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998. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

Topffer le père, non moins passionné qu’eux pour son art, c’était des joutes de dessins, de lavis, qui produisaient dans la soirée une foule de vivantes pages.

999. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »

Comme Cromwell, il dit en traversant la foule dont les suffrages le couronnent : « Ils applaudiraient de même si l’on me conduisait à l’échafaud. » Cet avenir n’est séparé de soi par aucun intervalle, demain peut en être le jour ; vos juges, vos assassins sont dans la multitude qui vous entourent ; et le transport qui vous exalte est l’impulsion même qui peut vous renverser.

1000. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre III. De la vanité. »

D’abord on n’accordait aux applaudissements que des phrases ; bientôt, pour obtenir ces applaudissements, on a cédé des principes, proposé des décrets, approuvé jusqu’à des crimes ; et par une double et funeste réaction, ce qu’on faisait pour plaire à la foule, égarait son jugement, et ce jugement égaré exigeait de nouveaux sacrifices.

1001. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre II. Diderot »

Faguet l’a très bien dit, il est au courant d’une foule de choses dont la connaissance n’était pas commune en son temps.

1002. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

Il restera une foule de ces vers admirables qui n’empêchent pas les poèmes d’être médiocres, et qui sont les dernières fleurs dont se parent les poésies mourantes ; il restera le souvenir de grandes facultés poétiques, supérieures à ce qui en sera sorti ; il restera le nom harmonieux et sonore d’un poète auquel son siècle aura été trop doux et la gloire trop facile, et en qui ses contemporains auront trop aimé leurs propres défauts.

1003. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre V. L’antinomie esthétique » pp. 109-129

« La ronde, la danse, le rythme sont l’œuvre de la foule ; mais sur le fond du thème ainsi donné les individus apportent des variations personnelles. » Quoi qu’il en soit, et en dépit de cette légère part faite par l’auteur à l’inspiration individuelle, on peut admettre qu’en poésie comme ailleurs l’individu compte pour peu de chose dans les sociétés primitives.

1004. (1842) Essai sur Adolphe

Les joies paisibles de la famille, les caresses naïves des enfants, les flatteries enivrées recueillies par les jeunes filles florissantes, et rapportées fidèlement au cœur de l’orgueilleuse mère, rien de tout cela ne m’appartiendra plus : la foule ignorante comptera mes regrets par ses désirs, et je triompherai de sa méprise.

1005. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVII. Forme définitive des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Cette doctrine, comme nous l’avons déjà dit 801, était encore assez neuve en Israël ; une foule de gens ne la connaissaient pas, ou n’y croyaient pas 802.

1006. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre IV : La Volonté »

Mais peut-être est-ce là un défaut inhérent aux travaux de cette nature, où le nombre et la variété des observations sont tels qu’on peut s’orienter à peine dans la foule.

1007. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre IV. Critique »

Elle est tout au fond de l’ombre, presque invisible à force de submersion dans la nuit, cette foule fatale, cette vaste et lugubre souffrance amoncelée, cette vénérable populace des déguenillés et des ignorants.

1008. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

La foule de leurs prosélytes grossit.

1009. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »

La première est pratiquée par une foule de paisibles citoyens, à célébration lente et restreinte, ancrés dans un optimisme national atavique qui ne leur permet pas de douter un seul instant de la supériorité de la mère-patrie sur toute nation passée, présente ou future, supériorité pour eux indubitable, inébranlable, indiscutable, historique et légendaire, écrasante, immuable, inscrutable autant qu’un dogme ou qu’une loi de nature existant de toute éternité.

1010. (1915) La philosophie française « I »

Sur une foule de points — notamment sur le hasard et la probabilité — il a apporté des vues neuves, pénétrantes et profondes.

1011. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

Je viens à vous, dieu immortel, non plus homme ; je me mêle à la foule qui m’honore, paré, comme je le suis, de bandelettes et de guirlandes de fleurs.

