Il ne dit pas comme au théâtre : « Ma mère ! […] Il fixe le personnage royal, comme un grand acteur fixe un type au théâtre. […] C’est un logis qu’on dirait dramatisé avec les mauvais accessoires d’un théâtre de province. […] Le théâtre où nous allons est le Cirque. […] » Mais la pièce n’est pas sur le théâtre, elle est dans la salle.
Enfin il n’était plus sur son vrai théâtre ; et plus d’un pouvait dire, à tort, en l’approchant : « Ce n’est que cela ! […] On sait qu’à l’une des premières représentations d’Œdipe, le poète parut sur le théâtre portant la queue du grand-prêtre. […] Je vous rends mille grâces de vos nouvelles ; le marquis17 a vu avec douleur le théâtre fermé, et sur cela il prend la résolution d’aller à son régiment ; ma chaise de poste, qui le mènera à Paris samedi, vous ramènera ici dimanche. Nous avons ouvert un théâtre ; la marquise l’a entrepris avec une ardeur digne de ses père et mère18 ; elle s’est chargée de mettre du rouge à deux soldats du régiment du roi qui faisaient Pauline et Stratonice, et bien qu’ils en fussent plus couverts qu’un train de carrosse neuf, elle ne leur en trouvait pas assez. […] C’était un jeune homme qui, dès l’âge de dix-huit ans, se trouva le plus grand poète de son temps, distingué par son poème de Henri IV, qu’il avait composé dans ses premiers voyages à la Bastille, et par plusieurs pièces de théâtre fort applaudies.
Descartes ne fit point entrer de poésie dans sa méthode ; Corneille point de métaphysique dans son théâtre. […] Molière même, à qui Boileau reprochait d’avoir partagé son talent entre Térence et Tabarin, entre Scapin et le Misanthrope, Molière n’a rien laissé percer de Sganarelle ni de Scapin dans Le Tartuffe et Le Misanthrope, ni des beautés sérieuses de ces deux chefs-d’œuvre dans les badinages de son théâtre. […] On pourrait croire que l’unité de ton était, au moins pour notre théâtre, la conséquence nécessaire de cette loi de l’art qui établissait l’unité de lieu, de temps, d’action : Qu’en un lieu, qu’en un temps, un seul fait accompli Tienne, jusqu’à la fin, le théâtre rempli. […] Mais renfermer l’espace accordé à une pièce de théâtre en du temps, en un lieu, c’est imposer une sujétion qui se conçoit mieux dans la littérature d’une nation alignée et symétrisée par des habitudes de respect que dans celle d’un peuple moins ordonné et à qui il prendrait de fréquents accès d’anarchie.
… S’élèvent-ils, dans leur jugement des choses littéraires, au-dessus des impressions plus ou moins piquantes de quelque individualité qui chante son air comme sur un théâtre, et qui s’en va, en faisant gros dos, quand l’air est chanté ? […] il s’agit bien de théâtre pour Janin ! […] En effet, pour être juste, Gautier est le seul des critiques actuels de théâtre qui ne ressorte pas directement de Janin, et qui ait, à côté de la sienne, son école. […] À côté du théâtre, il y a les livres, les livres, dont le meilleur fait moins de bruit que la plus mauvaise de toutes les pièces, car c’est encore un des caractères de ce temps contre lesquels nous voulons réagir que la gloire facile du théâtre, que cette préoccupation des spectacles qui matérialisent tous, plus ou moins, la pensée des peuples.
de Shakespeare ne vint qu’après un essai d’opéra au théâtre de la cour. […] Et ceci nous conduit tout naturellement à l’examen de son théâtre. […] D’ailleurs, le théâtre classique a produit des chefs-d’œuvre, et avec l’exemple des pièces de Gœthe et sa fureur de voir tout, non des yeux de l’esprit, mais des yeux de la tête, le théâtre romantique attend toujours les siens. […] Gœthe avait, en effet, la faculté la plus basse des écrivains de théâtre. […] qu’une imitation du théâtre grec, mais qui ne lui ressemble que comme une statue de neige ressemble à une statue de marbre, éclatant aux feux du soleil !
Le théâtre, qui par essence doit être la peinture et l’école des mœurs, et qui malgré sa décadence était resté généralement fidèle à son caractère, le théâtre vers la même époque subissait la même transformation. […] Jusqu’ici nous avons peu parlé du théâtre, quoique le théâtre tienne une place considérable dans notre littérature et ait exercé une grande influence sur nos mœurs. C’est que le théâtre ne dogmatise guère : sa philosophie est toute de sentiment ; sa morale est toute en action. […] Mais en passant au théâtre et dans les livres, quel accent de fureur n’a-t-il pas pris ? […] Partout, et surtout à Paris, les théâtres se sont multipliés ; le nombre des spectacles a augmenté.
Dans les prochains chapitres nous changerons de théâtre. […] Mais on ne peut le considérer comme ayant écrit sous l’influence immédiate des théâtres étrangers. […] Schlegel appliquait les mêmes principes à l’histoire du théâtre. […] Plein d’invention, d’ardeur, de mouvement, personne n’était mieux organisé que lui pour le théâtre. […] Avec lui le théâtre romantique, disparaîtra peut-être à tout jamais.
