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178. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Je me suis fait une obligation de relire quelques-uns des jugements de la critique française contemporaine à ce sujet, notamment ce qu’en a dit, dans ses Salons de 1831 et de 1833, un écrivain fort surfait et à qui sa morgue a tenu lieu quelque temps d’autorité. […] Tout peut se dire ; toutes les opinions sincères ont le droit de sortir et de s’exprimer ; il y a, certes, lieu pour des critiques doctes et fins de disserter longuement et de faire mainte distinction à propos d’Horace Vernet ; mais le ton de Gustave Planche parlant d’un homme de ce talent et de cette renommée, d’un homme de ce passé et de cet avenir, qui était à la veille de se développer de plus en plus, et qui allait nous traduire aux yeux notre guerre d’Afrique, nous montrer notre jeune armée en action, à l’œuvre, dans sa physionomie toute moderne et expressive, ce ton est d’une insolence et d’une fatuité vraiment ineffables : « À ne peser que les cendres de sa gloire, s’écrie-t-il, nous les trouvons légères, et nous les jetons au vent ! […] Horace Vernet, qui avait à peindre le siège et la prise d’assaut de Constantine, partit de Paris (fin d’octobre) quinze jours après l’affaire, pour voir les lieux, les débris encore fumants, et il espérait bien arriver à temps pour assister à quelque petite fusillade. […] Je donne textuellement et tout au long ce récit : « De Bone à Medjz-el-Ammar rien d’intéressant ; mais, après avoir passé le Raz-el-Akba, le pays dépouillé d’arbres devient un vaste désert coupé de ravins profonds et entouré de vastes montagnes pelées dans le genre de Radicofani13 ; la pluie nous a rendu visite dans ces lieux épouvantables ; il nous a fallu coucher dans la boue, mais heureusement le mauvais temps n’a duré que deux jours. […] Jamais je n’ai eu occasion de faire un ouvrage aussi intéressant et aussi pittoresque ; mais aussi fallait-il voir les lieux, car il n’y a pas de description, de dessin, de croquis, qui puisse donner une idée de l’originalité de la scène.

179. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

Son père avait passé sa vie dans les intendances, dans les ambassades, et il était, en dernier lieu, chancelier de Gaston, frère de Louis XIII. […] Dans le partage qu’il fit de la succession avec ses deux frères, il choisit de préférence les pierreries, ce qui brillait ; il se jeta naturellement là-dessus comme Achille sur les armes : Nous fûmes tous trois contents, dit-il ; j’étais ravi d’avoir de belles pierreries ; je n’avais jamais eu que des boucles d’oreilles de 200 pistoles et quelques bagues, au lieu que je me voyais des pendants d’oreilles de 10 000 francs, une croix de diamants de 5 000 francs, et trois belles bagues : c’était de quoi me parer et faire la belle. […] Basset prêche sur le vaisseau et lui fait l’effet d’un Bourdaloue : Il y a un peu de miracle à son affaire, dit Choisy ; et, à mesure qu’il approche du lieu de sa mission, Dieu lui fait de nouvelles grâces et lui donne de nouveaux talents. […] Cela fait un effet admirable : et souvent, quand je ne dis mot, on croit que je ne veux, pas parler ; au lieu que la bonne raison de mon silence est une ignorance profonde, qu’il est bon de cacher aux yeux des mortels. […] Revenu à la Cour, il essuya pourtant quelque mortification d’abord, au lieu des compliments auxquels il s’attendait.

180. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

Après quelques incertitudes sur le choix du lieu, il se détermina pour l’Orient, pour ce berceau des antiques religions ; il se mêlait bien encore à son dessein quelque chose de la philosophie curieuse et destructive dont il était fils : cette fois du moins, dans l’exécution, cet esprit négatif ne se donna point carrière comme plus tard. […] Quand il nous définit la qualité du sol de l’Égypte et en quoi ce sol se distingue du désert d’Afrique, ce « terreau noir, gras et léger », qu’entraîne et que dépose le Nil ; quand il nous retrace aussi la nature des vents chauds du désert, leur chaleur sèche, dont « l’impression peut se comparer à celle qu’on reçoit de la bouche d’un four banal, au moment qu’on en tire le pain » ; l’aspect inquiétant de l’air dès qu’ils se mettent à souffler ; cet air « qui n’est pas nébuleux, mais gris et poudreux, et réellement plein d’une poussière très déliée qui ne se dépose pas et qui pénètre partout » ; le soleil « qui n’offre plus qu’un disque violacé » ; dans toutes ces descriptions, dont il faut voir en place l’ensemble et le détail, Volney atteint à une véritable beauté (si cette expression est permise, appliquée à une telle rigueur de lignes), une beauté physique, médicale en quelque sorte, et qui rappelle la touche d’Hippocrate dans son Traité de l’air, des lieux et des eaux. […] Je ne veux pas faire tort à Volney ; je ne prétends point lui imposer la poésie : ce n’est point à Lamartine parcourant les mêmes lieux et les revêtant de ses couleurs trop vastes et de son luxe trop asiatique ; ce n’est pas à Chateaubriand, plus sobre et plus déterminé de contours, mais pittoresque avant tout, que je le comparerai : c’est à un savant de son temps, à un observateur et à un physicien du premier ordre, à l’illustre Saussure visitant, le baromètre et le marteau du géologue à la main, les hautes cimes des Alpes qu’il a comme découvertes. […] Décrivant la naissance de l’Orbe, le lieu d’où la source jaillit au pied du rocher, puis son cours à travers une vallée profonde, « couverte de sapins dont la noirceur est rendue plus frappante par la brillante verdure des hêtres qui croissent au milieu d’eux », il dira : On comprend, en voyant cette source, comment les poètes ont pu déifier les fontaines ou en faire le séjour de leurs divinités. […] Après bien des tourbillons affreux et des tempêtes, le ciel tout d’un coup se rassérène ; la seizième et dernière soirée que passent les voyageurs en ce haut lieu est d’une beauté ravissante : « Il semblait que toutes ces hautes sommités voulussent que nous ne les quittassions pas sans regrets. » L’horizon en tout sens se colore, les cimes supérieures se nuancent, ainsi que les neiges qui les séparent : Tout l’horizon de l’Italie paraissait bordé d’une large ceinture, et la pleine lune vint s’élever au-dessus de cette ceinture avec la majesté d’une reine, et teinte du plus beau vermillon.

181. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — La rentrée dans l’ordre »

Il confirme de visu son intuition première, qu’il n’y avait là, dans ce lieu de prétendus miracles, qu’amour du lucre et que charlatanisme ; sans que cette confirmation puisse étouffer en lui le désir, qu’il ne peut arracher de son être, de « tuer le vieil homme en lui », de s’anéantir « avec sa volonté et son intelligence », de ne plus rester « ainsi tout seul, dans le désert glacé de son intelligence, à regretter l’illusion, le mensonge, le divin amour des simples d’esprits, dont son cœur n’était plus capable. » Mais le courant qui mène de la foi à l’incroyance ne peut être remonté, si amers que soient ses flots. […] individualité suppose volonté et le prêtre ne peut avoir une volonté personnelle, celle de l’Église en tenant lieu. […] Le monde est un lieu d’opprobre et de péché, la nature est maudite, seul le séjour divin est pur ; l’humanité se divise en deux groupes dont l’un, celui des fidèles, possède toute la vérité, l’autre, celui des infidèles ne possède que l’erreur ; l’homme se compose d’un corps, substance vile et méprisable et d’une âme, substance divine et immortelle. […] Puisque le monde est un lieu sans espoir, orientons notre destinée vers le mystique séjour ; puisque l’Église possède toute la vérité, étouffons tout ce qui n’est pas sa doctrine ; puisque le corps de l’homme n’est qu’abjection, exaltons, à ses dépens, sa divine substance spirituelle. […] Ils ne savent pas ou feignent de ne pas savoir ce qu’est en réalité le lieu de perdition où tu vas t’enclore.

