Il puisa dans cette grande école ce souffle qui en était l’âme à l’origine, l’amour vrai de la science et une confiance sincère dans les efforts de l’esprit humain dirigé par les méthodes. […] Il remplit par là une lacune importante dans la science et ajouta plusieurs anneaux qui manquaient à la chaîne. […] Les sciences positives qu’il a cultivées et augmentées enregistreront son nom ; la littérature française ne saurait désormais oublier non plus un nom qui se trouve lié d’une manière si inséparable à ceux de Mme de Sévigné et de La Fontaine.
Pourquoi la science, la sensualité, la lutte, le travail, la volonté, l’action, le désir, la raison, affaires humaines, puisque la terre est maudite, la vie de l’homme un perpétuel péché ? […] Il y eut substitution de la Science au Dogme. […] Elle aboutit, à vrai dire, à un nouveau panthéisme, infiniment plus large que l’ancien, tout imprégné de réalité et de science.
Pour comprendre, il suffit de comparer la situation politique des deux pays ; en France : Philippe-Auguste, saint Louis et Philippe le Bel ; en Italie : la catastrophe de Frédéric II ; il semblait désigné pour faire de l’Italie une nation ; les lettres et les sciences florissaient à sa cour, et sa mémoire est encore bénie par Dante ; mais le pape l’a vaincu, Manfred tombe à Bénévent, et Conradin livre sa tête blonde au bourreau. […] Au point de vue humain, ne regrettons pas qu’elle soit autre chose ; elle raconte, il est vrai, l’écroulement d’un idéal politique, elle dit les passions, les haines, et aussi la science scolastique d’une époque, mais elle est avant tout l’épopée de l’âme humaine. […] À elle seule, la science n’eût pas suffi à créer l’humanisme, qui consiste moins dans la découverte de textes oubliés que dans une interprétation toute nouvelle des textes et des faits déjà connus.
Est-ce que le rêve d’une aristocratie de la science et des arts n’a pas été un de ceux les plus chèrement caressés par M. […] ainsi que dans le vieux mythe de la Genèse hébraïque, il a mangé les fruits de l’arbre de la science. […] Le lyrisme exalté se modéra, puis s’éteignit devant la froide science des hommes et des choses. […] Dans les questions de forme même, en ce qui concerne la science de la versification, où M. […] En un mot, j’aurais voulu substituer la science, l’inspiration, la vie toujours renouvelée et variée à une loi mécanique et immobile329.
— La Science a-t-elle, oui ou non, fait banqueroute ? […] Paul Bourget conclut : la Science n’a pas fait banqueroute. […] Les Américains ne demandent à la Science que les bénéfices dont elle dispose. […] Jeanroy et avant tous Arsène Darmesteter, enlevé si jeune à la science qui lui devait déjà tant…. […] Il ne se lasse pas de rôder dans les limbes où la science trébuche et balbutie.
Car, pour dissiper des nuages où il n’y en a pas, il faut bien qu’on les y rassemble d’abord, et c’est ainsi que la manie de démontrer ce qui est clair a souvent couvert la science d’une obscurité gratuite. […] Vraiment il faudrait être né ennemi de la clarté et du bel ordre pour ne pas suivre en esthétique la ligne droite des conséquences logiques, quand on voit à quel point cette science en est simplifiée. […] Au genre prosaïque appartient la comédie vulgaire, celle qui est fondée sur la connaissance particulière des mœurs d’une société et sur la science générale de l’homme. […] Ce spirituel farceur, en se moquant de la fausse science, n’a pas rendu un assez humble hommage à la vraie. […] parce que la tradition a élevé Molière au rang des dieux, au rang d’Homère et de Shakespeare, la science doit-elle, par une pire exagération, le faire plus petit qu’il n’est ?
Mais son effort, qui s’est prolongé pendant un si grand nombre de siècles, n’a pas abouti, comme celui des philosophes grecs, à la connaissance indéfiniment développable que fut déjà la science hellénique. […] Une science innée, ou plutôt une innocence acquise, lui suggère ainsi du premier coup la démarche utile, l’acte décisif, le mot sans réplique. […] En ce sens, la religion est au mysticisme ce que la vulgarisation est à la science. […] D’abord, il s’en faut qu’une expérience scientifique, ou plus généralement une observation enregistrée par la science, soit toujours susceptible de répétition ou de contrôle. […] Par elle s’établira une collaboration entre philosophes ; la métaphysique, comme la science, progressera par accumulation graduelle de résultats acquis, au lieu, d’être un système complet, à prendre ou à laisser, toujours contesté, toujours à recommencer.
Grimod de La Reynière, et qu’il entendait fort bien ce que Montaigne appelle si plaisamment la science de la gueule . […] Comment se fait-il que toutes ces découvertes dans les sciences et les arts, ces nouveaux plans, ces réformes, ne fournissent à la république des lettres que des sujets faibles et mal conformés, tandis que les abus et les préjugés antiques lui ont procuré des citoyens robustes ? […] Corneille vécut et mourut pauvre, après avoir fait l’admiration de toute la France : jamais il ne sut ni intriguer, ni se faire valoir, ni mettre sa gloire à profit ; le bonhomme n’avait point la moindre teinture de philosophie ; il ne sut que bien faire, et c’est la moindre de toutes les sciences, quand elle n’est pas aidée et soutenue par ce qu’on appelle le savoir-faire.
