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2463. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Le roi, au temporel, le pape au spirituel, sont les vicaires de Dieu, commis au gouvernement des hommes par la Providence qui dirige visiblement les affaires du monde. […] De cette école sortirent les principaux hommes d’État de l’orléanisme. […] Dans ces compétitions, deux hommes surtout font briller leur talent, XI. […] Il fut emporté par son imagination : ce petit homme positif avait la religion du succès ; indulgent aux triomphateurs, la grandeur militaire l’éblouissait, et la gloire militaire l’enivrait. […] L’Homme selon la science et la foi, 1875 ; la Science sans Dieu, 1878 ; Vie de Jésus-Christ, 2 vol. in-8, 1890 ; la Divinité de Jésus-Christ, 1894.

2464. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

Elle eut le malheur de tomber sur un homme « distingué. » Cela commença par un commerce de poésies et une amitié « littéraire. » Marceline se défendit un assez long temps. […] « Admettez-vous que Marceline Desbordes se soit donnée à un homme marié ? […] Tous les hommes et toutes les femmes illustres de la première moitié de ce siècle, elle ne les voit que grands, généreux et charmants. […] Et il semble aussi que, en général, les hommes qui l’ont connue, même les secs, les défiants ou les distraits, aient été bons pour elle. […] comme dit le Blandinet de Labiche, que les hommes sont bons !

2465. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1878 » pp. 4-51

L’homme, avec ses yeux lumineux, le poli de marbre de la chair de sa figure, sa bouche sarcastique, ressemble beaucoup à un prélat de race supérieure, à un prélat romain. […] Il donnait cette raison, qu’autrefois l’homme de province allait dans une maison de prostitution ou couchait avec sa bonne. […] Les grands penseurs, en vedette à l’heure actuelle, à côté de ces trois hommes, ne sont que de la menue monnaie, du billon. […] Les deux Japonais ont brisé la terre d’un carré, et ont semé des radis, des choux, des navets, des navets d’un mètre, et dont trois font la charge d’un homme. […] N’est-ce pas là une histoire montrant le gamin qu’il y eut toujours chez l’homme ?

2466. (1903) La pensée et le mouvant

L’homme est essentiellement fabricant. […] Mais non, il est entendu que l’homme intelligent est ici un homme compétent. […] Aux yeux de William James, l’homme tout entier compte. […] Seulement il l’aimait à sa manière, en homme d’action. […] Jamais homme ne chercha moins que celui-là à agir sur d’autres hommes.

2467. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Restout » p. 91

Je me rappelle que l’Annonciation est traitée d’une manière sèche, roide et froide ; qu’elle est sans effet ; et qu’on dirait un morceau détaché d’une vieille coupole, qui a souffert et qui n’était pas d’un trop habile homme. […] Si la foule qui s’ouvre devant l’homme fier qui passe, s’inclinait ou se prosternait et qu’on remarquât un seul homme debout, on dirait, voilà Mardochée.

2468. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Banville, Théodore de (1823-1891) »

Celui-ci, l’homme des boutades, A recours aux vers familiers ; Cet autre dans ses incartades Est près de vider l’étrier : Il a beau suer et crier, Pégase va droit aux abîmes Pour y jeter son cavalier…. […] L’homme des Idylles prussiennes est sorti de l’homme des Odes funambulesques  ! […] [Les Œuvres et les Hommes : les Poètes (1889).] […] Par quel prodige, au milieu de ce siècle de critique et tout en subissant comme un autre les misères de ce siècle, dans ce pays de censure et d’académie, un homme de ce temps et de ce lieu a-t-il pu se ressouvenir de la vraie, pure, originelle et joyeuse nature humaine se dresser contre le flot de la routine implacable et non pas écrire ou parler, mais « chanter » comme un de ces bardes qui accompagnèrent au siège de Troie l’armée grecque pour l’exciter avant le combat et ensuite la reposer, — toutefois, en chantant, ne point sembler (pour ne blesser personne) faire autre chose qu’écrire ou parler comme tout le monde, et, avec une langue composée de vocables caducs, usés comme de vieilles médailles, sous des doigts immobiles depuis deux siècles, donner l’illusion bienfaisante d’un intarissable fleuve de pierreries nouvelles ? […] La fable et la fantaisie ; toute l’irréalité magnifique, la Muse et la Bacchante, les mains unies ; une fête prolongée, travestie et nuptiale, sans l’amertume des lendemains, ni la lie des regrets, ni la cruauté des revers, — ainsi la vie ; l’Olympe et la Comédie italienne fraternisant parmi des plasticités somptueuses et les Dieux souriants, doux au bonheur des hommes, — ainsi la destinée… Ainsi se manifestait à ses yeux la splendeur des formes, une enfance du monde….

