/ 2510
1463. (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »

Taine, nous donnent, selon Guyau, le spectacle de trois sociétés liées par une relation de dépendance mutuelle : 1° la société réelle préexistante, qui conditionne et en partie suscite le génie ; 2° la société idéalement modifiée que conçoit le génie même, le monde de volontés, de passions, d’intelligences qu’il crée dans son esprit et qui est une spéculation sur le possible ; 3° la formation consécutive d’une société nouvelle, celle des admirateurs du génie, qui, plus ou moins, réalisent en eux par imitation son innovation. […] Les génies d’action, comme les César et les Napoléon, réalisent leurs desseins par le moyen de la société nouvelle qu’ils suscitent autour d’eux et qu’ils entraînent.

1464. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre premier. La solidarité sociale, principe de l’émotion esthétique la plus complexe »

— Rôle de la fiction : création d’une société nouvelle et idéale. — Le mouvement, comme signe extérieur de la vie et moyen de l’art. — Le but le plus haut de l’art est de produire une émotion esthétique d’un caractère social. […] L’intérêt que nous prenons à une œuvre d’art est la conséquence d’une association qui s’établit entre nous, l’artiste et les personnages de l’œuvre ; c’est une société nouvelle dont on épouse les affections, les plaisirs et les peines, le sort tout entier.

1465. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

……………………………………………………………………………………………… Mais, mes frères, ce n’est pas à moi de publier ces merveilles, pendant que le Saint-Esprit nous représente si vivement la joie triomphante de la céleste Jérusalem par la bouche du prophète Isaïe. « Je créerai, dit le Seigneur, un nouveau ciel et une nouvelle terre, et toutes les angoisses seront oubliées, et ne reviendront jamais : mais vous vous réjouirez, et votre âme nagera dans la joie durant toute l’éternité dans les choses que je crée pour votre bonheur : car je ferai que Jérusalem sera toute transportée d’allégresse, et que son peuple sera dans le ravissement : et moi-même je me réjouirai en Jérusalem, et je triompherai de joie dans la félicité de mon peuple219. » Voilà de quelle manière le Saint-Esprit nous représente les joies de ses enfants bienheureux. […] Une Vieille qui porte deux lampes devant une nouvelle mariée.

1466. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

Quelle description assez vigoureuse peut donner la notion précise d’une sanie mûre ou crue, de bonne ou de mauvaise qualité, vieille ou nouvelle, alcalescente ou acrimonieuse ? […] Institution d’une nouvelle Université.

1467. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

Lorsque les hommes ont formé ces sons artificiels, toutes les fois qu’ils ont fait une nouvelle langue, ils ont dû, suivant l’instinct de la nature, faire ce que font encore aujourdhui les hommes qui ne sçauroient trouver le mot dont ils ont besoin pour exprimer quelque chose. […] Quand les langues dérivées se forment, le hazard, la condition des organes de ceux qui les composent, laquelle est differente suivant l’air et la temperature de chaque contrée, la maniere dont se fait le mêlange de la langue qu’ils parloient auparavant avec celle qui entre dans la composition de la nouvelle langue, enfin le genie qui préside à sa naissance, sont cause qu’on altere la prononciation de la plûpart des mots imitatifs.

1468. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299

Maintenant que dans la société tout change continuellement et avec une rapidité vraiment nouvelle, et que les sources de l’imitation sont, pour ainsi dire, taries ; maintenant les esprits contemplatifs n’ont pas le temps de saisir et de s’approprier les inspirations de la société : telle est la cause de la difficulté qu’ils éprouvent à se mettre en harmonie avec ce qui est, car ce qui est aujourd’hui n’était pas encore hier. […] Elle porte donc en soi la raison de son existence, et elle va commencer une nouvelle mission.

1469. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre IV. Le rêve »

En général, quand il s’est produit une fois, il tend à se reproduire, et à chaque nouvelle expérience on se dit : « J’ai souvent rêvé que j’évoluais au-dessus du sol, mais cette fois je suis bien éveillé. […] Devant cet assemblage dépourvu de sens, l’intelligence (qui continue à raisonner, quoi qu’on en ait dit) cherche une signification ; elle attribue l’incohérence à des lacunes qu’elle comble en évoquant d’autres souvenirs, lesquels, se présentant souvent dans le même désordre, appellent à leur tour une explication nouvelle, et ainsi de suite indéfiniment.

1470. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

Il suffit de rapprocher un instant l’ordre social moderne du féodal, par exemple, pour faire jaillir cette vérité, que le succès de l’égalitarisme est chose nouvelle sous le soleil. […] S’il est vrai d’ailleurs que les lois de l’Empire effacent la distinction entre le civis et le peregrinus, ne tracent-elles pas une distinction nouvelle entre l’honestior et l’humilior ?

