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697. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

C’est sans doute d’une pareille chevelure dorée, ensoleillée et lumineuse qu’était coiffé le fils de la muse Calliope, quand cet excellent musicien déménageait les arbres tout venus par un procédé élégant et économique dont il n’a malheureusement pas légué le secret à nos jardiniers actuels. […] Quelles que soient mes réserves sur ce qui va suivre, je me plais à dire qu’une pareille scène aussi largement conçue que hardiment exécutée atteste la présence, chez M.  […] Vu à travers la majesté de Imprécations d’Agar, à travers la splendeur de Pierre le Véridique, où les phrases sont pareilles à de frêles guirlandes tressées de pâquerettes, de boutons d’or, de myosotis et de toutes petites roses, Mendès m’apparaissait comme une espèce de dieu, tout en rayons, planant au-dessus de la foule.

698. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Oui, nous avons éprouvé un orgueil réel à voir nos artistes faire pareille figure en cette mémorable soirée, à les voir entrer ainsi de plain-pied dans l’art nouveau ! […] Obligé de m’avouer que je me trouvais dans une situation pareille, force a été pour moi, à une certaine époque de ma vie (1849-1850), de faire une halte dans une carrière de production plus ou moins spontanée, il m’a fallu de longues réflexions pour sonder les motifs de cette situation énigmatique et m’en rendre compte… » C’est seulement à partir de ce moment que Wagner voulut créer un art, et ce n’est qu’en 1876, quand il l’eut réalisé, qu’il put dire : « Maintenant, nous avons un art !  […] Ils arrivaient, saisis d’un ravissement sans bornes, franchissaient les portiques vermeils, revêtaient les blanches tuniques et les hauberts d’argent ; prosternés sur le parvis, dans la fulguration des voûtes éblouissantes, sous un cantique d’enfants pareils aux anges, ils éprouvaient dès ce monde les joies de la céleste Patrie.

699. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

Gustave Flaubert à de pareilles inventions. […] Rien de pareil dans les études de M.  […] Rien de pareil chez Salammbô ; pas un éclair de la vie morale, tout se passe dans le domaine obscur de la sensation.

700. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

— « Je ne vous blâme point d’honorer les dieux, mais n’empêchez pas les citoyens de courir aux armes par vos cris de mauvais augure. » — Et il leur dicte une vaillante prière, pareille à celles que les grands preux de l’Iliade lancent à pleine poitrine vers le ciel, dans l’anxiété du combat. — « Aux Dieux de la ville, aux Dieux du pays, aux Dieux des champs et de l’Agora, je jure, si la victoire est à nous, si Thèbes est sauvée, d’égorger des brebis sur leurs autels, de leur sacrifier des taureaux, et de consacrer en trophée, dans leurs demeures divines, les armures et les dépouilles prises à l’ennemi !  […] Plus tard, Dante rencontre Capanée dans le septième cercle de son Enfer, celui qui renferme les « Violents », là où « pleuvent lentement sur le sable de larges flocons de feu, pareils à ceux de la neige dans les Alpes, quand il ne fait pas de vent. » Sovra tutto ’I sabbion, d’un cader lento, Piovean di fuoco dilatate falde, Come di neve in Alpe senza vento. […] C’est un orage qui va éclater, soufflé par les Esprits funéraires : les femmes le sentent gronder dans leur âme ; elles l’annoncent par des gestes qui battent leurs fronts en cadence, pareils à ceux des matelots fendant les vagues d’une mer émue : — « Amies !

701. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

* * * — Il n’y a vraiment que moi, pour avoir des succès pareils, à celui d’Henriette Maréchal, à celui de La Fille Élisa, des succès où toute la joie légitime de la réussite, du bruit, si l’on veut de l’œuvre, est empoisonnée par les sifflets ou la menace d’une poursuite. […] Ici le ministre a des amabilités non pareilles pour tout le monde. […] Le pas de tout ce monde sur l’asphalte, c’est le grondement d’une mer… Je n’ai jamais vu de ma vie sur les boulevards, une foule pareille… « C’est vous ici, me jette Burty d’une chaise, où il est assis au café Bignon, au milieu des rédacteurs de La République française.

702. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

La linotte, c’est l’oiseau au lin ; les Latins s’étaient décidés pour un nom pareil et disaient linaria ; les Allemands et les Polonais appellent la linotte, l’oiseau du chanvre, haenfling konopka, et les Flamands lui donnent le même nom qu’au chanvre femelle, kemphaen 156. […] Les langues sémitiques ont des expressions pareilles : en arabe chems, soleil, et echchems, tournesol. […] L’histoire de l’anémone est pareille et tout aussi concluante.

703. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Les poètes grecs, en pareille occasion, et lorsqu’ils voulaient se reconnaître au milieu des divers membres de plusieurs familles, avaient soin de marquer d’un certain signe le genre et l’espèce : ainsi tous les Séleucides étaient marqués d’une ancre, imprimée sur la cuisse gauche. — On rirait bien, de nos jours, de cette précaution dramatique des Séleucides, et comme on se moquerait de cette loi du drame antique qui exigeait que l’on fît grâce au spectateur de certaines actions des honnêtes ou criminelles, également offensantes à la conscience et à l’honnêteté publiques. […] Vous avez beau crier, une comédie dont Henriette d’Angleterre accepta la dédicace, dont Boileau a fait l’éloge, une œuvre agréable et charmante, qui faisait rire aux éclats Louis XIV et sa cour, dont Molière a pris la défense, non pas sans succès, dans un intermède écrit tout exprès contre ses censeurs, une pareille comédie vaut bien la peine qu’on en parle. […] Voilà comment devait se défendre un pareil homme.

704. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

Eschyle nous a laissé deux ouvrages pareils, son Prométhée et ses trois tragédies sur la famille d’Agamemnon. […] Contre un pareil principe, il faut des règles fixes, qui empêchent les écrivains de frapper tellement fort qu’ils ne frappent plus juste du tout. […] Ce souvenir était inconciliable avec un amour pareil à celui d’Oreste pour Hermione.

705. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Si la réhabilitation d’une pareille femme n’est pas complète et reste équivoque, elle n’a pas de sens, ou, ce qui est pis, elle en aura un qui sera dangereux. […] On ne l’y voit pas toujours, mais, regardez-y, elle y est. » Et c’est la vérité ; mais Mme Du Barry et ses pareilles ne sont pas seulement de ces influences ou de ces instruments nécessaires dont les têtes politiques les plus pures sont parfois obligées de jouer : elles sont plus que cela, elles ! […] pour s’établir sur la conscience le calmant de raisons pareilles !

706. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Après de pareilles certitudes, que peuvent nous faire les probabilités et les rêves de Μ.  […] Renan le philosophe et de ses pareils qui, dans l’avenir, pourra davantage ! […] que ce n’est point dans un pareil moment que je voudrais me rembarquer dans l’examen de ce vieux principe de critique, déjà jugé, qui consistait hier, sous la plume de M. 

707. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Rien de pareil ici. […] Qui pouvait rien prévoir avec un pareil homme, — une pareille femme plutôt, avec une imagination si sensible et si vicieuse, si malade et pourtant si violente, et, encore plus pour lui que pour nous, si fascinante et irrésistible ?

708. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre IV. Conclusions » pp. 183-231

Dans une pareille étude, malheur à celui qui, dénué d’esprit philosophique et de goût esthétique, se laissera tromper par la ressemblance extérieure des formes, qui confondra la valeur relative avec la valeur absolue, la tradition avec la création, ou qui, dédaigneux des faits de la réalité, voudra mettre l’histoire au service de ses sympathies personnelles ! […] Or je crois que la littérature (dont j’ai dit qu’elle est l’expression la plus intelligible de nos aspirations intimes) est à même de fournir les éléments d’une pareille connaissance, d’une prise de conscience. […] Or, je le répète, aucune catégorie de faits ne se prête à une pareille recherche autant que l’histoire des littératures.

709. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

une fonction fortuite des centres nerveux de notre cerveau, pareille aux actions chimiques imprévues dues à des mélanges nouveaux, pareille aussi à une production d’électricité, créée par des frottements ou des voisinages inattendus, à tous les phénomènes enfin engendrés par les fermentations infinies et fécondes de la matière qui vit. […] Les cinq élèves de Pouilloux suivaient de loin un pareil maître, profitaient de ce moment pour aller marauder dans les champs, pendant que les cultivateurs étaient à l’église. […] Une altercation s’ensuivit, où leur chef déclara que la place d’un concierge était à la loge ; que, s’il y fût resté, pareille chose ne lui serait pas arrivée. […] J’étais à demi étendu sur le trèfle odorant et touffu dont les fleurs roses fleurent le miel et sont pareilles à des chardons de velours. […] » Et cependant, au dire de tous les officiers qui m’entourent, nulle part, même dans les grandes guerres de l’empire, on n’a rien vu de pareil.

710. (1802) Études sur Molière pp. -355

de Soyecourt, déterminé chasseur : « Molière, un pareil original manque à ta pièce » ; et la scène indiquée, ou plutôt ordonnée, fut prête pour la représentation qui eut lieu le 27 du même mois, à Fontainebleau. […] Qu’on se représente surtout le malheureux époux obligé de quitter la scène sans pouvoir, sans oser proférer une parole ; et qu’on dise ensuite, si un dénouement pareil, outre qu’il est plaisant, ne prémunit pas bien contre les démarches précipitées de la plupart des hommes en se choisissant une compagne. […] Une dévotion à nulle autre pareille. […] Nous nous garderons de prononcer si c’est la faute du sujet, on le doit à Louis XIV ; respect, reconnaissance aux souverains, quand ils veulent s’occuper des arts ; ils ont si rarement de pareilles fantaisies ! […] Convenez, va-t-on me dire, qu’une pareille moralité est devenue inutile dans un siècle philosophique.

711. (1896) Écrivains étrangers. Première série

de singuliers raffinements de scepticisme ; et l’on peut d’avance imaginer les résultats que donnera une enquête philosophique entreprise avec de pareilles dispositions. […] On devine qu’une pareille conception de la nature de l’homme ne devait pas conduire Nietzsche à respecter beaucoup l’amitié ni l’amour. […] Et comme il est nécessaire à la grandeur d’un poète qu’il y ait pour le goûter des âmes pareilles à la sienne, le génie de Whitman risque fort d’être bientôt dédaigné. […] Jamais encore le monde n’a vu une pareille machine pour forger des phrases ambiguës et pour les exprimer d’un ton assuré et mielleux. […] Je ne crois pas que l’on puisse trouver beaucoup d’exemples d’une pareille diversité d’information : et M. 

712. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre VI. Exordes. — Péroraisons. — Transitions. »

On ne trouverait au reste la plupart du temps que des transitions plates, ou de fausses transitions, qui ne lient pas les choses, mais les phrases : comme sont toutes ces formules banales de rapprochement, de comparaison et d’opposition, qui s’appliquent à tout, pareilles aux crochets dont on raccommode les assiettes cassées ; porcelaine fine ou terre grossière, cela mord partout ; peu importe l’objet, pourvu qu’il ne soit pas entier.

713. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Laprade, Victor de (1812-1883) »

Laprade en fut quitte pour son frisson, et l’Académie, où il se passe de pareilles choses, pour sa dignité… [Les Quarante Médaillons de l’Académie (1863).]

714. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rodenbach, Georges (1855-1898) »

Francis Vielé-Griffin C’est un art indubitablement mièvre, fluide et décadent que professe l’auteur de l’Aquarium mental  ; l’aberration esthétique que dénote, seul, le choix d’un pareil titre, l’a mené loin — trop loin, pour que cette notice reste, comme nous l’eussions souhaitée, totalement élogieuse.

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