Je déclare, tout d’abord, que j’admire et que j’aime, plus que personne, le poète de Tobie , de Noël et de Sainte-Cécile… Je me reproche de considérer ses poèmes comme des documents historiques, au lieu de m’abandonner au murmure berceur de sa chanson.
Son esprit ferme et sagace lui révéla tout d’abord qu’en fait de sciences historiques, c’était là qu’il y avait le plus de travail utile à dépenser, le plus de vrai à découvrir.
Quant aux noms des héros et des personnages historiques qui ne diffèrent, le plus souvent, de l’orthographe hellénique, que par la forme des lettres ou par le son de la désinence, j’ai maintenu leurs équivalents vulgarisés par l’usage.
Le plus beau portrait historique dans Tacite, est celui de Tibère ; mais il est effacé par le portrait de Cromwel, car Bossuet est encore historien dans ses Oraisons funèbres.
C’est de la tapisserie historique, et les Gobelins, c’est Chapus !
Le Roman bourgeois, avec des notes historiques et littéraires et une notice, par Édouard Fournier et Asselineau (Pays, 12 février 1855).
L’auteur a, au plus haut degré, le tact et la divination historiques, le talent et le goût de l’expression délicatement précise. […] De par la force des choses et de par la volonté de Dieu, il a une « mission historique » et cette mission il la remplit. […] D’autres lignes plus précises marquent les stations du mouvement historique que celles-là ont dirigé. […] Il eut de bonne heure quelque aisance, puis un emploi commode et intéressant, l’inspection des monuments historiques, puis une place au Sénat et des habitudes à la cour. […] A force de vouloir la certitude, il desséchait la science et ne gardait de la plante que le bois sans les fleurs. — On ne peut expliquer autrement la froideur de ses essais historiques.
J’acceptai cette invitation : je donnai quelques articles au Mercure, avant même d’avoir publié Atala, avant d’être connu, car mon Essai historique était resté enseveli en Angleterre. […] Les Anglais ont toujours eu comme nous une physionomie historique, qui les distingue dans tous les siècles. […] En donnant aux faits je ne sais quoi d’humain et de rigoureusement historique ; en en appelant sans cesse à une prétendue raison, qui n’est souvent qu’une déplorable folie ; en ne voulant prêcher que la morale entièrement dépouillée du dogme, les protestants ont vu périr chez eux la haute éloquence. […] Le Voyage pittoresque et historique de l’Espagne, par M. […] « Ainsi, le premier volume comprendra la Catalogne, le royaume de Valence, l’Estramadoure, où se trouvent Tarragone, Sagonte, Merida, et la plupart des autres colonies romaines et carthaginoises ; il sera précédé d’une notice historique sur les temps anciens de l’Espagne.
Trois choses sont devenues nécessaires en critique : le sentiment littéraire, l’érudition historique et la philosophie. […] Il n’en est que plus curieux que l’œuvre du conteur français et celle du poète espagnol aient éprouvé les mêmes destinées historiques. […] Je veux dire par là qu’elles sont la fidèle représentation d’un état de mœurs si spécial à la race, au climat, aux circonstances historiques, au degré de civilisation de l’Espagne du xvie siècle, qu’elles en cessent d’être intelligibles à tout lecteur qui voudrait y chercher autre chose qu’un document historique. […] À l’honneur d’avoir inspiré ces déclamations fameuses nous pourrions joindre, avec Villemain, celui d’avoir pressenti le roman historique. […] Le roman historique existait, puisque, comme nous l’avons fait voir à propos de Gil Blas, le roman de mœurs en était lui-même sorti.
C’est cette réalité trop historique, cette certitude, cette dure et présente expérience qui nous rend indigestible une pareille poésie, lors même qu’elle serait meilleure. […] Un mot n’est rien d’absolu, c’est un phénomène historique, il est né, il vit, il mourra. […] Voilà l’ordre logique, rationnel, et en même temps l’ordre historique. […] Dans sa préface à la Grammaire historique de M. […] Pour bien expliquer à mes petits-enfants le lien des événements et l’influence des personnages historiques, j’ai été conduit quelquefois à des considérations très générales et à des études de caractères assez approfondies.
Halphen, redevient toute littéraire : c’est un prix de 1,500 francs à décerner tous les trois ans, l’Académie ayant le choix de l’ouvrage « qu’elle jugera à la fois le plus remarquable au point de vue littéraire ou historique et le plus digne au point de vue moral ». […] Thiers, en s’honorant de recevoir le prix, fit incontinent donation des 20,000 francs à l’Académie pour être fondé un prix triennal de 3,000 francs à décerner à l’auteur d’un « ouvrage historique dont l’Académie aura proposé le sujet et dont elle croira devoir distinguer le mérite ». […] Renan, sur l’Institut envisagé dans son ensemble, et de reprendre à mon point de vue l’exposé historique de cette grande création, jusqu’à ce que j’en aie détaché cette branche particulière qui est mon sujet, l’Académie française : je me bornerai à l’indispensable.
En lisant l’Essai, on y voit quelles connaissances nombreuses, indigestes, avait su amasser le jeune émigré ; quelle curiosité érudite et historique le poussait à la fois sur tous les sujets qu’il a repris dans la suite ; quelle préoccupation littéraire était la sienne ; quel souci de style, et d’exprimer avec saillie, avec éclat, tout ce qui en sens divers était éloquemment exprimable ; quel respect empressé pour tout ce qui avait nom d’homme de lettres, pour Flins, par exemple, qu’il cite entre Simonide et Sanchoniaton. […] Quelle qu’en soit l’importance, au reste, dans le plan de l’édifice, on peut provisoirement concevoir cet espace entre les deux ailes rempli par le Génie du Christianisme, les Martyrs, l’Itinéraire, la Monarchie selon la Charte, les Quatre Stuarts, les Études historiques, tous palais différents de date et de style, mariant heureusement leur diversité, et composant un Louvre ou plutôt un Fontainebleau merveilleux, comme l’a dit quelque part M. Magnin à propos des Études historiques en particulier.
