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15. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

car la question se débat, selon M.  […] … Après ces paroles et la question ainsi posée, qui ne croirait que M.  […] Si la question philosophique du temps présent est, comme l’a dit M.  […] Saisset, à qui je ne demanderai pas plus qu’il ne peut me donner, a-t-il fait du moins dans son Essai de philosophie religieuse, pour le compte de la personnalité divine, quelque découverte qui fasse avancer cette question ? […] Sans originalité d’aucune sorte, triviale même dans le faux, par exemple, dans la question des religions, qui ne sont d’après lui que des amusettes et des symboles, l’œuvre de M. 

16. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXV. Le Père Ventura »

Il a mis sa main, sa main libre de prêtre, sur les questions du moment, et il a été tout à la fois sacerdotal et politique. […] Bourdaloue et Bossuet, ressuscités parmi nous, seraient donc tenus de jeter sur le temps, — sur le détail des questions du temps, — ce regard pénétrant qui n’a jamais manqué au prêtre, si surnaturellement pratique. […] Ventura avait pour la Critique l’intérêt d’un esprit de l’ordre le plus élevé qui, jusque-là, s’était illustré dans de très puissantes polémiques, mais que l’événement et le choix de l’Empereur mettaient en demeure de se montrer fécond et net dans sa fécondité et de dire enfin le mot suprême que, sur toutes les questions, le christianisme, s’il rencontre un homme de génie, n’a jamais manqué de prononcer ! […] C’est une réponse aux questions des novateurs du temps. […] Pour le prêtre, en effet, et pour tout homme qui croit avec juste raison que la politique sort des flancs de la morale et ne peut pas sortir d’ailleurs, la question primaire, la question fondamentale, à cette heure de l’histoire, est la reconstitution de la famille chrétienne, brisée par l’individualisme du temps.

17. (1818) Essai sur les institutions sociales « Addition au chapitre X de l’Essai sur les Institutions sociales » pp. 364-381

Je n’entends pas reprendre en sous-œuvre toutes les parties de l’Essai sur les Institutions sociales, mais seulement la partie qui se rapporte à la question de l’institution du langage. […] Une première remarque va jeter un jour décisif sur toutes les questions de ce genre. […] La même question a été remise au concours en 1825 et 1826. […] J’avoue que j’ai besoin de connaître ces deux mémoires pour saisir la question proposée, qui sans doute a reçu son sens de celui que lui ont donné les deux concurrents couronnés. […] Fabre d’Olivet, c’est la question proposée par l’Institut, et surtout les termes dans lesquels elle est proposée.

18. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

Qui ne voit les faux-fuyants perpétuels que l’on emploie dans cette question ? […] Je ne voudrais pas être obligé d’aborder incidemment une question des plus difficiles et des plus complexes, celle des différences de l’homme et de l’animal. Cette question mérite d’être examinée en elle-même et non comme un épisode. […] Je suis d’avis que l’on ne doit pas mêler les questions morales et sociales aux questions zoologiques ; je voudrais cependant que l’histoire naturelle ne montrât pas une trop grande indifférence morale, et que par sa prétendue impartialité elle ne blessât pas trop l’humanité. […] Peu m’importe la question d’origine ; je ne cherche pas si un seul couple a donné naissance à l’espèce tout entière.

19. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 22, que le public juge bien des poëmes et des tableaux en general. Du sentiment que nous avons pour connoître le mérite de ces ouvrages » pp. 323-340

La raison ne veut point qu’on raisonne sur une pareille question, à moins qu’on ne raisonne pour justifier le jugement que le sentiment a porté. La décision de la question n’est point du ressort du raisonnement. […] C’est le juge compétent de la question. […] C’est l’oreille lorsqu’il est question de juger si les accens d’un récit sont touchans ou s’ils conviennent aux paroles, et si le chant en est mélodieux. […] Le public se restraint suivant l’ouvrage dont il est question de juger.

20. (1911) La valeur de la science « Troisième partie : La valeur objective de la science — Chapitre XI. La Science et la Réalité. »

Mais ce n’est là qu’un côté de la question. […] Non seulement nous ne pouvons deviner la réponse, mais si on nous la donnait, nous n’y pourrions rien comprendre ; je me demande même si nous comprenons bien la question. […] La première question étant hors de cause, reste la seconde. […] La question est de savoir si cet accord sera durable et s’il persistera chez nos successeurs. […] À la lumière de ce nouveau principe, examinons la question qui nous occupe.

21. (1921) Enquête sur la critique (Les Marges)

Le public français aime qu’une question soit vidée. […] Et cette enquête pose une fois de plus la question de la situation des intellectuels dans la présente société. […] Souchon, et c’est déjà prendre la question par le côté négatif. […] Insistant sur cette question du journal, M.  […] Mais ceci nous conduit à notre seconde série de questions.

22. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Conclusion »

C’est une question hors de sa portée qu’elle renvoie à la métaphysique. […] La question de la croyance ou affirmation reste posée, mais non résolue d’un commun accord. […] C’est une question de genèse que vous n’examinez pas, parce que vous raisonnez toujours dans l’hypothèse d’un esprit adulte et complètement constitué. […] — Cette question est factice, inintelligible, par conséquent insoluble. […] Toute solution dernière sur cette question dépasse la psychologie expérimentale : ce serait l’idéalisme pour Mill et Bain, le réalisme pour Spencer.

23. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

Et puis, infailliblement, un jour, bientôt peut-être, le Rhin sera la question flagrante du continent. […] Tout en cherchant à sonder la question d’avenir qu’offre le Rhin, il ne se dissimule point, et l’on s’en apercevra d’ailleurs, que la recherche du passé l’occupait, non plus profondément, mais plus habituellement. […] Cette double conviction, absolument acquise et invariablement fixée en lui, devint un de ses points de départ dans l’examen de la question. […] On se rappelle qu’il y a six ou huit mois environ la question du Rhin s’est agitée tout à coup. […] Lorsqu’une question qui intéresse l’Europe, c’est-à-dire l’humanité entière, est obscure, si peu de lumière qu’on ait, on doit l’apporter.

24. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre V. Les âmes »

On presse l’abîme de questions. […] De toutes ces questions, celle entre toutes qui nous obsède l’intelligence, celle entre toutes qui nous serre le cœur, c’est la question de l’âme. […] première question. […] Et puis, deuxième question, y a-t-il de grandes âmes ? […] Questions incommensurables et insolubles.

25. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IX. La pensée est-elle un mouvement ? »

Réduisant la question à des termes précis, nous disons : La pensée est-elle un phénomène que la série des phénomènes matériels amène dans son développement ? […] Je réponds : Ne voyez-vous pas que c’est précisément ce qui est en question ? […] À cet habile subterfuge de l’école matérialiste, il me semble que le duc de Broglie a très pertinemment répondu, dans son savant examen de la philosophie de Broussais73 : « Il ne s’agit point, dit-il, de savoir comment on pense, mais mais qui est-ce qui pense ; ce n’est pas la question du quomodo, c’est la question du quid. […] On peut même dire qu’il y a la déjà un commencement de réponse à la question du quomodo. […] La science, disons-le, ne connaît pas de réponse à ces doutes et à ces questions, et là sera éternellement le point d’appui de la foi, car l’homme ne veut pas mourir tout entier ; peu lui importe même que son être métaphysique subsiste, s’il ne conserve, avec l’existence, le souvenir et l’amour.

26. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

Une telle question est tout le livre de Xavier Eyma. […] une question de droit ! […] Une question d’honneur ! […] Moi, je ne cesserai d’appeler cela une question d’orgueil, d’avarice et d’ingratitude, une question que le peuple américain d’alors n’aurait jamais posée sans ses chefs, dit Xavier Eyma, avec une imprudente naïveté (p. 111, Ier vol.) ! […] — si la question de l’esclavage déchirera un jour, pour en faire des cartouches, cette Constitution de papier, à travers laquelle ce n’est pas des chars attelés à quatre chevaux, mais les événements, les choses et les hommes, qui, dans un temps donné, passent toujours à travers les Constitutions !

27. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VI. Du raisonnement. — Nécessité de remonter aux questions générales. — Raisonnement par analogie. — Exemple. — Argument personnel »

. — Nécessité de remonter aux questions générales. — Raisonnement par analogie. — Exemple. — Argument personnel Mais il ne s’agira pas toujours de décrire et de raconter. […] Trouver la formule de la question, c’est presque tout : car la formule enveloppe la démonstration et la contient. […] Si l’enfant est fort en retard, il dit : « Maman m’a retenu ; elle avait besoin de moi. » Il crée un conflit de devoirs : ici apparaît une question générale. […] On ne saurait trop s’attacher, en tout sujet, à discerner la question générale parmi les circonstances particulières. […] Les lettres de Mme de Sévigné, les Fables de la Fontaine abondent en questions générales légèrement discutées et délicatement résolues.

28. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Rome et la Judée »

Franz de Champagny a beau nous dire avec raison, dans sa préface, que la question pour le monde et l’histoire n’est ni la question économique, ni la question politique, ni même la question sociale, mais la question morale, la question de l’homme, de sa vie terrestre et de sa vie au-delà de la terre : « L’homme est-il souverain ou subordonné ? […] » le livre de Champagny, qui est un chrétien, n’est point, selon nous, une réponse péremptoire à cette question mère. […] En sa qualité de chrétien, Champagny tient cette question pour résolue ; mais pourtant, puisqu’il fait un livre, c’est qu’il veut apparemment pousser ou incliner les esprits vers la solution qu’il possède et sur laquelle il est tranquille.

29. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « [Addenda] »

Il ne s’agit pas de querelle d’Allemand, quoi que vous en disiez : dans les trois quarts des questions de textes ou de critique proprement dite, les Allemands ont raison contre nous. […] Il faut faire de cela, ce me semble, une question de fait et pas autre chose. […] Je suis paresseux de corps, et d’ailleurs je ne me sens pas très compétent en ces sortes de questions. […] Que si l’on retrouvait une lettre d’Henri IV où il fût question de la poule au pot, il faudrait que cette lettre fût trois fois authentique pour qu’un bon esprit, aguerri à ces sortes de recherches, se décidât à y croire. […] Geffroy, publié à la fin du tome II de son ouvrage sur Gustave III, et qui est jusqu’ici le dernier mot de la question.

30. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Panurge » pp. 222-228

» Cette question qu’il propose à Pantagruel près de l’île Caneph, est bien celle qui l’intrigue, et qu’il résout sans cesse, par son insouciance, un grand manque de scrupules, cette parfaite légèreté et indolence d’âme, qu’on appelle « avoir de la philosophie » ; certaine gayeté d’esprit, dit Rabelais, conficte en mespris des choses fortuites, pantagruélisme sain et dégourt, et prêt à boire si voulez. » *** Derrière ce personnage, grossi en caricature et décrit de verve, il y a plus qu’une imagination de Rabelais. […] Ni l’exaltation à propos de questions métaphysiques, ni le respect de la force ou du droit, n’ont dominé en France au point de garantir la religion, les rois et les juges. […] Et, au bout de toute cette escrime plus amusante qu’acharnée, celle de Montaigne et de Voltaire, la question finale qui s’empare de l’esprit français, est bien celle de Panurge. « Remède à fâcherie ?  […] Et alors viennent les vrais artistes français, La Fontaine, Watteau, les auteurs, les vaudevillistes, les chansonniers, tous gens qui cherchent à égayer, demeurent, écrivant à point nommé pour les « langoureux malades ou autrement faschez et désolez. » *** Aujourd’hui beaucoup de choses ont varié, et la question de Panurge se pose plus inquiétante. […] Notre scepticisme a subsisté ; mais il veut maintenant approfondir les questions suspectes, et, à cet effort, il a perdu toute gaîté et toute popularité.

31. (1888) Demain : questions d’esthétique pp. 5-30

Anatole France les questions que voici : Que pensez-vous que doive être la littérature de demain ! […] Anatole France Monsieur, Vous avez honoré d’une réponse publique la lettre que je vous avais adressée à propos de questions littéraires nouvelles. […] Sans rien oublier des conquêtes naturalistes et romantiques, ceux qui viendront, pour mettre une âme dans un corps agissant, retourneront aux traditions spirituelles et classiques, avec cette importante nuance ; qu’ils sauront que le temps des idées générales est passé  Mais ici deux questions se dressent, une question de fond et une question de forme (comme on disait très jadis). […] L’autre question est celle-ci : les procédés qui ont suffi à l’analyse du composé humain suffiront-ils à la synthèse ? Et à peine cette question est-elle formulée qu’on voit que le plus notable fait esthétique de cette heure consiste en l’effort manifeste d’une synthèse do tous les arts en chacun des arts.

32. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Armand Hayem »

Il n’y a que des Acamies pour poser, avec cette majesté et cette incorrection de cuistres officiels, des questions plus ou moins impertinentes aux esprits assez modestes et assez souples pour les accepter docilement et pour y répondre ; car il y a encore de ces esprits — et même ils sont nombreux — qui se plaisent à ces petits jeux byzantins ! […] Mais l’Académie, qui a retiré de ses programmes futurs la question posée par elle dans ce brumeux français qui la distingue, l’a comblé de compliments par l’organe de son rapporteur, Baudrillart, très compétent, comme on sait, en matière d’analyses morales, pour les avoir étudiées dans le Faste funéraire et les Fêtes publiques sous l’ancienne monarchie. […] Les académies touchent parfois de leurs mains aveugles et tâtonnantes à des questions qui leur feraient peur si elles en voyaient la portée, comme des enfants qui touchent à des armes chargées et qui ne savent pas que ce qu’ils touchent là, c’est peut-être la mort ! […] … Voilà la question, sans métaphysique ! […] Sur la question à feu, en ce moment, de l’égalité entre les deux sexes, — ce ridicule préjugé physiologique et psychologique des femmes-hommes et des hommes-femmes de ce temps, — l’auteur de l’Être social (page 162) reconnaît que le jour n’est pas venu où le droit des femmes à la virilité triomphera.

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