Il y avait parmi eux des poètes en nombre mais aussi des orientalistes qui faisaient venir le mince fascicule jusqu’en des chancelleries d’Extrême-Orient et des jeunes hommes en le lisant se délassaient de la vue des cartons verts dans les ministères ; les autres vivaient à l’École normale ou s’intéressaient à notre effort entre deux cours des Hautes Études ou de la Sorbonne. […] Dans les vers précités, l’unité vraie n’est pas le nombre conventionnel du vers, mais un arrêt simultané du sens et du rythme sur toute fraction organique du vers et de la pensée. Cette unité consiste en un nombre ou rythme de voyelles et de consonnes qui sont cellule organique et indépendante. […] Des grands vers dépassent le nombre de douze syllabes ; et pourquoi pas ?
Cependant les hommes ne sont pas si différents les uns des autres qu’on ne puisse, avec un certain nombre d’observations personnelles, juger par comparaison des personnages que les auteurs nous présentent. […] Le moyen le plus usité et le meilleur assurément qu’emploient les romanciers qui savent leur métier est d’entourer le cas exceptionnel d’un bon nombre de faits d’observation très courante au contraire et bien connus. […] Le lecteur de livres idéalistes n’est pas nécessairement optimiste ; mais il aime à croire à la noblesse de la nature humaine au moins chez un certain nombre d’individus privilégiés parmi lesquels il se place et non pas toujours à tort. […] Il ne peut pas être très sociable ; ne lui parlez pas ; vous êtes au nombre des choses connues.
Après avoir formé ainsi les définitions des premiers nombres, on ajoute : etc. […] On raisonne de même en un grand nombre de cas, par exemple pour démontrer que la somme de plusieurs nombres impairs consécutifs depuis 1 est égale au carré de leur nombre. […] Les lois mathématiques, considérées en elles-mêmes, paraissent impropres à être réalisées, car elles impliquent le nombre infini ; or, un nombre infini actuel est chose absolument inconcevable. […] Ni les universaux de la logique, ni le nombre infini des mathématiques ne nous sont donnés. […] Le nombre de personnes sachant lire et écrire est-il une mesure fidèle du développement de l’instruction dans un pays ?
Nombre de mots que Montaigne, Rabelais, Fromenteau ont employés couramment les mots que Molière, La fontaine et Boileau même ont employés à leur tour, et que Molière a prétendu maintenir dans le langage des honnêtes gens, sont, malgré leur autorité, bannis aujourd’hui du langage du monde poli70 : personne ne les souffrirait maintenant, ni dans un ouvrage de littérature, ni au théâtre, ni dans la conversation. […] C’est qu’il venait de se faire un changement dans la langue, c’est que l’usage de la bonne compagnie en avait récemment banni nombre de mots et de locutions auxquelles il avait fait donner un nom distinctif qui en marquât la réprobation.
« Mais combien d’autres encore insérés par les Dieux au nombre des astres, occupent au loin l’espace des cieux ! […] L’enthousiasme qu’un grand nombre d’Auteurs ont attribué à Ronsard pour ce Poëme, n’est nullement conforme à la vérité.
Parmi le petit nombre d’hommes de génie de notre Nation, qui ont cultivé la Philosophie, il a la gloire de n’avoir à se reprocher que les erreurs attachées à la foiblesse de l’esprit humain. […] Les compatriotes de cet homme illustre sentoient aussi ce qu’il valoit, & un assez grand nombre de gens de mérite se rassembloient autour de lui.
Il se plaignit de l’audace du jeune homme ; le traita d’ingrat & de rebèle, d’orgueilleux, de téméraire & d’insensé ; plaisanta beaucoup sur toute sa personne, sur ses discours & ses habits recherchés, ses goûts frivoles & ses prétentions sans nombre. […] Xénocrate, le plus ardent de tous, va joindre Aristote, l’attaque à son tour, l’embarrasse dans la dispute, fait quitter la place à l’usurpateur, & rétablit Platon dans tous ses droits, dans cette école célèbre par la réputation du maître, par le nombre & les talens des disciples, la propreté singulière & les ornemens du lieu.
