Il est bon de prouver en forme une fois que ceux qui soutiennent que la poesie françoise ne sçauroit égaler la poesie latine ni dans la poesie du stile ni dans la cadence et l’harmonie des vers, n’ont point de tort.
Aussi les traits vraiment éloquents sont ceux qui se traduisent avec le moins de peine, parce que la grandeur de l’idée subsiste : toujours sous quelque forme qu’on la présente, et qu’il n’est point de langue qui se refuse à l’expression naturelle et simple d’un sentiment sublime.
Il a cette nette supériorité de la forme qui rompt, d’un coup, toutes les égalités et passe par-dessus bien des qualités très réelles, même des qualités nécessaires.
Il faut donc annihiler son cerveau, ou du moins le violenter d’une telle sorte qu’il ne puisse plus reprendre sa forme première.
Dans les temps modernes, si la poésie proprement dite a fait défaut à ce genre de tradition, le roman n’a pas cessé ; sous une forme ou sous une autre, certaines douces figures ont gardé le privilège de servir d’entretien aux générations et aux jeunesses successives. […] Voir, dans le premier des deux volumes déjà indiqués (Correspondance de Mme du Deffand, 1809), pages 334 et 347, des passages de lettres du comte Desalleurs, ambassadeur à Constantinople ; en envoyant ses amitiés au chevalier, il le peint très-bien et nous le rend en quelques traits dans sa seconde forme non romanesque, qui ne laisse pas d’être piquante et de rester très-aimable. — Il ne faudrait pas d’ailleurs prendre tout à fait au mot le chevalier (on nous en avertit) sur cette vie de Mayac et sur le bon marché qu’il a l’air d’en faire.
Addison rejette avec dédain la grosse joie physique, le plaisir brutal du bruit et du mouvement907. « Est-il possible », dit-il en parlant des farces et des assauts de grimaces, « que la nature humaine se réjouisse de sa honte, prenne plaisir à voir sa propre figure tournée en ridicule et travestie en des formes qui excitent l’horreur et l’aversion ? […] Il demande des alliances de mots qui, présentant une idée connue sous une forme piquante, l’enfoncent vivement dans son imagination distraite.
Apollon, le dieu de l’intelligence sous toutes ses formes, et les muses, inspirations incarnées, complètent la fête par les chants et par la musique. […] Ce dieu monte sur la cime d’un pin du mont Ida pour en descendre sous la forme de murmure et d’ombre sur les yeux de Jupiter.
Cette forme d’expression hyperbolique, je l’ai remarqué déjà, est celle qu’affectionne Gui Patin ; quand il avait ainsi lancé sa pensée dans une parole à outrance, bien imprévue, pittoresque ou même triviale, il était content : il avait l’hyperbole gaie et amusante.
Il n’y a pas, notez-le bien, de formes d’esprit plus opposées que celle de l’historien proprement dit, narrateur et chroniqueur, et celle du philosophe ou de l’homme de doctrine.
Un discernement juste, une humeur douce et aisée, un bon esprit éclairé par un grand usage du monde, et cultivé par beaucoup de lecture ; un cœur qui ne respire que l’amour et qui est rempli de courage ; cette sagesse que l’expérience donne et qui est le partage de la vieillesse, accompagnée de la vivacité et de la gaieté de la jeunesse ; tout cela forme un caractère unique, et tout cela se trouve en M. le marquis de Lassay, que je vous prie d’embrasser tendrement pour moi.
Informé des critiques de Versailles, tant celles des courtisans que de quelques officiers généraux, il crut devoir se justifier auprès du ministre d’avoir pris Kehl trop cavalièrement, sans avoir observé toutes les formes.
Ne devoir à l’art que la forme et sentir naître en soi l’inspiration sans la chercher, rien n’est plus rare, et Mme Valmore avait en elle cette merveilleuse faculté… » Telle elle était dans ses vers, telle on l’a vue dans ses pages les plus intimes, dans les lignes qu’elle ne réservait pas au public, dans sa prose la moins travaillée, dans une lettre à un ami.
« Je ne doute point, lui dit Laurent, que vous ne jouissiez, après moi, d’autant de crédit et d’autorité dans l’État que j’en ai eu moi-même ; mais, comme la république, bien qu’elle ne forme qu’un seul corps, est composée d’un grand nombre de têtes, vous devez vous attendre qu’il ne vous sera pas possible de vous conduire, en toute occasion, de manière à obtenir l’approbation de chaque individu.
Celui qui a pris ma forme, c’est l’antique, le cruel vengeur du festin d’Atrée.
Dès que l’ingénieur reparaît, une conspiration se forme en l’honneur de l’amant.
En général, les Amours se retrouvent sous toutes les formes, et Le Génie militaire lui-même est représenté en Amour, méditant devant des drapeaux et des canons.
Cette forme nous deviendra plus sensible à mesure que j’en citerai davantage.
Puis un homme plutôt d’un goût appris que d’un goût instinctif, de ce goût universel qui s’étend à tout, à une forme de meuble, à un détail de toilette, à la particularité élégante d’une plante, et n’ouvrant les yeux qu’à ce qui est étiqueté, peinture, sculpture, architecture, et en voyage complètement aveugle à la vie vivante, à la rue, aveugle aux passants, aveugle à la beauté artistique des êtres et des aspects, regardeur uniquement de tableaux et de statues.