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411. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

Non seulement des siècles d’une pareille observation resteraient insuffisants ; mais nous savons maintenant que même des faits élémentaires resteraient hors de notre connaissance, nous échapperaient pour toujours, si l’observation ne recevait quelque secours d’ailleurs. […] T Beaucoup de gens, cependant, répugnent à une pareille conception. […] Coupons un polype ou un ver en plusieurs morceaux, chaque morceau continuera à vivre et à se développer ; et cependant nous ne pouvons supposer qu’en pareil cas nous avons coupé le principe vital eu plusieurs principes. […] Les expressions en apparence contradictoires de « conscience inconsciente », « sensations non senties », souvent employées en pareil cas, n’auraient pas embarrassé la question, si l’on avait nettement distingué entre la sensation et la perception.

412. (1904) En méthode à l’œuvre

Nous hâtant de protester que pareil rêve normalement surgi, d’un esprit qui trouverait sous les Apparences et dans leur relativité le Vrai et l’Immuant, n’est qu’un songe : l’évolution de la Matière, nous le vîmes, ne pouvant avoir sa Fin, — qui serait son principe su ! […] Or, il n’en est pas ainsi : pareilles divisions qui n’ont de valeur que quantitative, sont pour moi de seuls signes numéraux qui ne prennent vie, en valeurs des Idées et des timbres idéalement instrumentaux qu’elles ont élus, qu’en devenant l’évoluant dessin du Rythme… Qu’entendons-nous par Rythme ? […] Parlerons-nous de répétitions de sons, pareils ou à divers degrés de hauteur et d’étendue, pour créer ainsi qu’une atmosphère hallucinée. […] Puisqu’ainsi ma pensée osa couver l’unité en sourdeurs de cosmos, d’un Poème ému ainsi que de l’amour des mondes gravitants et des semences d’atomes, — et tel que se créèrent les Poèmes, pareils aux pans de roches sculptés et peints, des très anciens empires : qui, d’abscons et de subtils morphismes monstrueux de Vie, et de Signes lourds et sacrés, surent en eux enclore le Dogme et l’Éthique, et l’Émotion et la Conscience…

413. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

… Si on me défiait, je pourrais multiplier des citations pareilles, — qui montreraient ce que devient Hugo quand il se livre à ses visions par trop cornues, et combien ce visionarisme dont on lui a fait un mérite poétique décompose son regard, sa pensée et sa langue. […] Rien de pareil, en effet, ne s’est vu dans la langue française, et même dans la langue française de Hugo. […] Une entre autres : Ce qu’on dit à Jeanne toute seule, et qui commence par ces mots : Je ne me mets pas en peine Du clocher ni du beffroi, est d’un tel charme et d’un tel moelleux dans la manière dont les strophes tombent les unes sur les autres, qu’une seule bouche au monde était digne de dire tout haut de pareils vers et qu’on ne les entendra jamais dits comme ils sont écrits, car cette bouche est glacée. […] de pareils vers, et j’en citerai encore si on veut, était la critique la plus sanglante et la plus juste qu’on pût faire de Hugo, l’auteur du Pape, et qu’en les citant, l’Église qu’il insulte et qu’il voudrait tuer, puisqu’elle n’a affaire qu’à un poète, était assez vengée comme cela… 2.

414. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 337-339

Et la Réponse la plus honnête à de pareils Epistoliers, ne devroit-elle pas se borner à ce demi-vers d’Ovide ?

415. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 128-130

Un pareil travers paroîtra, sans doute, excusable dans le Siecle où nous sommes.

416. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 188-189

La premiere, selon lui, est celle qui éleve l’homme au Dieu qui l’a créé, le rend docile à sa voix, ferme dans le malheur, modeste dans la prospérité, sensible pour ses pareils, sévere à lui-même.

417. (1913) Le bovarysme « Deuxième partie : Le Bovarysme de la vérité — I »

Un pareil verdict répond donc à un état de sensibilité, réel chez certains êtres, et qui parvient d’ailleurs à se complaire à lui-même en des attitudes de détachement religieux ou esthétique : des hommes qui ressentent la vie comme une souffrance trouvent en ces postures une méthode et un moyen anticipé pour se soustraire à la vie.

418. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 32, de l’importance des fautes que les peintres et les poëtes peuvent faire contre leurs regles » pp. 273-274

Comme nous ne voïons que successivement un poëme dramatique ou un poëme épique, et comme il faut emploïer plusieurs jours à lire ce dernier, les défauts qui sont dans l’ordonnance et dans la distribution de ces poëmes ne viennent pas sauter aux yeux comme des défauts pareils qui sont dans un tableau.

419. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — VIII. Les calaos et les crapauds »

Les crapauds pénétrèrent dans le champ de grand-papa calao, sans donner d’autre avis de leur venue — comme, d’ailleurs, le prescrivent les convenances en pareil cas. — Et ils commencèrent à défricher.

420. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

Nul, en effet, ne se connaît s’il n’a été soumis à de pareilles épreuves. […] La règle précise et rigoureuse, en pareil cas, est de ne pas tant raisonner sur les éventualités, et de ne point capituler tant qu’on n’éprouve pas le manque absolu de vivres et de munitions. […] Chaque chartreux avait devant lui un pot d’étain, d’une pinte, rempli de bière, un autre de même dimension, rempli de vin de Champagne ordinaire, et une bouteille cachetée de vin vieux ; et ce qu’il ne buvait pas était porté par les frères lais dans le tour placé à côté de la porte de la cellule ; on servait à chacun une tranche d’esturgeon d’une livre, du poisson de rivière en pareille quantité, une omelette de six œufs, du pain frais à volonté, du fromage et les plus beaux fruits.

421. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

Dans cette suite de montagnes et de vallées qu’on traverse et qui ont leur grandeur, il rencontre dans la vallée du Chéliff un pays, un lieu extraordinairement aride et qui réalise bien l’idée d’une Afrique entièrement africaine (non pas Boghar plus connu, plus en vue, mais Boghari), qu’on découvre à main gauche en entrant dans la vallée, — un village perché sur un rocher, au fond d’un amphithéâtre désolé, mais flamboyant de lumière : « C’est bizarre, frappant ; je ne connaissais rien de pareil, et jusqu’à présent je n’avais rien imaginé d’aussi complètement fauve, — disons le mot qui me coûte à dire, — d’aussi jaune. […] — Je le vois, mais pas trop distinctement27. » « Je pense en ce moment qu’il y eut des scènes pareilles, avec les mêmes sentiments peut-être, sur cette terrasse où je t’écris. Je regarde la place vide où était le camp, et je vois le bloc carré et blanc de l’Aïn, pareil au tombeau de Zéthus.

422. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

Nous nous levons alors, et tous en même temps Poussons jusques au ciel mille cris éclatants… » Nous nous levons alors… On peut dire de ce mouvement, de ce beau récit impétueux, ce que Cicéron disait de pareils récits guerriers de Thucydide : Canit bellicum. […] Mme de Rambouillet et ses amis, si Corneille leur avait fait entendre ou même soupçonner seulement de pareilles choses ? […] Le vieux don Diègue est, au contraire, pour qu’on accorde le duel, comme on l’a fait tant de fois en pareille rencontre, et pour que Rodrigue soit traité sans aucun égard personnel, sans rien qui sente l’exception : « Sire, ôtez ces faveurs qui terniraient sa gloire… Le comte eut de l’audace, il l’en a su punir : Il l’a fait en brave homme et le doit soutenir. » Ce don Diègue parle, à chaque coup, la plus simple et la plus belle langue de Corneille.

423. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Tout le talent de ce garçon est tourné du côté du libertinage et de ce qu’il y a de plus licencieux, et on ne corrige point de pareils génies. […] De telles nuits marquent des âmes beaucoup trop éveillées, et assurément, si je me mêlais de me scandaliser, ma délicatesse serait bien déconcertée par un pareil dérangement, surtout après la grande et pompeuse retraite. […] Comme s’il avait pris à la lettre et tout à fait au sérieux son sujet du Méchant, et comme s’il s’était dit qu’il n’y avait pas à demeurer dans un pareil monde, il ne tourna plus désormais de regard qu’en arrière, vers la retraite et vers la vie de province.

424. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

De sorte que voilà un nouvel ensemble différent de l’autre par les dimensions, mais pareil en nature, partant soumis aux mêmes règles, poétique au même titre, et atteignant la beauté par les mêmes lois. […] Un homme au collège s’est laissé dire qu’un vers est une ligne de douze syllabes sans élisions, laquelle finit par un son pareil à celui de la ligne voisine ; tout le monde peut fabriquer des lignes semblables, c’est affaire de menuiserie ; d’ailleurs il se souvient qu’il en a fait en latin, presque aussi bien que Claudien, bien plus joliment que Virgile ; maintenant que le voilà inspecteur des douanes, officier en retraite, il rabote et aligne des vers, compose des fables, traduit Horace, exactement comme d’autres, ses confrères, confectionnent des boîtes et des bilboquets avec un tour. Pour moi, j’aimerais mieux être obligé de commander une armée, que d’écrire ces terribles lignes non finies ; je trouve plus difficile de composer six beaux vers que de remporter une victoire ; en pareil cas du moins j’aurais la chance d’avoir un imbécile pour ennemi ; mes généraux me remplaceraient ; et il y a telle occurrence où les soldats tout seuls ont gagné la bataille.

425. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

Citons un peu, au hasard, pour le plaisir : Pareille à toutes les femmes romanesques, Hélène s’occupait de la délicatesse des voluptés communes à elle et à son ami comme d’un souci de sentiment. […] Le danger, c’est que l’écrivain doué d’un pareil instrument d’analyse ne soit tenté d’en user avec un peu d’indiscrétion et ne décompose parfois, avec un soin et un luxe d’anatomie un peu excessifs, des états d’âme assez simples et assez connus. […] De pareilles hypothèses me prennent absolument au dépourvu.

426. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVII. Rapports d’une littérature avec les littératures étrangères et avec son propre passé » pp. 444-461

Cependant, pour peu que la transformation des habitudes et des goûts qui nous a frappés ait une certaine profondeur et qu’elle apparaisse en plusieurs milieux éloignés et différents de langue et d’organisation sociale, il est bien difficile de croire à une transmission d’une pareille promptitude et l’on est obligé de se demander s’il n’y a pas eu sur ces points divers naissance multiple de phénomènes semblables. […]   Ce qui peut en cas pareil consoler les plus désireux de voir leur patrie grande et forte, c’est que, si la France s’inspire parfois de ses voisins, ceux-ci le lui rendent avec usure. […] Il peut arriver alors que le premier né de ces ouvrages similaires ne soit pas le meilleur, qu’une idée trouvée et mal exploitée par un talent novice ou secondaire soit plus tard mise en valeur par un maître, Molière a profité chacun le sait de trouvailles pareilles.

427. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Saint-Simon »

Dubois, qui n’est plus à son tour le Dubois des Mémoires, Dubois qui n’est plus le fils du Clistorel de Brive-la-Gaillarde, le laquais Dubois, le proxénète Dubois, l’ami intime de la Fillon et de la Gourdan, Dubois le chafouin et la fouine, Dubois le méprisé, le vilipendé, l’avili, le roulé dans la fange par le talon rouge de Saint-Simon, qui ne craignait pas de s’embourber dans une pareille crotte, le Dubois enfin dont le portrait faisait face à la chaise percée dans la garde-robe de l’implacable duc, qui aurait voulu l’y étouffer, comme Clarence dans son tonneau de Malvoisie ! […] On ne peut pas être dupe d’une pareille comédie, si c’est une comédie. […] Jamais dans l’histoire rien de pareil ne s’était produit, il faut bien le dire.

428. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

J’aurais eu, moi, l’honneur d’être l’ami de Shakespeare, que je me serais bien gardé de lui faire, de son vivant, une préface pareille à celle que M.  […] Un pareil livre, en effet, ne s’analyse pas. […] Jamais pareil livre ne fut plus nécessaire.

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