livre surprenant. […] Cela est très sensible depuis quelques années. […] Il s’est aussi ressouvenu, je suppose, des diverses révoltées, norvégiennes ou françaises, qu’on nous a montrées ces années-ci. […] Tout fiel est absent des innombrables pages qui coulent de lui depuis plus de trente années.
Il y avait longtemps, bien longtemps que Bonaparte était mort ; et, pour celui-là, les années d’oubli comme les années de mémoire comptent double. […] Les années viennent, et, à chaque année, les vents d’automne le dépouillent de son jeune feuillage ; mais tout a été disposé pour que chaque printemps le lui rende. […] Depuis quelques années, le roman a singulièrement changé de caractère. […] Dans cette revue du bagage de quelques années, que va reconnaître sa raison, que va-t-elle désavouer ? […] Ce sont de ces révélations involontaires, qui, dans les premières années, viennent au hasard, parmi les idées de mode et d’imitation.
Des circonstances particulières dans lesquelles il est inutile d’entrer, de pressantes et honorables instances m’ont décidé à quitter, non sans regret, mes fonctions de maître de conférences à l’École normale qui, depuis quatre années, occupaient la plus grande partie de mon temps, et à me relancer encore une fois dans le journalisme littéraire le plus actif.
[L’Année des poètes (1894).]
Il a donné, il y a quelques années, un récit cadencé, Héléna ; aujourd’hui, c’est Donald (1865), l’histoire d’un employé, d’un industriel intelligent devenu un homme politique probe, incorruptible, au cœur d’or et d’airain, qui résiste à toutes les tentations, à force de conscience.
[L’Année littéraire (7 juin 1887).]
Ce grossier pêle-mêle de toutes les imitations réussit pendant vingt années, alors même que Malherbe donnait les premières règles et les premiers modèles de l’art d’écrire en vers. […] La gloire de Corneille est donc toute dans ces quatre années (1636-1640) ; quatre années dans une vie de septuagénaire ! Mais ce n’était pas trop de tout le temps qui avait précédé ces quatre années pour en préparer les fruits immortels ; et peut-être, après des productions si fortes, l’épuisement était-il permis. […] Le génie de Corneille, qui s’était cherché pendant dix années, s’est enfin trouvé.
Lamoureux, car c’est à lui, à son initiative, à ses persévérants efforts que nous devons cette glorieuse soirée wagnérienne ; il a réalisé la plus artistique entreprise de ces derniers temps ; depuis cinq années qu’il est à la peine, ce n’est point trop qu’il soit aujourd’hui à l’honneur. […] Les préventions qui ont retardé de dix années cet événement théâtral sont, il me semble, aussi honorables qu’irréfléchies. […] Alfred Ernst a publié un livre, il y a quelques années) et Richard Wagner. […] Correspondances [Bruxelles] BRUXELLES. — La clôture de l’année théâtrale a eu lieu le 4 courant au théâtre de la Monnaie, par la 23e représentation de la Valkyrie. […] Henri Silvestre [Bayreuth] Les fêtes de Bayreuth n’ayant pas lieu cette année, les numéros 6 et 7 de la Revue Wagnérienne seront réunis et paraîtront le 15 août ; ils seront entièrement consacrés à une étude de M.
Dans celui où ils jouoient réellement des pièces infâmes, dans celui où il falloit si peu de chose pour être couvert d’opprobre, où un soldat l’étoit pour avoir manqué de bravoure, une veuve pour s’être remariée avant l’année de son veuvage, un marchand pour faire profession de vendre du vin, un médecin pour remplir les devoirs de son état. […] Aux temps, pour qu’on ne joue pas toute l’année, & à toute heure comme autrefois, & qu’on aille seulement aux spectacles au sortir de l’office divin ; attention toujours gardée par les comédiens, qui ne jouent qu’entre cinq ou six heures, & qui donnent relâche au théâtre à la fin du carême, & à toutes les grandes fêtes de l’année. […] Il dit, dans un autre endroit : « Je proteste que, depuis la première année que j’ai monté sur le théâtre, il y a déjà plus de cinquante ans, je l’ai toujours envisagé du mauvais côté, & que je n’ai jamais cessé de desirer l’occasion de pouvoir le quitter. » Le P. […] Cet écrivain, moins recommandable encore par la supériorité de ses talens que par la pureté de ses mœurs, composoit, toutes les années, des tragédies & des comédies pour les exercices accoutumés de sa classe.