Toutes les sciences l’attirent, hormis le droit ; c’est le droit qu’il faut qu’il étudie. […] Valait-il mieux qu’il se consumât à la poursuite d’une science impossible et d’un absolu chimérique ? […] Elle renferme des observations intéressantes et elle dénote chez l’auteur beaucoup de science et un esprit juste. […] Philosophie, lettres, politique, sciences, semblent ne former qu’un seul empire indivisible. […] Ainsi le plan de Robert avorte ; Élisabeth apprend qu’il existe une science rigoureusement construite de l’humanité, de ses droits et de ses devoirs, d’où la notion de Dieu, telle que la conçoivent les chrétiens, est absente, et que cette science n’a plus de mystère pour son mari.
Les recherches sur la cause première ne sont pas du domaine de la science. […] La science n’admet que ce qui tombe sous l’observation. […] D’une main non moins ferme, Pasteur a tenu la science si. […] Il croyait que, dans la vraie science, toute découverte mène irrésistiblement à Dieu. […] Le Dieu des armées nous avait mis au front l’auréole militaire ; nous l’en avons effacée sur la foi de cette science du bien-être, qui sous le nom décevant de science du progrès, nous a enflé l’esprit et énervé le cœur.
Les savants y trouvaient ce goût exquis et délicat qui fait le prix de la science et sans lequel elle n’offre rien que de rebutant. […] « L’hôtel de Rambouillet », dit-il dans une note sur Dangeau (10 mai 1690), « était dans Paris une espèce d’académie de beaux esprits, de galanterie (galanterie est là pour élégance), de vertu et de science, car toutes ces choses s’accordaient alors merveilleusement et le rendez-vous de tout ce qui était le plus distingué en condition et en mérite, un tribunal avec qui fallait compter et dont sa décision avait un grand poids dans le monde, sur la conduite et sur la réputation des personnes de la cour et du grand monde, au tant pour le moins que sur les ouvrages qui s’y portaient à l’examen37. » 35.
Lorsque la mère du genre humain présente le fruit de science à son époux, notre premier père ne se roule point dans la poudre, ne s’arrache point les cheveux, ne jette point de cris. […] Aurais-tu mangé du fruit de science ?
Les italiens presque aussi amoureux de la gloire de leur nation que les grecs le furent autrefois, sont très-jaloux de cette illustration qu’un peuple s’acquiert par la science et par les beaux arts. Quant aux sciences, il faut bien que tous les italiens tombent d’accord de ce qu’a écrit Monsieur Ottieri dans l’histoire de la guerre allumée, au sujet de la succession de Charles II roi d’Espagne.
Un des critiques de France, qui remue le plus de faits et d’idées, Philarète Chasles, avait déjà voulu percer l’obscurité qui couvre ce personnage littéraire, réel ou fictif, d’Avellaneda, et il a entassé une science énorme sur la pointe d’aiguille d’une sagacité par trop fine peut-être… Selon nous, c’était une peine de trop. […] C’est enfin un de ces infirmes qui n’intéressent que la Science ou que la Pitié, et qui meurt là où il aurait dû vivre, — dans un hôpital d’aliénés.
En effet, je suis frappé (et je l’ai toujours été) de la consanguinité de ces deux hommes, tous les deux de la même double race : tous les deux Juifs, tous les deux Allemands, tous les deux poètes et reflétant dans leurs poésies leur double nationalité, entraînés tous les deux, par aptitude et par goût, vers la philosophie et la science ; mais dont l’un a brisé tout : religion, race, philosophie, système, pour s’asseoir, isolé et désespéré, au milieu des massacres de son esprit, comme un meurtrier au milieu de ses meurtres, et dont l’autre s’est conservé intégral, — noble, ferme et pur. […] L’Allemagne rebondissait de la philosophie à la politique, et c’est alors que Louis Wihl, qui n’était connu encore que par des travaux de science et de philologie, comme poète, se révéla.
Mignet, l’éloquent organe des Sciences morales et politiques, lui a consacré un de ses cadres majestueux. […] Si, dans les sciences même les plus sévères, aucune vérité n’est éclose du génie des Archimède et des Newton sans une émotion poétique et je ne sais quel frémissement de la nature intelligente, comment, sans le bienfait de l’enthousiasme, les vérités morales saisiraient-elles le cœur des humains ? […] Ces sciences ont communiqué leurs méthodes rigoureuses à tous les genres de connaissances, et contribué, quoi qu’on en ait dit, à rendre le goût plus pur et plus sévère. […] Les sciences morales et politiques se sont agrandies, en subissant le joug de l’analyse 125. […] Une piqûre assez irritante qu’il reçut au sein de l’Académie des sciences morales et politiques, lorsque celle-ci, à sa renaissance, osa lui préférer M.
Ce qui ne veut pas dire que la critique soit une « science », mais qu’elle en tient pourtant, et qu’ayant, comme la science, un objet précis, elle peut emprunter à la « science » des méthodes, des procédés et des indications. […] C’est qu’ils « savent » ; et leur science les préserve du piège que l’impressionnisme tient toujours tendu pour l’ignorance. […] ou à quoi la science ? […] À ces révolutions de la science et de la philosophie, M. […] On n’imite pas pour imiter, mais pour acquérir une connaissance ou une science de l’objet qu’on imite, qui nous aide à en comprendre le sens et à en saisir la nature.
Les sciences pédantes, l’économie politique, la théologie, les habitantes renfrognées de l’Académie et de la Sorbonne, ne parlent qu’en épigrammes. […] alors, c’est un saint sur la terre, un Ambroise, un Augustin, non pour la science des livres, qui est une chose toute terrestre, une drogue (car, hélas ! […] Les ecclésiastiques qui les écrivent, Clarke, Bentley, Law, Watt, Warburton, Butler, sont au niveau de la science et de l’intelligence laïques. […] À ce titre, elle est une science d’observation, positive et utile comme la botanique ; encore les meilleurs fruits qu’ils en retirent, c’est la théorie des sentiments moraux. […] Les sciences morales se dégagent en ce moment de la théologie.