Il est des sçavans dont tout le mérite & l’unique occupation consistent à réformer des dattes, à commenter, à rétablir, ou plutôt à défigurer des passages, à se charger la mémoire d’un grand nombre de mots, & sur-tout à se dire doctement beaucoup d’injures. […] Il met Scioppius au nombre des méchans qui ont prospéré.
Je regrette vivement que le manque d’espace me prive du plaisir de reconnaître le généreux concours que m’ont prêté un grand nombre de naturalistes dont quelques-uns me sont personnellement inconnus. […] Bien qu’il reste beaucoup de choses obscures, et qui resteront telles longtemps encore, je ne puis douter, après les études les plus consciencieuses et les jugements les plus froidement pesés dont j’aie été capable, que l’opinion adoptée par le plus grand nombre des naturalistes, et quelque temps par moi-même, c’est-à-dire que chaque espèce a été indépendamment créée, est erronée.
Sous le nom de gens du métier, je comprens ici, non-seulement les personnes qui composent ou qui peignent, mais encore un grand nombre de ceux qui écrivent sur les poëmes et sur les tableaux. […] Mais un petit nombre d’artisans est né avec du génie, et par consequent avec cette sensibilité ou cette délicatesse d’organes supérieure à celle que peuvent avoir les autres, et je soutiens que les artisans sans génie jugent moins sainement que le commun des hommes, et si l’on veut que les ignorans.
La force de son génie, qui lui fait deviner et imaginer un nombre infini de choses, qui ne sont pas à portée des esprits ordinaires, lui donne plus d’avantage sur les esprits ordinaires, qui professeront un jour le même art que lui, après que cet art aura été perfectionné, que ces esprits n’en pourront avoir sur lui, par la connoissance qu’ils auront des nouvelles découvertes et des nouvelles lumieres dont l’art se trouvera enrichi lorsqu’ils viendront à le professer à leur tour. […] On connoît encore aujourd’hui une infinité de remedes dont Hippocrate n’entendit jamais parler, et dont le nombre surpasse de beaucoup celui des remedes qu’il connoissoit et que nous avons perdus.
Il est devenu sensible pour tous que les idées anciennes non seulement étaient décréditées, mais encore qu’elles étaient frappées d’une sorte d’obscurité qui les rendait inintelligibles au plus grand nombre ; comme les paroles de cette fille de Priam, qui étaient empreintes du sentiment de l’avenir, mais à qui le don d’imposer la croyance avait été refusé. […] Dans une telle révolution, qui atteint jusqu’aux éléments mêmes de la société, il a été bien permis, sans doute, et il n’est peut-être encore que trop permis à un grand nombre d’hommes de désespérer de notre existence sociale ; et ce malaise si naturel, qui continue toujours de se faire sentir, pourra bien ne se prolonger que trop longtemps.
Il a enfoui et caché dans les commentaires qu’il donne de ces ennuyeux et illisibles auteurs nombre de petites notes très-agréables et toutes françaises ; sachons gré à M. […] Parmi les auteurs grecs dont il fit choix de bonne heure pour s’en occuper, il en est un qui est bien moins méprisable que les autres : c’est Aristénète, auteur peu connu, dont le nom même n’est pas certain, mais dont on a des Lettres galantes qui ne ressemblent pas mal à ce que pourrait être un tel recueil de la main de Dorât ou plutôt de Crébillon fils : il en est vraiment de charmantes dans le nombre, et toutes sont curieuses sur l’article des mœurs dans l’Antiquité. […] J’ai causé avec plusieurs de ceux qui le connaissaient mieux que moi : le nombre n’est pas très-grand, croyez-le bien, de ceux-là qu’il avait admis à son intimité ; je ne sais s’il en est jusqu’à trois que je pourrais nommer, et tel qui s’en vante aujourd’hui n’en était pas. […] Wyttenbach s’était occupé d’Eunape, et il avait déjà fait sur cet auteur bon nombre de remarques, lorsqu’il fut arrêté par l’état de ses yeux ou par toute autre cause. […] Cela est bon en langue latine, qui n’en a que fort peu ; car, à cause de ce petit nombre, on remarque aussitôt ceux qui sont ainsi mis de rang, et l’oreille qui n’y est pas accoutumée ne les peut souffrir.
