J’aurai beaucoup à louer en Malherbe, mais je ne dissimulerai pas d’abord les côtés défectueux que son rôle et son œuvre présentent. […] Mais il est vrai de dire qu’à mérite littéraire égal, il n’est pas indifférent pour une œuvre moderne de vivre ou de ne pas vivre de la vie moderne en naissant : cela se sent encore, même après que l’heure est passée. […] Prenons garde à leur administration, et jugeons des ouvriers selon les œuvres. […] Nous possédons là bien au net le sentiment inspirateur le plus élevé de Malherbe, poëte lyrique politique, poëte monarchique et royal, dans la partie la plus noble de son œuvre. — Il n’a pas fini. […] Je n’ai pas craint de repasser longuement ses titres et de sortir cette fois du raccourci qui flatte davantage, pour me rendre compte, pas à pas, de son influence et de son œuvre.
Donnay a jugé bon d’introduire çà et là, les puériles discussions du banquet, la danse serpentine, ne laisser subsister que la partie saine et virile de l’œuvre. […] Donnay ne sont pas la moindre partie de son œuvre.
Tout le long du livre, il se pose cette seule question : « S’il doit, ou non, perdre sa candeur, et s’il peut se permettre de consommer l’œuvre de chair en dehors du mariage ? […] Dorchain a goûté là les plus douces joies qui soient données à l’artiste : vivre dans son œuvre ; ne s’occuper que d’elle, s’y enfoncer, en être pénétré et possédé… Conte d’avril était tout à fait digne de la Comédie-Française.
Pourvu que l’œuvre soit conduite et achevée d’après un même plan d’ensemble, peu importe qu’elle soit collective, comme le fut la construction des grandes cathédrales. […] Le jour où l’on aura su, ne fût-ce que dans la vie littéraire d’une nation, expliquer l’apparition et la disparition de tant de goûts divers, enchaîner l’une à l’autre les transformations subies par l’idée de beauté et les répercussions exercées par la littérature sur les autres branches de l’activité humaine, on aura certes accompli une œuvre dont la critique et la sociologie pourront tirer une grande utilité.
Paul Albert saisit bien et dénonce le point défectueux de ce charmant poème, œuvre d’un tout jeune homme et où l’on sent trop aujourd’hui l’absence des pensées mûres. […] Le tombeau de Jésus-Christ retombera entre les mains des infidèles, mais les membres de Jésus-Christ seront libres. » Et c’est ainsi que renseignement secondaire initie les jeunes filles au sentiment vrai de nos origines modernes, et les émancipe, les aguerrit par degrés en leur donnant sous cette forme agréable la clef des vicissitudes et des révolutions de l’histoire générale : c’est quelque chose déjà que de les guérir d’un convenu dans le jugement des œuvres de l’esprit et de l’imagination. […] Paul Albert est une date ; c’est le premier d’une série, le premier jalon d’une route, d’une œuvre collective nouvelle que je définirai ainsi : la vulgarisation élégante et élevée des notions acquises par la critique littéraire la plus saine et la plus avancée ; le renversement ou plutôt l’annulation des vieilles rhétoriques ; une méthode vivante et naturelle substituée aux formules didactiques, — je dis une méthode et non pas de simples séances d’Athénée agréables et décousues, mais tout un mode d’enseignement suivi, et cela à l’usage spécial d’un sexe qu’on avait trop accoutumé jusqu’ici au décousu et à l’amusant.
A travers leurs œuvres suinte le Juif, le Juif incompressible. […] Errant en Europe, venu en France, il se mêla un peu au journalisme, qui nous prend tous et qui nous dévore ; mais il retira son pied de ce gouffre, et dans la solitude d’une ville de province, où il donne noblement des leçons pour vivre, il put, quelques années après Les Hirondelles (1860), ces oiseaux bleus, publier son Pays bleu (1865), — une œuvre de tout autre aspect de génie, et qui, après le Juif, nous donnait l’Allemand. […] — Les Hirondelles, Les Dieux scandinaves, La Reine de Madagascar, voilà le bagage poétique de Louis Wihl, auquel il faut ajouter le poème intitulé Le Mendiant pour la Pologne 36, et quelques poésies comme celle, par exemple, adressée à Victor Hugo… Ce n’est pas là un bagage immense dans ce temps de ballots et de quintaux littéraires, où nous sommes tous plus ou moins les portefaix de nos œuvres.
