Ce n’est qu’un analyseur de patience de termite ; un rouge-maille qui mesure son coup de dent pour qu’à chaque fois qu’il le donne il soit léger et ne réveille pas le chat qui dort… J’ai appelé Renan le Grippe-Soleil du docteur Strauss ; mais il ne lui a pris que les petits côtés de sa méthode, et même comme science, ce qu’il grippe du soleil allemand de cet homme n’est pas de quoi allumer un réverbère ou une lanterne dans ce pays de France où nous voulons de la bravoure, même d’idées, du bon sens et de la clarté ! […] Ainsi, sans les échafauds, sans Marat, sans les fêtes de la déesse Raison, la Révolution, qui, dans les idées de Renan, est une très grande chose, n’aurait rien produit de beau, de solide et de bienfaisant. […] … Et quelle garantie, qu’une pareille théorie, de la vérité de la Vie de Jésus par Renan, qui veut certainement que les idées de son livre s’établissent dans le monde et qui ne peuvent s’y établir que par le mensonge et le mal. […] Et d’ailleurs, ajoute-t-il (page 352) : « La vérité matérielle a très peu de prix pour l’Oriental, qui voit tout à travers ses idées et ses passions » ; et Jésus-Christ est Oriental. […] Idée prodigieusement comique, qui ne pouvait pousser que dans une tête du xixe siècle, par ce temps d’Écoles descriptives et d’amateurs de tableaux.
Enfin, voici ces mémoires, voici ce journal de Le Dieu qui paraissent ; et, avant tout, il faut remercier M. l’abbé Guettée d’avoir mis le public à même de s’en faire une exacte et complète idée. […] S’il y a dans ces volumes quelques questions accessoires, étrangères à ce qui en doit faire le principal intérêt, je les laisserai de côté pour ne m’attacher qu’à la personne et au caractère de Bossuet même, et je tâcherai de marquer en quoi la publication présente ajoute à l’idée de ce grand homme et augmente ou modifie sur quelques points les notions qu’on a de lui. […] Son affaire et son duel théologique avec Fénelon, et la vigueur qu’il mit à le réfuter jusqu’au bout et à le confondre, n’ont pas nui à cette idée et l’ont fait même passer pour dur. […] Les jours de sermon, après avoir arrêté ses idées dans son cabinet en relisant l’Écriture ou saint Augustin, le grand et inépuisable réceptacle de doctrine chrétienne, il n’avait plus qu’à se tenir ensuite dans une douce méditation et une prière continuelle, avec recueillement, pendant l’office divin, et, après quelques minutes où il s’enfermait encore avant de monter en chaire, il commençait à proférer son âme par ses lèvres, et le fleuve n’avait plus qu’à couler.
Rousseau banni adressait à ses protecteurs des odes composées au jour le jour, sans unité d’inspiration, et que n’animait ni l’esprit du siècle nouveau ni celui du siècle passé, en 1729, à l’hôtel de Conti, naissait d’un des serviteurs du prince un poëte qui devait bientôt consacrer aux idées d’avenir, à la philosophie, à la liberté, à la nature, une lyre incomplète, mais neuve et sonore, et que le temps ne brisera pas. C’est une remarque à faire qu’aux approches des grandes crises politiques et au milieu des sociétés en dissolution, sont souvent jetées d’avance, et comme par une ébauche anticipée, quelques âmes douées vivement des trois ou quatre idées qui ne tarderont pas à se dégager et qui prévaudront dans l’ordre nouveau. Mais en même temps, chez ces individus de nature fortement originale, ces idées précoces restent fixes, abstraites, isolées, déclamatoires. […] Mais, à force de méditer sur les prérogatives de la poésie, Le Brun en était venu à envisager les hardiesses comme une qualité à part, indépendante du mouvement des idées et de la marche du style, une sorte de beauté mystique touchant à l’essence même de l’ode ; de là, chez lui, un souci perpétuel des hardiesses, un accouplement forcé des termes les plus disparates, un placage extérieur de métaphores ; de là, surtout vers la fin, un abus intolérable de la Majuscule, une minutieuse personnification de tous les substantifs, qui reporte involontairement le lecteur au culte de la déesse Raison et à ces temps d’apothéose pour toutes les vertus et pour tous les vices.
