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188. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

— les meilleurs auteurs latins et français dans leurs éditions les plus estimées, dans leurs conditions les plus parfaites et les plus irrépréhensibles ; pas trop de curiosité, pas de ces goûts d’exception qu’on voit présider au choix singulier de quelques cabinets rares ; une bibliothèque à la fois de luxe et de bon sens, et faite pour être lue. […] Trouvez-moi quelqu’un en France, excepté lui, qui, au milieu des occupations de journaliste si capables de distraire quand elles n’accaparent pas tout entier, relise tous les quatre ou cinq ans son Tite-Live en latin d’un bout à l’autre, ou quelque grand traité de Cicéron ! […] Que peuvent faire tous les chants, toutes les confessions des enfants du siècle à cet esprit sain, sobre, nourri aux mœurs de la famille ; qui, enfant, lisait les Essais de Nicole le dimanche, qui apprenait par cœur Les Provinciales dans le latin de Wendrock, et qui, venu plus tôt, aurait aimé à se mouler en tout sur le patron des Bignon, des Pithou, des d’Aubray, sur celui des Fleury et des Rollin ? […] Quand il faut traduire et trouver en français le mot propre pour répondre au mot latin, alors cette richesse et cette facilité apparentes deviennent la torture du traducteur.

189. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

Le livre est en Latin : il avoit au moins cet avantage, d’être peu connu ; mais le P.  […] Il en représenta tous les agrémens dans des vers latins publiés en 1669, & que le grand Corneille lui fit l’honneur de traduire librement en vers François. […] Ce poëte Grec, Latin, Italien & François, avoit encore plus de zèle que de talent pour l’art des vers, quoiqu’il en ait fait d’assez heureux. […] On le lui explique : on lui dit que ce sont des vers Latins, composés par Wachter, résident à Berlin.

190. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXII. Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. »

Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. […] Nous avons un panégyrique latin de cet empereur ; il est d’un Gaulois d’Aquitaine, nommé Pacatus : ce Gaulois était en même temps poète et orateur. […] Après la victoire de Théodose sur Maxime, parurent plusieurs autres panégyriques latins en l’honneur de ce prince.

191. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 122-127

Boileau a très-bien jugé ce Poëte ; quand il a dit après avoir parlé de Marot : Ronsard, qui le suivit, par une autre méthode, Réglant tout, brouillant tout, fit un Art à sa mode, Et toutefois long-temps eut un heureux destin ; Mais sa Muse, en François, parlant Grec & Latin, Vit dans l'âge suivant, par un retour grotesque, Tomber de ses grands mots le faste pédantesque. […] De là cette fureur de mettre à contribution toutes les Langues, de farcir ses Poésies de vocables Grecs, Latins, Italiens, Languedociens, Normands, Picards.

192. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Pour les Wallons, Latins naturels, cette loi se passe de démonstration ; quant aux auteurs de race flamande, ils la confirment brillamment. […] Comme les littérateurs d’aujourd’hui, les maîtres d’autrefois éprouvent en Flamands et traduisent en Latins. […] Tel le peintre du xviie  siècle, le poète du xxe s’assimile la culture des Latins, puis insinue à ces mêmes Latins des vertus de sa race. […] Il ne renie pas son tempérament, mais rend à la culture latine l’hommage le plus neuf, le plus magnifique. […] Charles van Lerberghe, le plus Latin de tous, peut-être, avait davantage vécu en Italie qu’en France.

193. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

) vient originairement du latin fasti, jours de fêtes. […] Faveur, du mot latin favor, suppose plûtôt un bienfait qu’une récompense. […] On voit encore les origines celtes, latines, & allemandes. […] Les graces, en latin charites, terme qui signifie aimables. […] De plus, le vers pentametre latin venant après un hexametre, produisoit une variété qui nous manque.

194. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Étienne Dolet, et François Floridus. » pp. 114-119

Il écrivoit très-bien en Latin. […] Leur querelle vint d’un ouvrage sur la Langue Latine, composé par celui-ci.

195. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre II. Vue générale des Poèmes où le merveilleux du Christianisme remplace la Mythologie. L’Enfer du Dante, la Jérusalem délivrée. »

Sans rechercher quelques poèmes écrits dans un latin barbare, le premier ouvrage qui s’offre à nous est la Divina Comedia du Dante. […] Il faut encore remarquer que les idées du Tasse ne sont pas d’une aussi belle famille que celles du poète latin.

196. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre IV. Des Ecrits sur la Poétique & sur divers autres genres de Littérature. » pp. 216-222

L’Art poétique d’Horace est l’élixir des réfléxions d’Aristote, nous avons fait connoître ce Poëme dans le Chapitre des traductions des Poëtes latins. […] Cet ouvrage embrasse les Belles-Lettres françoises, latines & grecques ; & pour former plus sûrement le goût des jeunes gens, l’auteur fait la comparaison des piéces de même genre dans les trois langues.

197. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre X. De la chronologie poétique » pp. 235-238

Ce Saturne, qui chez les Latins tira son nom à satis, des semences, et qui fut appelé par les Grecs Κρόνος de Χρόνος, le temps, doit nous faire comprendre que les premières nations, toutes composées d’agriculteurs, commencèrent à compter les années par les récoltes de froment. […] Ainsi chez les Latins, il s’écoule plus de neuf cents ans depuis le siècle d’or du Latium, depuis l’âge de Saturne jusqu’au temps où Ancus Martius vient sur les bords de la mer s’emparer d’Ostie. — L’âge héroïque qui vient ensuite, comprend deux cents années pendant lesquelles nous voyons d’abord les courses de Minos, l’expédition des Argonautes, la guerre de Troie et les longs voyages des héros qui ont détruit cette ville.

198. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Appendice. Histoire raisonnée des poètes dramatiques et lyriques » pp. 284-285

Chez les Latins les premiers poètes furent les auteurs des vers saliens, sorte d’hymnes chantés dans les fêtes des dieux par les prêtres saliens. […] Le mot satyre signifiaient originairement en latin, mets composés de divers aliments (Festus)94.

199. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre III. Coup d’œil sur le monde politique, ancien et moderne, considéré relativement au but de la science nouvelle » pp. 371-375

Mais sous la zone tempérée, où la nature a mis dans les facultés de l’homme un plus heureux équilibre, nous trouvons, en partant des extrémités de l’Orient, l’empire du Japon, dont les mœurs ont quelque analogie avec celles des Romains pendant les guerres puniques ; c’est le même esprit belliqueux, et si l’on en croit quelques savants voyageurs la langue japonaise présente à l’oreille une certaine analogie avec le latin. […] La religion nous fait un devoir de la charité envers tout le genre humain ; elle admet à la seconder dans l’enseignement de ses préceptes sublimes les plus doctes philosophies de l’antiquité païenne ; elle a adopté, elle cultive trois langues, la plus ancienne, la plus délicate et la plus noble, l’hébreu, le grec, et le latin.

200. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

(M. van Bever a en outre contribué à la création du théâtre de « l’Œuvre », fondé le théâtre des Latins et organisé le Salon d’Automne). […] Les Latins. […] Le Théâtre des Latins, Figaro, 2 janvier 1902. — Georges Casella. […] Latine (fondat.) […] Collaboration. — Revue des Deux Mondes, Revue de Paris, Renaissance latine.

201. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

—  Comment le fonds germanique subsiste sous la culture latine. […] Dans le fagot épineux de l’éducation scolaire, il choisit la seule fleur, bien fanée sans doute, la versification latine, mais qui, comparée à l’érudition, à la théologie, à la logique du temps, est encore une fleur. […] Addison revêtit ce costume et le porta avec correction et avec aisance, passant sans difficulté d’une habitude à une habitude semblable et des vers latins aux vers anglais. […] Dès le collége il est célèbre ; ses vers latins lui donnent une place de fellow à Oxford ; il y passe dix ans parmi des amusements graves et des études qui lui plaisent. […] Il annonce ce qu’il va dire, il marque les divisions et les subdivisions, il cite du latin, même du grec ; il étale et allonge indéfiniment l’enduit utile et pâteux de sa morale.