1471. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

À plusieurs reprises, il médite le rêve d’être un autre homme, de changer sa personnalité pour une personnalité différente, tout en se demandant déjà par avance si cet avatar fantastique parviendrait à lui procurer une sensation nouvelle. […] Les journaux se contentent généralement d’annoncer la nouvelle et d’indiquer l’heure de l’enterrement ; quelques-uns, moins avares de leur prose, risquent une chronique nécrologique de trente ou quarante lignes, consacrée à répéter pour la centième fois l’éternelle accusation de folie. […] Fût-il excellent, inattaquable en soi, il pécherait encore par la façon dont il a été employé ; et nous remarquons là une preuve nouvelle des déplorables résultats auxquels ont été conduits les deux frères par leur mode de travail. […] ou bien a-t-il ouvert une voie nouvelle en rajeunissant la poésie à des sources encore inexplorées ? […] Faut-il chercher à établir un rapport quelconque entre ces poètes déjà anciens qui présidaient à l’éclosion d’une forme artistique nouvelle, le drame anglais, et cet autre poète moderne qui devançait la création d’une autre forme de l’art également inédite, le roman contemporain ?

1472. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Comment annoncer cette nouvelle au père ? […] Il vient, accompagné d’un vieillard ami de la famille, apporter la triste nouvelle. […] — et qui pourrait faire, en outre, ce rêve d’une Jérusalem nouvelle que Dumas a indiqué dans la Femme de Claude. […] Lefebvre annonce la nouvelle à sa femme. « Et qu’as-tu répondu ? […] Et l’Apôtre dit à la vierge : « Va, ma fille, auprès de l’empereur mourant, et porte-lui la bonne nouvelle.

1473. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Quand nous eûmes conduit Charles à sa place nouvelle, il récita le bénédicité comme papa avait coutume de le faire. […] Son œuvre nouvelle est intitulée : Le Crime de Sylvestre Bonnard, membre de l’Institut (chez Calmann-Lévy). […] Octave Feuillet est resté l’exquis et consciencieux écrivain que tout le monde a lu, et son œuvre nouvelle prendra place à côté de Monsieur de Camors et de ses plus beaux romans. […] Telle était la bienvenue réservée à la nouvelle épouse. […] Les gravures qu’on avait conservées des anciennes étaient si belles, qu’on les offrit à la nouvelle Dauphine, sans s’occuper de savoir si un pareil cadeau lui serait agréable.

1474. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Post-scriptum sur Alfred de Vigny. (Se rapporte à l’article précédent, pages 398-451.) »

Je voyageais en amateur (on me laissait faire à peu près ce que je voulais dans ce régiment)79 avec les fourriers qui partaient tous les jours, de 2 à 3 heures du matin, pour aller préparer les logements de la nouvelle étape.

1475. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Note »

Une seconde visite acheva de me convertir et de m’initier à quelques-unes des réformes de l’école nouvelle.

1476. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — I »

Trois pièces importantes nous semblent marquer cette nuance nouvelle dans la manière religieuse de M. de Lamartine, savoir : L’Hymne au Christ, Pourquoi mon âme est-elle triste ?

1477. (1874) Premiers lundis. Tome II « Adam Mickiewicz. Le Livre des pèlerins polonais. »

Portez donc les tchamaras d’insurgés. » En maint endroit, et par des conseils directs ou sous forme frappante de parabole, le poète recommande aux siens de ne point se disputer entre eux sur leurs mérites réciproques, ni sur les préséances et décorations ; de ne pas crier volontiers au traître et à l’espion, comme font les gens aigris et désespérés ; de ne pas se distinguer les uns des autres en disant : « Je suis de la vieille armée, et toi de la nouvelle ; j’ai été à Grochow et à Ostrolenka, et toi tu n’as été qu’à Ostrolenka …, etc., etc. » ; mais de ne revenir en idée sur le passé qu’en se préparant à l’avenir, comme un homme qui veut franchir un précipice, ne recule que juste autant qu’il faut pour mieux s’élancer.

1478. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre IV. De la bienfaisance. »

Si vous rencontrez Almont, quand votre âme est découragée, sa vive attention à vos discours vous persuade que vous êtes dans une situation qui captive l’intérêt, tandis que, fatigué de votre peine, vous étiez convaincu, avant de le voir, de l’ennui qu’elle devait causer aux autres ; vous ne l’écouterez jamais sans que son attendrissement pour vos chagrins, ne vous rende l’émotion dont votre âme desséchée était devenue incapable ; enfin, vous ne causerez point avec lui, sans qu’il ne vous offre un motif de courage, et qu’ôtant à votre douleur ce qu’elle a de fixe, il n’occupe votre imagination par un différent point de vue, par une nouvelle manière de considérer votre destinée ; on peut agir sur soi par la raison, mais c’est d’un autre que vient l’espérance.

1479. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vielé-Griffin, Francis (1864-1937) »

[La Société nouvelle (novembre 1896).]

1480. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

On ne peut dire si le caractère de Beltrame existait avant lui ; mais, en tout cas, il le fixa, le perfectionna et lui donna une importance toute nouvelle.

/ 2510