Ces faits : la naissance de Borgia, de vieille race royale aragonaise et dont l’élévation ecclésiastique vint de ce qu’il était le neveu du vaillant pape Calixte III ; ses premières fonctions, qui furent militaires ; son mariage avec Julia Farnèse, qui mourut après quelques années ; la légitimité, contestée et prouvée incontestable, de ses enfants ; le rétablissement dans son titre pur de belle-mère de celle-là que les historiens ont appelée, sans le comprendre, du nom familier et intime de Vanozza, et dont ils ont fait la maîtresse d’Alexandre VI jusque dans ses dernières années parce que cette belle-mère, gendre respectueux, il n’avait jamais cessé de la visiter ; les longues années sous plusieurs papes qui le conservèrent chancelier de l’Église, le firent évêque et l’envoyèrent, comme légat, en Aragon, représenter le Saint-Siège ; ses mœurs si accusées, mais garanties par la considération des papes — presque tous des grands hommes — sous lesquels il vécut, et par sa popularité dans le collège des Cardinaux, où jamais une voix ne s’éleva contre lui, mais où toutes, moins deux, s’élevèrent pour lui quand il fut nommé pape : tous ces faits sont racontés ici avec un détail dans lequel nous ne pouvons entrer, mais qui confond, par sa netteté et par son poids, quand on songe à tout ce qu’on a fait de cette simple et imposante histoire ! […] ne pratique pas, mais contre laquelle, du moins, il ne vomit plus ici le flot d’impiétés ordinaire… En ce roman de Quatre-vingt-treize, le royalisme de ses premières années, qui repousse dans Hugo, a porté bonheur à son talent. […] Son Lantenac, la plus grande figure de son livre parce qu’il ne l’a pas faite, — car Lantenac, c’est Charette, c’est Charette, avec les femmes de moins et les années de plus. — oui !
Bien des traits qui étaient encore délicats, et qu’il fallait de l’attention pour découvrir, se sont marqués davantage et accentués depuis ; d’autres se sont effacés ou recouverts, grâce à cette sorte de transfiguration qui se fait avec les années.
Adolescent, il erre quelques années en Italie (Venise, Naples, Sicile), mais le voilà à Paris, écrivant des vers, Rythmes et rimes à mettre en musique, etc….
[L’Année littéraire (7 juin 1887).]
Couronnée, il y a quelques années, par l’Académie, pour son poème la Sœur de charité, elle a recueilli, à la suite, ses pièces diverses, le tout sous le titre général de Caritas (1863) qui se justifie.
[L’Année des poètes (1893).]
Il faut que celui qu’il a exposé cette année et qu’il a appelé Les Citrons de Javotte, soit peu de chose, car je ne l’ai pas remarqué, et je n’en ai entendu parler à qui que ce soit.
Année 1865 5 janvier Sainte-Beuve a vu une fois le premier Empereur. […] 17 février Quand Flaubert eut des clous, l’année dernière, Michelet dit à l’un de ses amis : « Qu’il ne se soigne pas, il n’aurait plus son talent ! […] 12 mars Un trait de mœurs de l’année présente. […] Il était curieux parlant de lui, nous disant qu’il ne savait rien, pas un mot de la peinture, que jamais il n’avait travaillé d’après nature, qu’il n’avait jamais pris de croquis, pour se forcer à regarder simplement, que les choses ne lui reviennent que des années après, — que ce soit de la peinture ou de la littérature. […] Eugène Giraud nous dit ce soir dans les coulisses que la princesse a reçu des lettres anonymes affreuses à propos de notre pièce, lettres lui promettant que la première torche serait pour son hôtel… Je remarque que ma date de naissance est toujours marquée par un événement fatal dans notre vie : aujourd’hui c’est la suppression de notre pièce ; il y a une dizaine d’années, notre poursuite en police correctionnelle avait lieu à propos d’un article paru le 15 décembre.
[L’Année des poètes (1895).]
Paul Briquel L’auteur, dans son envoi à Laurent Tailhade, nous parle de sa dix-septième année.