Ce n’est pas qu’il n’y ait quelques vérités qui méritent la conviction entière de l’homme ; mais soyez assuré qu’elles sont en très-petit nombre. […] Non, je ne vous crois pas un orgueilleux, un ambitieux ; je mets, il est vrai, moins de prix que vous à l’opinion, c’est-à-dire à l’opinion du grand nombre ; car l’opinion du petit nombre, c’est-à-dire des juges éclairés, est ce qu’il y a de plus digne d’être ambitionné : c’est la vraie gloire. […] Il y a, je le sais, de plus hautes vocations, et la vôtre est de ce nombre ; je les reconnais, je les honore, je les admire, en leur adressant toutefois ce conseil dont Bossuet fait honneur au grand Condé : qu’il faut songer d’abord à bien faire, et laisser venir la gloire après. » En même temps qu’il le tempère, il l’encourage, il l’élève, il l’exalte même : à ses conseils particuliers il mêle des paroles d’oracle, des éclairs de prophétie qui portent loin. […] La vie du député, aujourd’hui, est une vie vulgaire, si même elle n’est pas abrutissante pour le grand nombre.
On les revoit, sous Catilina, prendre part aux guerres civiles et aux grandes séditions de la fin de la république ; un grand nombre d’entre eux périrent héroïquement avec le chef des insurgés. […] Il rentra dans sa patrie, avec un grand nombre de savants ou de poëtes, fanatiques partisans des lettres grecques, et entre autres de Platon, le grand spiritualiste de l’antiquité. […] Ces inquiétudes étaient justifiées, à quelques égards, par les infirmités qui affligèrent Pierre pendant le petit nombre d’années qu’il fut à la tête du gouvernement de la république ; mais les talents de Laurent dissipèrent bientôt ces nuages d’un moment, et élevèrent sa famille à un degré d’illustration et d’éclat dont il est probable que Côme lui-même avait eu peine à se former l’idée. » VIII Bien qu’il fût âgé de soixante et quinze ans, sa taille élevée, la majesté de ses traits, la grâce de son visage, si conforme au titre de Père de la patrie que les Florentins avaient d’eux-mêmes ajouté à son nom, la bienveillance de son accueil, la cordialité de son amitié le rendaient aussi agréable que dans sa belle jeunesse. […] Ne pouvant en même temps se dissimuler l’état d’infirmité où il était lui-même, il les exhortait à ne se plus considérer comme des enfants, mais comme des hommes ; car il prévoyait que les circonstances où ils allaient se trouver les réduiraient bientôt à la nécessité de mettre à l’épreuve leurs talents et leurs moyens personnels. « On attend à toute heure l’arrivée d’un médecin de Milan, leur dit-il ; mais pour moi, c’est en Dieu seul que je mets ma confiance. » Soit que le médecin ne fût pas arrivé, ou que le peu de confiance que Pierre avait dans ses secours fût bien fondé, environ six jours après, le premier jour d’août de l’année 1464, Côme mourut, à l’âge de soixante et quinze ans, profondément regretté du plus grand nombre des citoyens de Florence, qui s’étaient sincèrement attachés à ses intérêts, et qui craignaient que la tranquillité de la ville ne fût troublée par les dissensions qui allaient probablement être la suite de ce triste événement. […] Cette passion devint le sujet habituel de ses vers, et il nous reste de lui un nombre considérable de sonnets de canzoni, et d’autres compositions poétiques, dans lesquels, à l’exemple de Pétrarque, tantôt il célèbre la beauté de sa maîtresse et les qualités de son esprit en général, tantôt il s’arrête sur une des perfections particulières de sa figure ou de son âme, d’autres fois il s’attache à décrire les effets de sa passion ; il les peint et les analyse avec toute la finesse et toute la grâce possibles, jointes à une grande perfection de poésie et quelquefois même à une philosophie profonde.