Alors (et, vraiment, l’idée est belle) l’esclave demande la liberté à sa maîtresse. « Au nom de Jésus, je t’affranchis, dit Æmilia. […] Et je crois, je veux croire qu’aujourd’hui déjà cette idée d’une multitude en fête réunie dans un cirque pour voir déchirer et brûler, parmi d’affreux hurlements, des chairs vivantes, serait intolérable et presque inconcevable à une assez imposante minorité d’âmes douces. […] L’idée que le Christ souffrait en eux les remplissait d’orgueil et, des plus faibles créatures, faisait des espèces d’êtres surnaturels. » Et encore : « Ceux qui avaient été torturés résistaient étonnamment. […] Les auteurs n’y eussent pas mis une idée de plus que dans leur prose ; mais de beaux vers (il les fallait beaux) nous eussent peut-être suggéré, par leur musique et par leur volupté propre, quelque chose des voluptés néroniennes et de ce que Cléopâtre avait appelé déjà « la vie inimitable »… La pièce elle-même est une broderie industrieuse sur le chapitre des Annales où Tacite conte l’assassinat de Pedanius Secundus et ce qui s’ensuivit. — Ce Secundus est un abominable homme.
Satisfaire quelques besoins, comparer avec peine deux objets, voilà où se réduisent leur desir & leur curiosité : mais l’homme de génie ouvre à peine les yeux, qu’il reçoit à la fois une idée & un sentiment. […] Mais au sein de la retraite, on l’appelle dans le tourbillon du monde ; ceux qui se livrent aux plaisirs tumultueux veulent avoir le suffrage de la présence ; jettez-vous dans le tourbillon, frivoles Ecrivains, qui pour écrire n’avez pas besoin de penser, vous y perfectionnerez cet esprit léger tout fier d’idées sémillantes, il vous faut des éclairs, il vous faut un langage brillant qui puisse servir de voile à vos connoissances superficielles ; promenez-vous avec la folie, vous n’avez rien à gâter ; mais toi homme de génie qui as sçu méditer, poser des principes, affermir ta marche, & comme d’un tronc fertile, en suivre toutes les conséquences, toi qui vois en grand, garde-toi d’asservir tes mâles talens au goût des Sociétés ; elles corromproient ton éloquence, tes vues hardies & sublimes, ton héroïsme vertueux. […] Ce sera lui qui étendra les idées des autres hommes, qui sous la forme du sentiment, développera les pensées qui reposoient au fond de leurs cœurs, & qui placera sur leurs lévres cette expression juste & facile dont il leur aura donné l’exemple. […] La plupart des hommes ne pensent que d’après l’habit qu’il portent ; leur profession crée leurs idées ; celui qui a rompu les liens nuisibles au progrès de la raison paroît seul posséder un jugement libre que rien ne tyrannise : Accoutumé à renfermer ses desirs dans le cercle de ses besoins réels il n’en aura point d’illimités.
Obsédé d’une idée de plus en plus impérieuse et exclusive, Jésus marchera désormais avec une sorte d’impassibilité fatale dans la voie que lui avaient tracée son étonnant génie et les circonstances extraordinaires où il vivait. […] Il faut se rappeler que, dans les idées juives, antipathiques à l’art et à la mythologie, la simple forme de l’homme avait une supériorité sur celle des chérubs et des animaux fantastiques que l’imagination du peuple, depuis qu’elle avait subi l’influence de l’Assyrie, supposait rangés autour de la divine majesté. […] Comme le judaïsme, hors de Jérusalem, n’avait pas de clergé proprement dit, le premier venu se levait, faisait les lectures du jour (parascha et haphtara), et y ajoutait un midrasch ou commentaire tout personnel, où il exposait ses propres idées 386. […] Il entrait dans la synagogue, se levait pour lire ; le hazzan lui tendait le livre, il le déroulait, et lisant la parascha ou la haphtara du jour, il tirait de cette lecture quelque développement conforme à ses idées 396.