. — L’Année littéraire (depuis 1885). — Crime et châtiment, drame, en collaboration avec Hugues Le Roux (1888). — De Paris au cap Nord (1892).
[L’Année littéraire (7 juin 1887).]
Je n’ai pas cru devoir les effacer toutes ; il résume en effet, et je ne crains pas qu’on le sache, de nombreuses années d’enseignement où j’ai toujours été soutenu dans mon labeur par de jeunes et chaudes sympathies qui sont devenues souvent de fidèles amitiés.
Ses Mémoires sur la Langue Celtique sont pleins de recherches, & font auguter avantageusement de la bonté du Dictionnaire Celtique, auquel il travaille depuis plusieurs années ; Ouvrage nécessaire pour débrouiller l’origine de notre Langue, & pour en faire connoître les développemens successifs.
Ses cinq Années Littéraires ont fait oublier sa Tragédie de Mérope, & sa Comédie des Francs-Maçons.
J’y apprends bien des particularités curieuses ; et ces particularités, par cela même qu’elles vous concernent, touchent aux plus grands événements et aux crises militaires décisives des dix mémorables années.
Son Dictionnaire fut néanmoins donné au Public quelques années après sa mort, & eut même plusieurs éditions ; on pouvoit le regarder comme le meilleur en ce genre, avant que le Dictionnaire de Trévoux eut paru.
Marin, un grand respect pour la Morale & la Religion », sont autant de traits dignes d’éloges, auxquels l’Auteur de l’Année Littéraire paye un juste tribut.
Racine, à quelques années de là, ne-faisait que se conformer à la prononciation des anciens du Palais dans ce vers des Plaideurs où l’on pourrait croire qu’il a cédé à la rime : ISABELLE, déchirant le billet que lui a remis L’Intimé. […] une année à peine écoulée, et le nom de Fronde, avec la chose, allait éclater et se décider par un véritable suffrage universel. […] Balzac, l’employant l’un des premiers, avait dit agréablement : « Si le mot de féliciter n’est pas encore français, il le sera l’année qui vient, et M. de Vaugelas m’a promis de ne lui être pas contraire quand nous solliciterons sa réception. » Le mot passa sans conteste, moins encore grâce à la faveur de Vaugelas que parce que tout le monde en avait besoin. […] Poitevin, dans sa Préface, nous dit : « Autrefois les élèves trouvaient du charme dans la lecture des grands écrivains du xviie siècle ; ils avaient constamment entre les mains et sous les yeux de bons modèles ; mais, depuis une vingtaine d’années, le goût des études sérieuses s’est considérablement affaibli… » Et en conséquence, M.
Depuis quelques années déjà, il s’accrédite des opinions bien fausses, selon moi, sur la nature, la qualité et le droit des grands hommes. […] Lucas-Montigny qui vient, après trente années de soins, d’examen pieux et de collations scrupuleuses, instruire de nouveau ce grand procès, en appeler des jugements antérieurs, et, avec une quantité de pièces précieuses en main, tenter la réhabilitation de cette renommée qui est pour lui domestique. […] Les deux volumes, qui composent la première livraison des Mémoires, traitent de la vie privée de Mirabeau durant les trente et une premières années jusqu’en 1780, et le laissent au milieu de sa captivité de Vincennes. […] Il s’est laissé fléchir en effet : j’ai pu, bien des années après, grâce à son obligeance, écrire pièces en main de complets articles sur ce sujet : Mirabeau et Sophie.
XVI Après ces excursions toujours rétrospectives sur la politique et ses belles années, M. de Marcellus revint à sa chère Grèce. […] « Émerveillé d’entendre retentir si mélodieusement la langue antique dans une bouche enfantine, je déposai quelques petites pièces de monnaie dans le panier vide ; et l’écolier, après avoir porté une main à ses lèvres et à son front, s’éloigna en me disant : Que vos années soient nombreuses ! […] Mais, peu d’années avant sa mort, il s’éleva, comme helléniste, comme savant et comme poète, à des œuvres plus utiles et infiniment plus belles que tout ce qu’il avait fait jusque-là en littérature. […] Je fais comme si vous n’aviez jamais su la marche du poème, ou plutôt comme si vous aviez oublié ces étranges aventures datant de trois mille années, pour prêter votre mémoire à des faits plus récents.