Il y a dans cette œuvre quelque chose de tendre et de poignant à la fois ; dans l’air froid de cette chambre, sur ces murs froids, autour de cette froide et funèbre baignoire, une âme voltige. […] Ce sont des œuvres charmantes dans les régions moyennes du talent et du bon goût. […] Delacroix, et nous croyons que c’est une raison de plus pour en parler. — Nous, cœur d’honnête homme, nous croyions naïvement que si MM. les commissaires n’avaient pas associé le chef de l’école actuelle à cette fête artistique, c’est que ne comprenant pas la parenté mystérieuse qui l’unit à l’école révolutionnaire dont il sort, ils voulaient surtout de l’unité et un aspect uniforme dans leur œuvre ; et nous jugions cela, sinon louable, du moins excusable.
Le Cid est, en un sens, une œuvre insurrectionnelle. […] Ne voyez-vous pas que l’œuvre en serait tout affadie ? […] C’est là proprement le sel et le levain de son œuvre. […] Les propos d’ivrogne de Mitritch achèvent l’œuvre intérieure. […] C’est une œuvre d’une vie intense, et c’est une œuvre de pitié et de foi.
Cette répartition de l’œuvre critique de mon illustre prédécesseur me semble assez raisonnable. […] Entre « ces principes » et les œuvres où il croyait en trouver l’application, sa vive et féconde imagination intervenait, qui transfigurait ces œuvres et les lui faisait voir autres qu’elles n’étaient. […] Tant Weiss est un critique créateur et tant il souffle de pensée aux œuvres qu’il aime ! […] Il abjura publiquement ses œuvres mondaines. […] Le vrai Zola n’est pas dans Thérèse Raquin, œuvre de jeunesse.
Ce fut un ministre protestant qui, le premier, rassembla les Œuvres, en quarante volumes, de Mme Guyon. […] Ni ces tragédies ni ces sermons ne sont des chefs-d’œuvre, au vrai sens du mot ; ce sont au moins des œuvres beaucoup plus qu’honorables. […] C’est l’Histoire de la guerre de 1741, — dans l’œuvre définitive, le Siècle de Louis XV. […] Il sera vrai, par exemple, en peinture comme en poésie, que tous les détails d’une œuvre devront être ordonnés par rapport à un centre de perspective unique. […] Assurément non, mais « il semble qu’elle n’ait vraiment soutenu que les grandes œuvres plastiques, et qu’en se diminuant pour entrer dans les œuvres d’ordre moyen elle ait perdu toute valeur166 ».
Elle était singulièrement propre à cette œuvre. […] A cet égard, leur œuvre n’a été surpassée que par leur zèle. […] Elle n’est point l’œuvre de l’imagination surexcitée, mais de la raison lucide. […] D’autre part, avec l’instrument l’œuvre s’est compliquée, et au-delà de toute mesure. […] Toujours le modèle physique Ou moral précède l’œuvre qui le représente ; mais il le précède de peu ; il faut qu’au moment où l’œuvre se fait, il soit encore présent dans toutes les mémoires.