La continuation de l’action musculaire donne des idées de durée et d’étendue. « La différence entre six pouces et dix-huit pouces est représentée par les différents degrés de contraction de quelque groupe de muscles ; ceux, par exemple, qui fléchissent le bras, ou ceux qui en marchant fléchissent ou étendent le membre inférieur. » Enfin la connaissance que nous avons du degré de rapidité de nos mouvements, nous permet d’estimer la vitesse des autres corps en mouvement ; la mesure étant d’abord empruntée à nos propres mouvements. […] Toutefois le toucher, considéré comme source de ces idées, n’est pas un sens simple ; il suppose de plus le sens du mouvement. […] Nos idées de haut et de bas sont dues à notre sens du mouvement et nullement aux images optiques. […] On peut croire d’abord qu’il s’agit de ces phénomènes curieux propres aux animaux inférieurs dont l’origine et la cause restent encore impénétrables ; on se fait l’idée d’une psychologie générale ou comparée qui embrasserait toutes les manifestations de la vie mentale.
La nature humaine est faite de chair et de sang, de va-et-vient et d’alternatives, de sentiments qui luttent et se contredisent : elle n’est point fabriquée avec des ressorts montés et pointés sur une idée fixe. Et, lorsque cette idée est celle du mépris irréconciliable d’un fils, naturel ou non, pour son père, tant pis pour celui qui la marque et qui la fait surtout sonner si durement. […] Il ne déshonore pas sans preuve, sans motif, avec une idée basse, sortie on ne sait d’où, un homme d’un honneur aussi éclatant que celui du comte. […] Quoi qu’il en soit, le père se redresse sous cette lâche insinuation qui l’enlace, à la façon d’un serpent ; puis il retombe accablé de honte, à l’idée qu’elle a souillé l’esprit de son fils.
supposez un moment qu’après tout à l’heure deux siècles, d’Hacqueville soit revenu au monde, qu’il se mette à se ressouvenir de ce temps-là, à nous entretenir de Mme de Sévigné et de ses amis, à vouloir tout nous dire et ne rien oublier ; imaginez le récit intime, abondant, interminable, que cela ferait, un récit doublé et redoublé de circuits sans nombre et de toutes sortes de parenthèses ; ou, mieux encore, imaginez une promenade que nous ferions à Saint-Germain ou à Versailles en pleine cour de Louis XIV, avec d’Hacqueville pour maître des cérémonies et pour guide : il donne le bras à Mme de Sévigné, mais il s’arrête à chaque pas, avec chaque personne qu’il rencontre, car il connaît tous les masques, il les accoste un à un, il les questionne pour mieux nous informer ; il revient à Mme de Sévigné toujours, et elle lui dirait : « Mais, les d’Hacqueville, à ce train-là, nous n’en sortirons jamais. » C’est tout à fait l’idée qu’on peut prendre du livre de M. […] On se confirme, après étude et réflexion, dans l’idée qu’une première et franche impression nous avait laissée d’elle. […] C’est un portrait de plus à ajouter à ceux de la galerie de Versailles, ou, si vous l’aimez mieux, c’est comme un émail de Petitot : Pour mon portrait, écrivait-elle à un homme qui l’aimait, je voudrais bien le faire sur l’idée que vous en avez conçue et qu’on voulût s’en rapporter à vos descriptions ; mais il faut dire naïvement ce qui en est. […] C’est Du Boulay qui eut l’idée de réunir, pour les faire lire en confidence à ses amis, les lettres et les papiers de Mme de Courcelles : J’avais à me justifier, dit ce galant homme, d’avoir aimé trop fidèlement et trop fortement la plus charmante créature de l’univers, à la vérité, mais la plus perfide et la plus légère, et que je reconnaissais pour telle.
Mais derrière le mariage il y a l’adultère, — l’adultère, cette idée commune à tous les romans de ce temps qui n’a cherché qu’à le poétiser ! Et c’est de cette idée retournée de l’adultère que madame de Molènes a su tirer un effet de l’intérêt le plus inattendu et de la plus spirituelle moralité. […] Originalité qui ravit les haïsseurs des idées communes, mais qui, à la réflexion, n’étonne pas dans l’auteur de l’Orpheline, — dans l’audacieuse de la Vie Parisienne, dont le procédé ordinaire est d’aller toujours aussi loin que possible dans la difficulté et le danger et de s’en tirer toujours, d’effleurer la crête de ces choses qui, en forçant d’un rien — de l’épaisseur d’un cheveu ! […] Un homme, d’un talent de verve et d’originalité, en Angleterre, a eu la même idée que celle de Monsieur Adam et Madame Ève.