2469. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Le salon ou cabinet, devenu si fameux par la réunion des hommes célèbres et des femmes illustres du temps, était au rez-de-chaussée. […] Tout cela est nécessaire chez un peuple où les mœurs ont admis les femmes dans la société en parfaite parité avec les hommes. […] Les femmes vivant séparées des hommes ont leurs conversations sans doute : c’est pour ces conversai ions qu’ont été inventés les mois de caquetage, de cailletage, de commérage. Les hommes formant des sociétés séparées de celles des femmes ont leurs conversations aussi : ce sont généralement des dissertations philosophiques chez les Allemands, des discussions politiques, économiques et commerciales chez les Anglais. […] Entre les hommes célèbres qui fréquentèrent ses cercles, était Ogier de Gombault, que Marie de Médicis recevait aussi dans les siens, et à qui elle faisait une pension de 1 200 écus : il était âgé de vingt-six ans.

2470. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

& prouve-t-on ainsi qu’on est un Grand Homme outragé ? […] Pourquoi nous blâmer d’avoir loué des hommes, qui, dans le tableau de notre Littérature, jouissent d’une célébrité avouée de tous les Connoisseurs & chez toutes les Nations cultivées ? […] Qu’un Anonyme, qui ne trouve de Grands Hommes que dans les Bénédictins & dans Port-Royal, vienne, après cela, se plaindre* que nous n’ayons pas indiqué tous les Ouvrages de ceux dont nous parlons, & que nous ayons oublié certains Auteurs qu’il semble tendrement affectionner : nous répondrons au premier grief, que notre projet n’a jamais été & ne pouvoit être de faire une Bibliographie. […] On nous a déjà offert de faire punir des Colporteurs de Libelles, & certains hommes qui font eux-mêmes des Libelles ambulans : nous ne voulons du crédit que pour nous défendre, & non pour opprimer. […] Ne sont-ils pas assez malheureux d’être aveugles, lâches, fourbes, vindicatifs, atroces, & par conséquent les plus à plaindre de tous les hommes ?

2471. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316

Le vêtement rouge du fils de l’homme est jetté à droite sur une balustrade qui règne autour de la composition, et au-delà de laquelle il y a une foule de spectateurs hideux et cruels, dont on n’apperçoit que les têtes. […] C’est qu’il faut d’abord avoir le sens commun, avec lequel on a à peu près ce qu’il faut pour être un bon père, un bon mari, un bon marchand, un bon homme, un mauvais orateur, un mauvais poëte, un mauvais musicien, un mauvais peintre, un mauvais sculpteur, un plat amant. […] Quand on a le courage de faire le sacrifice de ces épisodes intéressans, on est vraiment un grand maître, un homme d’un jugement profond ; on s’attache à la scène générale qui en devient tout autrement énergique, naturelle, grande, imposante et forte. […] Webb, écrivain élégant et homme de goût, dit dans ses réflexions sur la peinture, que les sujets tirés des livres saints ou du martyrologe ne peuvent jamais fournir un beau tableau. […] Ensuite je chercherai si Michel-Ange a pu, avec quelque jugement, mettre la figure de l’homme en contradiction avec ses mœurs, son histoire et sa vie.

2472. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 12, des masques des comédiens de l’antiquité » pp. 185-210

Cet écrivain plein d’honneur et de probité, étoit de plus si galand homme, que lui-même il me pardonneroit la remarque que je vais faire. […] Le masque d’Ajax est le visage d’un homme hors de lui-même. Dans les comédies, les masques des valets, des marchands d’esclaves et des parasites, ceux des personnages d’hommes grossiers, de soldat, de vieille, de courtisanne et de femme esclave, ont tous leur caractere particulier. […] Toutes les expressions d’un homme passionné nous affectent bien, mais les signes de la passion qui se rendent sensibles sur son visage, nous affectent beaucoup plus que les signes de la passion qui se rendent sensibles par le moïen de son geste et par la voix. […] Or le rouge dont il est à la mode, depuis vingt ans que les hommes même se barbouillent avant que de monter sur le théatre, nous empêche d’appercevoir les changemens de couleur, qui dans la nature font une si grande impression sur nous.

2473. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

Mais il est aussi une poésie qui a présidé de tout temps aux banquets, aux réunions cordiales des hommes, et qui s’inspire de la bonne chère, de l’abondance de la paix et des joies de la vie. […] Généreux sang de la grappe, frère de celui qui coule dans les veines de l’homme ! […] Charbonnet, que Duvicquet donne pour homme d’esprit dans toute l’acception du mot, et qui, ajoute-t-il, tournait fort bien le couplet18. […] Il était de ceux qui ont un don à part, et qui sont destinés par la nature, non-seulement à égayer, mais encore à adoucir les relations des hommes. — On pouvait le définir une joie de la vie. […] Merle, et je dois de plus à la parfaite obligeance de cet homme d’esprit plus d’un souvenir dont j’ai profité.

2474. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

L’homme La vie de Boileau n’a rien d’émouvant. […] L’homme s’y peint, avec son caractère original, et comme peu d’écrivains ont été plus sincères que celui-là, on se prépare, en le regardant vivre, à mieux comprendre sa poésie et sa critique. […] Tout cela n’est pas d’un avare, ni même d’un homme qui tient à l’argent. […] Ils n’ont pas la désinvolture du courtisan, homme de cheval et homme d’épée, même quand il n’a pas le cœur d’un soldat. […] Il se trouvait à l’aise à l’hôtel Lamoignon, parmi tous ces hommes dont les uns appartenaient à la littérature et les autres n’étaient jamais las d’en entendre parler.

