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446. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

qu’elles volent haut ! […] Quand du haut de la montagne je t’aperçois au fond de ce vallon, tu me parais au milieu de nos vergers comme un bouton de rose. […] Mange ce rayon de miel ; je l’ai pris pour toi au haut d’un rocher. […] les rayons du soleil au matin, au haut de ces rochers, me donnent moins de joie que ta présence. […] Pourquoi vas-tu si loin et si haut me chercher des fruits et des fleurs ?

447. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Dans un corridor, Saint-Victor tombe sur Crémieux, qui juge de haut la pièce et, avec un de ces gros rires balourds, une de ces ironies crevantes et solides qu’il a, il lui jette : « Ah ! […] Le lustre est baissé, la rampe haute. […] Une douce lumière humide, dans laquelle le haut des maisons et des édifices étincelle de rose, avec les toits d’ardoises, les troncs d’arbres des promenades, les lointains des trottoirs, s’enlevant en violet. […] Là-dessus marchent doucement, d’une marche harmonieuse et lente, des masses de petits nuages, balayés, ouateux et déchirés, d’un violet aussi tendre que des fumées dans un soleil qui se couche, et leurs cimes sont roses comme des hauts de glaciers, d’un rose de lumière. […] Il nous parle avec une haute estime de notre étude sur Watteau, et passe à l’histoire si intéressante qui manque, à l’histoire du mobilier français.

448. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

La foi, c’est la lumière haute. […] Le monde entier est le lieu de la sanction, le monde-châtiment, domaine de la chute des âmes, où chaque être occupe la place que lui assigne son propre poids, plus haut ou plus bas, comme un corps plongé dans un fluide monte ou descend selon qu’il renferme plus de matière. […] Et que, si haut qu’il faut qu’on monte,     Je monterai. […] Quand elle y atteint, elle a atteint par cela même sa mission morale et sociale : elle est devenue une des plus hautes manifestations de la sociabilité dans le monde spirituel et une des principales forces qui assurent le progrès humain. […] J’aime autant de grands marais troubles et profonds par places que ces deux verres d’eau claire que le génie français lance en l’air avec une certaine force, se flattant d’aller aussi haut que la nature des choses.

449. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXIII » pp. 332-336

Des paysages francs, naturels, des scènes prises sur le fait, une grande vérité de traits et un grand art d’expression dédommagent de l’action un peu absente, et recommandent, à première vue, cette étude qui est, du moins, une haute et noble tentative. […] ô forêts, pierres sombres et hautes, Bois qui couvrez nos champs, mers qui battez nos côtes, Villages où les morts errent avec les vents, Bretagne, d’où te vient l’amour de tes enfants ?

450. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « de la littérature de ce temps-ci, a propos du « népenthès » de m. loève-veimars (1833). » pp. 506-509

La ville où l’on séjourne a beau être embrouillée, inégale, tortueuse, sans ordre et sans plan, pleine de carrefours, de tréteaux de charlatans, de passages et de ruelles, de monuments inachevés dont le pierres encombrent les places, d’arcs de triomphe sans chars ni statues de vainqueurs, de clochers et de coupoles sans croix : quand le soleil est couché, quand, du haut des collines prochaines, le voyageur qui n’est pas entré dans cette ville, et qui n’y a pas vécu, l’aperçoit à l’horizon dessinant sa silhouette déjà sombre sur le ciel encore rougi du couchant, il la voit toute différente ; il y distingue des étages naturels, des accidents dominants, des masses imposantes et combinées ; les édifices, que la distance et l’obscurité achèvent et idéalisent à ses yeux, lui apparaissent selon des hauteurs bien diverses. […] C’est un peu là l’histoire de notre littérature et de l’effet qu’elle nous produit, à nous citadins et casaniers, et de l’effet, certainement différent, bien qu’impossible à déterminer, qu’elle produira sur nos neveux, voyageurs hâtés qui retourneront un moment vers nous leurs regards du haut de leurs collines.

451. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Deroulède, Paul (1846-1914) »

Paul de Saint-Victor Le talent est grand, mais l’inspiration est plus haute encore. […] Mais l’inspiration, haute et sincère, dominait et emportait ses faiblesses.

452. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vacquerie, Auguste (1819-1895) »

Vacquerie, ne s’aperçut pas tout de suite que cet amour pour lui n’était que de la haine pour Victor Hugo : …… Un jour n’étant pas bête, Il le vit, et le dit tout haut, étant honnête. […] Je signalerai encore d’autres superbes parties de cette œuvre : la pièce du Cimetière de Villequier, un chef-d’œuvre de tendresse ; l’Arbre, une des plus belles conceptions du poète… Je m’arrête, renvoyant le lecteur à ce livre plein de hautes pensées, de l’amour de l’humanité et de la justice.

453. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « III »

Par leurs facultés diverses, souvent opposées, les nations servent à l’oeuvre commune de la civilisation ; toutes apportent une note à ce grand concert de l’humanité, qui, en somme, est la plus haute réalité idéale que nous atteignions. […] Voilà qui fera sourire les transcendants de la politique, ces infaillibles qui passent leur vie à se tromper et qui, du haut de leurs principes supérieurs, prennent en pitié notre terre à terre. « Consulter les populations, fi donc !

454. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Voix intérieures » (1837) »

Il faut qu’il puisse saluer le drapeau tricolore sans insulter les fleur de lys ; il faut qu’il puisse dans le même livre, presque à la même page, flétrir « l’homme qui a vendu une femme » et louer un noble jeune prince pour une bonne action bien faite, glorifier la haute idée sculptée sur l’arc de l’Étoile et consoler la triste pensée enfermée dans la tombe de Charles X. […] Ce résultat, quoique l’auteur de ce livre soit bien peu de chose pour une fonction si haute, il continuera d’y tendre par toutes les voies ouvertes à sa pensée, par le théâtre comme par le livre, par le roman comme par le drame, par l’histoire comme par la poésie.

455. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Vien » pp. 202-205

On prétend que la femme assise a l’oreille un peu haute ; je m’en rapporte aux maîtres. […] L’harmonie des couleurs, si importante dans toutes compositions, était essentielle dans celles-ci ; aussi y est-elle portée au plus haut degré.

456. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre VI. Observations philologiques, qui serviront à la découverte de véritable Homère » pp. 274-277

Nous avons déjà dit plus haut que toutes les anciennes histoires profanes commencent par des fables ; que les peuples barbares, sans communication avec le reste du monde, comme les anciens Germains et les Américains, conservaient en vers l’histoire de leurs premiers temps ; que l’histoire romaine particulièrement fut d’abord écrite par des poètes, et qu’au moyen âge celle de l’Italie le fut aussi par des poètes latins. — 2. […] Voyez plus haut ce que nous avons dit sur la patrie et sur l’âge d’Homère.

457. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

Çà et là, un jet de soleil s’abat sur les hautes herbes avec un éclat violent, et la splendeur de la verdure devient éblouissante et brutale. […] Jusqu’au seizième siècle, le corps de la nation, dit un vieil historien, ne se composa guère que de pâtres, gardeurs de bêtes à viande et à laine ; jusqu’à la fin du dix-huitième, l’ivrognerie fut le plaisir de la haute classe ; il est encore celui de la basse, et tous les raffinements des délicatesses et de l’humanité moderne n’ont point aboli chez eux l’usage des verges et des coups de poing. […] La grande bête de l’Océan a reçu par sa main l’assaut de la guerre, et il a tué neuf nicors51. » Maintenant le voilà qui vient à travers les flots pour secourir le vieux roi Hrothgar, qui est assis affligé dans « la grande salle à hydromel, haute et recourbée », avec ses thanes. […] « Pour toi une maison fut bâtie — avant que tu fusses né. —  Pour toi un moule fut façonné — avant que tu fusses sorti de ta mère ; — sa hauteur n’est point marquée,  — ni sa profondeur mesurée ; — il ne sera point fermé,  — si long que soit le temps,  — jusqu’à ce que je t’amène — là où tu resteras,  — jusqu’à ce que je mesure — toi et les mottes de la terre. —  Ta maison n’est pas à haute charpente. —  Elle n’est pas haute, elle est basse — quand tu es dedans. —  L’entrée est basse. —  Les côtés ne sont pas hauts. —  Le toit est bâti — tout près de ta poitrine. —  Ainsi tu habiteras — dans la terre froide,  — obscure et noire,  — qui pourrit tout. —  Sans portes est cette maison,  — et il fait sombre au dedans. —  Là, tu es solidement retenu,  — et la mort tient la clef. —  Hideuse est cette maison de terre,  — et il est horrible d’habiter dedans. —  Là, tu habiteras,  — et les vers avec toi. —  Là, tu es déposé,  — et tu quittes tes amis. —  Tu n’as pas d’ami — qui veuille venir avec toi. —  Qui jamais s’enquerra — si cette maison t’agrée !  […] Chaque fois qu’il y pense, il la voit intérieurement, comme une rapide apparition lumineuse, et chaque fois sous une face nouvelle, tantôt ondulant sur les vagues limoneuses entre deux bandes « d’écume », tantôt allongeant sur l’eau son ombre énorme, noire, haute comme celle « d’un château, « tantôt enfermant dans ses « flancs caverneux » le fourmillement infini des animaux entassés.

458. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Les fumistes arrivent et bouchent avec du mortier la cheminée, mais le feu n’est pas éteint, et devant la vapeur de gaz carbonique, qui remplit tout le haut de la maison, ils préviennent les femmes de dormir avec précaution : une jeune mariée ayant été, ces jours-ci, asphyxiée dans ces conditions à Auteuil. […] Enfin, en dépit d’un garçon qui se refuse à me laisser entrer, j’ai pu me faufiler dans le salon du haut, tandis que Daudet est allé s’asseoir en bas, à la salle du banquet. […] C’était rue de la Roquette, dans une chambre au haut d’un escalier, comme il n’en a jamais rencontré, un escalier où, de temps en temps, le manque de marches vous forçait à vous suspendre à la rampe. […] Puis il saute à Stanley, qui a sa photographie sur son bureau, et où la largeur de la mâchoire dépasse la largeur du haut du crâne. […] En sortant de cette exposition, comme je ne pouvais m’empêcher de répéter tout haut dans la rue : « Le délire… le délire de la laideur ! 

459. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers, Tome xix. (L’île d’Elbe, — L’acte additionnel. — Le champ de mai.) » pp. 275-284

c’est lui qui, après avoir gémi dans ses écrits pendant vingt ans au seul nom d’invasion, et avoir demandé sur tous les tons, avec des cris de prophète, avec des cris d’aigle, qu’on relevât la France d’un humiliant désastre auquel il attribuait tous les maux, même civils, n’est pas content d’elle aujourd’hui qu’elle a, ce me semble, la tête assez haute et qu’elle s’est assez bien revanchée ! […] Ce dernier volume, par la vivacité des impressions, par la quantité de faits curieux qui y sont rassemblés et qui se déploient dans une trame facile, par la clarté qui y circule et qui y répand une sorte de sérénité inespérée, la seule possible avec Waterloo en perspective, par le talent enfin (car il faut appeler les choses par leur nom), mérite d’être signalé tout spécialement, même après les récents volumes, à l’attention et à la haute estime du public. […] Il va donc la trouver un jour, cette matrone digne et haute, à la ride austère, et lui dit : « Je ne puis mourir dans cette île, et terminer ma carrière dans un repos qui serait peu digne de moi.

460. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

Ainsi M. de La Mennais, qui, lorsqu’il était encore à la Chesnaye, voulait prendre pour cachet un chêne brisé par le tonnerre, avec cette devise : Je romps et ne plie pas, a vu réaliser son défi ; et cette haute, cette noble nature peut méditer aujourd’hui autour de son chêne en éclats. […] Cette autorité, pourtant, ne pouvait dépendre que de poëtes ainsi haut placés, féconds et puissants ; de leur part, un chef-d’œuvre dans l’épopée, des chefs-d’œuvre au théâtre, auraient mis ordre au débordement lyrique et assuré à notre mouvement littéraire sa consistance et sa maturité. […] Ce qui est bon à rappeler, c’est qu’on n’en sort jamais, après tout, qu’avec le fonds d’enjeu qu’on y a apporté, je veux dire avec le talent propre et personnel : le reste était déclamation, appareil d’école, attirail facile à prendre, et que le dernier venu, eût-il moins de talent, portera plus haut en renchérissant sur tous les autres.

461. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’Âge héroïque du Symbolisme » pp. 5-17

Il n’y a pas que des démolisseurs parmi les poètes nouveaux et si la phalange sacrée compte des fumistes et des plaisantins, il y a aussi des apôtres et des missionnaires d’une foi haute. […]  » Il est vrai qu’il ajoutait : « Je n’ai jamais rien lu d’eux », ce qui pouvait passer pour une excuse aux yeux des profanes, ignorant que le philosophe contemplait toutes nos agitations du haut de Sirius. […] Un entresol, haut comme un second, plutôt par l’aspérité que par le nombre des marches.

462. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Deux diplomates »

Enfin, voici deux autres diplomates, hommes très distingués, mais à des titres très différents ; car Donoso Cortès, ce Joseph de Maistre espagnolisé, ce Joseph de Maistre de profond devenu sonore, est plus près de la gloire, cette fille du vulgaire, que le comte Racsynzki, qui est resté toute sa vie dans la haute et mystérieuse sphère de son action, d’où l’on veut le descendre dans le jour commun de la publicité. […] Ils ont eu, à la longue, assez de cette politique à la suite dont le mot d’ordre énervé ne venait pas d’assez haut pour qu’il fût glorieux d’y obéir ; et l’un des deux est mort, dégoûté, à la peine, et l’autre s’est réfugié dans la vie privée, qui, pour un homme d’État, est aussi une autre manière de mourir ! […] III Qui, jusqu’à ce moment, connaissait, en effet, le comte Raczynski, à part la haute société de l’Europe à laquelle il appartenait ?

463. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le cardinal Ximénès »

À dater de ce moment, Ximénès monta dans cette haute et constante fortune dont aucun échelon ne se brisa sous son pied. […] Les deux morceaux qui ont le plus de valeur dans le livre que nous examinons sont le parallèle de Ximénès et de Richelieu, placé à la fin du volume, et celui d’Isabelle la Catholique et d’Élisabeth d’Angleterre, dont nous avons parlé plus haut. […] La traduction des abbés Sisson et Crampon que nous avons sous les yeux n’est pas de nature à donner une idée très haute du style du docteur, si cette traduction est fidèle.

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