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2888. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

Il s’amusa d’abord à tailler du bois pour se distraire, obtint de Prugg des leçons et des modèles, fit à douze ans un Christ de grandeur naturelle, alla ensuite chez le statuaire Nissl, y profita beaucoup, devint célèbre. […] Ainsi, l’étendue que nous attribuons aux corps est une propriété apparente de notre sensation, propriété que, par une illusion naturelle, nous transportons dans les corps.

2889. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Et voici qu’une image tragique lui apparaît comme le symbole de notre destinée, la Niobé de Florence, entourée de ses enfants qui tombent autour d’elle sous les traits d’archers invisibles : « Elle, cependant, froide et fixe, se redresse sans espérance et, les yeux levés au ciel, contemple avec admiration et avec horreur le nimbe éblouissant et mortuaire, les bras tendus, les flèches inévitables et l’implacable sérénité des dieux. » J’ai souligné les mots les plus significatifs d’une phrase qui n’est que la transcription lyrique des durs conseils de Thomas Graindorge à son neveu : « La condition naturelle d’un homme comme d’un animal, c’est d’être assommé ou de mourir de faim. » Et encore : « Il y a des lois immuables. […] En même temps, ils se livraient au commerce, et leur finesse native faisait d’eux, quand ils arrivaient à la richesse, des protecteurs naturels des artistes qui bâtissaient et ornaient leurs demeures et leurs églises. […] Je me trouvais assister à sa déposition à titre d’expert lors du procès Soleilland : — « Pouvez-vous, Monsieur le Professeur », s’exclama l’avocat de l’accusé, à un moment de l’interrogatoire, « affirmer que cet homme n’est pas un fou… » — « Mais voilà », répondit simplement Dupré, « c’est que pour moi, le mot fou n’a pas de sens scientifique. » Le développement naturel de sa carrière avait fait de lui le médecin de l’infirmerie spéciale du dépôt de la Préfecture de Police. […] Le nom de Swedenborg m’est revenu par une association d’idées naturelle, étant données les préoccupations dont j’ai vu Dupré hanté dans ses derniers jours.

2890. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Un mot, à peine entrevu, rappelle une phrase, et l’œuvre est fidèle comme une traduction, naturelle et charmante comme un ressouvenir. […] Ce misérable moi, dont nous parlons avec fierté, n’est qu’une combinaison disparate, faite de pièces et de morceaux, foyer de mirages multicolores et d’hallucinations ; notre pensée n’est qu’un feu d’artifice dans un crâne… Au temps où l’on croyait fermement à la réalité du monde extérieur, aux causes finales et à la « véracité de Dieu », il était naturel que l’on enserrât les choses dans des contours précis et des arêtes dures. […] Elle est si haute sur sa tige, si intensément rouge, si largement épanouie, si violemment parfumée, qu’elle n’a plus l’air d’une fleur naturelle. […] L’Idylle tragique l’a ramené, par une pente naturelle, aux héros qu’il aimait à fréquenter. […] Jamais vocation ne fut plus précoce, ni mieux explicable, ni plus naturelle.

2891. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Il fit de très bonnes études sous l’Empire, études toutes littérales, telles qu’on les faisait alors, sans aucune notion et teinture des sciences mathématiques, physiques et naturelles.

2892. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

Ils sont ses familiers, les hôtes de son salon, des gens de race comme lui, ses clients naturels, les seuls avec lesquels il cause et qu’il ait besoin de voir contents ; il ne peut s’empêcher de les assister.

2893. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

Ordre de détruire chaque année le sel naturel qui se forme en certains cantons de la Provence.

2894. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIVe entretien. Littérature politique. Machiavel (3e partie) » pp. 415-477

La régénération de l’Italie est dans une confédération italique sous l’alliance naturelle et éternelle de la France.

2895. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIe entretien. Trois heureuses journées littéraires » pp. 161-221

En se confondant par petits bouquets avec les prairies à mi-côte, il forme une espèce de golfe herbeux, où la pente naturelle amène et recueille ses eaux.

2896. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

Non, cela n’est pas possible, parce que cela n’est pas naturel ; le beau n’est pas seulement dans les choses mortes, il est aussi dans les choses vivantes, dans les femmes surtout, ce résumé palpitant de toutes les idéalités froides qui se révèlent et qui sourit comme la poésie sourit au poète.

2897. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

Je pris la forme qui me parut la plus naturelle et la plus instructive, celle du dialogue entre un vrai misérable de ma connaissance et moi.

2898. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

« Il fut un temps où cela m’aurait effrayée ; à présent, je ne sais pas comment je trouve tout naturel de mourir ; cercueils, morts, tombes, cimetières, ne me donnent que des sentiments de foi, ne font que reporter mon âme là-haut.

2899. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

Tout y est de cette vie et tout y est de la vie future ; deux mondes entiers, le monde naturel et le monde surnaturel s’y déroulent par pages, notes, lettres, effusions secrètes, dans ce style qui n’est pas du talent, mais qui est la nature !

2900. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

Il avait contre lui la tournure philosophique de son esprit et l’austérité naturelle de sa pensée.

2901. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

Nous aurions de la peine aujourd’hui à distinguer aussi nettement, de la poésie naturelle à notre temps, cette poésie de convention qui s’était placée à côté d’elle.

2902. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

Ses poèmes sont d’une gravité naturelle et d’une étonnante concentration symbolique.

2903. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

Hewig ne croit cependant pas à la réalisation de ce rêve ; le théâtre ne peut être réformé, il est le résultat naturel de conditions qui existent et qui agissent encore.

2904. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Faguet, dont la lourdeur naturelle s’aggrave d’une robe longue et d’une méthode gauche, ne pardonne pas non plus à Voltaire ses vivacités et ses espiègleries.

2905. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

Il dit donc simplement Balzac : « … un nom si célèbre, si glorieux enfin qu’il m’autorisât… à p… dans le monde, et que le monde trouvât ça tout naturel. » * * * — Idée pour une nouvelle humoristique, d’un garçon n’ayant pour tout titre de noblesse, que le nom de son grand-père dans l’état des malades, qui ont été traités des maladies vénériennes, sous les yeux et par la méthode de M. de Keyser, depuis le 30 mai 1765 jusqu’au 1er septembre 1866, état inséré dans le Mercure de France, du mois d’avril 1767.

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