/ 2716
736. (1890) L’avenir de la science « IX »

Il est temps de revenir à l’acception antique, non pas sans doute pour renfermer de nouveau dans la philosophie toutes les sciences particulières avec leurs infinis détails, mais pour en faire le centre commun des conquêtes de l’esprit humain, l’arsenal des provisions vitales. […] Si le but de la science était de compter les taches de l’aile d’un papillon ou d’énumérer dans une langue souvent barbare les diverses espèces de la flore d’un pays, il vaudrait mieux, ce semble, revenir à la définition platonicienne et déclarer qu’il n’y a pas de science de ce qui passe.

737. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre huitième. »

Mais La Fontaine a tort de revenir sur cette idée, et de dire huit vers après : V. 49. […] Il faut supposer que le chapon s’envole de la basse-cour pour n’y plus revenir, ce que pourtant La Fontaine ne dit pas.

738. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Baudouin » pp. 198-202

. — Il est vrai ; comme votre Baudouin ne m’intéresse aucunement, je revenais malgré moi sur Casanove. — Eh bien, Casanove ? […] Je reviens sur mon premier jugement ; tout ceci bien peint, mais très-bien peint, n’est qu’un amas de contradictions, point de vérité, point de vrai goût.

739. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XII. Mme la Princesse de Belgiojoso »

Mais, exil ou voyage, désenchantement ou curiosité alors, c’est le désenchantement qui nous revient aujourd’hui dans le livre que Mme de Belgiojoso publie. […] Mme de Belgiojoso ne l’a pas creusée, mais elle y a touché et elle y est revenue, parce que cette question est tout l’Orient et qu’elle intéresse toutes les femmes, même d’ailleurs.

740. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

Ce fut presque beau de gravité reprise, de pudeur revenue… Mais certainement Lamartine, qui n’était pas à ce souper, y aurait chanté une chanson à boire qu’on n’eût pas été plus surpris ! […] III J’ai signalé déjà le plus important de ces Portraits après décès, qui ne vont pas jusqu’à la douzaine et qui sont plutôt des têtes de médaillon que des portraits en buste, mais je ne peux m’empêcher d’y revenir.

741. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIV. Vaublanc. Mémoires et Souvenirs » pp. 311-322

II Ce sont ces Mémoires fort peu lus, fort curieux, mais auxquels on reviendra un de ces jours avec étonnement, dont on nous donne aujourd’hui une édition malheureusement réduite, car Vaublanc n’est pas un de ces hommes avec lesquels il faille abréger. […] Il y a dans ce terrible livre de Rouge et Noir un moment qui revient sans cesse, à propos de tout, dans le récit de Vaublanc, quand il nous raconte les dangers de sa proscription, en 1793.

742. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Francis Lacombe »

Le progrès est un perfectionnement, qu’on aille devant soi ou qu’on revienne sur ses pas. L’humanité, cet homme collectif, fait souvent dans sa marche ce que fait l’homme individuel dans la sienne, quand il revient chercher ce qu’il a oublié derrière lui et ce qui est nécessaire à son voyage.

743. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Mistral. Mirèio »

La Critique n’a jamais dit nettement, et assez nettement pour n’y pas revenir, ce qu’elle entend par ce majestueux mot d’épique qui renferme la suprême qualité pour le poème, l’éloge suprême pour son auteur. […] Aussi en gardait-il entre les sourcils une balafre, — pareille à la nuée que la foudre déchire, — et les salicornes et les traînasses, de son sang ruisselant s’étaient teintes jadis. » IV Encore une fois, — ne nous lassons pas d’y revenir, — le caractère de cette poésie, divinement douce ou divinement sauvage, est le caractère le plus rare, le plus tombé en désuétude, dans les productions de ce temps.

744. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Charles Didier » pp. 215-226

Didier d’une façon toute boccacienne (le mot y est, nous ne l’inventons pas), ce Décaméron (le mot y est encore) raconté en un tour de soleil, à huit mille pieds au-dessus de la mer. » Or, que veulent dire ces huit mille pieds au-dessus du niveau de la mer, sur lesquels, à plusieurs places de son volume, le nouveau Boccace de l’Italie au dix-neuvième siècle revient avec une véritable puérilité d’insistance ? […] Excepté deux histoires, parmi ces histoires, et surtout une, qui me paraît un vrai chef-d’œuvre, dû à mieux et à plus que du talent, c’est-à-dire à des circonstances d’esprit très-particulières et sur lesquelles je vais revenir, il n’y a rien dans ces Amours d’Italie qui puisse classer grandement leur auteur.

745. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre XI. De la géographie poétique » pp. 239-241

Autrement il ne serait point croyable qu’Ulysse, voyageant sans le secours des enchantements (contre lesquels Mercure lui avait donné un préservatif), fût allé en un jour voir l’enfer chez les Cimmériens des Palus-Méotides, et fût revenu le même jour à Circéi, maintenant le mont Circello, près de Cumes. — Les Lotophages et les Lestrigons durent aussi être voisins de la Grèce.Les mêmes principes de géographie poétique peuvent résoudre de grandes difficultés dans l’Histoire ancienne de l’Orient, où l’on éloigne beaucoup vers le nord ou le midi des peuples qui durent être placés d’abord dans l’orient même. […] Puisque des Latins nous sommes revenus aux Grecs, remarquons que cette nation vaine en se répandant dans le monde, y célébra partout la guerre de Troie et les voyages des héros errants après sa destruction, des héros grecs, tels que Ménélas, Diomède, Ulysse, et des héros troyens, tels que Anténor, Capys, Énée.

746. (1888) Études sur le XIXe siècle

» Le pauvre garçon revint à la charge, mais fut toujours repoussé. […] Millais, auquel revient, en somme, l’honneur d’avoir remporté la victoire décisive devant le public, ne devait pas tarder à abandonner les principes qu’il avait professés avec ses amis. […] Puis, une nouvelle charge : le jeune ’Ntoni revient, sans avoir fait fortune et paresseux, dérouté, ivrogne. […] Il demande pourquoi l’on rit : « Parce que Broek est quelque chose de ridicule. » À Amsterdam, le propriétaire de son hôtel, auprès duquel il revient à la charge, lui répond : « Enfantillages !  […] Au bout de trois mois, son amoureux reçoit un ordre de départ, la quitte en lui promettant de revenir, — et ne revient pas.

747. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cosnard, Alexandre (1802-18..) »

C’est dans cette poésie de deuil et de regret que le poète a rencontré les notes les plus émouvantes, et la monotonie même qui s’y fait sentir s’harmonise parfaitement avec le motif presque invariable qui revient sans cesse à travers tout le volume.

748. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 466

Il répondit à un de ses amis qui le félicitoit d’être revenu d’une grave maladie à l’âge de 80 ans : Hélas !

749. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Bachelier »

Mr Bachelier, mon ami, croyez-moi, revenez à vos tulipes.

750. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 393

Le succès soutenu de cette Production prouve que le Public, prévenu par des artifices, reconnoît ses méprises, & revient chaque jour du fol enthousiasme qui les a occasionnées.

751. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Lempereur »

Pour une mauvaise tragédie sur un des plus beaux sujets et des plus féconds, d’un style boursouflé et barbare, morte à n’en jamais revenir.

752. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Gretchen, c’était le nom de cette jeune fille, revint en effet au bout de quelques minutes. […] Maintenant partez avant que mes cousins reviennent du jardin. […] Mais revenons à Faust ; nous en sommes bien loin, car nous n’en sommes qu’à ses parodistes. […] Éloignons-nous ; je ne reviendrai jamais ! […] Elle revient atterrée à la maison, rentre dans sa chambre et arrose machinalement un pot de fleurs placé pieusement par elle devant une image de la sainte Vierge dans une niche au-dessus de son lit.

753. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

Son père mourut avant l’âge ; le jeune homme se hâta de revenir à la maison pour aider sa mère et son frère à gouverner les étables, à faire les huiles et à cultiver les champs. […] « C’était Vincenette, sœur de Vincent, qui, cette jeune fille, revenait du pays d’Arles à la hutte de son père. […] « Et pendant qu’ainsi dans sa couchette la belle enfant se désole, le sein brûlant de fièvre et frémissant d’amour, des premiers temps de ses amours pendant qu’elle repasse les charmantes heures et les moments si clairs, lui revient tout à coup un conseil de Vincent. […] Nous en reviendrons contente. » Cela dit, elle saute, légère, de son petit drap blanc ; elle ouvre, avec la clef luisante, la garde-robe qui recouvre son trousseau, meuble superbe de noyer, tout fleuri sous le ciselet. […] Nous allons revenir à l’Allemagne.

/ 2716