Je suis intimement convaincu qu’il avait en lui la racine de toutes les poésies, mais il fut plus spécialement entraîné vers la poésie dramatique et l’étude de la nature humaine, et pour creuser dans cette poésie-là et dans cette étude, il n’avait pas besoin de l’émotion de ces voyages qui furent peut-être nécessaires au génie du poète de la Lusiade et du chantre de Childe Harold.
Ils terminent leur voyage par les jeux olympiques.
Ses revenus étaient employés à encourager des talents pauvres, à faire des expériences utiles, à acheter des monuments rares, à récompenser des découvertes, ou à des voyages entrepris pour perfectionner des connaissances.
Puisque des Latins nous sommes revenus aux Grecs, remarquons que cette nation vaine en se répandant dans le monde, y célébra partout la guerre de Troie et les voyages des héros errants après sa destruction, des héros grecs, tels que Ménélas, Diomède, Ulysse, et des héros troyens, tels que Anténor, Capys, Énée.
Il s’intitule Voyage d’oultremer en Jhérusalem et porte la signature du seigneur de Caumont. […] Tels développements sur les princes-loups de Savoie, sur les voyages et les mariages royaux, n’entrent pas strictement dans le sujet. […] Leurs nervures aplaties, les égratignures de leurs plats où affleure la bourre du carton, racontent des promenades, des voyages au fond d’un sac ou d’une poche. […] J’ai avec moi les Notes d’un voyage dans l’Ouest, de Mérimée, recueil de dissertations archéologiques nues et plates. […] Quand je voyage à pied, je fais quelquefois de ces haltes.
Il portoit à ces pères une affection extrême ; il les nommoit de tous ses voyages, entroit dans toutes leurs vues, s’informoit de l’état de leurs missions. […] Néanmoins sa majesté poussa l’indulgence jusqu’à permettre que celui de Conon lui fût présenté dans un voyage qu’elle alloit faire en Tartarie. […] Il est à remarquer qu’avant que de s’ouvrir sur la façon de penser des pasteurs Génevois, il avoit fait un voyage dans leur ville. […] Dans un voyage qu’il y fit avec le nonce, il fut honoré de l’estime de Charles IX, & comblé de ses bienfaits. […] Les scrupules du père Mabillon augmentèrent, sur-tout dans un voyage qu’il fit à Rome, aux dépens du roi, l’an 1685.
Agile et sinueuse, la conversation est pour lui comme le vol pour un oiseau : d’idées en idées, il voyage, alerte, excité par l’élan des autres, avec des bonds, des circuits, des retours imprévus, au plus bas, au plus haut, à rase terre ou sur les cimes, sans s’enfoncer dans les trous, ni s’empêtrer dans les broussailles, ni demander aux mille objets qu’il effleure autre chose que la diversité et la gaieté de leurs aspects. […] Mme de Civrac étant obligée d’aller aux eaux, ses amis entreprennent de la distraire pendant le voyage ; ils la devancent de quelques postes, et, dans tous les endroits où elle vient coucher, ils lui donnent une petite fête champêtre, déguisés en villageois, en bourgeois, avec bailli, tabellion et autres masques qui chantent et disent des vers Une dame, la veille de Longchamps, sachant que le vicomte de V… a deux calèches, lui en fait demander une ; il en a disposé, mais il se garde bien de s’excuser, et sur-le-champ il en fait acheter une de la plus grande élégance, pour la prêter trois heures : il est trop heureux qu’on veuille bien lui emprunter quelque chose, et sa prodigalité paraît aimable, mais n’étonne pas. […] Lettre de Beaumarchais (24 décembre 1764). — Voyage de Mme d’Aulnoy, et
Mais à présent adieu ; je m’en vais pour un long voyage — avec ceux-là que tu vois, si en effet je m’en vais — (car toute mon âme est obscurcie de doutes) vers l’île et la vallée d’Avilion, — où ne tombe point de pluie, ni de grêle, ni de neige, — et où même le vent ne souffle jamais rudement ; mais elle repose — enveloppée de profondes prairies, heureuse, belle avec des pelouses sous des vergers, — et des creux pleins d’arbres couronnés par une mer d’été — où je me guérirai de ma douloureuse blessure1544. » Je crois que depuis Gœthe on n’a rien vu de plus calme et de plus imposant. […] Le poëte favori d’une nation, ce semble, est celui qu’un homme du monde, partant pour un voyage, met le plus volontiers dans sa poche. […] Il fonde des associations, il parle dans les meetings, il surveille des écoles, il rend la justice, il introduit des perfectionnements ; il use de ses lectures, de ses voyages, de ses liaisons, de sa fortune et de son rang pour conduire amicalement ses voisins et ses inférieurs vers quelque œuvre qui leur profite et qui profite au public.
