José-Maria de Heredia La terre normande est féconde.
Je me chauffais avec du charbon de terre, dont le prix divisé par les jours de l’année n’a jamais donné plus de deux sous pour chacun. […] « Autre sinistre : le café fait d’affreux gribouillis par terre. […] se disent-ils, la verte chevelure de la mère Cybèle tombe boucle à boucle, et bientôt apparaîtra tout nu le crâne chauve de la terre ! […] Dans l’ombre de cette rive commencent à scintiller quelques points lumineux, étoiles de la terre qui s’éveillent à la même heure que celles de là-haut. […] De simples frottés à la terre de Cassel ont la perfection du travail le plus patient.
ma foi, c’est égal, c’est tout de même extraordinaire ; et (poursuivit-il en regardant le ciel), quoique Eugène Sue fasse fondre les cœurs, ce qu’on peut demander à Dieu, c’est qu’il envoie souvent des hommes pareils sur la terre. » — Dans le même article, on attribue à Lacordaire un calembour qui n’est pas de lui : « Les Mystères de Paris suent le crime », aurait-il dit.
Gentilhomme de verre, Si vous tombez à terre, Adieu vos qualités.
Une faute de français énorme pour un académicien : Martyres dans le ciel ou libres sur la terre ; — pour martyrs.
À la vieille terre d’Égypte, toujours mystérieuse au seuil des civilisations, nourricière des races spiritualistes invinciblement, gardienne des religions et des traditions augustes, il a emprunté le décor de ces courts poèmes et aussi la mélancolie qui, des grands yeux de pierre des Sphynx, se répand encore sur l’humanité comme l’ombre du plus beau rêve que l’homme ait conçu.
en quel malheureux regne sommes-nous tombés, de voir une telle dépravité sur la terre que nous voyons, jusques à porter en l’Eglise les miroirs du macule pendans sur le ventre !
Le silence régnoit sur la terre & sur l’onde, L’air devenoit serein, & l’olympe vermeil ; Et l’amoureux Zéphyr, affranchi du sommeil, Ressuscitoit les fleurs d’une haleine féconde.
Chateaubriand fait dire au père Aubry, dans Atala : « Que parlé-je des amitiés de la terre ? […] Ô terre ! […] j’ai vécu puissant et solitaire, Laissez-moi m’endormir du sommeil de la terre. […] L’histoire, lutte éternelle des peuples vertueux contre les rois scélérats ; — le monde, terre plus grande que l’homme, soleil plus grand que la terre, étoiles plus grandes que le soleil, infini plus grand que tout, Dieu plus grand que l’infini. […] Regardez l’aigle du casque, avec son air altier et dédaigneux des bassesses qui rampent à terre.
Ce qui ne s’y rencontre pas, c’est la sensation physique et comme palpable du paysage grandiose de cette terre. […] Ainsi Tourguéniev, lorsqu’il composait Pères et Enfants, Terres vierges, avait mis des lieues et des années entre lui et la Russie. […] Si l’on compare la facture de ses divers romans, en allant de ses premiers contes à Terres vierges, on constate qu’une complexité de plus en plus calculée préside à la composition de ces tableaux. […] Déjà leur esthétique les prédisposait à ne représenter la vie que dans son quotidien, son terre à terre, son médiocre. […] Des jeunes gens s’amusent, et, du passé, il ne reste rien qu’un fantôme qui va s’effacer avec la mémoire où il est conservé… — Quel morceau encore que celui où se trouve raconté le suicide de Nedjanof, dans Terres vierges !
Le mot même l’indique : — terra patrum, signifie-t-il, la terre faite par ceux dont nous sortons et que nous devons continuer. […] Il se fait conduire dans les caves par le sommelier en chef, pour y découvrir les vins altérés et continuer ses recherches sur les fermentations alcooliques, et, à travers ces besognes qui semblent si terre à terre, la puissante conception qui va rénover toute la médecine s’élabore en lui, celle des microbes, application à la pathologie d’une théorie plus large, celle des germes. […] Voilà l’image de l’usurpation de toute la terre. » Réfléchit-il à l’inégalité des conditions ? […] Les encyclopédistes, élèves de Voltaire, l’ont prouvé en adhérant avec une frénésie de visionnaires d’une terre promise au millénarisme niais de 1789. […] Ici, c’est le passé d’une forte race, fidèle à la terre natale… » Ce vieux Roquevillard est un avocat, fils d’avocat, dont les ancêtres ont tous été des gens de loi.
