On rit, pendant longtemps, de la bonne opinion que Saint-Sorlin avoit de lui-même ; mais, pour que toute plaisanterie cessât, il eut l’adresse de faire de ses intérêts ceux de la France, d’opposer ses grands hommes à tous ceux d’Athènes & de Rome.
Il lâche la bride de son imagination pour qu’elle le promène, comme les conteurs arabes, dans les espaces, jamais dans la boue.
En effet, selon les lois qui régissent le monde spirituel, pour qu’une âme s’élève, elle a besoin de l’attraction d’une autre âme.
Elles appartiennent à une littérature trop débraillée pour que nous les citions dans un catalogue de choses immortelles ; cela se chante entre deux vins, cela ne se lit pas.
Elle disait : « “Que ceux qui me demanderont mon nom sachent que je suis Lia, et j’égare çà et là mes belles mains dans l’herbe pour me faire une guirlande ; — pour que mon miroir me présente une image qui me charme ici, je me pare. — Mais ma sœur Rachel, elle, ne s’éloigne jamais du miroir, et tout le jour elle y reste assise ; — elle se complaît délicieusement à contempler ses beaux yeux, comme moi à m’embellir avec mes mains.
. — Pour qu’il ne manque rien à la netteté de l’impression, ils lui donnent des dimensions moyennes ou petites. […] Il y a chance pour que de tels parents aient des enfants beaux et forts ; c’est le système des haras, et on le suit jusqu’au bout, puisqu’on rejette les produits mal venus. — Une fois que l’enfant commence à marcher, non-seulement on l’endurcit et on l’entraîne, mais encore on l’assouplit et on le fortifie avec méthode ; Xénophon dit que seuls entre les Grecs ils exercent également toutes les parties du corps, le cou, les bras, les épaules, les jambes, et non-seulement dans l’adolescence, mais toute la vie et tous les jours ; au camp, c’est deux fois par jour.
On pourrait presque déterminer scientifiquement quel devrait être, relativement à sa vitesse et à sa masse, l’éloignement initial d’un influx littéraire, pour que son contact soit fécondant. […] Le style est une spécialisation de la sensibilité Pour que nous puissions nous en servir, il faut qu’un mot représente quelque chose. […] Le décret serait inattaquable s’il contenait en substance cette unique déclaration : « Les fautes d’orthographe ne seront comptées, relativement à l’âge du candidat et au genre d’instruction qu’il reçoit, que dans la mesure où elles sont le signe d’une intelligence médiocre, d’une inattention fâcheuse, d’une infériorité générale. » Il aurait suffi de rédiger cette proposition en style administratif, pour qu’une grande question fût résolue.
Il suffisait qu’il lui arrivât quelque chose d’heureux pour qu’il craignît une expiation. […] Il savait trop le prix des affections et il a rendu trop de services pour qu’on ait pu le croire un instant capable d’ingratitude ; et, s’il faut réfuter le reproche le plus connu, je trouve qu’il n’a même pas dépassé ses droits d’observateur et de romancier, en faisant du duc de Morny le portrait historique immortalisé par le Nabab. […] Il l’a dit lui-même spirituellement : « De nos jours, la vie est trop active et la lutte pour la vie trop violente, pour que l’amitié ait beaucoup d’autels. […] Souriante, écoutant beaucoup, douée d’un esprit critique très fin, toujours prête à céder la parole aux autres, il faut la prier instamment pour qu’elle consente à évoquer devant vous des souvenirs dont sa modestie ne soupçonne pas le haut intérêt.
« Mais non, ce n’est pas pour toi que tu te réjouis, c’est pour cette pauvre patrie, à l’idée que peut-être l’exemple des pères et des aïeux réveillera assez les fils assoupis et malades pour qu’ils relèvent tout d’un coup leur regard.
J’avais été mis depuis longtemps sur la trace de Mme de Charrière par la lecture des Lettres de Lausanne ; mieux informé de toutes choses par rapport à elle durant mon séjour dans le pays, j’aurais cru manquer à une sorte de justice que de ne pas venir, tôt ou tard, parler un peu en détail d’une des femmes les plus distinguées assurément du dix-huitième siècle, d’une personne si parfaitement originale de grâce, de pensée et de destinée aussi, qui, née en Hollande et vivant en Suisse, n’écrivait à la fin ses légers ouvrages que pour qu’on les traduisît en allemand, et qui pourtant, par l’esprit et par le ton, fut de la pure littérature française, et de la plus rare aujourd’hui, de celle de Gil Blas, d’Hamilton et de Zadig.
Mais, sans parler des autres objections, comme cette apologie ne put être composée que vers ou après 1649, Naudé eut bien assez à faire, en ces années, avec son Mascurat d’abord, puis avec les tracas et calamités qui vont l’envahir, pour qu’on ne puisse lui imputer un travail dont on ne verrait d’ailleurs pas le but sous sa plume.
Par sa mère, elle se trouvait cousine germaine du cardinal de Retz, qui fit ce qu’il put pour qu’elle lui fût encore autre chose.
Prenez mille débauchés, vous trouverez mille manières d’être débauché ; car il y a mille routes, mille circonstances et mille degrés dans la débauche ; pour que sir Épicure Mammon fût un être réel, il fallait lui donner l’espèce de tempérament, le genre d’éducation, la nature d’imagination qui produisent la sensualité.
Il peint toutes les petites choses, il n’en a pas honte, elles l’intéressent ; il prend plaisir à « l’odeur de la laiterie » ; vous l’entendez parler des chenilles, et « de la feuille qui se recroqueville empoisonnée par leur morsure », des oiseaux qui, sentant venir la pluie, « lissent d’huile leur plumage pour que l’eau luisante puisse glisser sur leur corps. » Il sent si bien les objets qu’il les fait voir : on reconnaît le paysage anglais, vert et humide, à demi noyé de vapeurs mouvantes, taché çà et là de nuages violacés qui fondent en ondées sur l’horizon qu’ils ternissent, mais où la lumière se distille finement tamisée dans la brume, et dont le ciel lavé reluit par instants avec une incomparable pureté.
Le son rendu par l’air est donc l’élément fondamental de toute musique ; seulement tout son isolé n’est pas musical ; il faut, pour qu’il le devienne, que ce bruit, consonant avec les fibres de l’oreille de l’homme, soit concordant par le rythme et par le ton avec d’autres bruits formant un sens doux, tendre ou pathétique pour l’oreille.
La somme totale de la richesse esthétique du monde ne varie pas, puisque, pour qu’une race s’enrichisse, il faut qu’une autre race soit ruinée, et le comportement des choses étant analogue dans le temps et dans l’espace, on peut dire que le grand musée humain, le Louvre universel demeure sensiblement constant.
Comme cette perte est cinquante fois trop grande pour que la sagesse du siècle juge à propos de s’y exposer dans l’intérêt du salut du christianisme, il n’y a aucune raison de s’y exposer, pour la seule satisfaction de le détruire.
Nohl retrace l’histoire de l’orgue et du choral et y ajoute des réflexions sur ce qu’il faudrait faire pour que la musique de Bach revécût dans les églises.