René Gillouin Qu’il y ait depuis un certain nombre d’années un renouveau de la critique française, dans le sens large et plein du mot critique cela me paraît évident : les noms d’un Péguy, d’un Maurras, d’un Sorel suffiraient à indiquer les principales directions dans lesquelles s’est produit ce renouveau. […] Paul Reboux 1º La critique littéraire française est actuellement, non en décadence, mais en sommeil, par suite de la crise du papier qui a obligé les journaux à réduire le nombre de leurs pages ; 2º La critique étalée dans un Sainte-Beuve ne serait pas convenable au temps où nous vivons. […] Ce qui se dégage de l’enquête des Marges C’est à un petit nombre d’amis seulement que Les Marges ont adressé leur questionnaire sur la critique. […] Une enquête étendue aurait fait connaître, sans doute, quelques opinions intéressantes, mais un bien plus grand nombre de banales ou de cocasses. […] Reboux estime que « la critique littéraire française est actuellement, non en décadence, mais en sommeil, par suite de la crise du papier qui a obligé les journaux à réduire le nombre de leurs pages ».
Il faut se rappeler que ces soldats, après s’être révoltés à Nancy deux années auparavant et avoir pillé la caisse du régiment, avaient été, au nombre de quarante ou cinquante, condamnés aux galères d’après les lois de la justice fédérale en vigueur parmi les troupes suisses. […] C’est à cette Société des Jacobins qu’il pensait encore, quand il disait : « Aux talents et à la capacité près, ils ressemblent à la Société des Jésuites. » Il fait sentir la distinction profonde qu’il y a entre le vrai peuple, dont, suivant lui, la bourgeoisie laborieuse est le noyau, et ces sociétés, « où un infiniment petit nombre de Français paraissent un grand nombre, parce qu’ils sont réunis et qu’ils crient : Quelques centaines d’oisifs réunis dans un jardin ou dans un spectacle, ou quelques troupes de bandits qui pillent des boutiques, sont effrontément appelés le Peuple ; et les plus insolents despotes n’ont jamais reçu des courtisans les plus avides un encens plus vil et plus fastidieux que l’adulation impure dont deux ou trois mille usurpateurs de la souveraineté nationale sont enivrés chaque jour par les écrivains et les orateurs de ces sociétés qui agitent la France. […] C’est cette forte clameur qui manqua et qui manquera toujours en pareille circonstance, quand les choses en seront venues à ces extrémités ; car, ainsi que lui-même le remarque tout à côté, « le nombre des personnes qui réfléchissent et qui jugent est infiniment petit ». […] Quand les tréteaux, les tavernes et les lieux de débauche vomissent par milliers des législateurs, des magistrats et des généraux d’armée qui sortent de la boue pour le bien de la patrie, il a, lui, une autre ambition ; et il ne croit pas démériter de sa patrie en faisant dire un jour : Ce pays, qui produisit alors tant de prodiges d’imbécillité et de bassesse, produisit aussi un petit nombre d’hommes qui ne renoncèrent ni à leur raison ni à leur conscience ; témoins des triomphes du vice, ils restèrent amis de la vertu et ne rougirent point d’être gens de bien.
Il sait un nombre infini de détails de toute espèce ; il possède un très-grand nombre d’idées philosophiques et de tout ordre ; mais son érudition est d’aussi bon aloi que sa philosophie, et l’une et l’autre forment une monnaie digne d’avoir cours auprès de tous les esprits pensants. […] Ils demeurent volontiers dans une région moyenne parmi des tirades et des arguments d’avocat, avec une connaissance telle quelle du cœur humain, et un nombre raisonnable d’amplifications sur l’utile et le juste. […] On évaluait le nombre des moutons et brebis tués à trois ou quatre cent mille […] Il se mesure au nombre des souvenirs et des idées qu’il ramasse en un seul point. […] Avec un talent différent, Macaulay a la même puissance : avocat incomparable, il plaide un nombre infini de causes ; et il possède chacune de ces causes aussi pleinement que son client.