Devenu le Richardson étrange de la Madeleine dans cet inconcevable petit roman d’amitié entre elle et Notre-Seigneur, donné comme le chevalier Grandisson de toutes les perfections humaines, le prêtre qui a consommé une telle chose l’a consommée dans un de ces styles qu’on ne pourra pas louer, même à l’Académie ! […] Voilà ce qui protège son style d’orateur, même dans ses ambitions les plus infortunées. Mais sur ces pages qui restent là, qu’on peut reprendre et qu’on peut relire pour les juger, ce traître style écrit, qui n’a ni la voix, ni le geste, ni l’émotion de la chaire qu’on a sous les pieds, ni les mille yeux attentifs du public qu’on a devant soi, ce traître style écrit dénonce la médiocrité, ou le néant, ou les défauts de l’écrivain.
Il l’est à coup sûr de style et de pensée aujourd’hui, dans la Revue des Deux-Mondes. […] Enfin le style, « qui fait vivre les œuvres », est chez Balzac « matériel, inégal, surchargé, bizarre, trahissant l’effort », et il trahira sa mémoire, en ne l’arrachant pas à l’oubli. […] Ses ouvrages retouchés avec acharnement, ses pages incessamment remaniées, ses textes intercalés dans les textes et son style qu’on appelle surchargé, en témoignent. […] Par le style, par le mouvement des idées, par le cant de sa diatribe morale et littéraire, M.
Mérimée, qui n’avait pourtant pas à craindre l’embonpoint intellectuel, semblait appliquer à son esprit et à son style les expériences et le système de lord Byron… Si les sociétés de tempérance étaient possibles en littérature, M. […] Stendhal, lui, n’était sec que de style. […] Car, après tout, le style, c’est-à-dire la pensée, qui a besoin d’éclater et de se répandre, fait d’autant plus de phrases qu’elle a plus besoin de se répandre et d’éclater ! […] … Logiquement, cela vous mènerait à écrire en style de télégraphe, — puis, — à ne plus écrire du tout !
À dater de ce moment, la Béatification de Christophe Colomb fut résolue… Pour s’être rencontré avec l’intuition latente au cœur mystique de Pie IX, le comte Roselly de Lorgues fut solennellement désigné pour être, en style de chancellerie romaine, « le postulateur de la cause auprès de la Sacrée Congrégation des Rites ». […] Et le style de ce grand calmé du Saint-Esprit n’a plus été ce style qui est l’homme, comme a dit Buffon.
Le style court à travers un essaim de visions ; il s’emporte jusqu’aux plus étranges bizarreries. […] Ces excentricités sont le style de la maladie plutôt que de la santé. […] Il ne quitte point le ton passionné ; il ne se repose jamais dans le style naturel et dans le récit simple ; il ne fait que railler ou pleurer ; il n’écrit que des satires et des élégies. […] Ce style passionné est d’une puissance extrême, et on peut lui attribuer la moitié de la gloire de Dickens. […] L’esprit anglais consiste à dire en style solennel des plaisanteries folles.
En lisant attentivement ces préceptes d’éloquence ou de style, on voit que le style et l’éloquence n’ont pas fait une seule découverte nouvelle depuis les préceptes ou les exemples de Cicéron. […] Ce n’est là en effet que du style, mais quel style ! […] Voyez avec quelle âme et avec quel style détendu et pour ainsi dire assis il commence le second livre de ces Académiques ! […] Avez-vous une plus haute philosophie morale, une plus saine raison, une plus solide vertu, un plus beau style ? […] Érasme s’indigne comme nous que des ignorants appellent un vain étalage de style la sagesse substantielle de ces leçons.
On y trouve les qualités de précision et de style qui lui ont fait une place à part dans le monde artistique. […] Pierre de Bouchaud Somme toute, c’est l’artiste qui a dominé chez lui et lui a dicté ses moindres pensées, en poésie, où les mots : gloire, patrie, amour, bonheur, souffrance (toute la vie), reviennent sans cesse sous sa plume, sauvés de la vulgarité par le charme d’une langue nerveuse, colorée, et par de beaux élans d’enthousiasme, transformés par la magie d’un talent sensitif, fécond, impressionnable, précisément parce qu’il provient d’une nature artiste, revêtus enfin du majestueux vêtement d’un style imagé, toujours respectueux de la forme.
Vielé-Griffin M. de Régnier Invention Talent Instinct, spontanéité Sens de l’équilibre Poète Artiste Naïveté (Artificialité) Fluidité Rigidité Inconsistance Fermeté plastique Variété Homotonie Mouvement Stabilité Manière Impersonnalité (Flaubert) Un style Le style Subjectivité Objectivité (Temps) (Espace) Et encore cette petite table d’analogies : MUSIQUE PLASTIQUE Rythme (mouvement) Harmonie (son) Forme (lignes) Lumière Les rythmes Mesures Timbres L’harmonie Geste (trait) Attitude Coloris Valeurss TEMPS ESPACE On remarque que chaque ordre dans la musique correspond à l’ordre de même rang et de même position dans la plastique ; ainsi Rythme à forme, Harmonie à lumière, valeurs à harmonie, rythmes libres à gestes, etc.