Quand donc nous parlons d’expression humaine de la notion divine, nous entendons une idée analogue à celle que Shelley a radieusement exprimée : Ô terre heureuse, réalité de ciel ! […] À voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse, Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse. […] Ni les peuples, ni les individus n’ont plus décentre ; les peuples parce que les toujours croissantes facilités des communications les ont uniformisés, les individus parce que la certitude de correspondre entre eux rapidement à travers toute la terre a séché les larmes des anciens adieux. […] Puis l’envoyé céleste est rappelé, son vêtement de terre tombe, et bientôt devient pour les sens une ombre évanouie. […] Ainsi, sortis du vide, nous nous hâtons orageusement à travers la terre, puis nous nous replongeons dans le vide.
Boisgobey, me parlant du gâtisme d’un de nos confrères, le comparait à un ver de latrine particulier à l’Afrique, et dont sa maîtresse, dans ce pays, ne pouvait prononcer le nom arabe, sans cracher à terre. […] La terre de notre vieux globe, serait décidément fatiguée, usée, brûlée. […] Et c’est une petite joie intérieure, en interrogeant les menteuses photographies et les incomplets dessins étalés sur un divan, de faire revenir dans ce morceau de terre, petit à petit, et autant que le souvenir le permet, de faire revenir le profil aimé… Mardi 28 octobre C’est étonnant, comme toute ma vie, j’ai travaillé à une littérature spéciale : la littérature qui produit des embêtements. […] Oui, de laisser après lui des hommes et des femmes qui ne seront plus pour les vivants des siècles à venir, des personnages de livres, mais bien véritablement des morts, dont on serait tenté de rechercher une trace matérielle de leur passage sur la terre. […] Dimanche 21 décembre Duret contait aujourd’hui au Grenier, qu’il avait assisté au Japon à une représentation des Fidèles Ronins, où les quarante-cinq ronins, tout couverts de sang, traversaient la salle dans toute sa longueur, sur un petit praticable établi au-dessus des Japonais assis à terre, et que le passage à travers la salle de ces guerriers ensanglantés, était d’un effet terrible.
) Ils s’étaient dispersés dans la vaste forêt qui couvrait la terre, tout entiers aux besoins physiques, farouches, sans loi, sans Dieu. […] Voilà l’âge d’or, tant célébré par les poètes, l’âge où les dieux règnent sur la terre. […] Ils avaient été reçus à condition de servir leurs défenseurs comme esclaves ; mais, devenus nombreux, ils s’indignèrent de leur abaissement, et demandèrent une part dans ces terres qu’ils cultivaient. […] Les réfugiés composèrent une classe de plébéiens, compagnons, clients, vassaux, sans autre droit que la jouissance des terres, qu’ils tenaient des nobles. […] Les signes hiéroglyphiques furent employés pour marquer les droits seigneuriaux sur les maisons et sur les tombeaux, sur les troupeaux et sur les terres.
Comme s’il y avait deux morales et deux consciences dans le ciel et sur la terre ! […] Si ce principe de l’unité de civilisation chrétienne par les armes sur tout le globe était vrai en Asie et en Afrique, il serait vrai, sans doute, en Europe ; s’il était vrai contre les peuples qui ne sont pas chrétiens, il serait vrai contre les peuples qui ne sont pas orthodoxes ; la guerre et l’extermination seraient de droit divin entre les catholiques et les schismatiques ; un symbole de foi serait inscrit sur tous les drapeaux opposés des cultes qui se partagent le continent ; les catholiques ne reconnaîtraient que des catholiques pour nationalités légitimes et indépendantes, les grecs que des grecs, les anglicans que des anglicans, les luthériens que des luthériens, les calvinistes que des calvinistes ; Russes, Prussiens, Anglais, Irlandais, Hollandais, Belges, Français, Espagnols, Italiens, seraient dans un antagonisme permanent et universel ; la terre ne serait qu’une sanguinaire anarchie au nom du ciel. […] Ce principe, il n’y en a qu’un, c’est la paix ; la paix, le bien suprême et commun à tous les États constitués sur la terre. […] Quelle que soit l’antipathie plus ou moins jalouse que l’on puisse porter comme Français à l’Angleterre, il suffit d’être homme pour s’enorgueillir, comme homme, d’une puissance de civilisation, de richesse, de commerce, d’intelligence, de navigation, d’armées de mer et d’armées de terre, capable d’avoir créé, dans cette poignée d’Anglo-Saxons, sinon les maîtres, du moins les modèles des peuples civilisés. » Lamartine.
