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1547. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Valandré, Marie de (1861-19..) »

[Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1548. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vermersch, Eugène (1845-1878) »

[Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1549. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Les premiers vers qu’on a de Delille à cette époque, son ode à la Bienfaisance, qui concourut pour le prix de l’Académie française, son épître sur les Voyages, couronnée par l’Académie de Marseille, ses autres épîtres de collège, ne sont remarquables que par la facilité, l’abondance, une certaine pureté ; mais nulle idée neuve, nulle couleur originale. […] En attendant, il succédait, au collège d’Amiens, à ces jésuites dont il allait introduire en français les procédés de vers latins et tant de descriptions didactiques ingénieuses. […] Voltaire s’éprit de Virgilius-Delille (il était fort en sobriquets), et écrivit à l’Académie française pour l’y pousser (4 mars 1772)  : « Rempli de la lecture des Géorgiques de M.  […] En regard du trophée poétique que lui dressaient ses amis, il parut une brochure intitulée Observations classiques et littéraires sur les Géorgiques françaises, par un Professeur de belles-lettres (an IX). […] Emile Deschamps, dans sa spirituelle préface des Études françaises et étrangères, et nous tous, railleurs posthumes de Delille, nous sommes venus tard, et n’avons, même là-dessus, rien inventé.

1550. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Quinet, nature allemande dans un talent français, a donné pour la première fois à la France la traduction, le sens et le commentaire. […] Le monde germanique et le monde français luttaient dans les universités, dans les livres et sur les théâtres. […] Cette nature était allemande par le terroir, grecque par la beauté, française par l’indépendance des préjugés des lieux et des temps. […] Heine lui a donné l’accent allemand à Paris ; Byron, l’accent anglais ; Musset et ses imitateurs soi-disant légers, l’accent français. […] Dans quel drame antique, dans quel drame français trouverez-vous une telle scène ?

1551. (1909) De la poésie scientifique

» Et qui se ressemblent tous, pourrait-il dire pour aggraver cette exaltation nationale, mais mal à propos, car si l’Étranger, partout, étudie, traduit, commente les Poètes Français et subit leur action  ce sont ceux d’hier. […] Hors de France et de la langue Française, où si nombreusement lors de la parution de ma Méthode et continuement depuis, ma pensée a été exposée, reproduite et commentée et a mérité d’occuper l’attention et la méditation d’hommes à l’œuvre plus que notoire : pour saluer l’ardente réplique de leurs auteurs nous daterons deux décisions poétiques et nous en exalterons la signification. […] « Tandis qu’avec une volonté obstinée, sans entendre les rires parfois stupides de ses critiques officiels, sans se préoccuper non plus des objections amicales, il poursuivait son labeur, quelques-unes de ses idées faisaient fortune, et d’aucuns, plus adroits, les transmuaient et déformaient à l’usage de la Bourgeoisie française ». […] René Ghil occupe une place à part parmi les poètes Français. […] « Il sera sans doute intéressant pour les lecteurs anglais d’apprendre qu’il est un des très peu nombreux poètes Français dont les, œuvres sont acquises, dès qu’elles paraissent, par la Librairie du British Muséum. » (Daily Chronicle, Londres, mars 1897.)

1552. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

On cause de la situation financière, du discrédit du papier français, de la circulaire secrète du ministre des finances, accordant une remise de 10 p. 100 aux percepteurs qui font des avances, et l’on entrevoit l’impossibilité de payer les milliards réclamés par les Allemands, et l’on pronostique la banqueroute. […] 10 janvier Aujourd’hui, chez le français, le journal a remplacé le catéchisme. […] Pauvre prince, amoureux aussi des grands siècles français de Louis XIV et de Louis XV, forcé de travailler à la ruine de la France, sous le commandement de M. de Bismarck, qu’il déteste. […] Le comte Pfeffel, un petit vieillard, ratatiné, séché, nerveux, bilieux, ironique, ayant quelque chose du physique d’un diable malingre ; le nonce du pape, Tagliani, un homme trapu, pileux, noir, charbonné, ayant quelque chose du physique d’un diable trop bien portant ; de Vaublanc, ancien chambellan et ancien ami du roi Louis ; un vieil émigré français, qui ne s’est jamais abaissé à parler allemand, très aimable, très sourd, très dix-huitième siècle ; un jeune officier dans l’armée bavaroise, fils du comte Poggi. […] C’est la première fois, qu’un mobilier français du xviiie  siècle assistait à une pareille honte.

