Une langue ancienne qui est restée en usage, doit, considérée avant sa maturité, être un grand monument des usages des premiers temps du monde. […] Il est naturel aux enfants de transporter l’idée et le nom des premières personnes, des premières choses qu’ils ont vues, à toutes les personnes, à toutes les choses qui ont avec elles quelque ressemblance, quelque rapport. […] Dans la personne des premiers pères se trouvèrent donc réunis la sagesse, le sacerdoce et la royauté. […] Voyez la vie du premier dans Plutarque. […] Dans son premier article, cet axiome est un nouveau principe de l’héroïsme des premiers peuples ; dans le second, c’est le principe naturel des monarchies.
Liottier, elle débuta dans le monde sous le Directoire ; elle a rendu à ravir l’impression de cette époque première dans plusieurs de ses romans, mais nulle part plus naturellement que dans Les Malheurs d’un amant heureux. […] Cette date est d’ordinaire celle de notre jeunesse, de notre première ivresse et de nos premiers succès : il se fait là au fond de nous-mêmes un mélange chéri, que rien plus tard n’égalera. […] Cette attention imprévue et détournée choque Léonie dès qu’elle s’en aperçoit, presque autant que l’inattention première ; car enfin, s’il entrait au moins quelque générosité dans la conduite de M. de Clarencey ! […] Malgré ces invraisemblances, le ton de ce roman, surtout du premier volume, est facile et naturel ; c’est le Gil Blas de Mme Gay, et elle s’y permet sous le masque des traits plus gais, plus vifs, plus lestes si l’on veut, que dans sa première manière. […] [NdA] Léonie de Montbreuse était dédiée, dans la pensée de Mme Gay, à sa fille Mme la comtesse de Canclaux, née du premier mariage.
Marmontel est au premier rang parmi les bons littérateurs du xviiie siècle, l’aîné de La Harpe de quinze ou seize ans, il mérite autant et plus que lui le titre de premier élève de Voltaire dans tous les genres. […] Rien de plus agréable, d’ailleurs, que tous ces premiers récits de Marmontel. […] Son premier livre des Mémoires est pourtant très bien composé. Ce livre heureux, qui contient l’histoire de l’enfance, de la famille, des premières études et même des premières amours, se termine par la brusque nouvelle de la mort du père, c’est-à-dire par la première grande douleur qui initie au sérieux de la vie. […] Il eut, à ce premier début, un bonheur dont toute sa vie se ressentira.
Royer-Collard qui les avait connues, et qui parlait d’elles dans leur première jeunesse comme de quelque chose de charmant et de mélodieux, comme d’un nid de rossignols. […] Être en histoire littéraire et en critique un disciple de Bacon, me paraît le besoin du temps et une excellente condition première pour juger et goûter ensuite avec plus de sûreté. Une très-large part appartiendra toujours à la critique de première lecture et de première vue, à la critique mondaine, aux formes démonstratives, académiques. […] Le portrait vu dans sa première épreuve a pour l’amateur et pour l’homme de goût un prix que rien dans la suite ne peut rendre. […] Heure première et féconde de laquelle tout date !
On peut suivre maintenant, de point en point, tout le détail de ses premières impressions, de ses premiers pas (avril-mai 1770). […] Aussi l’un de ses premiers désirs à la Cour sera de visiter la maison de Saint-Cyr. […] Il arriva à Marie-Antoinette, peu après son arrivée à Versailles, le même contre-temps qu’à Marie Leckzinska : le ministre qui avait contribué à l’appeler au trône ne resta pas auprès d’elle pour diriger ses premiers pas et pour éclairer ses premières démarches. […] Ces premières impressions d’une âme jeune sont restées justes. […] Le premier volume allait paraître (chez Pion), et j’avais sous les yeux, en écrivant ces premiers articles, les bonnes feuilles de ce premier volume, mais non l’Introduction, qui n’était pas encore prête et que je n’ai lue qu’après.
Un jour que je l’avais entendu raconter avec feu ses premières années, il m’est arrivé d’écrire : « Émile de Girardin est un produit de l’éducation naturelle. […] Le livre d’Émile, résultat de sa première éducation romanesque, et où il jeta son premier cri, est à la fois une confession déguisée à peine, et une imitation littéraire du genre mis en honneur par Chateaubriand, et qui se continuait chaque jour avec faveur par Adolphe, Édouard, Ourika , … toute cette postérité de René. […] Tous ses premiers sentiments, ses premières pensées se ressentent nécessairement de cette position fausse ; les deux Émile, celui du roman et celui de la réalité, se confondent sans qu’on les puisse distinguer, si ce n’est par la conclusion. […] M. de Girardin y a fait, sans y songer, le testament de sa première jeunesse. […] Il imagina et entreprit coup sur coup plusieurs journaux et publications de divers genres qui répondaient à des besoins du temps, à des besoins encore vagues qu’il était l’un des premiers à deviner et à pressentir.
