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1106. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

La dévotion lui avoit déjà fait abandonner toutes ses idées de poëte, lorsqu’il entendit parler de la réforme projettée sur le Parnasse : mais dès ce moment il les reprit.

1107. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XV. M. Dargaud » pp. 323-339

Ce sont là des idées modernes appliquées rétrospectivement et plus ou moins témérairement à l’histoire, Je ne sais pas si Michel de l’Hôpital eut conscience pleine et volonté entière de la liberté religieuse, telle que l’entendent et que la veulent les philosophes du xixe  siècle, par la seule raison qu’il rédigea le fameux Édit de tolérance qui fut, jusqu’à l’édit de Nantes, le manifeste sans cesse repris des protestants et le prétexte de leurs rébellions obstinées, mais ce que je crois savoir, c’est qu’on n’est pas au-dessus de tous les partis parce qu’on se met entre tous les partis, et ce que je sais certainement, c’est que le portrait de cet homme de juste-milieu, de cette espèce de La Fayette en toge au xvie  siècle a pris, sous le pinceau de M. 

1108. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

Il ne se condamne ni ne s’absout ; il ne s’applaudit ni ne se siffle ; il ne se reprend en sous-œuvre ni ne monte plus haut que soi pour se juger ; et c’est la vérité qu’il s’est appliqué intellectuellement cette maxime affreuse qui fut la sienne : « Ne jamais, jamais se repentir. » Donc, pas de surprise !

1109. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

Il ne se condamne ni ne s’absout ; il ne s’applaudit ni ne se siffle, il ne se reprend en sous-œuvre ni ne monte plus haut que soi pour se juger, et c’est la vérité qu’il s’est appliqué intellectuellement cette maxime affreuse qui fut la sienne : « Ne jamais, jamais se repentir. » Donc, pas de surprise !

1110. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Paul de Molènes »

Elle la reprendra bien un jour.

1111. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »

Vous pouvez lui dire que la nation à laquelle il appartient est en butte aux plus graves périls, qu’elle doit reprendre conscience, sans tarder, de sa situation exacte, qu’il faut lui appliquer un remède puissant : vous rencontrerez son assentiment, au moins partiel, mais n’espérez pas troubler de cette façon son être intime.

1112. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre premier : M. Laromiguière »

Au milieu de ces analyses se glissaient de petites phrases un peu malicieuses, railleries à peine indiquées et aussitôt réprimées, si légères que les gens qu’elles effleuraient devaient eux-mêmes sourire, et lui savoir bon gré de les avoir repris.

1113. (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17

Barre, reprendre cette étude d’ensemble, devra se documenter tout autrement que lui.

1114. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »

ta cendre ranimée reprendra une seconde vie, lorsque le temps ne sera plus.

1115. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

Ainsi errants et solitaires, ils perdirent bientôt les mœurs humaines, l’usage de la parole, devinrent semblables aux animaux sauvages, et reprirent la taille gigantesque des hommes antédiluviens.

1116. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VI. »

Mais les injures violentes, les noms de débauché nocturne, de ventru, de pied-bot, qu’il jeta plus tard au sage Pittacus, furent sans puissance, comme ses armes : « Répète un chant romain, nous dit Horace, ô lyre modulée d’abord par le citoyen de Lesbos, qui, forcené pour la guerre, savait pourtant, soit au milieu des armes, soit quand son navire battu des flots reprenait le rivage, chanter Bacchus et les Muses, Vénus et l’enfant qui la suit toujours62. » Puis ailleurs, lorsque, échappé à un danger de mort, Horace, qui a cru voir de près l’Élysée, y place le belliqueux Alcée, comme Virgile osait y mettre Caton : « De combien peu, dit-il, nous avons failli voir l’empire de la sombre Proserpine, et le tribunal d’Éaque, et les demeures réservées des âmes pieuses, et Sapho sur la lyre éolienne se plaignant des jeunes filles ses compatriotes, et toi aussi, Alcée, redisant plus haut sur ton luth d’or les maux de la tempête, les maux de l’exil, les maux de la guerre !

1117. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

La Renaissance altère l’union de la Religion et de l’Art, menace de les séparer, — et c’est-à-dire que le Christianisme se corrompt, s’anémie, entre presque en agonie et qu’il ne lui faut rien moins que la cruelle saignée de la Réforme pour reprendre quelque vitalité. […] « Nous allons d’un mystère à un autre mystère », comme dit Carlyle, et la plus sûre raison d’espérer qui luise à l’horizon des pensées, c’est que la science pure a repris l’ascendant logique sur l’histoire qui demeure flottante entre la science et la littérature. […] Dans ce domaine de l’Art, leur principal champ de bataille, le Mysticisme a repris à la Science intruse et accaparante, non seulement tout ce qu’elle lui avait dérobé, mais peut-être bien aussi quelque chose de la propre part de la Science. […] C’est en fondant une œuvre littéraire sur cette loi scientifique de l’unité de composition, perpétuelle et primordiale loi de la nature créante, que Balzac inaugure le véritable Art Moderne foncier, dont l’essence est de se reprendre, par la science, à l’originelle nature et de procéder comme elle. […] L’âme s’essore de soi par la musique et reprend sa propre conscience dans le silence solide de la peinture.

