Et cependant, il faut bien l’avouer, on sent, en y ramenant ses regards et sa pensée, quelque chose qui s’abaisse, qui se déprave, qui s’amoindrit dans l’estime des hommes. […] On sentait que la vie, le public, la raison du plus fort, étaient du côté des vengeurs des principes monarchiques et chrétiens, longtemps calomniés et méconnus. […] Enfin, lorsque M. de Balzac admet dans ses récits l’élément religieux, et, pour tout dire, catholique, les hommages qu’il lui adresse sont cent fois pires que des insultes, car on sent que le véritable esprit chrétien n’a rien de commun avec ses respects dérisoires. […] Pendant ce temps, le vrai peuple sent redoubler ses privations et ses angoisses, et cet instinct conservateur, habituel au travail honnête comme à la propriété laborieusement acquise, lui fait redouter et haïr ces prétendues conquêtes qui le ruinent en ruinant le pays. […] Chez les femmes, au contraire, le sentiment est censé dominer tout, et on les dispense de raisonner avec justesse pourvu qu’elles sentent avec franchise.
car plus vous aurez été ses ennemies, pis il vous fera, lorsqu’il vous sentira en son pouvoir. […] Ils étaient à peine parvenus au terme de leur voyage, qu’ils se sentirent pleins d’ennui. […] On sent que l’auteur laisse son esprit travailler comme le vin nouveau, après avoir mis son cœur en sûreté. […] Il paraît même qu’il se sentait fort malheureux de ce que les Druides par exemple ou les Gymnosophistes n’avaient rien laissé par écrit. […] À la vérité, il pouvait bien se sentir une âme sur le point de faire éruption.
La forme est trop souvent lâchée dans ces improvisations rapides, mais on y sent battre un cœur chaud.
François I lui donna l’Abbaye de Bellosane, pour lui témoigner le plaisir qu’il avoit senti en lisant sa Traduction de l’Histoire Ethiopique d’Héliodore, plus connue sous le titre d’Histoire des Amours de Théagene & de Chariclée.
A la faveur des lumieres qu’il présente, le Lecteur attentif voit s’étendre devant lui la sphere de ses connoissances, sent éclore ses propres réflexions, & suit sans peine ce raisonneur élégant & facile dans le labyrïnthe où il le conduit sans effort.
Dès qu’il parut, on l’attribua à Massillon, qui prouva qu’il n’en étoit pas l’Auteur, par les grands éloges qu’il lui donna, éloges que cet Ouvrage obtiendra certainement de la part de tout Lecteur capable de sentir & d’apprécier la solidité des préceptes, la profondeur des réflexions, l’énergie & la précision du style.
Son Traité de l’Amitié fait sentir ce doux sentiment, le fait désirer, & prouve qu’elle avoit une ame propre à le faire naître.
Villaret en ont senti tout le mérite, & c’est là où ils ont puisé la plupart des notes curieuses, dont ils ont enrichi leur Histoire de France, à la fin de chaque Regne.
Ses Lettres critiques sur Roméo & Juliette prouvent que les applaudissemens momentanés donnés à cette Tragédie n’en ont pas imposé à son discernement ; & les Etrennes à ses Amis, qu’il n’est rien moins qu’atteint de la maladie philosophique, & qu’il a le bon esprit de sentir les maux qui en sont le résultat.
On ne sent nulle part le nu sous cet amas d’étoffe lourde et de couleur de terre.
Bottin-Desylles Mon très cher parent et très cher ami Je vous dédie ce livre comme le témoignage d’une admiration qui a commencé dès que j’ai pu comprendre, et d’une affection qui a commencé dès que j’ai pu sentir.
Quelques promesses démenties, quelques autres sans rapport évident avec la mission de Jeanne, déparent un peu cette partie, la plus aventureuse, des révélations ; mais, si le cas de Jeanne d’Arc se rapproche par là des phénomènes véritablement anormaux, il n’en est que plus vraisemblable, et l’ensemble n’en conserve pas moins un remarquable caractère d’unité ; on sent qu’une ferme raison a gouverné à son insu la sublime folie de la jeune fille. […] Mais parfois il se sentait forcé de nier sa personnalité ; quelque chose de subit et d’imprévu se produisait en lui, qu’il ne reconnaissait pas comme sien : c’était là le signal divin dont il parlait fréquemment, son oracle personnel, la voix d’un dieu sans nom. […] « J’ai senti tout à l’heure cette chose divine et ce signal accoutumé qui m’arrête toujours au moment d’agir ; il m’a semblé entendre à l’instant une certaine voix qui me défendait de…193 » etc. […] S’il parle tout haut, sa phrase n’aura pas l’air de s’adresser à quelqu’un d’absent ; en effet, il n’imagine pas un interlocuteur ; il dit sa pensée tout haut, simplement parce qu’il ne peut la garder en lui, et bien qu’il se sente des auditeurs inutiles ou suspects ; mais ces auditeurs, il ne les voit pas ou il les méprise, parce qu’en lui la passion est momentanément plus forte que la prudence. […] Dans le passage précité du Phèdre, on lit ces mots : « Il y a longtemps qu’en te parlant je me sentais agité d’un certain trouble ; … à présent, je reconnais ma faute. » Mais l’ironie est évidente.
— La lettre audacieuse des évêques donne à penser : ils n’osent de telles choses que parce qu’ils sentent qu’il y a, à côté du roi, une conscience timide et religieuse, celle de la reine, qu’ils effrayent et qu’ils espèrent dominer.
Le mérite de l’Art de se connoître soi-même a été senti non seulement par les Lecteurs ordinaires, mais encore par plusieurs Auteurs qui ont su en tirer le plus grand parti.
Le même Auteur a publié depuis un nouvel Ouvrage, qui peut servir de suite au précédent, & où le défaut d’exactitude & de fidélité se fait un peu moins sentir.
Jamais l’abus de l’érudition ne s’est fait plus sentir que dans ses Ouvrages.
Ses jugemens sur les différens Ouvrages de cet Ecrivain supposent de l’esprit, un grand fonds de Littérature, & le talent de s’exprimer avec autant d’élégance que de correction ; mais ils sentent trop le louangeur enthousiaste.
Il est impossible de ne pas sentir que cet Auteur est en état de mieux faire, & que trop de rapidité & de négligence dans la composition, ôte aux Productions de sa plume un caractere qui pourroit les rendre dignes de lui.