Comme un fanal, dans la nuit, brille au milieu des airs sans laisser apercevoir ce qui le soutient, de même l’esprit de Shakespeare nous apparaît dans ses œuvres isolé, pour ainsi dire, de sa personne. […] De brillants développements, des images suivies avec art et prolongées avec complaisance, un style animé, élevé, pittoresque, tels sont les caractères qui distinguent l’œuvre du poëte de cette œuvre primitive à laquelle il n’a prêté que son coloris. […] De 1599 à 1605, l’ordre chronologique des œuvres de Shakespeare ne nous offre que des comédies, et Henri VIII, ouvrage de cour et de fête. […] Cette invention est rarement un mérite pour le poëte tragique, car son œuvre est de démêler et de faire éclater l’homme et son âme au milieu des événements qu’il subit. […] Le système classique est né de la vie et des mœurs de son temps ; ce temps est passé : son image subsiste brillante dans ses œuvres, mais ne peut plus se reproduire.
De la taille des plus hauts entre les écrivains de premier ordre, il a parfois sur eux ce quasi avantage et cette presque infériorité de se voir compris, mal, à la vérité, dans la plupart des cas, et c’est heureux et honorable, par des lecteurs d’ordinaire rebelles à telles œuvres de valeur exceptionnelle en art et en philosophie. […] C’est l’œuvre d’un patient ciseleur de rimes, amoureux des mots scintillants, qui, avec un grand fond de tendresse, souvent se plaît à voir la nature et l’âme comme à travers un prisme, qui cherche à saisir le caprice de la couleur et du reflet.
Son indolence l’empêchait de produire lui-même des œuvres achevées, mais il était capable de tout ce qu’il admirait. […] Fort jeune, il savait diriger le quadrige de l’ode, déployer dans l’air libre les ailes brûlantes du dithyrambe ; les strophes du Poète malheureux sont animées d’un large souffle et la Napoléone vaudrait qu’on s’en souvînt, quand bien même Napoléon n’aurait pas voulu faire connaissance à Sainte-Hélène avec toutes les œuvres de son jeune ennemi.
Tandis que les écrits de la première sorte s’attachent, en effet, à critiquer, à juger, à prononcer catégoriquement sur la valeur de tel ou tel ouvrage, livre, drame, tableau, symphonie, ceux de la seconde poursuivent, comme on sait, un tout autre but, tendent à déduire des caractères particuliers de l’œuvre, soit certains principes d’esthétique, soit l’existence chez son auteur d’un certain mécanisme cérébral, soit une condition définie de l’ensemble social dans lequel elle est née, à expliquer par des lois organiques ou historiques les émotions qu’elle suscite et les idées qu’elle exprime. […] L’œuvre de celui qui contribua à nuancer considérablement le modèle de « l’associationnisme » (Reid, Dugald-Stewart), a été introduite en France par Théodule Ribot, dans son ouvrage synthétique, et fondateur pour le renouvellement de la psychologie française d’inspiration spiritualiste, intitulé La Psychologie anglaise contemporaine (Librairie philosophique de Ladrange, 1870).
Zola est-il donc une œuvre d’immoralité ? […] Son œuvre. — 1877. […] En tous cas, ils sont un point de départ et complètent l’ensemble d’une œuvre. […] Les signatures de notaire en particulier, sont en ce genre des œuvres absolument uniques. […] L’œuvre de Michelet a obtenu un trop grand succès pour que j’aie à en signaler la valeur.
J’aurais tant souhaité que les œuvres nouvelles de M. […] Non, non, ce n’est point l’envie qu’inspire l’œuvre de M. […] Leconte de Lisle pour l’œuvre de M. […] Dumas fils pour l’œuvre de M. […] Le reste de son œuvre est prodigieux ; mais que voulez-vous ?
1840 La bibliothèque de tous les jeunes gens et de bien des jeunes femmes va s’enrichir de trois charmants volumes qui offrent, réunies, toutes les œuvres de M. […] Après ce qu’il a fait, M. de Musset est resté modeste, à le juger du moins sur ses paroles ; il ne s’exagère point la grandeur de son œuvre, il s’en dissimule trop peut-être le côté délicieux et captivant ; peu soucieux de l’avenir, il dit pour toute préface au lecteur : Ce livre est toute ma jeunesse ; Je l’ai fait sans presque y songer.