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17. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Ils en prennent leur parti de bonne grâce. […] Prenons un exemple. […] Ainsi je prends la dernière scène. […] Le feu ne prenait pas, et voilà tout. […] Sitôt pris, sitôt pendu.

18. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

Il estimait l’armée du prince de Bade trop nombreuse, et la sienne trop peu, pour risquer aucune affaire et pour prendre l’offensive. […] Il y prend les ordres du roi et repart treize jours après avec la permission de faire le siège de Kehl, s’il le croyait convenable. […] Informé des critiques de Versailles, tant celles des courtisans que de quelques officiers généraux, il crut devoir se justifier auprès du ministre d’avoir pris Kehl trop cavalièrement, sans avoir observé toutes les formes. […] Villars, jugeant impossible d’entreprendre sa jonction avec l’électeur avant le mois de mai, prit sur lui de ramener son armée sur la rive gauche du Rhin pour lui donner du rafraîchissement. […] si vous me permettez de sortir un peu du sérieux qui convient quand on a l’honneur d’écrire à son ministre, j’aurai l’honneur de vous dire que vous vous y prenez très mal.

19. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

Ii est républicain et patriote, il hait l’Angleterre et veut prendre le Rhin. […] Les personnages qu’il représente ont pris place dans le vide de sa personne. […] Aussi la fausse conception qu’elle prend d’elle-même va-t-elle se traduire par de toutes autres conséquences. […] L’homme peut en effet tour à tour prendre le change sur la nature et le degré de sensibilité, de son intelligence ou de sa volonté. […] Il semble en effet parfois que la fausse conception qu’elle prend d’elle-même et des choses suffise à causer son aversion pour toute réalité.

20. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite.) »

J’ai dit qu’entre autres amusements favoris, ce prince, âgé pour lors de vingt et un ans (1749), avait, fait de ses chambres un chenil et qu’il y dressait une meutes en criant comme les chasseurs ; il n’interrompait cet exercice furieux que pour prendre son violon et en racler avec violence ; puis il revenait à ses chiens qu’il corrigeait. […] Il avait, d’ailleurs, des amours publiques avec des femmes de la Cour, et il finit par entretenir une liaison affichée avec une des frailes ou dames d’honneur (Élisabeth Woronzoff), qui prit sur lui un empire absolu, et qui le poussait au divorce dès qu’il serait le maître. […] Catherine a lu dans l’avenir, et elle a pris son parti de bonne heure ; on l’entrevoit d’après son récit. […] , elle résolut une bonne fois de l’en punir, et elle s’y prit pour cela comme les dames de la cour de Philippe le Bel s’y prirent, dit-on, avec le poëte Jean de Meung leur insulteur. […] Voyant cela, je sortis, en fermant la porte après moi, et tout de suite je m’en allai trouver sa belle-sœur, à laquelle je dis qu’il fallait aller prendre une bonne poignée d’orties et en fouetter cet homme, qui se conduisait si insolemment depuis longtemps avec nous, afin de lui apprendre à nous respecter.

21. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

Qu’ils prennent donc des traductions, celles plutôt qui sont fidèles à l’esprit et à la couleur qu’au sens littéral. […] Les idées, prises par autorité, comme des dogmes, ne sont plus à l’usage que de creuses banalités. […] Vous prendrez donc une idée de l’amour maternel, où Racine fournira beaucoup, mais où il entrera un peu de vous-même. […] On pourra parler de l’homme : on ne sera jamais pris au dépourvu sur ce chapitre. […] On leur prendra des idées, qui serviront à diriger nos expériences et à les classer.

22. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Comment s’y prend-elle pour remanier ainsi la nature ? […] Ce que vous prenez pour une ébauche est un achèvement. […] L’œuvre va prendre un sens nouveau, plus large que le premier. […] Enfin les grands cartons, où l’image a pris sa forme définitive. […] Prenons l’estampe célèbre de Callot.

23. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Les poules mêmes prenaient le trot et allaient se réfugier dans les cours. […] Birouk prit son fusil et se mit à examiner la batterie. — Pourquoi le prends-tu ? […] Vous sortez du ravin… Le ciel prend à l’horizon une teinte de plomb. […] Domestiques serfs pris parmi les paysans.

24. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

Vous qui êtes dans des conditions meilleures, vous devez prendre un parti. […] Étienne n’y prenait aucune part et continuait à se promener dans sa chambre. […] — Pourquoi donc en prendre encore un ? […] Gabriel prit un de ses grands airs et se mit à crier contre les cochers. […] Quand il a pris un engagement, on peut s’y, fier.

25. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

On discute les définitions qu’elle pose et les théories qu’elle expose ; elle s’est servie en effet d’une métaphysique pour se donner un corps ; mais elle aurait pu à la rigueur en prendre un autre, et même n’en prendre aucun. […] Or, ils n’y réussiront que dans la mesure où ils auront pris en considération la nature. […] Mais puisqu’ils sont détachés de lui, ils peuvent lui être pris ; les prendre tout faits est plus facile que de les faire. […] À moins qu’ils ne se décident, entraînant avec eux leur pays, à aller prendre ce qu’on leur refuse. […] Elle prend son point d’appui dans le témoignage humain, toujours sujet à caution.

26. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

Arlequin prend la parole et dit : “C’est… c’est… c’est Pantalon. — Au diable le menteur effronté ! […] Arlequin prend la bourse et leur donne de fausses indications. […] Il court au buffet, prend une assiette, l’essuie à son derrière et la présente à son maître. […] Don Juan prend feu là-dessus, et lui permet de s’asseoir à son côté. […] Celui-ci prend un poulet rôti d’une main, un chandelier de l’autre, et va voir qui c’est.