1553. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Je vais vous dire comment je devins poète, ou plutôt comment je conçus ce goût pour la poésie qui fit de moi, non pas un véritable et grand poète, mais un de ces hommes qu’on appelle en italien un dilettante, en français un amateur de poésie et de littérature ; car je ne me fais aucune illusion, et je ne me suis jamais donné à moi-même, en poésie, une autre importance et un autre nom. […] En quittant, pour se rendre à Belley, les plaines grasses et monotones de la Bresse, cette Lombardie française, on traverse la rivière d’Ain. […] Il y a un genre d’ornementation gothique qu’on appelle le gothique fleuri ; le style du père Béquet était du français fleuri. […] Bonaparte, devenu Napoléon, fut présenté comme un nouveau Cyrus au monde, dans l’exorde du discours à l’Académie française de M. de Chateaubriand. […] Tantôt ce sont des modulations languissantes quoique variées ; tantôt c’est un air un peu monotone comme celui de ces vieilles romances françaises, chefs-d’œuvre de simplicité et de mélancolie.

1554. (1926) L’esprit contre la raison

Aigues-Mortes et ses remparts d’un autre temps, métonymie de l’attitude barrésienne, est une coquille qu’on essaie vainement de sauver de la ruine au nom du style et de la langue française, le rempart dérisoire et fragileh qui figure l’enfermement égotiste de l’auteur dans son « culte du moi ». […] Mais la suite de la phrase montre que le bon patriote français ne diffère en rien de son épouvantail — « le boche » — dans son culte des apparences clinquantes, des démonstrations de force et du scientisme capitaliste. […] André Gide, Les Caves du Vatican, 1914 [prépublication dans La Nouvelle revue française en janvier, février, mars et avril 1914, édition originale en deux volumes, mai 1914, édition courante fin mai 1914]. […] Sous la signature Saint John Perse, en janvier 1924, La Nouvelle Revue française publie presqu’intégralement Anabase écrit pendant le séjour du poète en Extrême-Orient. […] (Voir Jean-François Sirinelli, Intellectuels et passions françaises, Folio/histoire, p. 77) as.

1555. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M.  […] Niel s’est attaché dans sa collection à ne reproduire que ce qu’il y a de plus authentique et de tout à fait original, et il s’en est tenu à une seule espèce d’images, à celles qui sont dessinées aux crayons de diverses couleurs par les artistes du xvie  siècle : « On désignait alors par le nom de crayons, dit-il, certains portraits sur papier exécutés à la sanguine, à la pierre noire et au crayon blanc ; teintés et touchés de manière à produire l’effet de la peinture elle-même. » Ces dessins fidèlement reproduits, et où la teinte rouge domine, sont dus primitivement la plupart à des artistes inconnus, mais qui semblent être de la pure lignée française. […] Sully survenant lui cita les Psaumes et lui parla du doigt de Dieu, dont la sagesse convertit souvent notre mal en bien ; il parlait en cela comme sentaient tous les bons Français, que la mort de cette pauvre femme tirait d’une inquiétude grave.

1556. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Les événements de 1814 et de 1815, qui détachèrent la principauté de Neuchâtel de la France, ôtèrent à Léopold Robert, avec la qualité de Français, l’espoir d’être envoyé à Rome comme premier grand prix de gravure, distinction à laquelle il touchait presque avec certitude. […] Je dois dire cependant que je crois que sa femme, qui est Française et dame très distinguée, fut pour beaucoup dans la détermination qu’il prit. […] La campagne romaine était infestée de brigands ; une expédition contre eux fut décidée sous le commandement d’un ancien sous-officier français devenu chef des carabiniers romains ; on alla droit au repaire, à Sonnino, petite ville dont la population fut décimée et transplantée.