Le symbolisme de Vico et de Herder, le panthéisme naturel de Schelling, le panthéisme historique de Hégel, l’histoire de races et l’histoire d’idées qui ont tant honoré la France, ils ont beau différer en tout ; contre la liberté ils sont d’accord. […] C’est que presque toujours les personnages qu’on s’est habitué à considérer d’après des types fantastiques et de convention, ou d’après les statues historiques qu’on leur a dressées, s’y montrent à nous sous un autre jour plus intérieur et souvent satisfaisant, meilleurs d’ordinaire que leur renommée, bons, ou tâchant par moments de l’être, avec leurs doutes, leurs variations, leurs infirmités, étant des nôtres à beaucoup d’égards, et, comme tels, des moules à imperfections et à sentiments contraires et sincères. […] Il eut sa période d’arrêt et de retour après sa période d’invasion ; il ne crut pas en politique à l’efficacité absolue de la logique, de la théorie, ni des constitutions faites de toutes pièces ; il conçut, plus qu’aucune tête à cette époque, l’élément historique et vital des sociétés.
L’épître se peut dire une gazette en vers de la force de tant de chroniques rimées qui avaient cours alors, et dont, au siècle suivant, la Muse historique de Loret a été la dernière. […] La discrétion, le choix, c’est là le secret de l’agrément en littérature, et l’esprit qui préside aux informations historiques obéit à des conditions différentes. […] Collection des Documents historiques.
Un poison inconnu se mêlait à tous mes sentiments… Je suis un pénible songe… Je m’ennuie de la vie ; l’ennui m’a toujours dévoré ; ce qui intéresse les autres hommes ne me touche point… En Europe, en Amérique, la société et la nature m’ont lassé. » Eudore nous révèle encore et toujours la même personnalité, assez délicatement localisée à l’aide des Confessions de saint Augustin, où Chateaubriand trouvait une forme historique appropriée à son âme inquiète : mais à chaque instant la fiction se déchire, et Eudore découvre l’auteur. […] Les Martyrs sont une transposition de ces paysages directs en paysages historiques, selon le goût qui prévalait encore en peinture. […] De Chateaubriand aussi procède Hugo, par les descriptions pittoresques667, par les visions épiques, par l’usage de l’érudition historique.
Le but de ces lignes est, simplement, de faire un peu mieux connaître Parsifal, en rassemblant les données historiques et critiques précises qui se rapportent à ce drame, et qui sont propres à en éclairer la signification. […] Parsifai, lui, n’en resta pas moins l’Ananda du renoncement ; et le pèlerin qui, à Karéol, répandait aux plaintes de Tristan par l’inutile opposition d’une autre foi, acquit une signification vivante lorsqu’il eut entendu « le soupir de divine compassion », qu’il put guérir la plaie de Tristan-Amfortas, et lui dire : « Bénies soient tes souffrances, qui ont enseigné à l’irrésolu Fol la très haute puissance de la Compassion et la force de la plus pure Science. » Il est superflu, après cet historique, de déclarer que Parsifal n’est pas la glorification d’un dogme religieux. […] Frédéric Ier est un projet d’opéra historique en cinq actes datant des années 1846-1849.
Quiconque saura apprécier les traits de l'Art & du Génie, sera forcé de convenir, qu'un seul des Episodes de cet Ouvrage immortel, renferme plus d'invention, de conduite, d'intérêt, de mouvemens & de vraie Poésie, que la Henriade entiere, moins approchante de l'Epopée, que du genre historique. […] Trouve-t-on dans cet Ouvrage, & dans tous les autres du même Auteur, ce nerf historique, cette combinaison des matieres, cet esprit de liaison & de suite, cet ensemble qui nourrit & soutient l’esprit du Lecteur, & forme une chaîne non interrompue de tableaux qui le fixent & l’intéressent jusqu'à la fin ? […] Nous ne parlerons pas du Tableau du Genre humain, de l’Histoire du Parlement, de la Philosophie de l'Histoire, ni de tant d’autres Ouvrages, prétendus historiques, qui ne sont capables de piquer la curiosité que par la hardiesse & la licence, qui y attaquent les objets les plus respectables.
Comme Homère, qui, poésie à part, ne serait encore que son chef de file historique, Virgile a été l’écho de cette tradition, mais un écho avec une voix ! […] Virgile est avant tout un génie historique, comme tous les grands génies, du reste, car dans les siècles il est peu d’exception à cette loi. […] Il y a deux ou trois excellents articles (puisque articles il y a) dans le Port-Royal, entre autres celui-là, que je suis tenu à citer, où l’auteur compulse tous les maux que les Provinciales, ce livre plus grand par le résultat que par le talent, firent aux Jésuites et au catholicisme, par cela même… C’est presque tout un volume sur les conséquences historiques du livre de Pascal, que je ne crains pas d’appeler le chef-d’œuvre de Sainte-Beuve, et qu’il faudrait publier à part du Port Royal et tirer de cette chiffonnière aux tiroirs brouillés… En effet, la haine a eu là le regard aussi profond que l’amour.