Ceux du premier ban sont tout à fait fanatiques, leur admiration étant faite de l’admiration qu’ils ont pour leur intelligence et du mépris qu’ils font de l’inintelligence d’autrui. […] Ils partent de ce principe que tout texte qui est compris du premier coup par n’importe qui n’est pas de la littérature. […] Peut être compris du premier coup par n’importe qui un trait de sentiment qui parfois du reste est fort beau. […] est une fort belle chose et peut être entendu par le premier venu, et qu’il soit entendu du premier venu n’est point du tout une raison pour le trouver vulgaire et le forclore de la littérature. […] Vous n’avez pas compris du premier coup la Mise en liberté de Victor Hugo et je ne songe qu’à vous en féliciter.
j’ai beaucoup examiné et comparé, et je puis vous assurer qu’à partir d’une certaine date de notre histoire (car je ne parle pas des premiers siècles et des premières races), Mézeray est encore notre meilleur historien. » Ce jugement m’était resté dans la pensée, lorsque peu après je rencontrai une réimpression d’une partie de l’Histoire de France de Mézeray, Le Règne de Henri III, que venait de publier en province M. le pasteur Scipion Combet25, en y joignant une notice sur Mézeray qui confirmait de tout point les idées du premier juge. […] En parcourant les papiers du fonds Mézeray à la Bibliothèque impériale, j’ai rencontré27 cette première dédicace non employée et mise au rebut, et j’en donnerai quelque chose ici, parce que c’est justice et que l’inspiration de cette grande œuvre historique, qui ne parut que sous la régence, doit se rapporter à l’âge et au règne précédent. […] Le Mézeray était le nom qu’il avait adopté dans sa forme première. […] Son premier ouvrage reste pourtant le plus original dans son incomplet même. […] Pour toute l’époque du Moyen Âge et des premiers règnes capétiens, il manque à Mézeray une connaissance approfondie de nos anciens historiens latins et de ce monde ouvert par les Du Chesne et les Du Cange.
Mignet, par ce premier et remarquable essai, déclarait hautement sa vocation naturelle et en même temps le procédé le plus habituel de son esprit. […] J’ai encore présentes à l’esprit ces premières leçons de l’Athénée dans lesquelles M ignet aborda le xvie siècle et la Réforme. […] en ses quelques pages les plus sanglantes, et dont les divers temps se gravèrent ineffaçablement du premier jour dans toutes les mémoires encore vierges. […] De nouveaux documents arrivés d’Espagne, et relatifs au rôle de Philippe II dans le meurtre d’Escovedo, permettent à l’auteur de préparer une prochaine édition plus complète, et dans laquelle ses premières conjectures se trouveront confirmées. […] Le portrait surtout du premier est un chef-d’œuvre.
Feuillet à l’origine et dans sa première manière (car il en a eu deux, ou du moins sa première manière a pris, depuis, un second et très-grand développement), il faut voir où en était juste le roman lorsqu’il débuta, quels en étaient les sujets habituels et le ton dominant. […] Qu’est-ce que la Crise, par exemple, l’un des premiers jolis proverbes de M. […] Point du tout, vous y êtes attrapé : c’est du premier cheveu blanc d’un homme, d’un mari, qu’il est question. Sa femme attendait avec impatience ce premier signe de l’âge raisonnable. […] Je ne veux pas dire pour cela que tout soit de parti pris dans cette direction première.
De même la métaphysique poétique des premiers humains les frappa d’abord par la crainte de Jupiter, dans lequel ils reconnurent le pouvoir de lancer la foudre, et terrassa leurs âmes aussi bien que leurs corps, par cette fiction effrayante. […] Par suite de ce premier effort, la vertu commença à poindre dans les âmes. […] C’est le second principe de la Science nouvelle, lequel dérive du premier (la croyance à une Providence). […] Aussi est-ce un principe du droit des gens, que la femme suive la religion publique de son mari. — La seconde solennité consiste dans le voile dont la jeune épouse se couvre, en mémoire de ce premier mouvement de pudeur qui détermina l’institution des mariages. — La troisième, toujours observée par les Romains, fut d’enlever l’épouse avec une feinte violence, pour rappeler la violence véritable avec laquelle les géants entraînèrent les premières femmes dans leurs cavernes. […] On s’étonnera peu de ce dernier évènement si l’on songe à l’étendue illimité de la puissance paternelle des premiers hommes du paganisme, de ces Cyclopes de la fable.
Les forts, les puissants des premiers âges, établirent leurs habitations au sommet des montagnes. Le latin arces, l’italien rocce, ont, outre leur premier sens, celui de forteresses. […] Platon en fait honneur à la prévoyance des premiers fondateurs des cités. […] Ces premiers serviteurs se nommaient chez les Latins vernæ, tandis que les fils des héros, pour se distinguer, s’appelaient liberi. […] Les contrats de société étaient inconnus, par un effet de l’isolement naturel des premiers hommes.
