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1062. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Bruant est Bourguignon d’origine, mais l’expression de l’œil trahit l’homme accoutumé à tenir le regard fixé sur le flux et le reflux infini de ses vagues pensées. […] La religion, sortie du culte de la famille, est retournée, après la perte de notre pays et de notre capitale, au foyer où elle avait pris son origine. […] Le vrai sentiment part d’une autre origine, il vient du cœur, directement ; et le véritable artiste n’atteint son but qu’en marchant sur la grand’route. […] Lorsqu’il commença à appliquer la critique aux origines du christianisme, le public ne comprit rien à son véritable sentiment. […] Depuis le sens vague et équivoque que l’on y a attaché à son origine, jusqu’à ce qu’il soit devenu un concept clair, individuel, net de forme et même de son ?

1063. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

Au premier rang, « un certain sérieux qui les écarte des sentiments frivoles et les mène sur la voie des sentiments élevés32. » Dès l’origine, en Germanie, on les trouve tels, sévères de mœurs, avec des inclinations graves et une dignité virile. […] Cette émotion était déjà dans leurs légendes païennes, et Cœdmon, pour raconter l’origine des choses, n’a besoin que de trouver les anciens rêves, tels qu’ils se sont fixés dans les prophéties de l’Edda. […] Ces Normands ont beau s’être altérés, francisés ; d’origine et par quelque reste d’eux-mêmes ils sont parents de leurs vaincus.

1064. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Et maintenant la science et l’art se retournent vers les origines communes. […] Je crois, enfin, qu’à génie égal, les œuvres qui nous retracent les origines historiques, qui s’inspirent des traditions anciennes, qui nous reportent au temps où l’homme et la terre étaient jeunes et dans l’éclosion de leur force et de leur beauté, exciteront toujours un intérêt plus profond et plus durable que le tableau daguerréotypé des mœurs et des faits contemporains. […] Il dédaigne la science qui prétend expliquer les origines de la vie ; il ne lui accorde même pas le droit de le tenter, et il se rattache en ceci, plus qu’il ne se l’avoue à lui-même, aux dogmes arbitraires des religions révélées.

1065. (1888) Portraits de maîtres

On n’a même pas suffisamment démêlé ses origines, si bien qu’élucider avec soin la formation de son génie offre presque une nouveauté. […] C’est l’amour, volontaire dans son origine, légal dans ses conditions, assez profondément moral pour susciter par son énergie les œuvres de l’intelligence et du cœur. […] Sa conception du Christianisme, vaste comme l’infini, se reflète dans toute l’œuvre de son fils qui, de même que Michelet, Victor Hugo, George Sand, en vertu de ses origines, différera complètement des libres-penseurs contemporains. […] Ce rapport établit des données aujourd’hui vérifiées, l’origine celtique des poèmes de la Table ronde, l’antériorité des chansons de geste sur les versions en prose, le privilège épique de la langue d’oïl. Voici comment Quinet apprécie nos origines dans son Essai sur l’Histoire de la Poésie (p. 34) : « Le génie guerroyant de la France respire principalement dans ces valeureux poètes.

1066. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Il a été le premier, si je ne trompe, à débrouiller les origines du roman du xviiie  siècle. […] Mais, au retour de ces envolées hardies dans le lointain des âges, ce même penseur, qui ne craint pas de traduire en mythologie l’origine des espèces, revient à ses doutes ordinaires. […] (On peut me passer l’expression ; elle est d’origine royale ; elle se rencontre souvent sous la plume du grand Frédéric.) […] Les historiens qui ont cherché dans les satires et les utopies des philosophes du xviiie  siècle les origines de la Révolution française ont eu nettement conscience de cette répercussion des âmes sur les autres âmes. […] Pas de saillies, pas de vivacités inattendues ; de rares éclairs de gaîté ; aucune de ces malices enjouées qui sont pour la plupart des ouvrages nés en France comme un certificat d’origine.

1067. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

La tour Eiffel, tant calomniée à l’origine, condamnée par des membres de l’Institut au nom du spiritualisme et de la croyance à l’immortalité de l’Ame, n’a eu qu’à grandir pour faire taire ses illustres blasphémateurs. […] À l’origine, ils ne distribuaient guère que du chocolat. […] … Née de parents d’une illustre origine, elle n’était pas destinée à gagner sa vie comme une simple ouvrière. […] Ils sont d’origine huguenote. […] Les origines de cette locution, on les retrouverait dans une vieille image chère à la poésie élégiaque.

1068. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

Ce fut probablement, nous dit-on, la petite ville de Saint-Paul qui lui donna naissance ; depuis nombre d’années, la famille des Parny a été connue à Bourbon pour habiter ce quartier, et il est à présumer que c’est de ce centre que, par la suite, elle a rayonné sur les divers autres quartiers de l’île, tels que Saint-Denis, Sainte-Marie, où se trouvent maintenant des personnes du même nom et de la même origine. « Dans un voyage que je fis à Saint-Paul, nous écrit un élégant et fidèle narrateur, j’allai visiter l’ancienne habitation du marquis de Parny, père du poëte ; elle appartient aujourd’hui à M. […] Ces jeunes créoles, plus ou moins mousquetaires, se montraient fidèles en cela aux habitudes de leur siècle comme aussi aux instincts de leur origine.