J’aime à me les rappeler et à revivre avec eux, comme si toutes les années qui se sont écoulées entre ces moments et ceux où j’écris ressuscitaient tout à coup pour eux et pour moi, et nous replaçaient dans les mêmes rapports. […] Il me racontait que, quelques années auparavant, cet enfant, faisant ses études à Grenoble, d’une figure agréable et spirituelle, en aidant sa mère dans les soins de sa petite hôtellerie, servait souvent la chopine de bière mousseuse et le petit verre de ratafia de Grenoble à lui et à ses amis, sans que cette modeste apparence de servilité banale nuisît en rien à l’estime que la jeunesse de Grenoble témoignait à ce jeune homme dévoué à sa famille. […] Gosselin continua à des prix tout différents à éditer pendant plusieurs années l’auteur qu’il avait créé. […] Je le vis, je fis quelques sacrifices d’argent pour soutenir son journal, et je lui donnai rendez-vous secret à dîner une fois par semaine chez une femme de beaucoup d’esprit et de beauté, déjà célèbre, madame d’***, avec laquelle j’avais été lié plusieurs années avant la révolution et qu’il voyait assidûment lui-même.
Jean Moréas, pour qu’il nous autorisât à réimprimer certains de ses manifestes, lesquels, on s’en souvient, eurent un grand retentissement, il y a quelques années. […] Théodore de Banville exprimait, il y a quelques années, le regret que Victor Hugo n’ait pas eu le courage de rendre purement et simplement à la poésie la liberté dont elle jouissait à l’âge d’or du seizième siècle. […] Oui, ils sont les dignes fils de ce grand et noble poète tant bafoué et calomnié de son vivant, et si mal connu encore à cette heure ; de ce pur artiste qui écrivait : « … La poésie, pour peu qu’on veuille descendre en soi-même, interroger son âme, rappeler ses souvenirs d’enthousiasme, n’a pas d’autre but qu’elle-même ; elle ne peut pas en avoir d’autre et aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aura été écrit uniquement pour le plaisir d’écrire un poème. » Et, en remontant jusqu’aux premières années du siècle, on trouverait un autre ancêtre, Alfred de Vigny, l’auteur de Moïse, de La Colère de Samson, de La Maison du berger et de ce délicieux mystère où … les rêves pieux et les saintes louanges, Et tous les anges purs et tous les grands archanges… chantent sur leurs harpes d’or la naissance d’Éloa, cette ange charmante née d’une larme de Jésus. […] Théodore de Banville exprimait il y a quelques années, le regret que Victor Hugo n’ait pas eu le courage de rendre purement et simplement à la poésie la liberté dont elle jouissait à l’âge d’or du seizième siècle.
Né à Chinon en 1 483, d’un père qui y tenait une hôtellerie après avoir fait ses premières études dans l’abbaye des Bénédictins de Seuillé ou plutôt, comme il le dit, après avoir passé quelques années de sa jeunesse, comme les petits enfants du pays « à boire manger et dormir, à manger, dormir et boire, à dormir, boire et manger », il était venu faire son noviciat au couvent de Fontenay-le-Comte. […] Cette année-là, Louis Berquin était brûlé en place de Grève. […] Il y en eut trois éditions en une année. […] Le curé de Meudon tendait aussi la main, par-dessus quarante années de guerre civile, aux auteurs de la Ménippée, lesquels trouvaient, entre l’Église des papimanés et celle des papefigues, l’Église anglicane.
Un poëte des premières années du xviie siècle, Desyveteaux115, lequel avait été à la fois témoin du retour du goût qui se marque en Desportes et en Bertaut, et de la réforme opérée par Malherbe, parle ainsi de Desportes, comparé aux poètes de l’école de Ronsard Lorsque du plus haut ciel les Muses descendues N’avoient qu’en peu d’esprits leurs flammes épandues, De leurs chastes amours les premiers inspirés Ouvrirent des trésors de la France admirés ; Mais rien n’étant jamais parfait de sa naissance, Ils ne purent trouver parmi tant d’ignorance Ce qu’avecque plus d’art les autres ont cherché Voyant par les premiers le terrain défriché. […] Mais aujourd’hui que mes années Vers la fin s’en vont terminées, Siéroit-il bien à mes écrits D’ennuyer les races futures Des ridicules aventures D’un amoureux en cheveux gris ? […] Ailleurs il dit de lui : Les ouvrages communs vivent quelques années ; Ce que Malherbe écrit dure éternellement125. […] Malherbe naquit dans cette ville, vers l’année 1555.
