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532. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » p. 425

Va, mon petit Livret, je ne charge ton front D’un titre ambitieux, comme maints Auteurs font ; Je hais l’Architecteur qui, privé de raison, Fait plus grand portail que toute la maison.

533. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Le héros, Lavretzky, revient, au seuil de la vieillesse, dans la maison où, jeune, il a vécu son roman d’amour. […] Et pour jouir de ces exhibitions, la société se presse dans un cirque de faubourg, dans le grenier d’une maison sur la cour, dans une boutique de fripier ou une taverne fantastique, dont les représentations réunissent, dans une salle commune où l’on boit de la bière, les habitués crasseux avec des marquises éthérées. […] « C’était sur le rempart de la maison de Dieu qu’elle se tenait ; bâti par Dieu sur la vide profondeur, qui n’est autre chose que le commencement de l’espace ; si haut que, en regardant au-dessous d’elle, elle pouvait à peine voir le soleil. La maison est située au ciel, par-delà le flot de l’éther, comme un pont. […] Ils glorifient les gens errants qui vagabondent lyriquement, carottent insoucieusement, et ils présentent comme leur idéal le coucheur à la belle étoile qui se lave dans la rosée, dort sous les fleurs, et s’habille dans la même maison que le lis des champs dont parle l’Évangile.

534. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rességuier, Jules de (1788-1862) »

C’est une fille de bonne maison qui ne hait pas les paillettes sur sa basquine, les perles dans ses cheveux, les riches guipures sur son épaule, l’ambre et le benjoin dans sa cassolette.

535. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 148

Par son Histoire généalogique & Chronologique de la Maison de France & des grands Officiers de la Couronne, il n’a pas peu contribué à fournir des lumieres à ceux qui ont travaillé sur cette partie de notre Histoire.

536. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 471

Son Histoire de Bresse & de Bugey, dont on a donné une nouvelle Edition en 1770, son Histoire généalogique de la Maison de Savoie, fourniront toujours un Recueil de titres, de chartres, d’observations, d’éclaircissemens propres à débrouiller le chaos de l’Histoire, dont on ne sauroit trop constater les monumens.

537. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre VI. La poésie. Tennyson. »

Des deux côtés passent des maisons de campagne ; il y en a partout en Angleterre, au bord des lacs, sur le rivage des golfes, au sommet des collines, sur tous les points de vue pittoresques. […] Que cette maison est bien arrangée et jolie ! […] Il y a tout autour de la maison un gazon frais et soyeux comme du velours, qu’on passe au rouleau tous les matins. […] Et comme adroitement on a tourné la maison pour que le paysage paraisse encadré au loin entre les collines et de près entre les arbres ! […] Il y a bien sur la route des châteaux de nobles et des maisons de bourgeois riches.

538. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (2e partie) » pp. 161-239

La construction est fortement attachée contre un mur, un rocher, les poutres d’une maison, etc. […] Les serviteurs de la maison le connaissaient trop bien pour ne pas l’aider par tous les moyens en leur pouvoir, et chaque matin il s’en revenait à son camp avec d’amples provisions. […] Du moment que l’hirondelle a trouvé dans nos maisons tant de commodités pour y établir son nid, on l’a vue abandonner avec une sagacité vraiment remarquable ses anciennes retraites dans le creux des arbres, et prendre possession de nos cheminées, ce qui, sans aucun doute, lui a valu le nom sous lequel on la connaît généralement. […] La ville, à cette époque, pouvait contenir une centaine de maisons, et la plupart de ces oiseaux étaient alors en route vers le sud, ne s’arrêtant simplement que pour la nuit. […] Lorsque les jeunes qui avaient été élevées dans les cheminées de Louisville, Jeffersonville et des maisons du voisinage, ainsi que dans les arbres choisis pour cet objet, eurent abandonné le lieu de leur naissance, je recommençai mes visites au sycomore.

539. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

Il n’alla pas loin : il se logea (déc. 1757) à Montmorency dans une petite maison qu’on nommait Montlouis. Pendant qu’on réparait sa maison, il se laissa installer au château, chez le maréchal et la maréchale de Luxembourg. […] Rousseau alla demander asile au roi de Prusse, souverain de Neuchâtel, et s’installa à Motiers-Travers dans une maison que Mme Boy de La Tour mit à sa disposition. […] Cet intérieur de Julie, cette maison champêtre, avec son pressoir, sa laiterie, ses noyers, sa basse-cour, toute cette vie bruyante et joyeuse, les coqs qui chantent, les bœufs qui mugissent, les chariots qu’on attelle, les ouvriers qui rentrent, voilà du réel, que Rousseau détaille complaisamment dans sa pittoresque familiarité. […] Il a souvent rêvé d’une « petite maison blanche aux contrevents verts », avec des vaches, un potager, une source : voilà où son âme respirerait avec délices.

540. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Les nombreux domestiques de cette opulente maison étaient en grands costumes d’apparat, chacun à son poste. […] Ce prince, exilé à Rome par les révolutions de son pays, avait épousé tard la jeune et belle comtesse de Stolberg, fille d’une illustre maison princière de la Belgique allemande. […] Ce qu’on appelle palais dans cette langue qui grandit tout ce qu’elle prononce, n’était qu’une petite maison sans cour ni jardin, composée d’un rez-de-chaussée et d’un demi-étage, dont la façade, sans aucune architecture, ouvrait par quelques fenêtres basses et closes sur le quai étroit de l’Arno. Les persiennes de la chambre du poète, fermées depuis sa mort, donnaient à la maison un air de mystère et de deuil qui imprimait une certaine terreur ; je croyais encore entrer dans un sépulcre. […] XXXII Le dîner fut sobre et court ; il n’y avait à table que l’abbé et trois ou quatre amis de la maison.

541. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

Le citoyen de la Grande-Bretagne est un patriarche dans sa maison, un poète dans ses forêts, un orateur sur sa place publique, un marchand dans son comptoir, un héros sur son navire, un cosmopolite sur le sol de ses colonies, mais un cosmopolite emportant sur tous les continents avec lui son indélébile individualité. […] « Si tu pouvais t’arracher aux spectacles du Cirque », dit-il à son interlocuteur imaginaire, « tu pourrais te construire à Sora ou à Frosinone une maison convenable, à moindre prix que tu ne payes à Rome le loyer d’un réduit ténébreux ; là tu aurais à toi un petit jardin, un puits peu profond, dont l’eau, tirée sans roue et sans corde, désaltérerait d’une facile ondée tes plantes naissantes et tendres. […] Je vis le jardinier de ta maison d’Auteuil, Qui chez toi, pour rimer, planta le chèvrefeuil. […] — On n’en peut trop avoir, et pour en amasser Il ne faut épargner ni crime ni parjure, Il faut souffrir la faim et coucher sur la dure, Avoir plus de trésors que n’en perdit Galet, N’avoir dans sa maison ni meubles ni valet, Parmi des tas de blé vivre de seigle et d’orge, De peur de perdre un liard souffrir qu’on vous égorge. […] La maison du Seigneur, seule un peu plus ornée, Se présente au dehors de murs environnée.

542. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

C’était un jeune gentilhomme de la noble maison de Landolfo d’Aquino. […] Élevé dans la familiarité de la noble famille des Portinari, amie de la sienne, il couva, dès l’âge de onze ans, une sorte de pressentiment amoureux pour une jeune fille de cette maison, nommée Béatrice. […] Pendant cette mission, le peuple de Florence, ingrat et aveugle comme tous les peuples, l’accuse de trahison, de concussion, s’ameute contre son nom, court à sa maison, la ravage et la rase, comme Clodius avait fait de celle de Cicéron, le modérateur de Rome. […] Pour comprendre le poème du Dante, il faudrait ressusciter toute la plèbe florentine de son époque (qui l’exila, le brûla en effigie et rasa sa maison) ; car ce sont les croyances, les popularités et les impopularités de cette plèbe qu’il a chantées. […] En quittant la maison qu’il avait habitée au bord de la mer, dans ces tièdes maremmes de Toscane où l’on respire une atmosphère d’Élysée antique, dit M. 

543. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Connaîtriez-vous point, frère, dans une rue Déserte, une maison sans porte, à moitié nue ; Près des barrières, triste ; — on n’y voit jamais rien, Sinon un pauvre enfant fouettant un maigre chien ; Des lucarnes sans vitre, et par le vent cognées. […] Ainsi qu’on voit souvent, sur le bord des marnières, S’accroupir vers le soir de vieilles filandières, Qui, d’une main calleuse agitant leur coton, Faibles, sur leur genou laissent choir leur menton ; De même l’on dirait que, par l’âge lassée, Cette pauvre maison, honteuse et fracassée, S’est accroupie un jour au bord de ce chemin. […] Cela n’égale pas en grâce, mais cela surpasse en précision pittoresque le chef-d’œuvre de La Fontaine, la description de la maison de Philémon et de Baucis. […] Sa famille habitait une sombre maison du bord de la Seine, dont l’ombre se réfléchissait au clair de lune dans le courant du fleuve. […] Pendant ces trois mois de la saison la plus rigoureuse, je ne manquai pas une seule soirée de sortir de ma chambre très éloignée de là, à la nuit tombante, et d’aller me placer en contemplation, le front sous les frimas, les pieds dans la neige, sur le quai de la rive droite, en face de la noire maison où battait mon cœur plus qu’il ne battait dans ma poitrine.

544. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Maison, mai 1856.] […] Au fond de cette poétique pauvreté, on croit apercevoir déjà, comme un fruit sous une fleur indigente, l’ordre et l’économie qui produiront tout à l’heure la richesse, et l’on aime ce jeune homme de vingt-trois ans, ce Caleb commercial de bonne humeur, qui cache les vides de sa boutique avec ses chers livres de chevet pour faire honneur à la maison qu’il veut élever. Malgré ces commencements difficiles, Audin la fonda, cette maison, et la rendit bientôt florissante, à force d’intelligence spéciale, d’activité et de bonne foi. […] C’était bien dans ce pays intérieur, dans ce pays du logis, du home, où chaque maison, selon la grande expression de lord Chatam, est une « inviolable forteresse », que devait naître cette histoire intime qui, dans la vie de tout homme public, double son histoire extérieure. […] Pour conserver leur pureté, il faut leur bâtir des maisons blanches et propres comme celles que l’on bâtit aux paons ; tandis que l’homme, quand il a l’âme pure, peut vivre impunément partout, même dans la cage aux canards ! 

545. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Il fit cette harangue à Saint-Ouen dans la salle de sa maison, et voulut avoir l’avis de madame la marquise, qui, pour l’entendre, se tint cachée derrière une tapisserie : Le roi, dit L’Estoile, lui en demanda donc ce qui lui en semblait ; auquel elle fit réponse que jamais elle n’avait ouï mieux dire : seulement s’était-elle étonnée de ce qu’il avait parlé de se mettre en tutelle : « Ventre-saint-gris, lui répondit le roi, il est vrai ; mais je l’entends avec mon épée au côté. » Ce fut en ce séjour à Rouen, dans le monastère de Saint-Ouen, que la marquise accoucha d’une fille dont le baptême se célébra avec toutes les cérémonies qui s’observent au baptême des Enfants de France. […] Elle y descendit dans la maison du financier italien Zamet, près de la Bastille. […] Elle s’y trouva mal vers la fin de l’office, revint chez Zamet ; son mal augmentant, elle voulut sur l’heure quitter cette maison et être conduite au logis de sa tante, Mme de Sourdis, près du Louvre.

546. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — I » pp. 236-253

Charron ne s’en tint pas aux armes de noblesse, il prit la devise morale de son maître et de son ami ; et dans la maison qu’il fit bâtir à Condom, l’an 1600, il fit graver ces mots : « Je ne sais. » Montaigne disait : « Que sais-je ?  […] Ce livre de controverse par un catholique royaliste eut du succès : l’évêque de Cahors, entre autres, messire Antoine Hébrard de Saint-Sulpicel, sur la seule lecture de la première édition, voulut en rapprocher de lui et en posséder l’auteur ; il n’eut point de cesse qu’il n’eût établi Charron dans sa maison épiscopale avec charge et fonction de prêcher en son église les dimanches et fêtes. […] Loin que cet apparent pyrrhonisme soit contraire à la religion et à la piété, c’est, selon lui, la chose qui y peut le plus aider et servir, comme faisant place nette au-dedans et rendant la maison vide pour y recevoir un hôte nouveau.

547. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Désaugiers chante on ne peut mieux, joue très bien dans ses chansons, et toutes paraissent bonnes dans sa bouche ; je n’ai point cet avantage, et, dans une maison étrangère où je ne serais pas bien soutenu, j’aurais tout à craindre d’une pareille rencontre. […] Chaque jour même je jetterais du rez-de-chaussée des pierres à ceux qui occupent les étages supérieurs de la maison ; et, comme ils tiennent à leurs vitres, sans faire cas de la lumière, il est à croire qu’ils videraient sur moi leurs cassolettes, pour se débarrasser d’un voisin incommode. » L’image est des plus gaies ; elle est bien de l’esprit espiègle et taquin que nous connaissons. […] Accueilli à Choisy-le-Roi, dans une maison hospitalière, chez le général Blein, il craint tout à coup d’avoir dépassé le terme convenable et de devenir importun à ses hôtes ; en conséquence, il songe à se détruire.

548. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Une monarchie en décadence, déboires de la cour d’Espagne sous le règne de Charles II, Par le marquis de Villars »

Il était seul de la branché espagnole de la Maison d’Autriche, et tout son royaume avait intérêt qu’il fût en état d’avoir des enfants. […] Le marquis de Villars, qui découvrit leur intention. parla haut, maintint son droit, et eut raison de leur procédé malhonnête ; il assista à la cérémonie : « Le roi arriva sur les onze heures du matin au village, composé de neuf ou dix maisons. […] La maison du roi se ressentait comme les autres de la détresse universelle.

549. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

Ce rat faisait beaucoup souffrir le délicat et harmonieux poète ; il ne ressemblait pas à son grand-père, qui avait intenté un procès à un peintre lequel, en peignant les vitres de la maison, s’était avisé d’y mettre, au lieu du rat, un sanglier. […] Par exemple, en terminant une Histoire de Port-Royal où le grand Racine aurait rempli toute la place qu’il doit tenir, et où l’on aurait montré l’esprit religieux de cette sainte maison s’exprimant par sa bouche avec un caractère unique de tendresse, de mélodie et de grandeur, dans l’œuvre d’Athalie et surtout dans celle d’Esther on ajouterait quelque chose comme ceci : « Il est un autre Racine que l’on aurait aimé à y joindre, ce Racine fils qui n’a pas été tout à fait sans doute le poète tendre, plaintif, l’élégiaque chrétien, le Cowper janséniste qu’on aurait souhaité à Port-Royal expiré, mais qui en a eu quelques accents ; ce Racine fils qui offre le modèle de la manière la plus honorable de porter un nom illustre quand on est engagé dans la même carrière ; car si le crime d’une mère est un pesant fardeau, la gloire d’un père n’en est pas un moins grand, et Racine fils n’a cessé de le sentir en même temps qu’il a suffi dignement encore à ce rôle difficile. […] Son panégyriste Le Beau a raconté comme une gentillesse qu’à une ou deux années de là, lorsqu’il fut nommé à un emploi d’inspecteur des fermes en Provence, il y eut à Marseille une grande attente à la nouvelle que le fils de Racine arrivait ; les dames surtout en espéraient beaucoup : dans leur curiosité, elles se rendirent en nombre dans une maison où il devait passer la soirée ; mais le désappointement fut extrême.

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