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429. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

Hervieu opérait dans le monde, affaires étrangères, sports, militaires, belles madames, il en montrait les marionnettes comme un qui connaît bien leurs ficelles, qui sait ce qu’elles valent et qui n’en clame point. […] Jules Renard excelle à nous le suggérer, par une incantation sienne, qui spécifiquement vaut celle des poètes.

430. (1890) L’avenir de la science « VI »

Mais le savant ne vaut quelque chose s’il n’est professeur. […] Mais l’école ayant en général chez nous un but pédagogique ou pratique, réduire la science à ces étroites proportions, supposer par exemple que la philologie ne vaut quelque chose que parce qu’elle sert à l’enseignement classique, c’est la plus grande humiliation qui se puisse concevoir et le plus absurde contre-bon sens.

431. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre II. Filles à soldats »

Cependant, certaines pages du roman valent par le mouvement ému du style, celles surtout qui disent, souriantes ou élégiaques, quelque fragment d’idylle. […] Leurs observations valent mieux que leurs tentatives de création et ces romanciers manqués réussissent parfois à se manifester historiens appliqués et intelligents.

432. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 272-292

Il vaut mieux , répondit-il à celui qui lui annonça l’incendie de sa Bibliotheque, il vaut mieux que le feu ait pris à mes livres, qu’à la chaumiere d’un pauvre Laboureur .

433. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

Lui, l’auteur des Nièces de Mazarin, de Madame de Montmorency, et, dans son Louis XVI, de ce portrait de Marie-Antoinette qui seul vaut une biographie, lui qui semble avoir spécialement jusqu’ici l’intelligence et le goût des femmes dans l’histoire, ne pouvait pas, puisqu’il abordait le Moyen Age, oublier une des plus purement grandes qui aient jamais existé… Aussi l’a-t-il peinte comme il sait peindre et nous l’a-t-il donnée. […] On peut admirer Grégoire sans accepter sa doctrine ; ses idées convenaient à son temps, car, en fait de gouvernement et de société, elles valaient mieux que les pratiques grossières d’un monde barbare.

434. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Sixte-Quint et Henri IV »

Malgré ces noms de Sixte-Quint et de Henri IV, dont il a étoilé le front de son ouvrage, l’auteur n’est pas un biographe à la manière de notre Audin, le grand et délicieux biographe qui n’est pas encore estimé ce qu’il vaut, et dont la gloire, comme les chênes, est si lente à venir ! […] » et : « Paris vaut, ma foi !

435. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

Il avait acheté la sienne — et c’est toujours plus qu’elle ne vaut — avec du temps, des efforts, des dangers, des misères. […] Trente-six autres depuis, et dont pas un seul ne mérite l’énorme réputation dont tous jouissent, lui valurent d’être le roi absolu — le Re netto — de l’esprit au xixe  siècle.

436. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

Caroline de Naples craignant de perdre le royaume de son mari et cherchant un publiciste imposant pour faire valoir ses droits devant les Souverains alliés, Madame Récamier avait nommé Benjamin Constant, et il était venu chez Madame Récamier pour cette grave affaire… Mais il y eut pour lui chose plus grave. […] Les femmes valent-elles par l’âme, de la part d’une autre âme, cet effacement, cet anéantissement dans l’amour ?

437. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « G.-A. Lawrence »

Inspiration ou imitation, mais imitation qui par sa spontanéité vaut nature, l’auteur de Guy Livingstone est un byronien incontestable, et c’est peut-être le plus byronien des écrivains que, depuis la mort de Byron, ait produits l’Angleterre. […] L’auteur de Guy Livingstone est idéal de sentiment et d’expression, de société et de caractère, dans un temps où nous nous mourons du mal de cœur de la réalité, qu’on nous donne pour l’art ou la vie ; il est idéal parce qu’il est un byronien d’abord et ensuite un dandy, préoccupé, comme tout dandy, de la beauté des attitudes de son orgueil ; il l’est encore parce que tous les caractères de son roman sont pris dans un milieu humain et social exceptionnel, parce que le high life est la vie des classes supérieures, qui valent mieux que les autres de cela seul (comme le mot le dit) qu’elles sont au-dessus.

438. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

Nous croyons qu’il vaut beaucoup mieux. […] Après avoir, par la main de Descartes — ce Robinson du mot, enfermé dans son je comme dans une île déserte, mais sans aucune espèce de Vendredi, — détrôné la scolastique qui valait mieux qu’elle, la psychologie est tombée dans le mépris de la Philosophie elle-même, et M. 

439. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVIII. M. Flourens »

Originalité mi-partie dont chaque moitié vaut presque un tout. […] Il est perpétuel de talent, en son propre nom, ce qui vaut bien mieux !

440. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Ernest Hello »

le mot de Contes, en titre, valait mieux tout seul. […] III À son originalité dans la conception de son livre qui tient à ses idées premières, aux assises mêmes de son esprit, et qu’il met audacieusement, pour la première fois, sous cette forme difficile du conte, pour les faire mieux briller sous cette forme vivante, comme on retourne et l’on fait jouer un diamant à la lumière du jour pour l’épuiser de tous ses feux, Ernest Hello ajoute aujourd’hui une originalité qui n’est plus celle de ses idées, mais de leur expression et de la vie spéciale qu’il sait leur donner, et il obtient ce résultat superbe que l’exécution de l’artiste vaut la conception du penseur !

441. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »

Cet orgueil aux yeux baissés, cette orgueil jeune fille est superbe et n’avait jamais été exprimé d’un trait plus profond et plus vrai… Certainement, rien n’a jamais valu ni pour elle, ni pour personne, ni au point de vue de la galerie et du succès, ni au point de vue de son émotion intérieure, ce moment unique… ce premier coup d’archet de l’ouverture d’une existence qui ressembla, hélas ! […] Certes, Mme Delphine Gay valait mieux avec la spontanéité de sa jeunesse, travaillée déjà, car elle a toujours un peu posé, la Muse de la patrie, mais pas autant que quand elle eut un salon, ce fameux salon vert-de-mer où ce teint de blonde assassinait les brunes, ses amies, idée de femme que je trouve très jolie, et que je ne lui reproche pas, comme je lui reproche d’y avoir trop posé, dans ce salon, en Mme de Staël.

442. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Laurent Pichat »

dans ce volume que les idées impies d’un siècle qui a confisqué l’âme d’un homme, mais il y a aussi les sentiments personnels de cet homme, qui vaut mieux, sans nul doute, que les idées qui l’ont confisqué. […] ce n’est pas moi qui citerai ici pour les faire valoir les pièces du recueil de Pichat contre ce que nous aimons, nous, les croyants, et respectons encore.

443. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Tout ce qui est chétiveté d’amour-propre, banalité de pose, convention bête de vanités qui s’entendent comme larrons en foire, grosse manière de se faire valoir, était dédaigné par cet homme d’une distinction suprême et calme, à qui les tambourinades des gloires contemporaines avaient fait aimer le silence ; qui a vécu comme il a pensé, et qui n’avait pas deux manières d’être, comme tant de poètes, grands dans leurs vers, petits dans leur vie ! […] II Du reste, si nous n’avons pas de notice à la tête de ces dernières poésies d’Alfred de Vigny, nous avons un portrait qui vaut mieux qu’une notice, et qui dit sans phrase, à ceux qui ne l’ont pas connu, ce que fut Alfred de Vigny de sa noble personne.

444. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Jean Richepin »

Richepin, qui vaut cent fois mieux qu’eux, n’est pas, sur d’autres points, en proie aux mêmes sottises. […] Jean Richepin, dans une société sans noblesse et sans laquais, — car cette société est égalitaire, et le larbin, si elle est conséquente, y vaut le sénateur, — peigne un lâche parce qu’il y en a beaucoup dans cette charmante société.

445. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

Cette Thérèse d’Elle et Lui, qui, par le nom, nous rappelle la femme de Rousseau, et, par la vertu, madame de Warens, que Rousseau a si abjectement déshonorée, fait de sang-froid les plus grandes folies de cœur, et, par pitié, devient la maîtresse de Laurent : « J’ai été coupable envers toi, — lui dit-elle, — et n’ayant pas eu la prudence égoïste de te fuir, il vaut mieux que je sois coupable envers moi-même. » Et en voilà du raisonnement ! […] Deux lignes plus bas que celles dans lesquelles Thérèse se donne, et qu’il ne faut pas se lasser de citer : « J’ai été coupable envers toi, et n’ayant pas eu la prudence égoïste de te fuir, il vaut mieux que je sois coupable envers moi-même », oui !

446. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

« J’ai été coupable envers toi (lui dit-elle), et n’ayant pas eu la prudence égoïste de te fuir, il vaut mieux que je sois coupable envers moi-même. » Et en voilà du raisonnement ! […] Deux lignes plus bas que celles dans lesquelles Thérèse se donne et qu’il ne faut pas se lasser de citer : « J’ai été coupable envers toi, et n’ayant pas eu la prudence égoïste de te fuir, il vaut mieux que je sois coupable envers moi-même », oui, seulement deux lignes plus bas, ce pauvre cerveau chancelant, que les critiques galantins de ce temps appellent une tête forte, écrit de sa plume titubante de femme littéraire, « l’exercice de la vie est le combat éternel contre soi », et elle ne s’aperçoit pas qu’elle est en pleine contradiction avec elle-même !

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