Il n’y a pas de conversion dans le critique, il y a de l’élargissement, de la franchise d’ailes, de l’élan par en haut, enfin tout le bénéfice des années, naturel dans un homme qui n’a pas la métaphysique de sa critique, mais qui s’en passe quelquefois, à force d’instinct sûr et de vive sensibilité. […] D’autre part, nous sommes devenus trop individuels, trop ce qu’était Sainte-Beuve, pour nous préoccuper beaucoup des manières de voir et de sentir de l’antiquité, si loin de nous par le fond et la forme des choses, et encore plus loin par les choses que par les années ! […] Génies bilatéraux, groupe indivisible, faces d’un même fait, œuvres inséparables que les années qui tombent entre elles ne peuvent séparer. […] … Quand madame Lenormand publia le premier volume : Souvenirs et Correspondances tirés des papiers de Madame Récamier, il y a déjà quelques années, elle pouvait encore rêver à ces lettres une valeur qu’elles n’avaient pas… Elle pouvait encore être fascinée par la femme récemment perdue, qui avait étendu si longtemps surtout le voile enchanté de son charme.
Cousin ne sera rien en comparaison de celle que sera obligé de se donner son biographe à lui, s’il en a un jamais, pour retrouver, dans quelques années, les traces de son éphémère succès d’aujourd’hui ! […] les années et les chagrins avaient triomphé de sa beauté, mais elle était encore pleine d’agréments… Elle avait trouvé un dernier ami dans le marquis de Laigues qu’elle aima jusqu’à la fin… (Enfin !) […] Anne d’Autriche, la bonne reine, comme on l’appelait, cette gracieuse dévote (précisément l’opposé de Mme de Hautefort, qui était une dévoie disgracieuse), Anne d’Autriche est accusée ici de dissimulation atroce, de fausseté jusqu’aux larmes, parce qu’enfin, impatientée de cette éternelle cloche de reproches que lui sonnait aux oreilles Mme de Hautefort, elle finit, après des années de bonté, par la congédier. […] L’auteur de Madame de Longueville, de Madame de Sablé, de Madame de Chevreuse, qui nous a filé depuis quelques années toutes ces belles histoires, est à la fin de son fuseau.
Si l’on se reporte à l’époque où Zola entreprit simultanément la campagne naturaliste et son œuvre, c’est-à-dire vers 1865 — année de la Confession de Claude et de la polémique inaugurée au Salut public de Lyon — la grandeur de cette œuvre ne peut manquer d’apparaître au spectateur qui la considère par-delà le tiers de siècle révolu. […] « … Pendant de longues années après la mort de son père, écrit M. […] Meunier, le fabricant de chocolat, et imagina en lui-même la luxueuse installation de l’intérieur, découvrant plusieurs années après, que sa description était peu éloignée de la réalité ; avant d’écrire Nana, il obtint une introduction auprès d’une demi-mondaine, avec laquelle il eut le privilège de déjeuner ; sa laborieuse préparation au prodigieux récit de la guerre de 1870, dans La Débâcle, se compose purement de livres, de documents et d’expériences de seconde main ; quand il voulut décrire le travail, il alla dans les mines et dans les champs, mais il ne semble pas qu’il ait jamais fait un travail manuel d’un seul jour. […] Mais il semble que Zola n’ait jamais vécu profondément et intimement une part quelconque de la vie qu’il a voulu rendre, si ce n’est toutefois ses années de misère et les petites tribulations de la vie artistique et parisienne.