Il est juste que nous soyons aussi au premier rang dans les, combats, afin que chacun des nôtres dise, en nous voyant : S’ils font la meilleure chère et boivent le vin le plus doux, ils ont aussi l’énergie et la force quand ils combattent à notre tête. » — Et il ajoute, dans un sentiment bien conforme à l’héroïsme naïf de ces premiers temps, avant l’invention du point d’honneur chevaleresque : « Ô mon cher, si nous devions, en évitant le combat, vivre toujours jeunes et immortels, ni moi-même je ne combattrais au premier rang, ni je ne t’engagerais, toi aussi, à entrer dans la mêlée glorieuse ; mais maintenant, puisque mille chances de mort sont suspendues sur nos têtes, sans qu’il soit donné à un mortel ni de les fuir ni de les éviter, allons, soit que nous devions fournir à d’autres le triomphe, soit qu’ils nous le donnent ! […] C’est par les yeux, c’est par les arts encore, c’est par les débris des monuments qui ont gardé je ne sais quoi de leur fleur première et de leur éclat de nouveauté, que les Anciens, les Grecs, se sauvent le plus aisément aujourd’hui. […] Mais c’est une raison de plus pour que notre fond de perspective ne cesse de nous montrer cette beauté première, cette excellence parfaite dans son cadre et en ses contours limités. […] Études littéraires et morales sur Homère ; première partie, l’Illiade, par M. […] Matthew Arnold, précédemment cité dans le courant de cet article, est le fils du célèbre docteur, et s’est placé lui-même au premier rang parmi les critiques littéraires de son pays.
C’est signe que la journée avance et qu’une pensée prévoyante succède insensiblement chez presque tous à l’audace et à la témérité première. […] Lui, il est critique, en quelque sorte, d’emblée et essentiellement ; on ne voit pas que ce goût se soit substitué chez lui à une vocation première, à une ardeur autre part déterminée. […] On a eu l’accès inverse de cette ivresse première. […] Ayant peu écrit dans sa première jeunesse, nourri d’études classiques, élevé au nid de la littérature française, M. […] Cette première recherche a déjà de quoi apaiser et amortir la curiosité, de quoi remettre à sa place le présent.
Vogl est resté superbe aux premier et troisième actes de Tristan ; l’insuffisance de la voix était plus pénible au second Rien à ajouter sur les autres interprêtes ; l’absence de M. […] Mademoiselle Malten, une Brünnhilde de premier ordre ; M. […] Le succès de la Walküre est grand toujours ; son premier acte, d’un effet facile, emporte les applaudissements ; les étonnantes beautés des premières scènes du deuxième acte et du milieu du troisième sont moins goûtées ; là pourtant se développe cette épopée aux larges signifiances qu’est l’Anneau du Nibelung ; ni un roman psychologique comme Tristan, ni un poème symbolique purement émotionnel comme Parsifal, mais, au moins dans ses trois premiers drames, un roman d’aventures en même temps un poème philosophique, l’épanouissement d’une âme juvénile en grandes actions et en pensées vastes et luxurieuses. […] Ecoutez bien, entre autres, l’effet expressif et merveilleux de la tierce majeure des contrebasses, dont l’absence avait prêté un caractère si mystérieux aux premières mesures de la symphonie ! […] Citons enfin le concerto de piano en mi bémol de Liszt, où les motifs principaux des deux premières parties sont ramenés dans le Final.
PREMIER ASSASSIN. […] PREMIER ASSASSIN. […] PREMIER ASSASSIN. […] PREMIER ASSASSIN. […] PREMIER ASSASSIN.
Cousin, l’un des premiers, inaugure avec éclat l’avénement. […] On a beau dire après coup sur l’exactitude littéraire, il y avait ici une question de fidélité bien autrement grave et qui dominait tout, et cette fidélité fut respectée des premiers éditeurs. […] Une meilleure édition n’est même possible aujourd’hui et l’on n’y a songé que parce que cette première a rempli tout son objet. […] On aura cette impression très-sensible à la lecture des premiers chapitres du second volume, de ces fameux chapitres sur l’homme, son divertissement, ses disproportions, sa grandeur, son néant. […] Pour mon compte, j’en accepte volontiers la première partie, ce qui est relatif à la première jeunesse de Pascal, parce qu’il n’y a rien là que de vraisemblable et que Mme Perier était témoin oculaire de cette première période.
Les nobles, seuls citoyens des premières patries, se nommèrent patriciens. Dans ce sens, on peut regarder comme vraie la tradition selon laquelle on ne consultait que la nature dans l’élection des rois des premiers âges. […] Ces religions, ces langues, etc., avaient été propres aux premiers hommes, monarques de leur famille. […] Ainsi Amulius chassa Numitor, et fut chassé lui-même par Romulus, qui rendit Albe à son premier roi. […] Par cela seul que les nobles des premiers peuples se tenaient pour héros, c’est-à-dire pour des êtres d’une nature supérieure à celle des plébéiens, ils devaient maltraiter la multitude.