« Pour la consolation des disciples qui s’étaient fixés avec leurs familles dans les environs, et pour remettre en quelque sorte sous leurs yeux celui dont le souvenir leur était infiniment cher, outre son portrait, qu’on plaça dans le sépulcre nouvellement construit, on y déposa encore tous ses ouvrages, ses habits de cérémonie, ses instruments de musique, le char dans lequel il faisait ses voyages et quelques-uns des meubles qui lui avaient appartenu. […] Depuis plus de deux mille ans, les lettrés suivent constamment cet usage, et, comme il n’est pas possible que tous fassent annuellement le voyage de Kiu-fou-hien, pour la commodité de ceux qui sont répandus dans les différentes provinces de l’empire, on a élevé dans chaque ville un monument où ils vont faire les mêmes cérémonies qu’ils feraient à son tombeau, s’il leur était facile de s’y rendre. […] Il revenait, à l’âge de soixante-huit ans, d’un long voyage entrepris, contre l’avis de ses ministres, pour inspecter les provinces les plus éloignées et les plus arriérées de l’empire.
VII Un jour cependant, et sans avoir concerté la rencontre, nous nous trouvâmes inopinément rapprochés par un de ces accidents de voyage qui ont l’air de préméditation et qui sont des hasards. […] Le prince et la princesse, qui voulaient poursuivre leur voyage plus loin que nous, sortirent, couverts de leur manteau, du châlet, au premier crépuscule du matin. […] Sa veuve est dans les larmes ; je n’ose encore la revoir. » Quelques jours après il s’excuse, dans une lettre du 16 mai 1831, d’avoir suspendu son voyage vers Paris.
Suivi d’un peuple nombreux, j’avais fait ce voyage qui devait m’apporter bien des malheurs. […] Cette scène orientale commence cette réminiscence de nos jeunes années et de nos premiers voyages. […] Je me souviens du temps où l’on me demandait : Qu’est-ce donc que Xavier de Maistre qui a écrit le Lépreux ou le Voyage autour de ma chambre ?
C’est comme en se jouant qu’il accomplit ce long voyage ; il s’en va, sautillant d’une racine ou d’une souche à l’autre, voltigeant de branche en branche, hasardant une courte échappée de droite et de gauche ; et cela, sans cesser de chercher sa nourriture, mais toujours sémillant et toujours gai, comme s’il n’avait souci ni du temps ni de la distance. […] En passant à East-Port dans le Maine, lors de mon voyage au Labrador, j’y trouvai ces oiseaux extrêmement abondants, et en plein chant, bien que l’air fût toujours très froid, et même que des glaçons pendissent encore à chaque rocher (on était au 9 mai). […] Le 8 octobre, il ne restait plus un seul pewee sur la plantation ; mes petits compagnons étaient tous partis pour leur grand voyage.
Rheingold fut commencé en novembre 1853 ; en octobre Wagner avait déjà écrit que la musique « lui coulait dans les veines », mais il était en voyage, en Italie, et ce n’est que rentré à Zurich, en novembre, qu’il s’y mit. […] Et le meilleur moyen d’y arriver, c’est de faire connaître aux Français ce qu’était Wagner, ce qu’il a voulu, ce qu’il a fait, et ensuite, d’engager tous les artistes français à faire le plus souvent possible le voyage de Bayreuth, et d’aider ceux qui ne le peuvent de leurs propres moyens. […] Je veux que les auditions de fragments de Wagner en de généreuses exécutions d’initiative privée, ou dans les concerts publics, aient eu une réelle utilité, qu’elles aient révélé le génie du maître à tels individus qui ne pouvaient, par de coûteux voyages en Allemagne, acquérir une idée plus complète du drame musical.
