On ne connoît de lui que deux Traductions assez médiocres, l’une de la Jérusalem délivrée, l’autre du Roland furieux ; ces Traductions n’ont eu du succès, que parce que nous n’en avions pas alors de meilleures.
Ces deux conjugaisons hébraïque et grecque, l’une si simple et si courte, l’autre si composée et si longue, semblent porter l’empreinte de l’esprit et des mœurs des peuples qui les ont formées : la première retrace le langage concis du patriarche qui va seul visiter son voisin au puits du palmier ; la seconde rappelle la prolixe éloquence du Pélasge qui se présente à la porte de son hôte.
Toutefois on aurait dû remarquer qu’il y a deux sortes de clartés : l’une tient à un ordre vulgaire d’idées (un lieu commun s’explique nettement) ; l’autre vient d’une admirable faculté de concevoir et d’exprimer clairement une pensée forte et composée.
Les deux servantes debout, au fond de la chambre, nonchalamment penchées l’une contre l’autre, semblent dire d’attitude et de visage : Quand est-ce que notre tour viendra ?
Sans sa foi absolue à la surnaturalité de l’Église, il n’aurait pas écrit sur celui qu’il appelle « le Révélateur du Globe » une histoire aussi surnaturelle que l’Église elle-même, et il ne les aurait pas fondues, l’une et l’autre, dans une identification si sublime.
Ces deux dernières formes, convenant également aux gouvernements des âges civilisés, peuvent sans peine se changer l’une pour l’autre.
Sa vie, qui s’est partagée en deux moitiés contraires, l’une d’ambition et de galanterie, l’autre de dévotion et de pénitence, n’a trouvé le plus souvent que des témoins trop préoccupés d’un seul aspect. […] En apprenant un matin (vers 1663) l’une des ruptures qu’on imputait aux Jésuites, elle disait avec son tour d’esprit : « J’ai été assez simple pour croire que les Révérends Pères agissaient sincèrement ; il est vrai que je n’y croyais que d’hier au soir. » Enfin des négociations sérieuses s’engagèrent : M. de Gondrin, archevêque de Sens, concertait tout avec elle. […] Lemontey, dans sa notice sur Mme de Longueville, dit qu’on a pu définir ainsi les dernières années de la guerre civile : « Tournoi de deux femmes, Geneviève de Condé et Anne d’Autriche : l’une pour fuir son mari, l’autre pour rapprocher son cardinal. » 166.
II Il y a deux sciences, continue le platonisme : l’une, qui vient par les sens, et qui est faible, étroite, fautive, subalterne comme les sens ; de ce genre sont les mathématiques elles-mêmes, qui ne définissent que des choses matérielles elles-mêmes comme les sens, espaces, étendues, nombres, etc. […] « — Ainsi donc, réunir ces diverses fonctions, ou passer de l’une à l’autre, c’est ce qui peut arriver de plus funeste à l’État et ce qu’on peut très bien appeler un véritable crime. » XV La communauté des femmes et des enfants, ce scandale de la raison et ce sacrilège contre la nature, est un des fondements de sa société. […] « Tant que les philosophes ne seront pas rois, ou que ceux qu’on appelle aujourd’hui rois et souverains ne seront pas vraiment et sérieusement philosophes ; tant que la puissance politique et la philosophie ne se trouveront pas ensemble, et qu’une loi supérieure n’écartera pas la foule de ceux qui s’attachent exclusivement aujourd’hui à l’une ou à l’autre, il n’est point, ô mon cher Glaucon, de remède au maux qui désolent les États, ni même, selon moi, à ceux du genre humain, et jamais notre État ne pourra naître et voir la lumière du jour.
Necker, que la dépossession de la noblesse de cour par une bourgeoisie aristocratique, une meilleure répartition de l’impôt en faveur des plébéiens propriétaires, une administration des finances contrôlées par des États-Généraux composés de trois ordres, et tout au plus une représentation nationale divisée en deux assemblées, l’une héréditaire, l’autre élective, partageant le pouvoir législatif avec un roi limité. […] L’une, on m’a dit le soir que c’était madame Récamier, m’éblouit comme le plus céleste visage qui ait jamais éclairé les yeux d’un poëte, trop beau comme un éclair pour être autre chose qu’une apparition ! […] Je serais resté confondu et muet, car, pétrifié doublement par la beauté de l’une et par la gloire de l’autre, je ressemblais à un dieu terme qui voit passer sans parole le bruit et l’éclat du temps.
Cette liaison du diplomate italien avec ces deux femmes, l’une de la cour, l’autre du parlement, et la ressemblance des deux enfants, de visage et de caractère, a fait rechercher sans preuve par quelques écrivains curieux des indices de parenté indirecte entre Voltaire et le duc de Richelieu. […] Le christianisme et la philosophie ne cesseront pas de se disputer ce cercueil, l’un pour la malédiction, l’autre pour l’apothéose, tant que l’une ne l’aura pas définitivement emporté sur l’autre, ou tant que l’une et l’autre ne se seront pas réconciliés dans une philosophie chrétienne ou dans un christianisme philosophique.
que de soupirs animés de toute la vie de deux âmes arrachées l’une à l’autre, ces paroles confuses et noyées de larmes devaient contenir ! […] L’une avait un genou en terre et tenait sur l’autre genoux un des enfants qui tendait ses bras du côté où pleurait sa mère ; l’autre avait ses deux jambes repliées sous elle et ses deux mains jointes comme la Madelaine de Canova sur son tablier de toile bleue ; la troisième était debout un peu penchée sur ses deux compagnes, et, se balançant à droite et à gauche, berçait contre son sein à peine dessiné le plus petit des enfants qu’elle essayait en vain d’endormir. […] En se prolongeant vers le nord, la Vallée des Saints se creusait de plus en plus et s’élargissait davantage ; puis, à environ deux milles du point où nous étions placés, deux montagnes nues et couvertes d’ombres se rapprochaient en s’inclinant l’une vers l’autre, laissant à peine une ouverture de quelques toises entre leurs deux extrémités, où la vallée allait se terminer et se perdre avec ses pelouses, ses vignes hautes, ses peupliers, ses cyprès et son torrent de lait.