Il débute comme un vendeur de contre-marques à la porte d’un de nos théâtres de boulevard. […] Ce fut par ce théâtre-là que Shakespeare entra dans le drame. […] MACBETH, derrière le théâtre. […] (On frappe derrière le théâtre.) […] BANQUO derrière le théâtre.
Les auteurs du théâtre italien, qui commencèrent à écrire pour M. Dominique, le confirmèrent dans son opinion, et nous voyons la forme qu’ils donnèrent au caractère d’Arlequin, qui est bien différente de l’ancienne… Depuis lors, le caractère d’Arlequin est devenu l’effort de l’art et de l’esprit du théâtre. […] Dans le canevas de La Figlia disubediente (la Fille désobéissante)49, Arlequin ne faisait que passer sur le théâtre, en soldat qui revient de l’armée, et répéter sans cesse : « Donnez par charité quelque chose à un soldat de Porto-Longone ! […] Mais il a été analysé en partie par Gueulette et cette analyse se trouve dans l’Histoire de l’ancien théâtre italien, publiée par les frères Parfait, en 175351. […] Nous reproduisons le nouveau personnage d’Arlequin, d’après la planche 2 de l’Histoire du Théâtre italien de Riccoboni.
L’épopée n’a plus une œuvre digne d’être mentionnée ici, et le théâtre en reste à l’édification spirituelle, sans connaître cette fermentation qui donne au théâtre français, dès le xive siècle, son importance historique. […] Au théâtre nous avons les « formes » régulières de la tragédie et de la comédie, mais pas de vie dramatique, sauf quelques exceptions dans la comédie. […] Le Giorno de Parini n’est épique que dans sa forme extérieure ; la satire en est d’esprit nettement dramatique ; et c’est par le théâtre qu’Alfieri prêche à son peuple un pur idéal et que Goldoni lui montre les turpitudes de l’esclavage. […] Paolo Ferrari et Pietro Cossa en furent les précurseurs ; Giuseppe Giacosa passe peu à peu du théâtre romantique au théâtre à thèse ; l’influence d’Ibsen, de Sudermann, de Hauptmann est sensible chez Rovetta, Bracco, Butti. Quant à D’Annunzio, tempérament essentiellement lyrique, il violente et fausse son génie : dans une recherche effrénée du succès, il suit la mode, du roman d’abord, du théâtre ensuite, et aboutit, lui le grand artiste, à des œuvres informes31.
Beaumarchais, en l’imprimant plus tard, se donna le plaisir de mettre au titre : Le Barbier de Séville, comédie en quatre actes, représentée et tombée sur le théâtre de la Comédie-Française, etc. […] Depuis quand la vraie gaieté au théâtre n’enlève-t-elle point l’invraisemblable avec elle ? […] Il voulait être le maître du théâtre, et le musicien voulait l’être aussi ; il n’y avait pas moyen de s’entendre. Beaumarchais avait sur la musique dramatique des idées fausses : il croyait qu’on ne pourrait commencer à l’employer sérieusement au théâtre que « quand on sentirait bien qu’on ne doit y chanter que pour parler ». […] Moyennant une tolérance tacite due à la protection du comte d’Artois, et sur une parole vague hardiment interprétée, il était parvenu à faire répéter sa pièce sur le théâtre des Menus-Plaisirs, c’est-à-dire sur le théâtre même du roi.
Il y a des endroits dans l’Opéra qui laissent en désirer d’autres ; il échappe quelquefois de souhaiter la fin de tout le spectacle : c’est faute de théâtre, d’action, et de choses qui intéressent. […] Ils ont fait le théâtre, ces empressés, les machines, les ballets, les vers, la musique, tout le spectacle, jusqu’à la salle où s’est donné le spectacle, j’entends le toit et les quatre murs dès leurs fondements. […] D’où vient que l’on rit si librement au théâtre, et que l’on a honte d’y pleurer ? […] Ce n’est point assez que les mœurs du théâtre ne soient point mauvaises, il faut encore qu’elles soient décentes et instructives : il peut y avoir un ridicule si bas et si grossier, ou même si fade et si indifférent, qu’il n’est ni permis au poète d’y faire attention, ni possible aux spectateurs de s’en divertir. […] Ces passions encore favorites des anciens, que les tragiques aimaient à exciter sur les théâtres, et qu’on nomme la terreur et la pitié, ont été connues de ces deux poètes : Oreste, dans l’Andromaque de Racine, et Phèdre du même auteur, comme l’Œdipe et les Horaces de Corneille, en sont la preuve.
Ils ont chassé les Ris du Théâtre & même de la société, en changeant journellement nos mœurs. […] Histoire du Théâtre François, Tom. […] Recherches sur les Théâtres, Premier âge du Théâtre François, pag. 20, Ed. […] IV de l’Histoire du Théâtre François, pag. 6. […] Recherc. sur les Théâtres, Troisième âge du Théâtre François, pag. 142, Ed.