En un voyage avec notre mère à Neufchâteau, dans la salle d’auberge de Gondrecourt, devant moi qu’on tenait sur les genoux, un monsieur demanda une bouteille de champagne, une plume et de l’encre. J’ai longtemps pensé que l’homme de lettres était cela : un monsieur en voyage, écrivant sur une table d’auberge en buvant du champagne. […] 27 avril Nous dînons chez Gautier… Il se trouve là, un ancien, romantique, qui, au temps jadis, fit un voyage en Allemagne avec Sainte-Beuve, et qui nous raconte la façon dont il voyageait, en bon petit bourgeois à la Bouffé, avec un tas d’étiquettes sur toutes ses affaires dans sa malle, des étiquettes comme : chemises plus fines que les autres, bas à ménager.
C’est dans un voyage en un pays vague, l’oubli de l’hôtel où je suis descendu, l’oubli et la non-retrouvaille de la chambre qu’on m’a donnée, avec la perte de tous mes effets ; un cauchemar produisant les troubles et les anxiétés les plus terribles, dans mon pauvre sommeil d’être frileux. […] Dimanche 19 juin J’avais rêvé pour la fin de ma vie, des dernières années, paresseuses, inoccupées, remplies par la lecture de voyages, et il n’y a guère eu, dans mon existence, d’années plus laborieuses, plus fatigantes, par la multiplicité de petits travaux, et qui me font soupirer après de l’inactivité de la cervelle et des jambes. […] Ce soir, le violoniste Sivori nous raconte sa vie de voyages, commencée à onze ans, et promenée continuement dans les cinq parties du monde.
Pages de voyage XXVII C’était au printemps de 1810 ; j’avais dix-neuf ans, une taille élancée, de beaux cheveux non bouclés, mais ondulés par leur souplesse naturelle autour des tempes, des yeux où l’ardeur et la mélancolie se mariaient dans une expression indécise et vague qui n’était ni de la légèreté ni de la tristesse. […] Comment on m’avait lancé seul, si jeune et presque encore enfant, dans un voyage d’Italie, avant d’avoir vu Paris et de connaître la France, je l’ai dit ailleurs (Confidences et Graziella) ; je ne le redis pas ici. […] Il fallait donner une diversion aux rêves : il n’y en a point de plus forte qu’un voyage.
Il n’y a là d’autre fait que le songe d’un homme éveillé, qui est enlevé au monde réel par sa vision et qui se transporte imaginairement dans les mondes surnaturels : voyage à travers l’infini. […] » Des voyages souterrains sur le dos d’une bête amphibie, en croupe derrière Virgile ; des nuées d’allusions, d’images, de prophéties, d’énigmes aujourd’hui sans mots ; des promenades de bastion en bastion sur les remparts de l’horrible enceinte ; des damnés qui ont le cou tordu, dont le visage regarde les reins, et dont les larmes des yeux baignaient la croupe (encore ici n’employons-nous pas le mot cynique employé par le poète) ; des démons qui mordent la langue tirée contre eux par le chef de leur bande ; des damnés jouant au cheval fondu sur les épaules les uns des autres au-dessus d’un lac d’asphalte qui englue leurs ailes ; des dialogues sans intérêt et sans fin entre le poète florentin et les obscurs concitoyens de sa ville, qu’il cherche dans la foule et qu’il interpelle ; des serpents qui lancent le feu, au lieu de venin, dans la blessure, et qui font flamboyer le damné plus vite que la plume n’écrit un o ou un i : Ne o si tosto maï ne i si scrisse ; Des énigmes rebutantes d’obscurité, dégoûtantes de lasciveté, mais souvent merveilleuses de versification ; des flammes qui parlent ; des schismatiques le ventre troué par le glaive, et laissant, comme des tonneaux qui fuient par les douves, pendre leurs boyaux entre leurs jambes : Rotto dal mento insin dove si trulla ! […] quand tu seras remonté dans le monde des vivants et reposé de ton long voyage », lui dit-elle, « souviens-toi de moi, qui suis la Pia.
Il faut citer à part la Morte irritée de François de Nion et Le Réveil de l’Âme de J. de Taillenay qui développait l’idée de la survivance des morts, l’étrange voyage de Julius Pingouin que M. […] Le Français voyage peu. […] Qu’elles paressent quand le dîner est en retard, ou qu’elles songent devant le premier feu, qu’elles s’effarent pendant le voyage ou qu’elles échangent de puériles sentimentalités, elles disent les choses les plus exquises et les plus émouvantes.