Loin de moi, l’idée de lui faire un reproche de cette heureuse faculté, dont elle tire une grande part de son charme aux yeux des hommes. […] J’ai recueilli dans cet ordre d’idées une opinion, que je considère comme infiniment précieuse et qu’il eût été cruel d’abandonner à l’oubli : c’est celle d’un directeur d’institution qui, dans un discours de distribution de prix, parlant de l’enseignement des langues vivantes, prétendait avec un bel accent de conviction patriotique, que leur étude était d’un mince intérêt pour la France, attendu qu’elle avait tout à perdre et rien à gagner en étudiant les œuvres étrangères !! […] Il est inutile que vous invoquiez des faits, que vous établissiez des comparaisons : les faits n’ont rien à voir avec les idées conçues a priori et aucune comparaison ne peut valoir une vérité supérieure transmise par les siècles, un dogme aussi essentiel que celui de la suprématie de la France. […] Quelle idée a-t-on de venir lui mêler dans le sang cette substance des autres peuples ?
Vers ce même temps, et non plus dans l’ordre de l’action, mais dans celui du sentiment, de la méditation et du rêve, il y avait deux génies, alors naissants, et longuement depuis combattus et refoulés, admirateurs à la fois et adversaires de ce développement gigantesque qu’ils avaient sous les yeux ; sentant aussi en eux l’infini, mais par des aspects tout différents du premier, le sentant dans la poésie, dans l’histoire, dans les beautés des arts ou de la nature, dans le culte ressuscité du passé, dans les aspirations sympathiques vers l’avenir ; nobles et vagues puissances, lumineux précurseurs, représentants des idées, des enthousiasmes, des réminiscences illusoires ou des espérances prophétiques qui devaient triompher de l’Empire et régner durant les quinze années qui succédèrent ; il y avait Corinne et René, Mais, vers ce temps, il y eut aussi, sans qu’on le sût, ni durant tout l’Empire, ni durant les quinze années suivantes, il y eut un autre type, non moins profond, non moins admirable et sacré, de la sensation de l’infini en nous, de l’infinienvisagé et senti hors de l’action, hors de l’histoire, hors des religions du passé ou des vues progressives, de l’infini en lui-même face à face avec nous-même. […] Sautelet aussi vivait alors dans ces idées : inquiet, mélancolique et fervent, il hésitait entre l’action et la contemplation ; je lis dans une lettre de lui que j’ai sous les yeux : « On ne peut guère faire une vie double, agir et contempler ; je sens, comme je te le disais cet été, que l’homme est placé sur la terre pour l’action, et je ne puis cependant laisser l’autre. […] J’exécuterai cette idée que j’ai eue de mon Werther de la Vérité(ouvrage qu’il méditait).