Son théâtre comprend les régions imaginaires de l’olympe et de l’enfer. […] La terreur et la pitié, sur le théâtre grec, allèrent bien au-delà de ces mêmes passions sur nos théâtres. […] Qu’on n’induise pas de ces remarques l’impossibilité de transmettre au théâtre français des ouvrages purement tirés du théâtre grec. […] Corneille paraît : cet homme jette les yeux de son génie sur le théâtre de son siècle. […] Vous trouvez de belles choses sur les théâtres des nations étrangères… ] (B) Oui, Monsieur, et je leur préfère pourtant le théâtre français, parce qu’il hérita le mieux des trésors du théâtre d’Athènes et de l’esprit attique.
Il ne va au théâtre que pour imaginer avec plus de précision, par ébauche ou par contracte, ce théâtre idéal qu’Il a rêvé le sommet définitif, le pic de diamant sur l’art humain, — théâtre d’une seule œuvre éternelle, expression du monde intelligible, qui suffirait, et qui, comme le Coran pour le destructeur, selon la légende, des livres alexandrins, remplacerait tout le reste. […] De là naît pareillement son esthétique paradoxale du Théâtre et du Livre. […] Et d’autres fois il pressentit de toute son imagination le Livre ou le Théâtre d’un admirable demain. […] Le théâtre, rouge, vide, c’est — rempli par quelles médiocrités ! […] Il s’agit de théâtre.
Les théâtres rouverts et transformés. — Le nouveau public et le goût nouveau. — Théories dramatiques de Dryden. — Son jugement sur l’ancien théâtre anglais. — Son jugement sur le nouveau théâtre français. — Son œuvre composite. — Disparates de son théâtre. — L’Amour tyrannique. […] Le théâtre, interdit sous la république, venait de se rouvrir avec une magnificence et un succès extraordinaires. […] Pour dernière ressource, Maximin fait mettre une roue sur le théâtre pour y exposer sainte Catherine et sa mère. […] Il errait sur les confins des deux théâtres, et ne convenait ni à des artistes demi-barbares ni à des gens de cour finement polis. […] Les chaires, les théâtres, la presse, les hustings retentissaient de discussions et d’injures.
Eh bien, quel que soit mon peu de penchant à me croiser pour les choses du théâtre, j’apprendrai cependant aux lecteurs ce que vaut le livre d’Édelestand du Méril, et, plus et mieux encore, ce que vaut l’auteur de ce livre ! […] Le lynx des mots est devenu le lynx des hommes ; car l’histoire de la comédie, c’est l’histoire de tous les peuples, concentrée dans le cadre de leurs théâtres, et l’inventaire des différentes civilisations. […] — En vain du Méril épuise-t-il toutes les ressources du génie de la recherche et du renseignement sur les pays qui sont placés le plus loin de nous, comme, par exemple, la Chine et l’Inde, il écrit bien moins l’histoire de leurs théâtres que l’histoire des impossibilités d’avoir un théâtre chez ces nations immobiles, stupéfiées par des états sociaux monstrueux… J’ai parlé plus haut d’historien humain retrouvé dans l’historien des mots, dans l’anatomiste des langues. […] … Ne l’ai-je pas déchargé de l’insuffisance de son histoire au nom de la nature des choses, si chétive en matière de théâtre, dans cette époque primitive qu’il parcourt en son premier volume, et qu’il ferme à Aristophane ? […] Ce n’est plus ici une histoire comme celle de Signorelli, qui finit par s’évaporer à force de se généraliser dans la confusion de toutes les choses du Théâtre.
I Ces Deux Masques avaient été, je crois, publiés, avant de l’être en volume, dans une suite de feuilletons sous le titre de « Théâtre grec ». […] L’ensemble, dans le livre de Paul de Saint-Victor, ce n’est pas seulement le Théâtre grec, c’est tout l’Art dramatique, si heureusement exprimé par ce titre charmant : Les Deux Masques, puisque l’Art dramatique en a deux ! […] De l’organisation la plus heureuse, fait essentiellement pour les lettres, il y débuta en se jetant éperdument dans le feuilleton dramatique, alors florissant, et malgré tous les Mentors, — il en avait plusieurs, — qui craignaient les Eucharis du théâtre pour ce Télémaque en plein feu d’imagination et de jeunesse… La grande littérature du milieu du dix-neuvième siècle était morte ou allait mourir : Balzac et Stendhal n’étaient plus ; Gozlan vivait encore, mais les deux plus grands poètes du siècle, de Musset et Lamartine, étaient tombés, l’un des bras d’une indigne femme dans le désespoir enivré qui devait le tuer, l’autre dans la vie politique, qu’on pourrait appeler la mort littéraire, où il s’engloutit, la lyre à la main, comme Sapho, qu’il avait chantée, dans la mer ! […] La première contiendra le théâtre grec : Eschyle, Sophocle, Euripide et Aristophane, auquel il joindra une Étude sur Calidâsa, le plus célèbre poète du théâtre indien ; la seconde série renfermera Shakespeare ; et la troisième, le Théâtre-Français, depuis ses origines jusqu’à Beaumarchais.