Disciple de Descartes en philosophie, mais disciple libre et qui se permettait de juger son maître, il comprit qu’il y avait un rôle à prendre, un milieu à tenir entre les gens du monde et les savants, et que l’esprit, qui, d’un côté, servait à entendre, pouvait servir, de l’autre, à exprimer.
Enfant, il avait des maîtres de toute sorte, mais il n’en prenait qu’à son aise.
La douleur de la pauvre abandonnée, son changement de couleur, son attitude, ses discours, ses projets, le tout encadré dans la fraîcheur du printemps et dans l’allégresse riante d’alentour, porte un caractère de nature et de vérité auquel les maîtres seuls savent atteindre.
À l’égard de Joseph de Maistre, Bonald, à un an près du même âge, n’est ni un disciple ni un précurseur : Je n’ai été ni son disciple ni son maître, dit-il quelque part.
Montrant les Romains habiles à isoler les rois qu’ils veulent abattre, à détacher leurs alliés, et à se faire de longue main des amis de toutes parts autour de l’ennemi puissant : « Il semblait, dit-il, qu’ils ne conquissent que pour donner ; mais ils restaient si bien les maîtres que, lorsqu’ils faisaient la guerre à quelque prince, ils l’accablaient, pour ainsi dire, du poids de tout l’univers. » Nul n’est mieux entré que Montesquieu dans l’idéal du génie romain ; il est, par inclination, favorable au Sénat, et un peu patricien de l’antique République.
Un des maîtres imprimeurs chez qui il travailla plus tard à Philadelphie (Keimer) y avait été pris si souvent, qu’il se refusait vers la fin à répondre aux questions les plus simples de Franklin avant de lui demander d’abord : « Que prétendez-vous en conclure ?
C’est ainsi qu’il dira ailleurs, en parlant de la force de méditation nécessaire à qui veut se rendre maître des vérités de l’économie politique : « Ce n’est qu’à ce prix qu’elles (ces vérités) s’attachent à notre entendement, et deviennent comme une propriété de notre esprit. » Chez M.
Et c’est ici qu’il se trahit à ravir dans toute l’indécision naturelle de sa pensée : il propose à la fois deux plans parallèles, l’un de parfaite république, l’autre de monarchie exemplaire ; il construit tour à tour ces deux plans avec une grande habileté d’analyse, il les balance, et, les ayant pondérés de tout point, il dit à l’homme proclamé par lui nécessaire : « Prenez l’un de mes projets, ou prenez l’autre. » Puis, si on ne les prend pas, il se console par la vue de son propre idéal, et, comme tous les théoriciens satisfaits, il en appelle à l’avenir et au bon sens qui, tôt ou tard, selon lui42, est le « maître de la vie humaine ».
Il lui manque, — autant que l’on peut décider sur des traductions qui, révisées par l’auteur, doivent être tenues pour exactes, — le style coloré, la nervosité de notre français moderne, la manie du mot nouveau et des copulations significatives de vocables, nos recherches de sonorités et de cadences, tout l’art précis et défini de nos maîtres prosateurs modernes.
Ni autorité, ni tradition, ni maître, ni sens commun, ne lui sont rien.
Les philosophes de génie sont les maîtres du monde qui font payer leurs bienfaits et leur gloire par le despotisme.
III C’est par la pureté, en effet, c’est par l’immaculé de la pensée, l’adorable chasteté de la chrétienne, c’est par l’âme enfin, l’âme de la femme, que l’auteur des Horizons prochains remporte sur l’homme qu’intellectuellement, sans le vouloir ou le voulant, elle a subi ou accepté pour son maître.
Tout en prenant ses précautions contre eux, il reconnaît, par l’admiration qu’il leur a vouée, que Wolf et Strauss sont ses maîtres, Strauss, le prestidigitateur de l’érudition, l’escamoteur historique, dont le livre apoplectique veut expliquer tous les faits de l’Évangile par des mythes purs, — comme on avait, avant lui, essayé de les élucider avec des explications naturelles.
Claires et fortes, avec tous les germes qui annoncent le grand talent, elles respirent la confiance d’un jeune intellectuel qui, parlant à sa famille, à des amis sûrs, à son ancien maître, M.
Rabelais, qui est le grand maître français en grotesque, garde au milieu de ses plus énormes fantaisies quelque chose d’utile et de raisonnable.
« Ce jour-là, l’humanité, assise sur les débris qu’elle a accumulés, ressemble au maître d’une maison le lendemain de l’incendie.
En voici le sujet : Le vieux roi, inquiet du sang versé et soucieux de l’œuvre à laquelle il a collaboré, s’adresse à Dieu pour être rassuré et demande sinon une prolongation de sa vie, au moins une association moins imparfaite aux desseins du Maître. […] Le labeur imposé par un maître inconnu. » Cette fin est utilisée pour David. […] Il en est où, visiblement, la routine l’emporte, par exemple l’état d’esprit du demi-croyant qui répète une prière, chaque soir, sans foi réelle, mais pour s’acquitter d’une formalité ; il en est où c’est l’imitation, par exemple chez l’écolier qui s’efforce de redire, après le maître, la lettre qu’il vient de prononcer ; il en est enfin où c’est l’invention, comme la création d’un poème. […] parce qu’on n’est pas maître de son œuvre, parce que durant sa gestation, alors que l’idée nous tente et nous hante, mille choses s’y mêlent draguées et ramassées du reste au hasard de l’existence comme des herbes aux mailles d’un filet. […] La main du cavalier grandissait, grandissait, elle était déjà plus grande que la tête et prenait des proportions telles que je m’écriai : “Mais, mon cher maître, que faites-vous ?
Gœthe, le maître de tous les esprits modernes, a bien su goûter tous les deux1451. […] Il a retrouvé les grandes vues de ses maîtres. […] Puisqu’il est la source de la civilisation, le moteur des révolutions, le maître et le régénérateur de la vie humaine, c’est en lui qu’il faut observer la civilisation, les révolutions et la vie humaine.