Cet homme s’appelle La Fayette, et il est le dernier des anciens hommes de l’Europe en qui vit encore l’esprit de sacrifice ; débris de l’esprit chrétien. » Dans le livre de M. de Carné, bien que le fond et le tissu en soient véritablement historiques et politiques, l’idée religieuse domine et rabat souvent les autres considérations à un ordre tout secondaire. « Plus les événements marcheront, dit-il, et mieux on comprendra que la question purement politique perd chaque jour de son importance, qu’elle s’amoindrit à vue d’œil, à mesure que se dessine et grandit la question de la régénération morale. » L’auteur s’est attaché surtout à démontrer que la réforme de 89 fut chrétienne dans son principe, bien qu’elle ne dût malheureusement s’accomplir qu’à travers une apostasie, au moins temporaire, du dogme religieux. […] Voici la profession de foi politique du siècle, suivant M. de Carné, et nous la ratifierions en tout point, sous la réserve de l’expliquer et de la préciser : 1° Tout pouvoir tire sa légitimité de sa conformité à la loi morale et à l’utilité du plus grand nombre : son droit est subordonné à cette utilité reconnue par les corps politiques auxquels le pays a confié mission de la constater ; 2° aucune classification permanente de la société n’est désormais possible, et une aristocratie mobile et personnelle tend à remplacer l’aristocratie héréditaire légale ; 3° les idées tendent, selon les progrès graduels des mœurs, à faire prévaloir le principe électif pour les fonctions publiques ; 4° la publicité est désormais la condition essentielle du pouvoir, en même temps qu’elle deviendra son principal appui. […] Or, c’est là le point remarquable, ne pouvant résoudre ses doutes directement, ni par la logique ni par la conscience, il s’en tirait à l’aide de l’imagination ; il se figurait en idée un grand spectacle, une représentation lugubre de ce que serait le châtiment du sacrilége, et, reculant bientôt épouvanté, il criait non de toutes ses forces à cette loi sanglante qu’il avait presque invoquée d’abord sous sa forme abstraite.
Et pourtant de tels motifs de garantie future que j’embrassais de grand cœur, et auxquels je ne cessais de croire dans mon songe (car vous n’oubliez pas que c’en est un), ne le rendaient pas moins mélancolique et moins sombre ; mon pauvre Euphorion, avec la foule innombrable et confusément plaintive de ces poëtes déshérités, déchus, ensevelis, ne se laissait pas oublier, et ils faisaient tous la ronde autour de moi, tellement que mes idées commençaient à vaciller un peu. […] Mes idées s’obscurcirent de plus en plus ; je me trouvai transporté dans les galeries supérieures de la Bibliothèque royale, qui me semblaient se prolonger à l’infini ; les livres y affluaient de toutes parts, surchargeaient les rayons, débordaient les combles, et s’entassaient sur le plancher à le faire plier. […] Voir au n° ccxxiii du Spectateur quelques idées d’Addison sur ces naufrages de l’antiquité.
Desmarest cite plusieurs preuves frappantes, vient à l’appui de cette idée qui, du reste, a pu se loger dans le cerveau d’Alexandre plus aisément qu’elle n’en fût sortie lors de l’exécution. […] Il conçut en ce moment l’idée de faire constater exactement l’état de la croyance religieuse et superstitieuse en France. […] Desmarest, le pouvoir de faire ses idées, c’est-à-dire de les arrêter au point d’y soumettre ses actes et jusqu’à ses impressions.
Ses travaux substantiels, nourris d’idées et de faits, jetaient bien quelque confusion utile à travers les descriptions plus simples et moins approfondies de nos purs admirateurs de Schiller et de Goethe. […] Les hommes qui, en Allemagne, attaquèrent d’abord dans les Schlegel le mysticisme des théories sur le moyen âge, et dans Goethe l’impartialité égoïste et suprême de l’art, ces hommes sont en partie les mêmes qui essaient de populariser maintenant les idées pratiques de liberté, et d’amener leurs compatriotes à la vie publique. […] Je crois que l’artiste ne peut trouver dans la nature tous ses types, mais que les plus remarquables lui sont révélés dans son âme comme la symbolique innée d’idées, et au même instant. » Et il ajoute avec justesse que Decamps a le droit de répondre au critique qu’il a été, en peignant, fidèle à la vérité fantastique, à l’intention d’un rêve, à la vision nocturne de ces figures sombres courant sur un fond clair.
Il a mieux qu’une science de trois ans d’École, faite en idées générales et en topos-passe-partout. […] Jamais idées plus satisfaisantes ne furent formulées en une langue si savoureuse. […] Avec des prétentions sentimentales je ne sais que des idées.
Il la loue à d’autres, qui lui rapportent de bons fruits 651. » Jésus devait tenir d’autant plus à cette idée que la conversion des gentils était, selon les idées juives, un des signes les plus certains de la venue du Messie 652. […] Mais il faut se rappeler que les disciples, dont l’esprit étroit ne se prêtait pas à cette haute indifférence pour la qualité de fils d’Abraham, ont bien pu faire fléchir dans le sens de leurs propres idées les instructions de leur maître.