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658. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 346-348

Autant il est sévere à cet égard, autant est-il facile à se laisser entraîner au penchant qui le porte à adoucir, à justifier la conduite des Calvinistes, à faire valoir le mérite de leurs Chefs, & à célébrer les talens de ceux qui étoient attachés à leur Secte.

659. (1761) Salon de 1761 « Peinture — Pastorales et paysages de Boucher. » pp. 120-121

et cet homme qui porte [du] feu qu’il va renverser sur sa tête, est-ce son époux ?

660. (1890) Dramaturges et romanciers

Que la vogue change, que la faveur se porte sur un autre genre, et les romans deviendront aussi rares que sont devenues rares les tragédies. […] Parfois cette recherche des formes littéraires le porte involontairement à l’oubli de la simplicité, de la nature et des conditions de l’art sévère. […] Ce drame ne porte aucune trace d’effort, et cependant, si l’on se reporte aux œuvres précédentes de l’auteur, il semblerait que pour le composer il ait dû faire violence à sa nature. […] Toute cette partie est irréprochable, et porte la marque d’une main sûre d’elle-même. […] Theuriet l’avait peinte par deux fois avec mépris, un mépris contenu par cette modération judicieuse qu’il porte en toutes choses, et voilà maintenant que M. 

661. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

Cependant Sigurd, qui faisait rôtir le cœur, porte sans y penser son doigt sanglant à sa bouche. […] La guerre est à chaque porte, je le sais, mais les vertus guerrières sont derrière chaque porte ; le courage d’abord, et aussi la fidélité. […] Beowulf, le grand guerrier, s’offre pour le combattre seul, corps à corps, vie pour vie, sans épée ni cotte de mailles, « car la peau du maudit ne s’inquiète pas des armes », demandant seulement que si la mort le prend, on emporte son corps sanglant, on l’enterre, on marque « sa demeure humide52 », et qu’on renvoie à son chef Hygelac « la meilleure de ses chemises d’acier. » Il s’est couché dans la salle, « confiant dans sa force hautaine », et quand les brouillards de la nuit se sont levés, voici venir Grendel, qui arrache avec ses mains la porte, et saisissant un guerrier, « le déchire à l’improviste, mord son corps, boit le sang de ses veines, l’avale par morceaux coup sur coup. » Mais Beowulf à son tour l’a saisi, « se levant sur son coude. » « La salle royale tonnait. —  La bière était répandue… —  Ils étaient tous deux de furieux,  — d’âpres et forts combattants. —  La maison résonnait. —  Alors ce fut une grande merveille — que la salle à boire — pût résister aux deux taureaux de la guerre,  — et qu’il ne croulât point à terre — le beau palais. […] Vient alors un passereau qui traverse la salle à tire-d’aile ; il est entré par une porte, il sort par une autre ; ce petit moment, pendant lequel il est dedans, lui est doux ; il ne sent point la pluie ni le mauvais temps de l’hiver ; mais cet instant est court, l’oiseau s’enfuit en un clin d’œil, et de l’hiver il repasse dans l’hiver. […] — Qui jamais ouvrira — pour toi la porte,  — et te cherchera ! 

662. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

Un théâtre d’où sortent des hommes en blouse, et des femmes qui remettent à la porte leurs sabots sur leurs chaussons. […] Ça, fait-il en montrant d’autres mêmes à la porte, c’est mes ouvriers… moi je veille pour la rousse… je guette au pet. […] Je voudrais, la nuit, par une petite porte, à serrure rouillée, cachée dans un mur, je voudrais entrer dans un parc que je ne connaîtrais pas, un parc ombreux, mystérieux. […] Un sourire de Belle au Bois dormant, point de domestiques… Et s’en aller, sans rien savoir, comme d’un bonheur, où on a été mené, les yeux bandés, et ne pas même chercher après, la femme, la maison, la porte, parce qu’il faut être discret avec un rêve… Mais jamais, jamais, cela ne m’arrivera ! […] Au-dessus de la porte : ÉCRIVAIN PUBLIC ICI, et sous une main à la sanguine : Plans, décalques et autographes.

663. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

* * * — Pourquoi une porte japonaise me charme-t-elle et m’amuse-t-elle l’œil, tandis que toutes les lignes architecturales grecques l’ennuient, mon œil ! […] C’est presque avec une caresse, que le maître de café pousse doucement le mendiant à la porte. […] Toujours et partout, ces fenêtres et ces portes encadrées de noir, ainsi que des lettres de faire-part mortuaires. […] Le canonnier porte le Suédois à l’ambulance. […] Au dehors, le soleil sur la neige, une route comme un champ de mottes, toutes blanches et étincelantes aux ombres doucement bleuâtres de la ouate, et de chaque côté de la route, le bois roux, avec çà et là, comme un de ces paquets de feuillage mort qu’on voit à la porte d’une auberge.

664. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

C’était à la porte du ministre qu’il allait frapper ; c’était au seuil des Tuileries qu’il allait dire : « Me voilà !  […] à la porte du Théâtre-Français ! […] Il arrivera que j’appellerai les pompiers, et que je vous ferai mettre à la porte. » …………………………………………………………………………………………… Ces points sont destinés à représenter ce qui se passa à la suite de cette impertinente réponse. […] Pardon si je tombe de si haut ; mais faites attention que je porte M.  […] Buloz ; mais toute médiocre que soit cette raison, je l’admets comme bonne : à l’heure qu’il est, tout le monde a le courage d’attaquer le roi, tout le monde a le courage d’attaquer les ministres ; mais tout le monde n’a pas le courage d’attaquer un homme qui porte, comme une paire de pistolets, deux Revues à sa ceinture : le mot n’est pas de moi, il est de Méry ; mais Méry a eu comme moi quelques relations avec M. 

665. (1823) Racine et Shakspeare « Préface » pp. 5-7

Tout porte à croire que nous sommes à la veille d’une révolution semblable en poésie.

666. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Brizeux, Auguste (1803-1858) »

Alors la Muse pastorale le porte dans ses bras et l’inspire.

667. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Léon Dequillebec » pp. 165-167

On y admirait un reste de façade écroulée avec des masques de pierre au front des portes.

668. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 544-546

Tel est l’effet assez ordinaire de cet égoïsme, qui, réduisant chaque Individu à lui-même, ne l’attache qu’à ce qui le flatte, & le porte à ne compter pour rien les égards qui le lient à la Société.

669. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XIV. Des Livres sur le Commerce & sur ce qui y a rapport. » pp. 329-332

Quant à la maniere de tenir les livres, nous avons la Science des Négocians, par la Porte, in-8°.

670. (1763) Salon de 1763 « [À mon ami Monsieur Grimm. » pp. 171-182

Je vous parlerai des tableaux exposés cette année à mesure que le livret qu’on distribue à la porte du Salon, me les offrira.

671. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

Le maréchal Valée le porte et l’appuie ; il cite son nom à l’ordre du jour de l’armée. […] Moi, je l’aime malgré tout, parce que je suis obligé d’en vivre en attendant que j’en meure. » Lui-même, il a son accès terrible ; « il va piquer une tête contre la porte de l’enfer, mais le diable le renvoie et ne veut pas encore de lui. » Avec cela, il n’est pas nommé chef de bataillon. […] Saint-Arnaud n’est pas de l’expédition des Portes de fer, que le maréchal Valée exécute de concert avec le duc d’Orléans (octobre 1839) ; mais il tient, malgré sa fièvre, à être des expéditions qui se font dans les mois suivants. […] Installé à Blidah d’où il fait une grande expédition et de belles razzias, en rapport continuel et de confiance avec le gouverneur, appelé, consulté par lui à Alger, l’aidant dans ses correspondances, il participe aussi aux ennuis du chef, qui est souvent contrarié par le ministère dans ses mesures, et qui se sent menacé de loin dans sa position par des influences princières : les expéditions mêmes, que cet homme d’énergie ne cesse d’entreprendre pour mettre la dernière main à la conquête, ne redonnent de l’entrain qu’à de certains jours : « C’est une belle chose que la guerre, cher frère, mais seulement quand on se bat et quand il fait beau. » Cependant la nomination de lieutenant-colonel arrive pour Saint-Arnaud (avril 1842) ; à chaque pas qui le porte d’un degré de plus vers le haut de l’échelle, il y a un moment d’ivresse : « C’est une belle chose qu’une promotion à un beau grade, surtout quand elle est méritée. […] Le directeur de l’artillerie turque s’était couché devant la porte et attendait le moment fatal.

672. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre troisième. La connaissance de l’esprit — Chapitre premier. La connaissance de l’esprit » pp. 199-245