2475. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Travailleurs de la mer » (1866) »

La religion, la société, la nature ; telles sont les trois luttes de l’homme. […] L’homme a affaire à l’obstacle sous la forme superstition, sous la forme préjugé, et sous la forme élément. […] À ces trois fatalités qui enveloppent l’homme se mêle la fatalité intérieure, l’anankè suprême, le cœur humain.

2476. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

c’est un galant homme auquel je suis promise. » Le lien qui unissait alors Charlotte et Kestner était tout moral et tacite, et Charlotte n’en aurait point parlé ainsi à première vue. […] Peut-être était-ce dans l’intention de vous placer fièrement à côté de lui et pour pouvoir dire : Voyez quel homme je suis, moi !  […] Vous êtes l’homme pour cela, et vous avancerez en restant, parce que tout ce qui est derrière vous recule. […] Je te dis cela en ma qualité d’homme du monde, qui apprend peu à peu comment les choses se passent. […] Je serais le plus ingrat des hommes, si je n’avouais pas que j’ai une meilleure position que je ne mérite. » Il sent que dans ce monde de luttes et où si peu arrivent, ce serait offenser Dieu et les hommes que de se plaindre pour quelques ennuis passagers, quand il a trouvé un cadre si orné et si paisible à son développement et à toutes les nobles jouissances de son être.

2477. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

L’armée ne peut rester froide en présence de l’homme de génie qui a fait revivre, sous son pinceau magique, les fastes de notre gloire militaire : M.  […] Je sais que de fermer boutique à temps est ce qu’il y a de plus difficile pour l’homme dont la réputation est à la merci du public ; son orgueil bouche ses oreilles. […] Quand une éducation a formé des hommes aussi distingués que le sont MM.  […] Tout en posant, le brave homme lui racontait ses mésaventures, comme quoi il avait mérité la croix et ne l’avait pas. […] Et puis il ne savait pas bien comment ces hommes des écoles nouvelles étaient disposés à son égard.

2478. (1892) Boileau « Chapitre V. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » (Fin) » pp. 121-155

Donc l’auteur variera les caractères et leur expression. — Nous savons, et nous disons souvent que « l’homme n’est pas parfait ». Nous avons vu de très grands hommes être par certains côtés de très petits hommes. […] Il ne s’agit pas, encore ici, de peindre des Persans, ni des Turcs, ni des Grecs, mais des hommes. […] Il avait des procédés de traduction qui, sans affaiblir ou fausser, procuraient une sensation agréable aux hommes de ce temps-là. […] Habitués à regarder surtout dans la nature l’homme, et dans l’homme l’intelligence, ils aimaient à saisir l’empreinte de l’esprit sur les choses : remarquer de quelle prise il les attirait, quelle image il en rendait, par rapport à lui, non à elles, cela faisait en grande partie l’agrément de la littérature ; et pour tout dire, l’artiste intéressait au moins autant que l’objet.

2479. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Si donc ce digne et excellent homme était vraiment Belge, il faut au moins convenir qu’il ne le fut que tout juste assez pour donner à votre correspondant la satisfaction de le réclamer comme compatriote. […] Herder, à la fois homme d’église, poëte et historien, avait paru convenablement situé sur ce point de la ville. — On a regretté cependant que ce bronze ne fit pas tout l’effet attendu près du mur d’une église. […] Aussi devons-nous une sincère gratitude à l’homme qui, pour le profit de l’œuvre wagnérienne, a reproduit, en un superbe album de photographies, les dix plus admirables de ces compositions wagnériennes. […] Les deux profils même, comme cela est constant dans la nature, n’ont pas la même expression ; l’un est plus sévère, l’autre plus serein, et l’ensemble donne bien la sensation de celui qui fut ensemble, et si éminemment, homme de pensée et homme d’action. […] Georg Herwegh, poète et homme de lettres allemand (1817-1875) est connu pour avoir traduit en allemand les œuvres de Lamartine.

2480. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre I : L’histoire de la philosophie »

Un homme réduit aux pures sensations serait, comme le pigeon dont le cerveau a été enlevé, sensible à la vérité, mais incapable de mémoire, de jugement et de pensée. […] Les sensations de l’idiot sont aussi vives et aussi variées que celles de l’homme raisonnable : les différences naissent de la « célébration » des deux. Enfin, si la sensation est, comme le veut Condillac, l’origine et la fin de toute activité mentale, pourquoi les hommes dont les sens sont le plus actifs ne sont-ils pas ceux dont l’intelligence est la plus puissante ? […] Kant ressemble à un homme qui dirait que la forme du chêne préexiste dans le gland, parce que la forme du chêne sort du gland. […] Il est de cœur avec les hommes de ces vieux âges, il les admire, il ne pense pas sans émotion à cet essor de la curiosité humaine, hardie, infatigable, libre pour la première fois.

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