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745. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

Ainsi vinrent et passèrent bien des tristes lendemains jusqu’à ce qu’enfin, tout mon fonds de douleur d’enfant étant épuisé, j’appris à me soumettre à mon lot ; mais tout en te pleurant moins, je ne t’oubliai jamais. […] Au sortir de l’école de Westminster, il entra dans une étude d’homme de loi, et y passa trois années ; il dit n’y avoir jamais travaillé sérieusement et avoir perdu tout ce temps à rire et à faire des espiègleries de clerc, du matin au soir, avec son camarade d’étude, le futur lord chancelier Thurlow. […] Il a décrit dans une lettre à une parente la manière dont ses journées étaient ordonnées dans les premiers temps de cette réunion, et comment la vie s’y passait en commun presque ainsi que dans un couvent : le déjeuner entre huit et neuf heures ; de là, jusqu’à onze, lecture de l’Écriture ou de quelque sermon ; à onze heures, le service divin, qui se faisait deux fois chaque jour. […] Quant à la soirée, elle se passait, avant et après le souper, comme la matinée avait commencé, dans des conversations sérieuses, des lectures, et elle se terminait par une prière en commun. […] Je commençai par des laitues et des choux-fleurs ; de là je passai aux concombres, puis aux melons ; alors j’achetai un oranger auquel, en temps opportun, j’ajoutai deux ou trois myrtes.

746. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Dans le cours de ses longues excursions, après avoir gravi les hauteurs, descendu les pentes rapides, franchi les ruisseaux plus ou moins gonflés ou à sec selon les saisons, il arrive devant un parc seigneurial par où il peut abréger son chemin en le traversant ; il ne fait point comme Rousseau qui éviterait sans doute d’y passer, et qui aimerait mieux faire le grand tour sous le soleil que de rien devoir au riche et au puissant. […] Voici qu’une harmonie (un son de cloche) revient passer sur le vallon, et à travers les arbres je vois la tour crénelée d’où m’arrive toute cette musique. […] Une aimable cousine, une compagne d’enfance, qu’il avait retrouvée avec bonheur et dont la fortune était considérable, lady Hesketh, lui fit arranger dans les environs d’Olney, à Weston, l’un des plus jolis villages d’Angleterre, une maison commode pour lui et Mme Unwin, et elle-même y venait passer chaque année plusieurs mois. […] Cette pièce est empreinte de sa manière la plus vigoureuse, avec ses qualités et ses défauts ; elle a de l’inégalité de style, de la complication de pensée, mais de la grandeur, et elle décèle, dans ce poète qui ne passe que pour celui des régions moyennes, un disciple énergique de Milton. […] On trouverait encore de profondes différences morales entre Rousseau et Cowper, en ce que l’un aspire à se passer d’autrui, affecte de s’isoler et de se mettre en guerre ou en divorce avec le genre humain, et que l’autre, au contraire, aime à devoir aux autres, à ceux qu’il aime, et à se sentir leur obligé.

747. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

La Beaumelle, qui eut le malheur d’être un de ces ennemis que Voltaire passa vingt-cinq ans de sa vie à stigmatiser, était né en 1726 dans le Languedoc, d’une famille protestante honorable. […] Il passa de là en Danemark et y fut d’abord en qualité de précepteur dans la maison d’un seigneur danois. […] Je ne passai donc point le premier volume. […] Notre vie se passe moitié en désirs, moitié en regrets. […] Notre vie se passe moitié en désirs, moitié en regrets.

748. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

Ce qui est plus certain, c’est qu’il avait passé les dix années qui avaient suivi sa sortie du Parlement, tantôt à la Cour et mêlé à plus d’une négociation, tantôt dans son château à composer ses Essais. […] il est trop tard pour se changer, quand on a passé la plus grande partie de sa vie ; « il n’est plus temps de devenir autre. » De propos en propos, il oublie un peu son point de départ, et il en vient, selon sa coutume, à se développer à nous et à se dévider tout entier. […] Passe pour l’ambition d’un Alcibiade, d’un Alexandre, d’un Achille, cela en vaut la peine ; mais pour ces honneurs municipaux et ces dignités de quartier dont tout le bruit se mène d’un carrefour à l’autre, il n’y a pas de quoi s’en entêter. […] Il était naturel qu’on l’informât du fait important qui venait de se passer au sujet du Château-Trompette. […] J’ai passé toutes les nuits ou par la ville en armes, ou hors la ville sur le port ; et avant votre avertissement, y avait déjà veillé une nuit sur la nouvelle d’un bateau chargé d’hommes armés qui devait passer.

749. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

Puis, durant ces quelques semaines qu’il passe auprès de madame de Charrière, n’ai-je pas fait valoir aussitôt l’influence heureuse de cette première tendresse que rencontre le jeune homme, influence balancée, il est vrai, par l’excès d’analyse et par la nature aride de certaines doctrines ? […] Quand un personnage public passe sa vie dans le monde et dans les salons, ce qu’il y dit soir et matin est tout aussi authentique que le discours écrit qu’il apporte une fois par mois à la tribune. […] La différence entre ces deux rôles chez Benjamin Constant passait même le contraste et allait d’ordinaire jusqu’à la contradiction. […] J’en profite pour me reposer de tant d’agitations passées et pour travailler autant que je le puis. […] Quand je passerai quelque temps de suite à Gottingue, ce que je compte faire à la fin de l’automne, j’espère le voir beaucoup.

750. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIIIe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Je suis si convaincu de cette vérité sociale, que je ne passe guère dans les rues sans baisser la tête. […] L’infortuné occupe une place avantageuse pour les bien étudier, parce que, étant hors de leur route, il les voit passer devant lui. […] Non, je ne doute point de ton existence ; et soit que tu m’aies destiné une carrière immortelle, soit que je doive seulement passer et mourir, j’adore tes décrets en silence, et ton insecte confesse ta divinité. […] « Je me rappellerai éternellement quelques soirées passées dans cet abri de l’amitié. […] Quel bonheur pour un homme nouvellement débarqué de l’exil, après avoir passé huit ans dans un abandon profond, excepté quelques jours promptement écoulés !

751. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jules de Glouvet »

Il s’est trouvé des gens (et j’en connais plus d’un) qui l’ont adorée comme une maîtresse et comme une divinité, passionnément et dévotement ; des fanatiques pour qui le meilleur plaisir ou même le plaisir unique a été le spectacle de la vie de la terre, de ses formes, de ses couleurs, de ses métamorphoses ; des initiés capables de passer une journée au bord de l’eau pour voir l’eau couler, ou sous les bois pour respirer la fraîcheur féconde, pour entendre le bruissement des feuilles et la palpitation des germes et pour boire des yeux toutes les nuances du vert ; capables d’y passer même la nuit pour y surprendre des effets de lune, pour assister à des mystères, pour s’enchanter de la féerie qui se lève dans les taillis aux heurts crépusculaires. […] Souvent il a dû, pour rétablir la scène de quelque crime, examiner des plans d’appartement, regarder de près des mobiliers, passer en revue, et méthodiquement, de menus objets. […] Il s’occupe d’agronomie, passe ses vacances dans ses domaines, les parcourt en guêtres et en habit de chasse, cause avec les paysans, s’intéresse à leur sort, va voir l’instituteur, offre aux élèves de l’école primaire des livrets de caisse d’épargne, préside dans son canton les comices agricoles, gémit sur la désertion des campagnes et se plaint que l’agriculture manque de bras. […] Le lendemain de la noce, Louis est tué sur son bateau, dans une manoeuvre. « Alors elle fit le serment de ne jamais coucher dans un lit de terre ferme et de passer toute sa vie en marinier, sur cette Loire qui avait été le berceau, l’amour et le tombeau de son Louis. […] … Il ne raisonna rien, mais à la longue se sentit plus rapproché de l’inconnu, qui l’attirait, que de ses semblables, qu’il n’aimait pas ; il finit par découvrir des formes et des mouvements dans l’ombre, où les gens de la plaine passaient sans rien voir.

752. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Victor Duruy » pp. 67-94

Il passe son baccalauréat le 27 juillet 1830, première journée des « trois glorieuses », devant un jury qui portait des rubans tricolores à la boutonnière. […] Son succès lui valut, après un trimestre passé au collège de Reims, d’être appelé au collège Henri IV, où le roi Louis-Philippe venait d’envoyer deux de ses fils. […] Il avait passé la cinquantaine, était d’un mérite reconnu, et l’un des professeurs les plus en vue de l’Université. […] Je veux, parcourant l’histoire de ce passé, n’en retenir que ce dont nous pouvons tomber tous d’accord : la hauteur du dessein et la beauté de l’effort de M.  […] Une fois là, je reconnus que la Grèce avait exercé sur la civilisation romaine une puissante influence ; il fallait donc reculer encore et passer de Rome à Athènes.

753. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

Pour peu qu’on suive le développement de la poésie lyrique depuis le temps de Ronsard jusqu’à nos jours, on verra clairement qu’un genre, autant et plus que le génie d’un individu, passe par des phases d’éclat, de déclin, de renaissance, etc. […] Les hommes qui la composent exaltent inconsciemment dans les siècles passés ceux qui ont eu des qualités et des défauts pareils aux leurs ; ils rabaissent ou négligent les autres. […] Chaque hommage qui lui vient de l’étranger peut passer pour une consécration nouvelle de son mérite. […] Parmi ces juges du passe comme parmi les autres écrivains, il s’est produit peu à peu un classement. […] Je voudrais surtout que sous le voile de la fable il laissât entrevoir aux yeux exercés quelque vérité fine qui échappe au vulgaire.  » Qu’est-ce à dire, sinon que les ordres inférieurs de beauté sont la base et par suite la condition d’existence des ordres supérieurs ; que la beauté morale et la beauté idéale sont le couronnement d’un édifice qui peut se passer d’elles, mais dont elles ne peuvent point se passer ?

754. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

Elle disait : « Je m’en suis si bien passée, que je n’en ai jamais senti le besoin. […] Pas un étranger de distinction ne vivait ou ne passait à Paris sans aspirer à être admis chez Mme Geoffrin. […] Elle avait fait passer le rabot sur les sculptures de son appartement : c’était ainsi chez elle au moral, et Rien en relief semblait sa devise. […] Horace Walpole, avant d’avoir passé, enseignes déployées, dans le camp de Mme Du Deffand, écrivait de Paris à son ami Gray : (25 janvier 1766.) […] Elle n’y résista point, malgré son âge déjà avancé ; elle passa par Vienne, et y fut l’objet marqué des attentions des souverains.

755. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Le duc de Lauzun. » pp. 287-308

Il y a quelques années, on aurait hésité à prendre pour texte sérieux ces Mémoires qui passaient pour un assez mauvais livre et des plus amusants. […] Quand il part pour la guerre d’Amérique, il nous peint en traits fort gais les officiers généraux les uns après les autres : tout l’état-major y passe. […] Ce n’est pas parce qu’il aime, mais parce qu’il aime à tort et à travers, et qu’il ne quitte l’une que pour passer à l’autre, c’est pour cela qu’il lasse et qu’il ennuie. […] Il avait vingt-huit ans alors, et passait dans ce monde oisif pour un personnage extraordinaire, et dont la destinée avait été des plus bizarres. […] En effet, quelques-unes des femmes qui y étaient nommées pour leur conduite, légère et leurs aventures de jeunesse, vivaient encore et avaient passé depuis à la défense solennelle des bons principes, au culte de l’autel autant que du trône.

756. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Monsieur de Bonald, (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M. Barbey d’Aurevilly, 1851.) » pp. 427-449

Monsieur de Bonald (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M.  […] Barbey d’Aurevilly, prend hautement le parti de ceux qu’il appelle les Prophètes du passé, et nous retrace, à côté de la grande figure de Joseph de Maistre, la figure ingénieuse et forte de Bonald, pour dire mon mot sur ce dernier, et pour assigner les principaux traits de sa manière. […] Sa prévention était telle, qu’à peine si lui et les siens passaient l’esprit proprement dit à leur parti et pour la défense de leur cause. […] Pour prouver la religion des premières familles et le sacerdoce des premiers patriarches, qu’avait-il besoin de passer par des espèces d’équations et de proportions où il fait entrer ses termes favoris, cause, moyen, effet, qui répondent ici à père, mère, enfant, et tout ce qui s’ensuit ? […] Il se demandait encore, et c’est surtout aujourd’hui le cas de nous demander tous avec lui : Que s’est-il donc passé dans la société, qu’on ne puisse plus faire aller qu’à force de bras une machine démontée, qui allait toute seule, sans bruit et sans effort59 ?

757. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

passa-t-il sa thèse ? […] Molière a-t-il passé par Bordeaux ? […] Molière a-t-il passé par Bordeaux ? […] A-t-il passé par Albi ? […] Elle a passé mes espérances.

758. (1895) Hommes et livres

C’est ainsi que Mabillon passa une partie de sa vie sur les grands chemins. […] Le vrai drame se passe dans la coulisse, entre les actes et les scènes. […] Par malheur, les choses se sont passées tout autrement. […] Il se fâche, il tâche de passer outre, de briser l’obstacle. […] Sans elle nous ne saurions passer de Molière, de Regnard, de Dancourt, à MM. 

759. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « APPENDICE. — M. DE VIGNY, page 67. » pp. -542

Il n’est pas jusqu’à l’abbé de Gondi qui ne quitte trop souvent sa soutane pour se battre en duel, aller à la brèche, au bal, ou se déguiser en menuisier ; et l’on souffre en voyant le sensé De Thou si enfoncé dans l’étude qu’au moment de la conspiration il ignore tout ce qui s’est passé en politique depuis trois mois, et qui pourtant se pique d’être au fait par amour-propre : ce ridicule est digne du Dominus de Guy-Mannering. […] A-t-il occasion d’observer que beaucoup de choses se passent en deux années, il cite en preuve la première Restauration, les Cent jours et la seconde Restauration. […] Enfin, si Corneille et Milton (qui passa par Paris vers ce temps-là) se rencontrent, par hasard, sur la place Dauphine, ils ne se quitteront pas sans avoir deviné, Corneille le monument de Desaix, et Milton l’élévation de Cromwell encore inconnu. […] La scène de réception chez Richelieu, celle dans laquelle le roi, voulant se passer du cardinal, reçoit lui-même ses courriers et ne comprend rien a leurs messages, sont à la fois piquantes d’industrie et de vérité : ce sont là des scènes à tiroir qui ont du prix, quoique encore l’arrangement y perce un peu trop.

760. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — II »

Le même besoin de condoléance et de chuchotage la rapprochait de Villeroi : « Notre maréchal de Villeroi et moi, écrit-elle avec une sorte de satisfaction chagrine, déplorons souvent nos pertes et critiquons tout ce qui se passe. » Le vieux favori mécontent compatissait de grand cœur, comme on peut croire, aux plaintes éternelles de sa désolée confidente, et tous deux se consolaient à l’envi dans ces épanchements lamentables. […] « Votre politesse, écrit-elle à madame des Ursins, veut donc aller jusqu’à m’en demander des nouvelles, connaissant la faiblesse des mères. » Elle avait fini par y passer toutes ses journées, et n’allait plus qu’au soir à Versailles. […] Dès lors son unique pensée est d’achever doucement de vivre, et de savourer à loisir la béatitude qu’elle s’est ménagée : dans sa lettre d’adieux à madame des Ursins, le rayonnement de l’amour-propre satisfait perce sous la froideur ascétique et les sentiments chrétiens : « Vous avez bien de la bonté, madame, d’avoir pensé à moi dans le grand événement qui vient de se passer ; il n’y a qu’à baisser la tête sous la main qui nous a frappés. […] Avant de s’ajuster exactement aux différentes espèces d’idées, le langage est jeté à l’entour avec une ampleur qui lui donne l’aisance et la grâce ; mais quand le siècle d’analyse a passé sur la langue et l’a travaillée à son usage, on ne peut plus qu’admirer et regretter ce charme à jamais évanoui du grand âge littéraire ; on essayerait en vain d’y revenir à force d’art ; et la critique, qui sent tout ce qu’il a d’exquis, est dans l’impuissance de le définir sans l’altérer.

761. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « La Tolérance »

La différence des opinions a amené dans le passé plus de massacres et peut amener encore plus de troubles et de malheurs que la contrariété des intérêts. […] Presque toujours l’intolérance est un legs du passé ; elle s’exerce en vertu d’opinions qu’on a reçues et qu’on oublie de contrôler. […] messieurs, je vous en prie, affranchissez-vous du passé  non point de ce qu’il y a, dans le passé, de beau, de glorieux, de pur et d’exemplaire pour tous — mais des formes surannées qu’y ont prises les querelles de nos pères et de nos aïeux.

762. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — K — Kahn, Gustave (1859-1936) »

Le poète doit, après avoir su, oublier, « être comme un ignorant pourvu d’excellents appareils pour clicher tout ce qui se passera en lui ». […] La raison de ce « passer sous silence » vient-elle de ce que ce poète n’a pas, avant d’œuvrer, inscrit son dogmatique catéchisme en bons et dits statuts à l’usage des disciples fidèles et des assimilateurs habiles ? […] Le lied des trois cavaliers, dans sa simplicité dolente un peu, est si bien pour que s’endorme l’âme ou pour qu’elle rêve de voir, elle aussi, passer au tournant de la route l’ombre claire, la belle ombre pâle. La Chanson de vieille mortalité — dit l’alliance par les automnes et par les soirs des doux messagers de vie, « passés, venus, puis disparus ».

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