182. (1864) Études sur Shakespeare

William était, il y a lieu de le croire, le premier des enfants mâles, l’aîné des espérances de son père. […] Hugh, premier comte de Chester, avait statué, dans l’acte de fondation de l’abbaye de Saint-Werburgh, que la foire de Chester serait, pendant toute sa durée, un lieu d’asile pour les criminels, sauf à l’égard des crimes commis dans la foire même. […] Il faut voir dans Macbeth, véritable type de son système, avec quel art il sait vaincre les difficultés qui en naissent, et renouer, dans l’âme du spectateur, la chaîne des lieux et des temps sans cesse brisée dans la réalité ! […] Presque jamais, dans Shakespeare, les personnages n’arrivent immédiatement dans le lieu pour lequel ils viennent de partir : un si brusque rapprochement serait contraire à l’ordre naturel de la succession des idées. […] Comment la maintenir, se demande-t-on, au milieu de tant d’événements si mobiles et si compliqués, dans ce champ immense qui embrasse tant de lieux, tant d’années, toutes les conditions sociales et le développement de tant de situations ?

183. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Je n’ai jamais vu dans ces lieux que des ouvriers qui taillaient des pierres, en sifflant. […] Ces lieux ne retentissent que du cri extraordinaire de l’oiseau des terres boréales. […] C’est ici le lieu de parler d’un reproche que M.  […] Tous les lieux célèbres dans l’univers ont été assujettis à nos pères. […] Depuis le règne de Cécrops jusqu’à nos jours, ces oiseaux ont fait chaque année le même pèlerinage, et sont revenus au même lieu.

184. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Elle était de taille moyenne, mais bien prise et d’une grande blancheur ; elle avait de très beaux yeux, les dents parfaitement belles, l’air noble et doux, un maintien simple, élégant et modeste ; son esprit, cultivé par la lecture des meilleurs auteurs, y avait puisé un discernement juste, et acquis la facilité de bien juger des hommes et des ouvrages de goût. » Alfieri, qui n’avait fait d’abord que traverser Rome et qui s’était livré ensuite à des courses errantes et comme haletantes dans le midi de l’Italie, n’y tint pas ; il revint, et lui, si altier, si fier, mais encore plus amoureux, il fit tant et si bien auprès du bon cardinal et de tout le Sacré Collège et de tous les monsignori du lieu, qu’il obtint à son tour la grâce d’habiter la même ville que son amie. […] Après y avoir mis d’abord quelque mystère et s’être donné des rendez-vous l’été, en Alsace, au pied des Vosges, à Bade et au bord du Rhin, ils se réunirent pour ne plus se quitter, soit dans leurs voyages, soit dans les séjours qu’ils firent à Paris et à Londres, à la veille et dans les premières années de la Révolution française, soit en dernier lieu dans leur installation à Florence, le cher théâtre de leur première rencontre et leur vraie patrie. […] Je ne demande pas une admiration excessive pour Mme d’Albany que j’aurai bientôt à définir, sous sa forme dernière, comme une personne gracieuse, distinguée et surtout sensée, comme une vraie reine de salon et une maîtresse de maison parfaite, dont la mort, en 1824, mit le deuil dans Florence et fut une perte pour la société européenne tout entière ; mais, à considérer sa vie telle qu’elle sut la réparer et la fixer, je ne vois pas qu’il y ait lieu ni prétexte contre elle, de la part d’un esprit juste, à aucun anathème. […] C’était ici le cas ou jamais, et il y avait tout lieu au nom de la passion et de la flamme, pour peu qu’on voulût-y entrer, et dès qu’on traite un sujet, il est bon d’y entrer pleinement et sans réserve.

185. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Son lieu natal, son éducation, son moment, marquèrent en plein sur sa courte vie : tout fut brusque chez lui, tout fut direct, tranché et sans nuances. […] Mon cœur n’avait jamais, avec autant de charmes, Suivi dans aucuns lieux les pas d’un voyageur ! […] dût le chemin qui mène à ma patrie Être plus rude encore, et ma tête meurtrie Ne pas trouver de pierre où se poser le soir ; Dussé-je n’avoir pas une table où m’asseoir, Pas un seul cœur ému qui de moi se souvienne, Pas une main d’ami pour étreindre la mienne ; Comme le lépreux d’Aoste, au flanc de son rocher, Dussé-je cultiver des fleurs sans les toucher, N’avoir pour compagnon, dans ma triste vallée, Qu’un chien, et pour abri qu’une tour désolée, Et quand je souffre trop pendant les longues nuits, Qu’une sœur pour me plaindre et bercer mes ennuis, Une sœur qui, souffrant de la même souffrance, Prie et veille avec moi jusqu’à la délivrance…, Je veux aller revoir les lieux que je chéris, De mon bonheur au moins retrouver les débris ; Si ce ne sont les morts qui dorment sous la pierre J’embrasserai leurs fils, hélas ! […] Je saurai dans quel lieu vénérable et sacré Repose pour jamais mon père tant pleuré.

186. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Il n’est pas indifférent pour une poésie de prendre ainsi son point de départ, sa source classique en haut lieu, et, par exemple, de descendre de Dante plutôt que de sortir péniblement d’un Malherbe. […] Et cependant, malgré ce qu’il y a d’admirablement simple et de majestueux dans l’accomplissement de telles productions uniques, nous voudrions, dans l’habitude de l’art, détendre un peu cette théorie et montrer qu’il y a lieu de l’élargir sans aller jusqu’au relâchement. […] Croire qu’en imitant certaines qualités de pureté, de sobriété, de correction et d’élégance, indépendamment du caractère même et de la flamme, on deviendra classique, c’est croire qu’après Racine père il y a lieu à des Racine fils ; rôle estimable et triste, ce qui est le pire en poésie. […] Au centre du lieu, trois grands hommes aimeraient souvent à se rencontrer devant le portique du principal temple (car il y en aurait plusieurs dans l’enceinte), et, quand ils seraient ensemble, pas un quatrième, si grand qu’il fût, n’aurait l’idée de venir se mêler à leur entretien ou à leur silence, tant il paraîtrait en eux de beauté, de mesure dans la grandeur, et de cette perfection d’harmonie qui ne se présente qu’un jour dans la pleine jeunesse du monde.

187. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXV. Mort de Jésus. »

On le revêtit de ses habits qu’on lui avait ôtés pour la parade de la tribune, et comme la cohorte avait déjà en réserve deux voleurs qu’elle devait exécuter, on réunit les trois condamnés, et le cortège se mit en marche pour le lieu de l’exécution. Ce lieu était un endroit nommé Golgotha, situé hors de Jérusalem, mais près des murs de la ville 1157. […] J’inclinerais à placer le lieu où Jésus fut crucifié près de l’angle extrême que fait le mur actuel vers l’ouest, ou bien sur les buttes qui dominent la vallée de Hinnom, au-dessus de Birket-Mamilla.

188. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

L’imagination obéit facilement à la duplicité du lieu, mais le bon-sens est choqué, lorsqu’on enferme les personnages dans un lieu circonscrit où ils doivent nécessairement arriver & sortir d’une maniere bisarre, étroite & gênée. […] Que le lieu change donc, & que le tems s’écoule, plutôt que la vérité manque. […] Ce n’est pas ici le lieu d’examiner jusqu’à quel point le vers a fait dire à Corneille & à Racine le contraire de ce qu’ils auroient dû dire. […] Unités de lieu & de tems, observées selon toutes les règles sacrées ; conversations longues & froides, suivant l’usage du pays. […] Son imagination juste & vraie dans son vôl immense embrasse tous les âges & saisit les hommes de tous les lieux.

189. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « PAUL HUET, Diorama Montesquieu. » pp. 243-248

L’homme ne joue guère de rôle dans cette manière d’envisager les lieux et de les reproduire : le groupe d’usage n’y est pas ; la pastorale et l’élégie y sont sacrifiées ; point de ronde arcadienne autour d’un tombeau ; point de couples épars et de nymphes folâires et d’amours rebondis ; point de kermesse rustique, de concert en plein air ou de dîner sur l’herbette ; pas même de romance touchante, ni de chien du pauvre, ni de veuve du soldat : c’est la nature que le peintre embrasse et saisit ; c’est le symbole confus de ces arbres déjà rouillés par l’automne, de ces marais verdâtres et dormants, de ces collines qui froncent leurs plis à l’horizon, de ce ciel déchiré et nuageux, c’est l’harmonie de toutes ces couleurs et le sens flottant de cette pensée universelle qu’il interroge et qu’il traduit par son pinceau. […] Quinet87, qu’il a entendu la voix de la végétation, et qu’il lui a été donné de comprendre « le génie des lieux. » Si nous revenons maintenant à la vue de la plaine et du château d’Arques qui nous a suggéré tout ceci, nous y trouverons une application heureuse de cette faculté de paysagiste expressif et intelligent.

190. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « En guise de préface »

Au lieu que je suis sûr de mes impressions. […] Mais d’abord nos erreurs sont sans conséquence ; elles ne sont pas liées entre elles ; elles ne portent que sur des cas particuliers : au lieu que si, d’aventure, M. 

191. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XI. Suite des machines poétiques. — Songe d’Énée. Songe d’Athalie. »

Quels lieux ont si longtemps prolongé ton absence ? […] Personne n’a su marquer les temps et les lieux d’une manière plus touchante que le poète de Mantoue.

192. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Il descendit précipitamment au bord de la mer, vis-à-vis du lieu où avait péri le Saint-Géran. […] Enfin, pendant huit jours, il se rendit dans tous les lieux où il s’était trouvé avec la compagne de son enfance. […] L’élévation du sol y permettait en plusieurs lieux la culture de diverses espèces de végétaux de l’Europe. […] « Sans doute, il est quelque part un lieu où la vertu reçoit sa récompense. […] On voit près de l’île d’Ambre, au milieu des écueils, un lieu appelé la Passe du Saint-Géran, du nom de ce vaisseau qui y périt en la ramenant d’Europe.

193. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

-est-ce que vous ne reconnaissez pas ces lieux ? […] Que fait le propriétaire de ce beau lieu ? […] Aussi le parterre est-il plein et les lieux de la misère réelle sont-ils vides. […] J’allais devant moi, ruminant ces objections, qui me paraissaient fortes, lorsque je me trouvai entre des arbres et des rochers, lieu sacré par son silence et son obscurité. […] Cependant la flâme du vaisseau éclairait les lieux circonvoisins, et ce spectacle terrible avait attiré sur le rivage et sur les rochers les habitans de la contrée, qui en détournaient leurs regards.

194. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

L’éloquence du professeur, s’il y a lieu, se tire en effet de la profondeur même de l’étude et de la sincérité des convictions littéraires. […] Et je me demandais avec moins de surprise que d’ivresse pourquoi il est ainsi des lieux qui nous rendent plus simples que les enfants. […] J’ai quelque lieu de croire qu’il y portait aussi d’abord une flamme démocratique, depuis comprimée162. […] L’École normale, qui était restée un peu froide pour lui en 1861, demanda en dernier lieu à suivre son cours. […] J’ai déjà raconté la jeunesse de Pascal, fait l’histoire de sa famille et, en dernier lieu, cherché à éclaircir l’histoire de sa vie pendant l’intervalle de ses deux conversions.

195. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Lorsque Harpagus m’aperçut, il me commanda de prendre cet enfant, de l’emporter avec moi et de l’exposer dans le lieu le plus sauvage de nos montagnes. […] Il plaça ensuite son propre fils mort dans le berceau, et après l’avoir revêtu des riches vêtements qui avaient servi à l’autre enfant, alla l’exposer dans le lieu le plus désert de la montagne. […] Quand il eut reçu l’enfant, je lui prescrivis de l’exposer dans le lieu le plus désert des montagnes, de l’observer et de bien s’assurer qu’il avait cessé de vivre. […] Quand ils eurent fini ce travail, il leur ordonna de se retrouver au même lieu le lendemain, après s’être baignés. […] À cette nouvelle, Astyage, après s’être écrié d’un ton menaçant : « Cyrus n’aura pas toujours lieu de se réjouir ! 

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