Dès qu’il ouvre la bouche, Napoléon est orateur ; car il règle sa parole pour enlever à ceux à qui il parle, individus ou peuples, contemporains ou postérité, la liberté de leur jugement, pour asservir leurs esprits ou leurs volontés.
A vingt-sept ans, Pierre Loti, qui a rêvé sur tous les océans et visité tous les lieux de joie de l’univers, écrit tranquillement, entre autres jolies choses, à son ami William Brown : … Croyez-moi, mon pauvre ami, le temps et la débauche sont deux grands remèdes… Il n’y a pas de Dieu ; il n’y a pas de morale ; rien n’existe de tout ce qu’on nous a enseigné à respecter ; il y a une vie qui passe, à laquelle il est logique de demander le plus de jouissances possible en attendant l’épouvante finale qui est la mort… Je vais vous ouvrir mon cœur, vous faire ma profession de foi : j’ai pour règle de conduite de faire toujours ce qui me plaît, en dépit de toute moralité, de toute convention sociale.
Et comme règle pratique, nous arrivons à cette conclusion que l’on a le droit d’interpoler.
Lisez les psychologues écossais : ils répètent à chaque page que la première règle de la méthode philosophique est de maintenir distinct ce qui est distinct, de ne pas devancer les faits par une réduction précipitée à l’unité, de ne pas reculer devant la multiplicité des causes.
C’est la règle, Buckle l’a justement remarqué.
Rien ne paraît plus contraire aux faits que de placer la règle morale dans une législation promulguée et de la considérer comme le type sur lequel se façonne la conscience individuelle.
Ils ne savent jamais être eux-mêmes sincèrement, tranquillement, ignorer en toute innocence que des gens se sont permis de formuler des règles morales universelles. » Je n’aurai pas la cruauté de juger après sa chute un esprit dont j’aimai le départ hésitant.
Nous sortons de la règle pour entrer dans l’exception dépravée.
« On n’est pas né pour la gloire lorsqu’on ne connaît pas le prix du temps. » Cette pensée de Vauvenargues semble avoir été la règle de conduite de Pline.
Dans ce dessein, il fallut à cette époque intermédiaire des professeurs de grammaire et de rhétorique qui donnassent la loi et fixassent ses règles au langage nouveau.
Arrivé à Paris à la fin de 1818, l’abbé Gerbet entra au séminaire de Saint-Sulpice ; mais sa santé, déjà délicate, ne lui permettant pas d’y faire un long séjour, il s’établit comme pensionnaire dans la maison des Missions étrangères, où il suivait la règle des séminaristes.
On pourrait citer quelques exceptions à une règle aussi générale ; mais je parle ici du train ordinaire des choses.
Involontairement il faisait comme Descartes : il s’attachait aux pieds, comme des entraves, la méthode et les règles philosophiques ; mais il tenait ses yeux fixés sur un but unique, et n’allait que là.
Son père, homme de génie, homme de bien, mais sans règle et sans suite dans les habitudes journalières de la vie, ne put guère qu’exciter et secouer la jeune intelligence de son fils sans la diriger. […] en quoi leur règle était-elle plus sûre que la mienne, et avaient-ils même une règle ?
D’où l’on pourrait à la rigueur conclure que ces désordres n’avaient pas une importance capitale, malgré l’indignation qu’ils excitent chez d’honnêtes gens un peu timorés et asservis à la règle ordinaire. […] Et il ne s’agit pas de ce satanisme verbal, littéraire, qui fut de mode il y a quelque trente ans, mais d’une âme affreusement lucide dont tout l’art s’applique à corrompre. » Bref, c’est un procès de sorcellerie en règle que M. […] André Gide quelques épisodes du présent ouvrage et aussi qu’elle ne le rende pas plus scrupuleux en grammaire : lui, si remarquable écrivain, voici qu’il n’écrit plus toujours purement et qu’il laisse échapper d’étranges négligences : « nous avons convenu, de…, la rose a fané…, vêtissant… », etc…, sans compter les manquements aux règles, du participe ou de l’accent circonflexe.
ce monde ainsi métamorphosé par la puissance de l’homme, cette nature qu’il a refaite à son image, cette société qu’il a ordonnée sur la règle du juste, ces merveilles de l’art dont il a enchanté sa vie, ne suffisent point à l’homme. […] Réfutation de Malebranche. — Règle fondamentale do l’histoire : rien d’insignifiant ; tout a un sens, tout se rapporte à quelque idée. — Application de cette règle à la géographie physique. […] Pour nous, nous considérons l’histoire comme la contre-épreuve de la philosophie, comme une philosophie tout entière ; et c’est de ce point de vue que nous tirons la règle essentielle de l’histoire. […] Rappeler tout fait, même le plus particulier, à sa loi, examiner son rapport avec les autres faits élevés aussi à leur loi, et de rapports en rapports arriver jusqu’à saisir celui de la particularité la plus fugitive à l’idée la plus générale et à l’esprit d’une époque, c’est là la règle éminente de l’histoire. […] Ainsi, demander à un peuple ce qu’il vient faire en ce monde, quelle destinée il doit accomplir, quelle idée il représente, telle est la première règle de la philosophie de l’histoire.
Ce qui était de tous points convenable, pour une demoiselle comme il faut, c’était d’entrer dans un couvent, afin d’y être élevée et instruite selon les règles. […] La demi-heure écoulée, sur un coup de règle frappé contre la table, tous les livres se fermèrent et la récitation commença. […] Des coups de règle précipités sur le bord de la table, leur imposèrent silence. […] C’était là, la base initiale de mon indépendance ; j’étais étonnamment sage et laborieuse, dans le seul but d’échapper à la règle. […] Non, bien sûr, je déteste toujours la règle, les vilains murs gris, les grilles, cette vie sans initiative, où je n’ai pas cessé d’être une révoltée.
Un philosophe qui a étudié l’antiquité et les débuts de l’intelligence sait tout cela ; et il ne lui manque plus qu’une chose, c’est de mettre plus souvent en pratique une règle qu’en théorie il connaît si bien. […] Mais une trêve de quinze jours ou de trois semaines comporte, selon toutes les règles de la guerre, le ravitaillement proportionné des places fortes investies, et notamment de Paris. […] Je pourrais même citer des arrondissements ou il suffit que les gros fermiers, les propriétaires adoptent un nom pour que les Journaliers adoptent l’autre. — Règle générale : le villageois ne reçoit conseil que de ses égaux ; il ne parle volontiers d’affaires publiques qu’avec les gens de la même condition et du même habit, qui trinquent avec lui et parlent son langage. […] Dans un pareil monde, le désintéressement, la délicatesse, la discrétion étaient de règle, et le ton des entretiens correspondait à l’élévation des sentiments. […] Il était bien de sa race, race féconde et terrible, en qui le cœur, l’esprit, l’imagination, la passion, la volonté, tous les ingrédients de la nature humaine, étaient trop forts, où la précocité et l’excès étaient de règle, où tout d’abord le pôle-môle des instincts animaux et des facultés supérieures éclatait en foudres parmi des fumées et des éclairs.