1118. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Bertrand reprend les raisons de Flaubert. […] Observons d’abord que cette thèse reprend, avec plus de rudesse, celle que Brunetière exposa dans une célèbre conférence sur Tartuffe, développa dans son article sur la Philosophie de Molière. […] Resterait à reprendre la discussion de Georges Sorel sur le degré de bienfaisance ou d’efficace de ces mythes, ce qui n’est point aujourd’hui notre affaire. […] Pommier, faire, pour reprendre les mots de M.  […] Il est vrai que Faguet, dans un coin, dans une niche de son XIXe Siècle, reprend aigrement contre Balzac la vieille clameur lundiste : Sei ruhig, Pudel !

1119. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Atrée, furieux, assiège et saccage Mycènes, et reprend Erope. […] Alors Atrée : « Va reprendre Athènes, que Thyeste m’a volée, et tue-le ! […] Il faudrait que vos créanciers consentissent à reprendre leurs créances et à rendre l’argent : croyez-vous qu’ils y consentent ?  […] Michel reprend : Que viens-tu faire ici ? […] Caldas s’est laissé persuader par cette mystique enfant : il a refusé de reprendre du service.

1120. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Où on peut le reprendre, c’est à ces mots : « Attente intense. » Il n’est pas nécessaire que l’attente soit intense. […] Et c’est ici que Descartes, dans le texte que j’ai cité plus haut, reprend tous ses avantages. […] Don Juan d’Autriche, qui fut si souvent repris, lui aussi, avec un succès très vif, ne réussit qu’à moitié en sa nouveauté. […] De même que de nos jours, quand la Porte Saint-Martin n’a pas la veine, elle reprend Cyrano de Bergerac et immédiatement refait fortune ; de même en ce temps-là, aussitôt qu’il y avait une chute à l’Odéon, et ce phénomène n’est rare nulle part, on reprenait le Marquis de Villemer et la caisse retentissait joyeusement. […] Il la quitte et la reprend, pour la reprendre encore.

1121. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Il ne reprit la vie commune avec elle que quelques mois avant sa mort. […] On sait que Molière a repris dans le Tartuffe la scène de brouillerie et de raccommodement des deux amoureux. […] Quand l’hiver a glacé nos guérets, Le printemps vient reprendre sa place, Et ramène à nos champs leurs attraits ; Mais, hélas ! […] La tragédie, sans doute, est quelque chose de beau quand elle est bien touchée ; mais la comédie a ses charmes, et je tiens que l’une n’est pas moins difficile à faire que l’autre. — Assurément, Madame, reprend Dorante ; et quand, pour la difficulté, vous mettriez un plus du côté de la comédie, peut-être ne vous abuseriez-vous pas. […] Ici elle sent qu’elle va trop vite pour que ce soit  vraisemblable et elle se reprend, et lourdement : « C’est vous faire sans doute un assez libre aveu et sur notre pudeur me ménager bien peu ; mais puisque la parole enfin en est lâchée… » Cela est bien pénible.

1122. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Quant à l’autre couplet, j’y reprends la nature, Qui des corps azurés a formé la structure, De n’avoir su placer à ce haut firmament Qu’un soleil seulement. […] Peut-être serai-je assez heureux pour reprendre bientôt le langage de la cour d’Amalthée ; et c’est en celui de l’amitié, que l’on y parle mieux qu’en lieu du monde, ou plutôt que l’on ne parle que là, que je vous assure que nul Triton n’est si inviolablement acquis que moi à toutes les Nymphes et à tous les Tritons de la Brévone. […] On a si peu suspecté ses critiques de vanité, que, pour y trouver à reprendre, il a fallu l’accuser d’en avoir montré trop peu en triomphant si haut d’adversaires si au-dessous de lui. […] L’humeur satirique reprit le dessus dans les dernières années de sa vie.

1123. (1933) De mon temps…

Anatole France, nommé membre de la Commission du dictionnaire, reprendrait sa place parmi nous. […] Derrière ce bureau, Alfred Vallette, solide, ponctuel, avisé, laborieux, la face large, le cheveu dru, l’œil attentif, la parole nette, le geste rare, bien d’aplomb en son bon sens infaillible, sensible aux arguments, courtois aux controverses, mais ferme en ses décisions, Alfred Vallette, qui est à son poste dès six heures du matin, qui ne quitte la place que pour une courte sieste d’après-midi et qui ne se retire, le soir, qu’une fois sa besogne accomplie, pour la reprendre le lendemain, dans le même esprit d’ordre et de suite, avec la même sagesse tranquille, le même soin, la même minutieuse conscience… Pendant plusieurs années, j’y suis venu, chaque vendredi, dans ce cabinet directorial, où se concentre la vie du Mercure, et il me semble y être encore, au moment où j’écris ces lignes. […] Nous l’écoutons, puis le travail reprend. […] C’est l’heure où il reprend sa tâche interrompue et où il couvre de sa fine et très lisible écriture les feuilles de petit format dont il se sert.

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