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26. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre troisième. L’idée-force du moi et son influence »

Le moi social, point de coïncidence entre l’individu et la société. Rôle des facteurs sociaux dans l’idée du moi. Comment le moi intellectuel et rationnel est un moi social. — 3. […] Il ne faut pas entendre par là la société même, ni simplement l’idée de la société, mais l’ensemble unifié de nos instincts sociaux, de nos idées sociales et de nos sentiments sociaux, en un mot la partie sociale de notre moi, celle par où nous coïncidons en quelque sorte avec les autres membres du groupe. — Pourquoi appeler cette partie un moi social ? […] La pensée sociale ou logique sociale a son expression dans le langage, et l’intime union des deux vient de ce que la pensée, comme le langage, est au fond un moyen de communication et de communion entre l’individu et le groupe.

27. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre II. La qualité des unités sociales. Homogénéité et hétérogénéité »

La qualité des unités sociales. […] Mais les formes sociales s’impliquent. […] L’importance sociale de l’acquis dépasse, et de beaucoup, celle de l’inné. […] Kidd, L’Évolution sociale, p. 164. […] Sociale Differenzierunq, p. 56.

28. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre III. Les explications anthropologique, idéologique, sociologique »

Que les phénomènes à expliquer soient chimiques ou, sociaux, ces principes conservent leur valeur. […] N’est-il donc pas, dira-t-on, pleinement expliqué déjà par des phénomènes autres que les phénomènes sociaux ? […] Toute idée sociale est fille d’une réflexion individuelle. […] Ce ne sont pas seulement les idées sociales antérieures, ce sont les faits sociaux présents qui s’imposent à sa méditation. […] Peut-être en est-il de sociales, et alors, il appartient à la sociologie de les définir.

29. (1842) Discours sur l’esprit positif

L’esprit positif, au contraire, est directement social, autant que possible, et sans aucun effort par suite de sa réalité caractéristique. […] Dans cette vaste expansion sociale, chacun retrouvera la satisfaction normale de cette tendance à s’éterniser, qui ne pouvait d’abord être satisfaite qu’à l’aide d’illusions désormais incompatibles avec notre évolution mentale. […] En effet, son judicieux instinct y sentira bientôt un puissant motif nouveau de diriger surtout la pratique sociale vers la sage amélioration continue de sa propre condition générale. […] De là résulte donc la division nécessaire de la philosophie naturelle, destinée à préparer la, philosophie sociale, en deux, grandes branches, l’une organique, l’autre inorganique. […] Telle est l’éminente utilité, non moins sociale que mentale, qu’il s’agit ici de retirer enfin d’une judicieuse exposition populaire du système actuel des saines études astronomiques.

30. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre III : Règles relatives à la distinction du normal et du pathologique »

On démontrera non que tel évènement affaiblit effectivement l’organisme social, mais qu’il doit avoir cet effet. […] Nous pouvons donc formuler les trois règles suivantes : 1° Un fait social est normal pour un type social déterminé, considéré à une phase déterminée de son développement, quand il se produit dans la moyenne des sociétés de cette espèce, considérées à la phase correspondante de leur évolution. […] Division du travail social, p. 33-39.) […] Division du travail social, p. 189-210.) […] On sait qu’il tient à la nature du milieu social sans savoir en quoi ni comment.

31. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « L’obligation morale »

Ainsi pour l’obligation sociale. […] Sur cette heureuse illusion repose une bonne partie de la vie sociale. […] Qu’on interprète la religion d’une manière ou d’une autre, qu’elle soit sociale par essence ou par accident, un point est certain, c’est qu’elle a toujours joué un rôle social. […] Nos devoirs sociaux visent la cohésion sociale ; bon gré mal gré, ils nous composent une attitude qui est celle de la discipline devant l’ennemi. […] Et quelle est la force qui fait pendant ici à la pression sociale ?

32. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Seconde partie. Nouvelles preuves que la société a été imposée à l’homme » pp. 243-267

L’état social est un état de souffrance. […] Il semble à ces esprits inquiets que hors du cercle social ils se trouveraient plus à l’aise. On ne fait pas attention que la vie sociale est un état de souffrance, comme la vie humaine en général. […] Désirons de voir renaître l’esprit de famille, et il ne pourra renaître qu’au sein des hiérarchies sociales. […] Mais comprenons au moins qu’il faut une base sur laquelle puissent s’appuyer les hiérarchies sociales.

33. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre IV. L’unification des sociétés »

Revenons maintenant de ces éléments à ces ensembles mêmes, afin d’apprécier l’action qu’ils doivent exercer sur les idées sociales, par le degré de leur unité. […] En réalité l’unification sociale est loin d’être un fait universel. […] Une société est-elle véritablement une si elle n’impose pas aux différents individus qu’elle rassemble un même ordre social ? […] Tout pouvoir émane du pouvoir absolu ; toute fonction sociale est dans la dépendance immédiate du centre. […] Études sur les moeurs religieuses et sociales de l’Extrême Orient, p. 413-416.

34. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Telle est l’unité sociale ; réunissons-en plusieurs, mille, cent mille, un million, vingt-six millions, et voilà le peuple français. […] À la souveraineté du roi, le Contrat social substitue la souveraineté du peuple. […] Ce que désormais il sera et aura ne lui sera dévolu que par la délégation du corps social, propriétaire universel et maître absolu. […] Rousseau, Contrat social. […] Rousseau, Contrat social, II, 3, IV, 8.

35. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VIII. L’antinomie économique » pp. 159-192

Gobineau, grand seigneur, croit qu’il faut de la fortune pour tenir un rang social supérieur. […] Cela peut être une source de division entre individus, entre familles, entre classes et sous-classes sociales. […] Il fait une place aux considérations sociales. […] « C’est l’intégration sociale qui a déterminé cette rencontre de courants imitatifs. Par conséquent toutes les conditions de l’invention sont sociales. » (L’Individu dans le déterminisme social, p. 237.)

36. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

Il est pour les collectivités sociales d’autres modes de Bovarysme qui les contraignent de se concevoir différentes d’elles-mêmes dans leur activité la plus profonde et qui comportent des conséquences d’une tout autre gravité : car la plante sociale modifiée jusque dans ses racines se voit imposer aussi et par là même une floraison différente. […] Ceci nous donne la formule d’un Bovarysme idéologique dont on peut dire qu’il consiste pour un groupe social, à adopter par la vertu persuasive d’une idée générale, peu importe qu’elle se réclame du dogme, du lieu commun ou de la vérité rationnelle, une attitude d’utilité propre à une physiologie sociale différente. […] Le cas inverse se réalise lorsque l’idée générale parvient à s’implanter dans un milieu social moins fortement égoïste, ou dont le pouvoir de réaction s’est affaibli. […] C’est parce détour qu’un groupe social, se concevant à l’image d’un modèle étranger, s’affaiblit et se ruine. […] Sous l’empire de cette croyance, un souci tout égoïste et un instinct de prévoyance les contraignirent d’organiser leur vie sociale en vue des nécessités de leur vie posthume.

37. (1888) La critique scientifique « La critique et l’histoire »

Hennequin pouvait trouver une présentation synthétique de la théorie sociale de Bagehot dans Les Origines de Pressensé (op. cit. […] Avec ce constat, c’est toute la question controversée du « darwinisme social » qui est posée. […] Cette idée est empruntée à nouveau à la psychologie sociale de Tarde. […] L’homme social selon Tarde est donc un « endormi ». […] Le phénomène de l’admiration joue un rôle capital dans le fait social tel que le définit encore Gabriel Tarde.

38. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Jean-Jacques Rousseau »

Eh bien, c’est ce Contrat social qui est tout Rousseau et sa descendance ! […] Or, en cette qualité, nul ne s’imposant, ils délibérèrent sur l’ordre social qu’ils allaient faire, au scrutin… et dans un bonnet ! […] Difficile de se tirer de là, et l’auteur du Contrat social ne s’en tire pas ; — il y reste ! […] Son Contrat social fut un héritage de Genève. […] On recommence à croire au testament d’Adam, qui est le vrai Contrat social du pouvoir, à la famille qui est le vrai Contrat social du père, des enfants, de la mère, et à l’ordre, qui est le vrai Contrat social des anciens de la famille, appelés en premier par la vocation, les études, le diplôme, et en second par le pouvoir, qui les fait officiers, évêques, magistrats !

39. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre premier. La solidarité sociale, principe de l’émotion esthétique la plus complexe »

L’émotion esthétique et son caractère social— L’agréable et le beau. […] L’émotion artistique et son caractère social. […] La tension en excès dans une partie du corps social se répand sur les autres parties. […] La conscience individuelle même est donc déjà sociale, et tout ce qui retentit dans notre organisme entier, dans notre conscience entière, prend un aspect social. […] Le but le plus haut de l’art est de produire une émotion esthétique d’un caractère social.

40. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

Dans un cas comme dans l’autre il serait établi que les formes sociales n’exercent sur lui aucune action appréciable. […] Mais d’abord, qu’entendre par « idées sociales » ? […] Et ce seraient les pensées de ce mystère, les rêves de cette ombre, qui seules mériteraient le titre d’idées sociales ? […] Rien d’étonnant, pour qui prend cette attitude, à ce que des idées sociales analogues se révèlent à des périodes différentes de l’histoire. […] Maine : Durkheim, La Division du travail social (F. 

41. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

Est-ce de l’homme social ? […] Qu’est-ce que la perfection ou la décadence sociale ? […] J’avoue que je n’ai jamais pu comprendre autrement le législateur et la législation sociale. […] C’est plus haut, c’est plus profond qu’il faut, selon nous, découvrir et adorer la véritable souveraineté sociale. […] De là, les lois sociales sur la propriété, lois sans lesquelles l’homme ne pourrait subsister que de crimes.

42. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

La juxtaposition et la confusion des genres n’a pas épargné le roman social. […] Paul Bourget et Maurice Barres, le roman social devait acquérir pleinement ce dernier caractère. […] René Doumic l’a bien indiqué, le roman social, tel que l’entendent M.  […] Les idées sociales dont M.  […] C’est la valeur sociale des romans de M. 

43. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Armand Hayem »

Armand Hayem, malgré tout son respect pour le danseur qui l’a jugé, en a appelé au public, et il a publié son mémoire, dont il a fait un livre, sous le titre métaphysique et hardi de l’Être social. […] et l’auteur de l’Etre social partage l’une et l’autre avec eux. L’auteur de l’Être social, qui a bu largement aux abreuvoirs du temps, est, tout aussi bien qu’eux, un empoisonné de scepticisme et d’espérance. […] Littérairement, l’auteur de l’Etre social a de la valeur. […] L’Être social (Constitutionnel, 20 mars 1882).

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