Ils resteront à la porte ou sur le seuil ; l’autre, l’unique, le privilégié, entrera seul et fera seul partie de moi-même. […] Là aussi, le point du départ de l’erreur est dans un procédé d’esprit bien connu, celui du romancier ou de l’auteur qui se met à la place de ses personnages, épouse leurs passions, éprouve leurs émotions. — Nulle part on ne voit si nettement l’opération que dans l’hypnotisme ; l’attention du patient, limitée et concentrée, ne porte alors que sur une suite d’idées ; celle-ci se déroule seule ; toutes les autres sont engourdies et, pour un temps, incapables de renaître ; partant, les souvenirs ordinaires manquent et n’exercent plus de répression ; l’illusion qui, dans l’auteur et le romancier, se trouve défaite à chaque instant, n’est plus enrayée et poursuit son cours75. […] Mais la folie est toujours à la porte de l’esprit, comme la maladie est toujours à la porte du corps ; car la combinaison normale n’est qu’une réussite ; elle n’aboutit et ne se renouvelle que par la défaite continue des forces contraires. […] Telle est la suggestion ou induction spontanée ; elle se confirme et se précise peu à peu par des vérifications nombreuses. — En premier lieu, nous remarquons que ce corps se meut, non pas toujours de la même façon, par le contrecoup d’un choc mécanique, mais diversement, sans impulsion extérieure, vers un terme qui semble un but, comme se meut et se dirige le nôtre, ce qui nous porte à conjecturer en lui des intentions, des préférences, des idées motrices, une volonté comme en nous78. — En second lieu, surtout si c’est un animal d’espèce supérieure, nous lui voyons faire quantité d’actions dont nous trouvons en nous les analogues, crier, marcher, courir, se coucher, boire, manger, ce qui nous conduit à lui imputer des perceptions, idées, souvenirs, émotions, désirs semblables à ceux dont ces actions sont les effets chez nous. — En dernier lieu, nous soumettons notre conjecture à des épreuves.

673. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Tel, parmi les sanglots, les rires et les haines, Heureux qui porte en soi, d’indifférence empli. […] Le rêve du jaguar ne porte point nécessairement atteinte à la réalité dernière du rêve de l’homme. […] Richepin, en croyant « aller plus loin que ses devanciers dans le matérialisme », ouvre au contraire la porte à l’idéalisme ; car, si c’est l’habitude qui a tout fait, et si l’habitude n’est pas un résultat de lois mécaniques, elle ne peut plus être qu’un fait vital, une réaction de l’appétit, et il ne sera pas difficile de montrer dans l’appétit le fond même de la vie psychique. […] Richepin nous a donné la sienne, qui est un des meilleurs morceaux de son livre : J’ai fermé la porte au doute, Bouché mon cœur et mes yeux. […] Tout ce qu’on prend d’abord pour une vérité Est comme ces beaux fruits des bords de la mer Morte, Qui, lorsqu’un voyageur à sa bouche les porte, Sont pleins de cendre noire et n’ont qu’un goût amer.

674. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Dombey, — et ceux-ci combien mal, — n’illustrent aucune des grandes passions de l’homme ; ce sont des êtres outrés, imaginaires, qui ameuteraient les gens en rue, qu’on s’empresserait de mettre à la porte de n’importe où, qui, non contents d’être grotesques, simples et immuables, le sont avec furie, acharnement et rage. […] Celui-ci doit donc intervenir lui-même, par sa propre impression, parce que son tempérament le porte à changer dans l’image, entre celle-ci et le spectateur. […] Dick de David Copperfield ; Smike, l’idiot de Nicolas Nickleby, qui représentent la bonté des créatures inintelligentes selon le monde, ce pauvre enfant malade de gens riches, le petit Paul de Dombey, qui, avec une âme vieille de moribond, porte à sa sœur un exclusif attachement dont son père est si douloureusement jaloux. […] Quand il lui faudra donc représenter ses semblables, il les décrira par leurs gros côtés, des tics, des grimaces, des paroles, et outrera immanquablement ce par quoi ils l’ont attiré ou repoussé, s’arrangeant d’ailleurs de façon qu’on ne puisse se tromper sur le jugement que l’auteur porte sur eux et qu’ainsi le lecteur s’en forme une opinion aussitôt qu’il les aperçoit. […] Or l’écrivain affectif étant de nature émotionnelle, ressent les dispositions imaginaires dans lesquelles il se met, avec une violence extrême ; de plus, au moment où il écrit, l’inspiration, l’excitation intérieure le porte ; l’occasion commande une sorte de transport.

675. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Une scène des plus atroces s’était passée le jour de Pâques 1791 à la porte de l’église de Sainte-Claire. […] J’ai vu à la porte de nos temples l’innocence insultée par le crime, la faiblesse maltraitée par la force et la pudeur violée par la brutalité. […] Je compte rester encore plusieurs semaines. — Comment se porte votre charmante petite Caroline137? […] Julie ne sera pas jalouse de cette déclaration ; je la porte avec vous dans mon cœur, cette aimable et attachante Julie. — Pourquoi ne me donnez-vous pas de nouvelles de Mme de Luvnes et de Mme de Chevreuse ? […] Ce petit billet porte un cachet avec cette devise : Nulla dies sine nebula.

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