202. (1900) La culture des idées

Les Latins, qui firent un grand usage du mot liberté, l’entendaient tel que le privilège du citoyen romain. […] Ce sont des habitudes aussi bien latines. […] Le décadent de la littérature latine, ce n’est ni Ammien Marcellin, ni S. […] Pourquoi le latin qui avait résisté aux Vandales ne put-il résister aux Arabes ? […] Enfin l’italien est le vestibule direct du latin qui, en ces siècles éloignés, a gardé son prestige sacré.

203. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Henri Murger. Œuvres complètes. »

Puisqu’on l’a nommé l’Henri Heine aussi bien que le Sterne du Pays Latin et que son latin, il l’apprit beaucoup dans ces deux hommes qu’il nous a vulgarisés et débraillés, je reconnais encore mieux le Heine que le Sterne, quoique cet Heine-là soit encore plus Alfred de Musset ! […] Ce n’est plus qu’une guitare, et encore une guitare des cafés du Pays Latin, car jamais M. 

204. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

Il va presque toujours au-delà de son exemple, et, dans une langue inférieure à la latine, son français égale ou surpasse le latin. Il en cite quelques exemples qui, s’ils ne prouvent point la supériorité de Malherbe sur les Latins, montrent du moins une émulation savante et assez brillante. […] Prenons Racan dans les ouvrages de moindre haleine, là où il est supérieur, là où, lui qui ne savait pas le latin, il s’est montré tout à coup un émule d’Horace et en partie héritier de sa lyre, comme a dit La Fontaine. […] Pour un homme qui ne savait pas le latin et qui n’avait jamais pu, dit-on, apprendre à réciter par cœur même son Confíteor, on conviendra que c’est assez bien imiter et surpasser son poète.

205. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

Jeune, dans les intervalles de son métier d’homme de loi, il faisait en français des vers un peu comme en faisait en latin le chancelier de L’Hôpital (lesquels vers, en général, ne sont pas trop bons ni très poétiques) ; et, à propos de L’Hôpital, il n’avait garde d’oublier le passage où l’illustre chancelier, dans le récit de son voyage à Nice, a célébré le territoire de Brignoles et surtout les excellentes prunes « dont la renommée est répandue dans le monde entier ». […] Supposant un concours solennel entre les poètes de toutes les nations, chaque nation n’ayant droit qu’à nommer un seul représentant : Les Grecs, s’écrie Raynouard, nommeraient Homère ; les Latins, Virgile ; les Italiens, le Tasse ou l’Arioste (il serait, je crois, plus juste de mettre Dante) ; les Anglais, Milton (lisez plutôt Shakespeare) ; et nous tous, — oui, vous-mêmes qui savez admirer Racine… ah ! […] La langue romaine, le latin, qu’on parlait dans toutes les villes et dans les environs des villes, cessa d’être la langue de l’administration et de se parler régulièrement. […] Ce sont ces vestiges, ces quatre ou cinq mots égarés çà et là dans des textes latins, ces quelques phrases de patois recueillies plus ou moins inexactement pour la première fois par des historiens qui n’en font pas leur affaire, que M.  […] Cette première idée, fondée sur des preuves si légères, en vérité, que les gens de bon sens et neufs à la question souriraient si je pouvais les leur exposer ; cette première idée lui fut si précieuse, qu’il imagina là-dessus tout un système, à savoir que du vie au ixe  siècle, dans l’intervalle de la domination des Wisigoths à celle de Charlemagne, il s’était formé et parlé en France une langue romane unique, type et matrice de toutes les autres qui se sont produites depuis, et servant comme de médiateur entre le latin et elles toutes.

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