L’une est l’enivrement de la raison après l’effort et les conquêtes du xvie siècle. […] Par l’une, il soumettait à Dieu la vie intérieure de l’individu, par l’autre, la conduite universelle du monde ; par l’une et l’autre, il faisait échec à la raison et la courbait sous une force divine, impénétrable et irrésistible.
N’hésitons point, en revanche, puisque c’en est ici l’occasion, à rendre le naturalisme responsable de l’une des plaies qui ont le plus violemment attaqué l’organisme du roman moderne depuis le jour où l’école de Médan parvint à triompher. […] Bentzon, dont la mort, survenue il y a quelques mois à peine, vint priver la Revue de l’une de ses plus anciennes, de ses plus brillantes et de ses plus aimées collaboratrices. […] Et nous touchons ici du doigt l’une des plaies les plus aiguës et les plus attristantes de la littérature féminine moderne.
La foi étant un compromis entre l’intelligence et la sensibilité, l’une des deux parties s’y est reconnue lésée, et aujourd’hui toutes les deux se défient excessivement l’une de l’autre. […] Il est divisé en deux parties d’inégale étendue : l’une intitulée Silence au cœur, dans laquelle se révèlent un à un les durs arrêts de la science positive ; l’autre, Appel au cœur, où le poète invoque la conscience humaine, seul tribunal où la justice se promulgue au milieu du silence de la nature.
Il y a deux parts en nous : l’une que nous recevons du monde, l’autre que nous apportons au monde ; l’une qui est acquise, l’autre qui est innée ; l’une qui nous vient des circonstances, l’autre qui nous vient de la nature.
Dans l’une et l’autre pièce, Delmire et Elvire menacent également don Rodrigue et dom Garcie de les bannir à jamais de leurs cœurs, s’ils ne méritent pas le pardon de leurs transports jaloux, en les croyant innocentes sur leur parole. […] Qu’il faut d’adresse pour passer avec rapidité de l’une à l’autre de ces situations, pour en marquer toutes les nuances, sans que trop d’exagération, ou dans la faiblesse ou dans la force, blesse la vérité ! […] L’une de mes grandes surprises, c’est que tous les comédiens ne soient pas excellents. […] Remarquons encore que dans l’une et l’antre pièce, deux fourbes animent la machine, mais que chez Molière, le second des intrigants, tout à fait écrasé par le premier, ne paraît avec quelque succès qu’un seul instant ; le parasite de Terence lutte au contraire d’adresse avec Geta, et amène un dénouement très comique. […] Philaminte, Armande, Bélise sont trois fausses savantes ; mais l’une est altière, l’autre prude, la dernière coquette : Armande et Henriette ont écouté les vœux du même homme ; mais la première prétend frissonner en songeant aux suites du mariage, la seconde se complaît dans l’idée d’avoir un mari, des enfants, un ménage.
Le poète qui veut concilier l’ode et la satire, ou plutôt exprimer la satire par l’ode, doit faire de sa vie intellectuelle deux parts bien distinctes, l’une pour l’étude, l’autre pour le chant. […] Méconnaître l’une de ces deux lois, c’est ne comprendre qu’une moitié de la poésie. […] Or, M. de Vigny n’a encore soumis qu’à deux épreuves, assez éloignées l’une de l’autre, ses habitudes poétiques. […] S’il y a en effet une différence profonde entre ces deux formes de la poésie, malgré l’égale légitimité de ces deux formes, il y aura lieu cependant à préférer l’une à l’autre. […] Il se fait alors en lui deux parts bien distinctes, l’une spontanée, active, impétueuse, l’autre calme, réfléchie, prévoyante.
Le titre de l’article, « Positions importantes perdues par Dreyfus », est révélateur de cet optimisme et annonce le vocabulaire guerrier qui s’exprime pour célébrer ce premier « assaut » courageux contre l’une des « citadelles de la Révolution judéo-protestante », à savoir la Sorbonne. […] De là ses deux physionomies contradictoires : l’une illuminée de sentimentalité, exprimant au genre humain une confiance dont il semble se réjouir comme du rayonnement de sa propre noblesse intérieure, l’autre tout assombrie de soupçons et de peur. […] Maître d’études, deux filles nobles, deux cousines, ses élèves, « l’une blonde, l’autre brune », celle-là plus gravement passionnée, celle-ci plus piquante, sont prêtes, pour lui à toutes les défaillances. […] L’une conduit-il un idéal social et politique de nivellement éternel ; l’autre à une espèce d’oligarchie théocratique ou il l’autocratie religieuse. […] Une tête décente conclurait de ces observations l’inestimable délicatesse de la science et des qualités pédagogiques, et, si elle s’ingérait de traiter les sujets qui en ressortissent, elle s’efforcerait d’élucider l’une, de se donner les autres.