27. (1802) Études sur Molière pp. -355

Nous touchons au moment où Molière va prendre l’essor le plus rapide. […] Il prend cependant la résolution d’épouser une jeune innocente appelée Laure, qu’il a fait élever dans un couvent. […] En donner le précis, c’est prouver que Molière a bien fait de ne pas la prendre en entier. […] Il a associé l’usure à l’avarice, et mis l’avarice aux prises avec l’amour. […] Jourdain, bien battu, bien trompé par sa femme, sa fille et son gendre, prendra toutes ces petites gentillesses ?

28. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Le vieux poète, à l’en croire, y aurait été si bien pris qu’il lui serait échappé de dire, sous le charme, « qu’il aimerait mieux avoir écrit l’Homère français que d’être Homère lui-même. » Évidemment il n’y a ici de pris que Lamotte. […] Il s’y était pris avec eux comme avec Boileau et Fénelon. […] Aussi, bon nombre de gens s’y laissèrent-ils prendre. […] Fontenelle a conservé les vieilles modes ; c’est un moindre travers que d’avoir pris les nouvelles. […] Plusieurs parmi les meilleurs chrétiens, se laissèrent prendre aux aimables avances de son doute.

29. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

Souvent on nous présentera un personnage qui prépare les filets où il viendra lui-même se faire prendre. […] Autant le comique peut prendre de formes, autant l’esprit aura de variétés correspondantes. […] On pourrait dire que la plupart des mots présentent un sens physique et un sens moral, selon qu’on les prend au propre ou au figuré. […] « Tous les arts sont frères » : dans cette phrase le mot « frère » est pris métaphoriquement pour désigner une ressemblance plus ou moins profonde. […] Car enfin, ces malheureux actionnaires, nous leur prenons l’argent dans la poche… Et dans quoi voulez-vous donc que nous le prenions ? 

30. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Balzac, et le père Goulu, général des feuillans. » pp. 184-196

Une simple réflexion que Balzac avoit faite au sujet des moines, sans aucun dessein formé de les décrier, leur fit prendre l’allarme à tous. […] Goulu, homme violent & despotique dans l’ordre, en prit la défense. […] Le général remercia dom André de ses bons offices, & prit lui-même la plume. […] Mais elles furent bien prises de tout le monde, graces à la haine qu’on portoit à Balzac, à l’ombrage que faisoit son mérite, à quelques distinctions qu’il s’attira de la part de la cour. […] Il ne manque à cet écrivain d’une imagination élevée, d’un stile énergique, harmonieux, pittoresque & correct, que d’être né trente ans plus tard, & d’avoir pris le goût des grands écrivains du siècle de Louis XIV.

31. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre III. Le Bovarysme des individus »

Ces ressentiments extrêmes, en raison même de leur intensité, ont été pris pour modèles en la plupart des sociétés humaines. […] Il faut qu’il se reflète dans sa propre conscience autre qu’il n’est, revêtu d’apparences où il prenne le change sur sa propre personne. […] Cela est bien raisonné de sa part : outre qu’à se voir isolé du vulgaire il pourra croire qu’il a pris au-dessus de lui son essor, l’instinct secret de sa faiblesse lui commande d’éviter les contacts. […] Enfin si par hasard son admiration s’adresse à quelque objet admirable en vérité, il peut se faire que des hommes éminents se laissent prendre à sa mimique. […] Le snob n’est rien moins qu’un intrigant intéressé à faire prendre aux autres afin de les exploiter, une fausse opinion de lui-même.

32. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

Prenez les usuriers en masse, de leur foule se dégage un total, Shylock. […] Il a seulement pris Virgile pour comparse. […] Prométhée a fait sur l’Olympe ce qu’Ève a fait dans l’Éden ; il a pris un peu de science. […] Et étant la nuit, et voulant tuer, qu’est-ce qu’il prend pour tuer ? […] Il prend la tyrannie, dont il fera plus tard la faiblesse, Lear ; il prend la trahison, Edmond ; il prend le dévouement, Kent ; il prend l’ingratitude qui commence par une caresse, et il donne à ce monstre deux têtes, Goneril, que la légende appelle Gornerille, et Regane, que la légende appelle Ragaii ; il prend la paternité ; il prend la royauté ; il prend la féodalité ; il prend l’ambition ; il prend la démence qu’il partage en trois, et il met en présence trois fous, le bouffon du roi, fou par métier, Edgar de Glocester, fou par prudence, le roi, fou par misère.

33. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Il n’y a que l’égoïste qui ne prend nul intérêt au sort de sa patrie. […] il faut aujourd’hui s’y prendre dès la veille pour arriver jusqu’à lui. […] Si je n’étois pas anglais, je dirois qu’il faut s’en prendre à la légereté des têtes. […] Il semble que tout ait été crée pour prendre ses ordres. […] Prenons Paris pour exemple.

34. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

Il faut donc en prendre son parti et laisser faire les curieux, les laisser courir et battre la campagne en tous sens à leur guise, sauf ensuite à distinguer et à choisir dans ce qu’ils nous rapporteront. […] En accordant toute autorité à son témoignage, à sa déposition concernant lui-même, il ne s’agit que de le bien entendre et de ne pas le prendre au mot sur tous ses aveux. […] Ce ne sont que des rôles que nous jouons dans la vie ; ne les prenons que comme des rôles. […] Quand il faut absolument se décider pour ou contre, il y a un point principal, un nœud du débat qui le décide à prendre un parti plutôt qu’un autre. ; hors de là, il reste quasi neutre et indifférent. […] Le duc de Guise avait pris les armes ; la Ligue se formait et s’étendait : Henri III était débordé ou bien près de l’être.

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