1557. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — II » pp. 369-387

Jung sur Henri IV un effort à être juste, comme de quelqu’un qui n’est pas tout à fait de la lignée ni de la morale française, et qui paraît plus puritain que généralement nous ne le sommes71. […] Lorsque l’Académie française, par l’organe de son directeur Tourreil, présenta pour la première fois son Dictionnaire à Louis XIV, elle lui disait : « Pourrions-nous, Sire, n’avoir pas réussi ? […] En quelques endroits, il m’a semblé que l’auteur n’était pas encore assez rompu à cette langue française, qu’il manie d’ailleurs avec une ingénieuse finesse.

1558. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

Mais lorsque, dans deux cents ans, ceux qui viendront après nous liront en notre histoire que le cardinal de Richelieu a démoli La Rochelle et abattu l’hérésie, et que, par un seul traité, comme par un coup de rets, il a pris trente ou quarante de ses villes pour une fois ; lorsqu’ils apprendront que, du temps de son ministère, les Anglais ont été battus et chassés, Pignerol conquis, Casal secouru, toute la Lorraine jointe à cette couronne, la plus grande partie de l’Alsace mise sous notre pouvoir, les Espagnols défaits à Veillane et à Avein, et qu’ils verront que, tant qu’il a présidé à nos affaires, la France n’a pas un voisin sur lequel elle n’ait gagné des places ou des batailles : s’ils ont quelque goutte de sang français dans les veines, quelque amour pour la gloire de leur pays, pourront-ils lire ces choses sans s’affectionner à lui ? […] Quoiqu’il en soit, il a eu un singulier bonheur, puisqu’en ne songeant qu’à vivre dans le présent il a su enchâsser son nom dans un moment brillant de la société française et dans cette guirlande des noms de Mme de Longueville, de Mme de Rambouillet et de Mme de Sablé, et que par cette lettre sur Corbie il a scellé une de ses pages dans le marbre même de la statue du grand Armand. […] Entre l’ode élevée et le genre burlesque alors en vogue, il tient sa route aisée et il continue en français la poésie véritablement légère.

1559. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

Si vous pouviez préparer l’esprit des Français à s’expliquer envers vous des conditions de la paix, pour que l’on pût juger de leurs intentions et voir s’il y aurait quelque chose à faire avec eux ; si vous les priiez de vous confier leurs demandes, assurant de n’en point faire un mauvais usage, et leur répondant des bonnes dispositions dans lesquelles j’étais, peut-être verrait-on si ce traité est vrai, qu’on les suppose avoir fait avec les Autrichiens, et du moins pourrait-on juger par leurs propositions à quoi l’on peut s’attendre d’eux en cas de besoin. […] L’ami de Voltaire, le maréchal de Richelieu, arrivait en Allemagne pour commander l’armée française ; il y avait peut-être quelque chose à tenter de son côté. […] Pendant ce temps-là, on agissait également auprès du maréchal de Richelieu, alors général de l’armée française en Saxe, et, sans rien obtenir quant à l’ensemble des affaires, on parvenait personnellement, par des moyens indirects, à le ralentir.

1560. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

À la nouvelle de l’approche des Français, la Junte de Navarre, assemblée à Pampelune, s’empresse d’envoyer offrir les clefs de la ville ; mais le maréchal de Bellefonds qui, sur la fin de sa carrière militaire, n’en faisait jamais plus qu’il ne fallait, n’avait pas ordre d’ailleurs de pousser sa visite jusque-là ; on se contenta d’occuper l’abbaye de Roncevaux et d’y souper. […] «  J’arrivai le premier à Roncevaux, où je trouvai les religieux de l’abbaye qui sortaient de l’église, où ils avaient été remercier Dieu de ce que les Français n’avaient pu passer à Roncevaux ; ils furent donc dans une grande surprise de nous voir. […] De son vivant, il avait recueilli les plus flatteurs témoignages, et qui nous ont été conservés, — entre autres, de l’ancien évêque Huet, son ami particulier, dont il avait pris soin de rassembler les vers français épars, — de l’abbé Fraguier, qui, sur une découverte de ruines antiques faite autrefois près de Caen par M. 

