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829. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

Lorsque enfin les sections eurent à grand’peine décidé, sur le soir, la défaite des factieux, et que l’Assemblée, dans sa séance de nuit, put repasser à loisir les attentats du jour, l’indignation éclata unanime ; on cherchait des yeux, on montrait au doigt, on traînait à la barre les députés de la Montagne qui avaient siégé, délibéré et voté selon le vœu de la multitude : instruments bien plutôt que complices, ils avaient suivi le mouvement populaire, sans l’avoir provoqué ni prévu.

830. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110

Il croit être un hippocentaure au milieu d’onscentaures, et, comme un prédicateur du matin et du soir, dans cette maison de fous du globe terrestre, il fait, avec une sorte de fureur, du haut de son cheval, son sermon de capucin contre la folie.

831. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre IV »

Certainement, des sergents comme Hoche, des maîtres d’armes comme Augereau, ont lu plus d’une fois ces nouvelles oubliées sur la table, et les ont commentées le soir même dans les chambrées de soldats.

832. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Stendhal, son journal, 1801-1814, publié par MM. Casimir Stryienski et François de Nion. »

Se regarder vivre est bon ; mais, après qu’on s’est regardé, fixer sur le papier ce qu’on a vu, s’expliquer, se commenter (à moins d’y mettre l’adorable bonne grâce et le détachement de Montaigne) ; se mirer longuement chaque soir, commencer ce travail à dix-huit ans et le continuer toute sa vie… cela suppose une manie de constatation, si je puis dire, un manque de paresse, d’abandon et d’insouciance, un goût de la vie, une énergie de volonté et d’orgueil, qui me dépassent infiniment.

833. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

On a repris depuis si souvent cette forme de satire légère et qui s’excuse, par une pointe, d’être profonde, que, relu ce soir, le récit me semblerait défraîchi.

834. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307

Et là-dessus je vous souhaite le bonsoir, et à nos peintres et à nos poëtes, car il a fallu que j’achevasse mal ce soir ce que j’aurais exécuté de verve ce matin, sans la cohue des importuns.

835. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IV. Mme Émile de Girardin »

Jamais la plaisanterie dans le récit n’eut un accent plus vif, et jamais en racontant, le soir, l’histoire du matin, avec le ton d’une femme qui ne cherche pas d’effet, on ne mit plus d’imagination dans la gaieté.

836. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Tallemant des Réaux »

Mais il est bien probable que le livre qu’il écrivait tous les soirs et dont le mystère transpira, sans nul doute, dans les indiscrétions de ses amis, l’investit d’une certaine importance personnelle.

837. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Balzac »

Moi, j’aurai porté toute une société dans ma tête… Autant vivre ainsi que de dire tous les soirs : pique, atout, cœur, ou de chercher pourquoi madame une telle a fait telle ou telle chose. » Et cette fière ambition de Balzac n’a pas été une rêverie vaine.

838. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Créqui »

Les messieurs à succès de son époque, ces vers-luisants qui brillèrent quelques soirs, après souper, — quand on était ivre : — Raynal, Cerutti, Bernardin de Saint-Pierre, Dupaty, « qui était à Montesquieu — disait-elle — comme le singe est à l’homme », Necker, Chamfort et Rivarol lui-même, elle les exécuta dans un sourire.

839. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XX. M. de Montalembert »

Seulement, on n’improvise pas avec cela du soir pour le matin un talent réel de littérature ou d’histoire ?

840. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « A. P. Floquet »

Là, enfin il s’enveloppa dans sa fonction de simple chanoine, vivant entre sa maison studieuse et sa cathédrale, embrassant tous les soirs sa sœur et la quittant pour s’en aller à matines ; et cette vie régulière et cachée, racontée pour la première fois par Floquet, cette vie devenue de l’inconnu par l’éloignement et par le temps, cette pénombre au fond de la gloire, cette brune draperie tirée contre le jour, qui tombe toujours plus fort par la fenêtre de cette cellule, tout cela nous prend au cœur et nous fait entrevoir un Bossuet inattendu et touchant.

841. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

Or, parce que Maurice de Guérin a écrit quelquefois des vers qu’on dirait tirés de l’Anthologie grecque, par exemple ceux-ci : Les siècles ont creusé dans la roche vieillie Des creux où vont dormir des gouttes d’eau de pluie ; Et l’oiseau voyageur qui s’y pose le soir Plonge son bec avide en ce pur réservoir.

842. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « José-Maria de Heredia »

Le soir, les soldats s’égaraient volontiers, au-delà du Guadalquivir, dans les faubourgs obscurs et mal famés.

843. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme Desbordes-Valmore. Poésies inédites. »

S’il était possible de devenir poète en passant par l’artiste, elle le serait devenue, comme ses Poésies inédites l’attestent, ces suavités tardives du soir de sa vie qui sont plus belles et plus pures que les poésies de son aurore.

844. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »

À la première représentation d’Hernani, quand elle parut sur le bord de sa loge, drapée d’azur, dans ses cheveux blonds, elle fut acclamée comme si elle avait été l’Archange de cette poésie romantique qui, ce soir-là, prenait possession de la scène… Elle ne faisait pas que des vers, mais elle les disait !

845. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Sandeau » pp. 77-90

Ils sont le verre d’eau à la fleur d’orange qu’on boit, le soir, après les karricks indiens et le porto gingembre d’un dîner vif.

846. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

J’ai vécu ce soir l’heure merveilleuse de ma vie, celle pour laquelle j’étais préparé dès ma naissance.

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