Le style en est tantôt diffus, tantôt obscur, tantôt embrouillé, & toujours sans caractere. […] Au mérite d’une compilation beaucoup mieux digérée, l’Auteur joint celui d’un style assorti à son objet.
Pourquoi sommes-nous dans le cas de reprocher à ce joli Poëme un peu de longueur dans l’action, de trop longs discours qui le refroidissent, & de petites incorrections qui en déparent quelquefois le style, fait pour n’admettre rien de vicieux, ni même de médiocre ? […] Serons-nous encore accusés d’être trop séveres, si nous remarquons que, dans certaines de ses Fables, le naturel n’est pas toujours aussi bien saisi qu’il pourroit l’être ; que ce qu’on appelle les mœurs dans les animaux, n’est pas d’accord avec les idées que nous en avons ; que la moralité vient quelquefois trop brusquement, & n’est ni aussi juste, ni aussi saillante, que le récit le promettoit, & que, parmi ses Historiettes, il y en a plusieurs dont la trivialité du sujet n’est rachetée, ni par la nouveauté des tours, ni par l’agrément du style ?
On y apprend à connoître ce qui constitue le style figuré ; à saisir, dans toutes les expressions, le sens propre & celui que l’imagination y ajoute pour mieux colorier la pensée. […] Son style est net, mais souvent diffus ; défaut moins capital, lorsqu’il s’agit de préceptes & qu’on veut se faire entendre.
Sera-ce en se nourrissant du style ampoulé de la Philosophie, ou de la frivole légéreté de quelques-uns de nos Ecrivains, qu'ils apprendront à devenir véritablement éloquens ? […] A la bonne heure, qu'on n'écrive point en latin, quand on ne pourra tout au plus atteindre qu'au style des Philosophes, qui, dans les trois âges de la Littérature, a été la premiere époque de la dépravation des Lettres, ainsi qu'il commence à l'être dans celle-ci ; mais quand on pourra approcher des Auteurs faits pour être les modeles de tous les temps, ce sera un nouveau genre de gloire qu'on répandra sur sa Patrie.
Ils n’aiment pas non plus la recherche du style. […] C’est une des injures les plus neuves avec celle du style gris. […] On parle de style. Le style doit rester la carafe de la pensée. Le meilleur style est celui que l’on n’aperçoit pas.
Peindre l’Amérique dans le style d’Homère est assurément très inutile et très ridicule ; peindre la France dans le style des Sachems ne me semble pas moins digne de risée. […] Mais il ne faut y chercher ni l’histoire proprement dite, ni surtout le style. […] Il y a parmi les savants, comme dans la foule, un préjugé profondément enraciné, qui dispense la science du style, et qui va même jusqu’à proclamer le danger du style dans la science. Ce préjugé repose sur la notion inexacte et incomplète du style. […] Hugo et de Vigny ont à leur service un style plus pur, plus châtié, M.
Si ces messieurs n’avaient été que des écrivains brillants d’esprit, que de simples successeurs des Voltaire, des La Bruyère, des Boileau, ils auraient cherché à rassembler dans leur écrit des raisons invincibles, et à les rendre intelligibles à tous par un style simple et lumineux. […] Quant à moi, j’aime mieux encourir le reproche d’avoir un style heurté que celui d’être vide ; tout mon tort, si j’en ai, n’est pas d’être impoli, mais d’être poli plus vite. […] À mes yeux, ce style arrangé, compassé, plein de chutes piquantes, précieux, s’il faut dire toute ma pensée, convenait merveilleusement aux Français de 1785 ; M. […] Je n’ai garde de parler du style ravissant de ce chef-d’œuvre, et cela par une bonne raison ; la comédie de Lanfranc ou le Poète n’a pas de style, et c’est à mon avis par là qu’elle brille, c’est le côté par où je l’estime. […] Les rédacteurs des feuilles influentes qui ont la plupart des pièces en vers au courant du répertoire ou en répétition, laissent passer le mélodrame à la d’Arlincourt, mais ne souffriront jamais le mélodrame écrit en style raisonnable.
Il n’avoit pas encore vingt-six ans, qu’il avoit déjà rempli avec distinction plusieurs Chaires de la Capitale ; & à juger de ses lumieres & de son talent par son Eloge de Louis Dauphin, pere de Louis XVI, proposé par une Société de Gens de Lettres, qui lui a adjugé le prix d’une voix unanime, nous pouvons assurer qu’il égalera les plus grands Orateurs Evangéliques, s’il a soin d’employer avec plus de sobriété l’antithese, & de rendre son style plus nombreux. […] Aussi ce qui distingue sur-tout cet Orateur de ses Rivaux, c’est la précision & la clarté du style, la noblesse des expressions, la justesse & la profondeur des idées, la variété des tons, la solidité des principes, & une grande étendue de lumieres.
Il avoit, outre cela, un esprit naïf & judicieux, un style simple, quelquefois énergique, & sur-tout une manière de concevoir & de présenter les choses, qui en fait un Auteur original. […] Tel est cependant le style ordinaire des prétendus Amateurs de la Vérité.
Il s’y tue à louer M. de Fontenelle, qui ne dut pas être fort sensible à la tournure & au style de ses éloges. […] Son style est si plat, si niais, si dégoûtant, qu’il n’est comparable qu’à celui de Jeannot dans la Piece intitulée les Battus payent l’amende.