1561. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. »

Cette fibre française nationale chez les jumeaux de La Réole étonnait, scandalisait des cœurs, à vrai dire aliénés, en qui elle était totalement absente. […] Le Cabinet, qui était le second depuis la rentrée de Louis XVIII, et qui succédait à celui qu’avait présidé M. de Talleyrand, était présidé lui-même par le duc de Richelieu, noble figure, cœur loyal et resté français dans l’émigration et jusque sous le drapeau russe, et l’un des hommes qui firent le plus pour rendre la Restauration viable, si elle avait pu ou voulu l’être. […] Osant blâmer M. de Richelieu d’avoir accédé, de guerre lasse et le cœur navré, à ce traité nécessaire et imposé qui diminua la France et qui en rogna la carte, bien moins pourtant qu’on ne l’avait craint, il disait d’un air capable : « Au reste, il y avait une autre carte plus respectable que celle dont on a parlé : elle était tracée dans le cœur de tous les Français attachés à leur roi. » Il répétait sans cesse, en se flattant d’avoir une recette royaliste de son invention : « On peut étouffer la faction, sans arracher un cheveu de la tête d’un seul factieux. » C’était le même qui, autrefois préfet à Metz sous l’Empire, un jour de cérémonie et de fête impériale, avait dit à sa fille en présence d’un buste de Napoléon : « Fille d’un guerrier, couronnez le buste d’un héros ! 

1562. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

les avantages l’emportaient de beaucoup, et l’on sait quelle forte et brillante élite est sortie de cette éducation féconde, orageuse, toute française. […] Vers le même temps, il préparait pour l’Académie française son travail sur Tite-Live qui fut couronné en 1855. […] Nous arriverons la prochaine fois à parler du grand ouvrage (l’Histoire de la Littérature anglaise) qui partage en ce moment les esprits, qui a tenté d’abord et puis qui a fait reculer l’Académie française.

1563. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Legkzinska »

Fille d’un roi électif et détrôné, ayant connu de bonne heure les vicissitudes extrêmes de la fortune, moins princesse que noble et pauvre demoiselle, elle était avec son père et sa mère au château de Wissembourg, profitant de l’hospitalité française à la frontière et vivant avec les siens d’une pension assez mal payée, lorsqu’on vint lui annoncer qu’il ne tenait qu’à elle d’être reine de France. […] Ce fut un tort à Marie Leckzinska de ne pas comprendre, de ne pas deviner qu’en France il faut être davantage à la française. […] Marie Leckzinska n’y songea pas assez : elle ne voulait d’aucun démon, tandis qu’il aurait fallu y mettre de l’invention, de la fantaisie, même avec de l’honnêteté, quelque chose de français qui fît trêve à l’ennui.

1564. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine »

ce mot charme, ainsi employé en un sens indéfini et tout métaphysique, marque en poésie française un progrès nouveau qu’ont relevé et poursuivi plus tard André Chénier et ses successeurs. […] Mais, dès 1684, nous avons de lui un admirable Discours en vers, qu’il lut le jour de sa réception à l’Académie française, et dans lequel, s’adressant à sa bienfaitrice, il lui expose avec candeur l’état de son âme : Des solides plaisirs je n’ai suivi que l’ombre, J’ai toujours abusé du plus cher de nos biens : Les pensers amusants, les vagues entretiens, Vains enfants du loisir, délices chimériques, Les romans et le jeu, peste des républiques, Par qui sont dévoyés les esprits les plus droits, Ridicule fureur qui se moque des lois, Cent autres passions des sages condamnées, Ont pris comme à l’envi la fleur de mes années. […] J’en ai aussi parlé en ce sens dans le Tableau de la Poésie française au xvie siècle.

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