1012. (1898) La cité antique

Mais la foule qui, même à Athènes, restait attachée aux vieilles croyances, accusa ses généraux d’impiété et les fit mourir. […] Lorsqu’on voit ces temples s’élever et ouvrir leurs portes devant la foule des adorateurs, on peut être assuré que depuis longtemps l’intelligence humaine et la société ont grandi. […] Telle a été, suivant une foule de témoignages anciens, la cérémonie de la fondation de Rome. […] Il y avait en Grèce et en Italie une foule de divinitéspoliades. […] Athènes avait, de même, la fête de Cécrops, celle d’Erechthée, celle de Thésée ; et elle célébrait chacun des héros du pays, le tuteur de Thésée, et Eurysthée, et Androgée, et une foule d’autres.

1013. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Il y a des degrés Certains artistes aiment surtout à se livrer à nous ; mais encore c’est leur âme empreinte et pénétrée d’une foule d’impressions extérieures, et par conséquent beaucoup d’autrui avec eux-mêmes qu’ils nous livrent. […] C’est un cliquetis, qui conviendrait plutôt à exprimer le fourmillement d’une foule. […] Il y a une foule de pages de critique ou de théorie littéraire très intéressantes dans Hugo, mais il n’y a ni critique ni théorie littéraire. […] Une foule de ses ouvrages sont des tableaux généraux de l’histoire universelle ou des tableaux généraux de la création, simplifiés (eu leur fond) jusqu’à en être réduits à une conception enfantine. […] Une époque lui apparaîtra comme un jeu de lumière sur des toits, des remparts, des clochers, des plaines, des eaux, des foules grouillantes, des armées compactes, allumant ici une voile blanche, là un costume, là-bas un vitrail.

1014. (1902) La poésie nouvelle

Cette fois, le symbolisme de Gustave Kahn n’aura plus son point de départ dans l’esprit créateur du poète, ni en nulle âme individuelle, mais en celle d’une foule ; une âme étrangère et une âme collective s’y exprimera. […] Mais autour de leurs socles, ici et là, dans les carrefours et les rues, la vie enfiévrée et maudite s’exalte en remous incessants, et les longues traînées de la foule, « comme des câbles », s’enlacent, se nouent et se dénouent et glissent autour des monuments, mues on ne sait par quelle force cachée ni pour quelle manœuvre. […] Immobiles et dignes ; — et les foules exaspérées n’ont pas un regard pour ces symboles refroidis de rêves qui jadis furent conducteurs de foules… Pourtant, au-dessus de ce trouble effroyable et de ces confusions inextricables des cités, règnent, invisibles mais précises, toutes rayonnantes d’immatérielle clarté, immuables, les Idées. […] Tandis que passe et le frôle, dans la fraîcheur émouvante, de la forêt, la foule des nymphes et des faunes, le sculpteur taille le vase dans le marbre ; et l’une des nymphes, nue et belle, lui met sur la joue sa bouche tiède, et sur ses mains il sent le souffle chaud des satyres, et la terre exhale des parfums affolants. […] En opposition à cette basse littérature, il rêve, lui, d’une poésie très pure, impérieuse dans le culte qu’elle exige de ses fidèles, inaccessible à l’intelligence des foules et dédaigneuse de leur complaire, — et c’est à elle, Dea, qu’il consacre sa studieuse pensée.

1015. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Les seuls titres des poèmes fameux, désormais rendus à notre étude, réveilleront en vous une foule d’idées qu’on étouffait dès leur naissance. […] « Il prend sa lyre d’or, et la foule muette « Tient l’oreille attentive aux accents du poète ; « Les Muses, accourant à ses divins concerts, « L’écoutent, et Phœbus s’arrête dans les airs. […] « En foule descendaient aux plaines idumées, « Ces chefs religieux de pieuses armées, « Dont une croix couvrait l’impénétrable sein ; « Leurs vêtements de fer, leurs visières d’airain, « Leur pique et leur long glaive, et surtout leur courage, « À la mort en leur cœur ne laissaient nul passage. […] Vous voyez dans sa claire analyse d’une épopée, que la foule de ses événements rend presque inextricable, qu’on ne peut reprocher à l’Arioste d’avoir historiquement placé les faits dans un ordre consécutif, qui eût relâché les liens de son poème, et répandu la langueur dans la plupart de ses chants. […] « Souffrir est son destin, bénir est son partage, « Elle prie en secret pour l’ingrat qui l’outrage : ] « Sans ornement, sans art, belle de ses attraits, « Sa modeste beauté se dérobe à jamais « Aux hypocrites yeux de la foule importune « Qui court à ses autels encenser la fortune.

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