Agrippine, muette, et par ce silence même méconnue, ne reçoit qu’une blessure à l’épaule, et, nageant vers la côte au-devant de petites barques qui la recueillirent, est conduite dans le lac Lucrin, d’où elle se fait reporter à sa maison de campagne. » XLII « Là, repassant dans son esprit les lettres astucieuses qui l’ont attirée, les honneurs que lui a prodigués l’empereur, la proximité du rivage, la submersion sans cause du navire, qui n’a été ni incliné par aucun vent, ni jeté sur aucun écueil, mais qui s’est écroulé par le pont comme par une machination préparée à terre ; remarquant de plus le meurtre d’Acéronia et s’apercevant de sa propre blessure, elle conclut que le seul moyen pour elle d’échapper à l’embûche est de paraître ne l’avoir pas soupçonnée. […] « Agrippine fut brûlée la même nuit sur un lit de festin, sans autre apprêt que pour les plus vulgaires funérailles, et, pendant toute la durée du règne de Néron, on n’éleva pas le moindre monticule de terre, et on n’entoura pas même d’un mur le lieu où les cendres de sa mère étaient répandues. » « Depuis, par la piété de ses serviteurs, ce lieu fut recouvert d’un petit tombeau, au bord du chemin qui mène à Misène, non loin de cette maison de campagne du dictateur César, qui voit d’en haut les golfes à ses pieds. » L « Un affranchi d’Agrippine, Mnester, se perça de son épée sur son bûcher allumé : on ne sait pas si ce fut par tendresse pour elle ou par terreur d’une funeste fin. […] LVIII Enfin, voyez ces funérailles précipitées, ce lit de festin changé en bûcher funèbre ; cette pincée de cendre, qui fut tout à l’heure Agrippine, laissée sur la place, au vent et à la pluie, sans que la terreur des assassins y jette seulement un peu de terre. […] Voyez la première nuit du coupable après le crime, sa terreur de la lumière qui va renaître, son horreur pour les lieux, scène de son forfait, pour cette physionomie de la terre et de la mer qui ne change pas comme le visage des hommes, et qui le force à se sauver à Naples.
Au milieu des douleurs et dans ses peines continuelles, il se montra détaché de la terre et de moi-même, qui lui étais néanmoins si cher. […] Nous ne conspirons contre personne, encore moins contre le représentant de Dieu sur la terre. […] Il n’avait plus rien à faire sur la terre : il s’était préparé à la mort par un long testament pour une médiocre fortune. […] Elle avait résisté dans le Pape et dans lui à toutes les iniquités et à toutes les persécutions ; elle avait triomphé par toute la terre, et le calme des consciences était son fruit.
Vous dites qu’il y a un mal immérité et, du reste, inintelligible sur la terre. […] Et vient le raisonnement que vous connaissez : S’il y a un tremblement de terre à Lisbonne, il est évident que ce ne sont pas les hommes qui en sont cause Pardon, si ! jusqu’à un certain point ; car si les hommes habitaient des huttes comme les sauvages, et non pas des maisons de sept étages, il y aurait des tremblements de terre, mais ils seraient inoffensifs. […] D’abord votre présence ayant frappé ma vue, Pied à terre aussitôt j’ai mis avec eux tous ; Vous nous avez reçus bras-dessus, bras-dessous.