Nous avons vu combien l’Italie a souffert des « erreurs » répétées de ses envahisseurs ; d’autres exemples sont faciles à trouver : alors que la liberté de conscience est garantie par toutes les Constitutions, comment qualifier le dogme de l’infaillibilité du pape proclamé en 1870, l’année même où Victor-Emmanuel entrait à Rome ? […] Tous ces retards ne sont pas le fait d’une masse inerte ; ils sont le fait de systèmes surannés, exploités par des politiciens de tout genre dont la triste habileté et le sale égoïsme s’opposent aux intérêts suprêmes de la communauté ; ce sont des crimes de lèse-humanité, des provocations à la violence. — Il y a des violences bestiales, inutiles : elles sont étroitement circonscrites dans l’espace et passagères ; il y a des violences nécessaires, provoquées par la négation des droits, qui réparent tant bien que mal, en quelques années, les retards séculaires de l’égoïsme inintelligent. […] Pendant plusieurs années, j’ai renoncé à l’angoisse du pourquoi essentiel, me contentant du comment extérieur ; jusqu’au jour où j’ai dû me rendre à l’évidence : simplifier ainsi le problème, c’est en fausser les données ; c’est scinder violemment en deux le mystère de la nature universelle ; et c’est ravaler notre pensée que de renoncer à ce mystère. […] Elle me fut suggérée, il y a une vingtaine d’années, par une chère vieille parente, qui, par trop confiante en ma philosophie, me demanda un jour : « Comment expliques-tu l’infidélité des hommes ?
Aujourd’hui, ces batailles sont apaisées : chaque année, quand paraît le nouveau roman de M. […] Et, l’année d’après, M. […] Mais depuis une année ou deux, le vent change, le scepticisme perd du terrain, et M. […] Mais, peu d’années plus tard, le même M. […] Il est grotesque d’impuissance. » En réalité, Scherer changeait d’année en année, déposait ses convictions, instruisait à nouveau le procès de ses idées, développait ses doutes ; mais son esprit littéraire ne changeait pas.
Il devrait se mettre pour quelques années à l’école de Jean-Jacques. […] À combien peut s’évaluer le produit annuel du chanvre et du lin, année commune ? […] Quelle est la quantité de chevaux tirés de l’étranger, année commune ? […] Quelle quantité d’huile tirée de l’étranger, année commune ? […] À combien s’évalue l’exportation du poisson et du caviar, année commune ?
Il joignit à ce premier bienfait une somme de vingt mille francs, dont le revenu doit être employé, chaque année, à l’acquisition des meilleurs Livres.
Grisset, plusieurs Livres de piété, comme l’Année du Chrétien, l’Exercice de Piété pour la Communion, &c. qui prouvent autant la diversité de ses talens, que son zele pour la Religion.
Si on considere cependant que le goût n'étoit pas encore formé lorsqu'elle écrivoit ; que tel de ses Romans annonce lui seul plus d'esprit, d'imagination, & de connoissances, que le très-grand nombre de ceux dont on a inondé le Public depuis quelques années ; qu'on trouve dans Clelie & dans Artamene des traits d'une délicatesse & d'une supériorité qui feroient honneur à nos plus sensibles Ecrivains : on conviendra que les défauts ne doivent pas rendre aveugle sur les bonnes qualités.
Dans l’anxiété où l’on est, dans l’incertitude du but où la société européenne est poussée, on est allé demander des enseignements, des augures rassurants ou contraires, des raisons de se hâter ou de craindre, à ce grand peuple qui offre soixante années de prospérité croissante sous une forme politique jusque-là inaccoutumée dans l’histoire. […] Achille Murat ont replacé sous nos yeux la constitution des États-Unis qui, durant les années précédentes, était plutôt admirée de loin qu’analysée en connaissance de cause.
Il tirait, chaque année, vingt mille talents d’or de ses États tributaires ; les peuples dépourvus de métaux payaient en nature. […] Il n’y avait guère que deux liens entre ses tribus querelleuses : les Dieux d’Homère et d’Hésiode, et, chaque année, des Jeux solennels où elles se ralliaient un instant, dans une trêve de fraternité.
Entreprise énorme et difficile, que César Daly, après douze années et à travers tous les obstacles, a menée à bonne fin avec un talent qui tient du miracle, et qui, comme artiste réalisant, l’a, du premier coup, très grandement classé. […] À qui peut la juger il est évident que cette œuvre, qui a demandé tant d’années, ce hardi et magnifique travail exécuté sur la cathédrale de France la plus effrayante de beauté et la plus désespérante pour qui oserait se charger d’y porter la main, peuvent faire pressentir à la critique un architecte créateur pour plus tard, un architecte, enfin, pour le propre compte de son génie !