1069. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

À l’origine, et au plus profond dans la région des causes, apparaît la race. […] Poëmes sérieux et grandioses qui, ouvrant une échappée sur l’infini, laissent entrer un rayon de lumière dans l’obscurité sans limites et contentent les profonds instincts poétiques, le vague besoin de sublimité et de mélancolie que cette race a manifestés dès l’origine et qu’elle a conservés jusqu’au bout.

1070. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

Quand nous disons du poète romain, nous nous trompons : Horace n’était Romain que par le séjour qu’il faisait à Rome : d’origine et de génie comme de caractère il était Grec. […] Bien que tu sois construit d’un pin de Bithynie, et que, noble fils de la forêt, tu te glorifies d’une origine et d’un nom illustre, les décorations peintes sur ta proue ne rassurent pas le pilote !

1071. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

XVI Citons d’abord ici une magnifique exposition des origines logiques de l’architecture et de la sculpture chez les grands peuples artistes de l’univers, par M. de Ronchaud ; on y aura tout de suite un exemple de ce style substantiel sans être lourd, savant sans être pédagogique, brillant sans être verni, qui forme le caractère du jeune écrivain. […] « Telle est l’origine à la fois philosophique et poétique de l’anthropomorphisme grec ; c’est la divinité de l’esprit humain que la Grèce adore dans la beauté du corps humain.

1072. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

Il est clair que ses premières idées ne seraient point des idées spéculatives : il songerait à la conservation de son être avant de chercher l’origine de son être. […] Enfin, elles ont des rapports entre elles, elles en ont avec leur origine, avec l’objet du législateur, avec l’ordre des choses sur lesquelles elles sont établies ; c’est dans toutes ces vues qu’il faut les considérer.

1073. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

De l’esprit, MM. de Goncourt en ont tant qu’ils veulent, et parfois aussi tant qu’ils peuvent, du plus subtil, du plus tourmenté ; un esprit qui est souvent, à l’origine, un esprit de pénétration aiguë et rapide, un esprit d’analystes, mais qui est plus souvent encore un esprit de stylistes, une coquetterie de l’imagination en quête d’expressions rares, d’alliances de mots imprévues, d’enfilades de synonymes d’un relief croissant ; une coquetterie à qui la justesse ne suffit point, qui ne s’en tient pas au brillant, qui va d’elle-même au raffiné, au singulier, à l’extravagant, qui renchérit sans cesse sur ses trouvailles et qui s’excite à ce jeu. […] Tout l’esprit de MM. de Goncourt, étant moins une fleur de bon sens qu’une fleur d’imagination, et ayant ses origines dans leur extrême impressionnabilité, ne les empêche pas de nous émouvoir, et même assez souvent.

1074. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

C’est que le doute de Pascal est au fond de toutes les âmes élevées, trop raisonnables pour borner l’usage de la raison à l’art de rendre la vie heureuse, et qui portent cette marque de l’origine divine, qu’elles ne se peuvent point contenter du bonheur de la terre. […] Les mémoires de madame Périer racontent ainsi l’origine des Provinciales : « Ce fut M. 

1075. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

L’origine même de la volonté dominatrice est peut-être souvent dans les besoins, dans les désirs inconscients ou non de la masse qu’elle va pétrir. […] Et pareillement un ordre abstrait, intérieur, dont l’origine est méconnue, qui paraît sortir du moi lui-même, et représenter soit sa nature essentielle la plus haute, soit une volonté supérieure et divine.

1076. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Dans les uns, dit l’Abbé Goujet, on se contente d’examiner assez superficiellement son origine, mais on en suit peu les progrès. […] Nostradamus ou Jean de Nostradame, frere de ce fou qui lisoit l’avenir dans les astres, ouvre la liste de ceux qui ont écrit sur l’origine de notre Poésie.

1077. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre X : De la succession géologique des êtres organisés »

Mais, dans le cours des temps, les formes les mieux douées tendront à prévaloir, quel que soit leur lieu d’origine. […] Si l’on me permet de comparer les grandes choses aux petites, je dirai que, si les principales races éteintes et vivantes du Pigeon domestique étaient classées, aussi bien qu’on pourrait le faire, suivant la série de leurs affinités, cet arrangement ne s’accorderait pas exactement avec l’ordre chronologique de leur production, et encore moins avec celui de leur disparition ; car la souche mère, le Pigeon biset vit encore, tandis que beaucoup de variétés entre le Pigeon biset et le Messager se sont éteintes ; et les Messagers eux-mêmes, qui sont extrêmes en caractères sous le rapport de la longueur du bec, sont d’une origine beaucoup plus ancienne que les Culbutants à courte face, qui sont à l’extrémité opposée de la série sous le même rapport.

1078. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre V. Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance »

Resterait enfin à chercher l’origine du phénomène dans la sphère de l’action, plutôt que dans celles du sentiment ou de la représentation. […] C’est donc dans un abaissement du ton mental qu’on cherchera l’origine de la fausse reconnaissance.

1079. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — I. » pp. 131-146

Jeannin, dès l’origine de l’entreprise factieuse et de la prise d’armes des Guises contre le roi, voyant que le duc de Mayenne s’y engageait plutôt sous l’impulsion de son frère que par lui-même, lui fit toutes les objections contre une telle guerre, aussi fatale, selon lui, à la religion qu’à l’État, et devant être funeste à la maison de Lorraine.

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